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07/12/2010

L'un espère, l'autre pas

lumiere-du-monde.jpgJ’ai terminé le dernier livre du pape, Lumière du monde, avec un sentiment mitigé. On y découvre un Benoît XVI tout simple, gentil et ouvert, raisonnable et tolérant, comme il est vraiment. L’image qu’il donne, ce ton modeste et ses ouvertures sur le préservatif (lequel peut même parfois, dit-il, favoriser une sexualité plus responsable) contribueront, il faut l'espérer, à corriger l’image médiatique de ce pape mal compris et mal aimé. Malheureusement, le livre est limite insupportable à cause des questions de l’interviewer, Peter Seewald : interminables, souvent confuses, un peu précieuses et, surtout, empreintes d’un pessimisme abyssal ! 

 

Commentaires

Je partage votre jugement critique sur l'interviewer, qui "donne souvent la soupe", et en plus sa soupe est amère. Mais les réponses du pape sont un "must", parce qu'il ne craint pas de livrer l'homme Ratzinger. Comme, à travers le nouveau Testament, nous connaissons l'homme Simon presque mieux que le pape Pierre.

Écrit par : Ephrem | 07/12/2010

Je ne sais si le journaliste est plus ou moins bon journaliste, il est ni plus ni moins conforme au journalisme actuel, avec ses grandes faiblesses et ses qualités. Pessimiste? Je ne trouve sincèrement pas. Pas assez réaliste même, souvent. Pour autant les réponses ne sont pas toujours très gentilles et bisounours. Tous les mots sont pesés chez Ratzinger, c'est un intellectuel rigoureux, ce qui n'est pas toujours le cas dans la pensée moderne. La théologie est une science, ce que n'est pas la philosophie du reste. La bonté de l'homme n'empêche nullement la vigueur et la rigueur de sa pensée. De plus, nous sommes ici face à un esthète, ce qui se fait vraiment très rare aujourd'hui. Les mots choisis relèvent tout à la fois de la rigueur intellectuelle et de l'esthétisme. Cela le rapproche de Pascal. il a un regard bienveillant mais amusé sur le monde. Ce qui ne l'empêche pas de pointer le drame humain et la Dramatique Divine. Son analyse est prophétique au sens où elle dit le monde tel qu'il est. Ce n'est pas un idéaliste, c'est clair. Il a le sens de l'harmonie des choses chacune dans son ordre. Il reste grec. Si les orthodoxes apprécient cet homme c'est de ce fait. Il parle comme un Père de l'Église. Il s'est formé ainsi tout au long de sa vie. C'est ce retour aux Pères qui fut à l'origine de Vatican II. Aux antipodes de l'idéalisme, même si des traces de cet idéalisme ici et là peuvent apparaître. Une pensée cohérente dans un monde totalement incohérent et même le plus souvent schizophrénique.

Écrit par : Rémi Gousseau | 07/12/2010

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