31/05/2006
Karl Zéro, comme Berlusconi
Karl Zéro est comme Silvio Berlusconi. Il ne sait pas perdre. Il n’arrive pas à admettre qu’il a été viré de son fauteuil par ceux-là même qui l’y avaient installé. On l’entend partout se poser en victime d’on ne sait quel complot en disant pis que pendre de Canal +, ce qui fait les délices de tous ses confrères des autres chaînes qui l'invitent, bien sûr, à satiété.
Dans un PAF où le seul moyen de se distinguer est la transgression, Karl Zéro a fait fort : tutoiement obligé des politiques, mélange de reportages réels, de témoignages bidons et de trucages avérés, cynisme et mauvaise foi érigés en principes journalistiques… et cette incroyable prétention à s’appeler le « Vrai Journal », laissant entendre que tous les autres sont nuls ou complaisants !
Il l’a redit ce matin sur RTL à Fogiel qui tentait de le ramener sur terre : « Vous méprisez le public de mon émission ». C'est exactement ce que dit Berlusconi à propos de ses électeurs !
09:45 | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
29/05/2006
Impasses papales au JDD
Le pape a visité Auschwitz. Le chef spirituel d’un milliard d’hommes, allemand de surcroît, est allé se recueillir sur le lieu de la Shoah qui fut, sans doute, la plus grande abomination humaine. C’est ce qu’on appelle un événement.
Un seul média français ne l’a pas commenté, en ce dimanche historique : le Journal du... Dimanche, justement, qui a préféré consacrer une page entière à la fameuse radio polonaise extrémiste Radio Maryja - un sujet rebattu que tous les autres journaux ont largement traité avant le voyage de Benoît XVI. La visite du pape à Auschwitz, ce dimanche, occupe 8 lignes, en petits caractères, dans un coin de cette page.
Le dimanche 2 avril, un an après la mort de Jean-Paul II, le même journal « du dimanche » fut le seul média en Europe à ne pas consacrer la moindre ligne à cet anniversaire. Faute journalistique ? Grosse erreur marketing, surtout : la moitié des lecteurs du JDD, le dimanche matin, l’achètent en sortant de la messe !
20:15 | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
28/05/2006
Chirac, Hollande, même désinvolture
Si la République est malade, c’est d’abord de la désinvolture de ses élus. Voyez Chirac et Hollande. Le premier amnistie son ami Guy Drut des condamnations écopées par ce "grand sportif" dans l’affaire des marchés publics d’Ile-de-France. Comme ça, ex cathedra ! Je n’ai rien contre Guy Drut, mais peut-on accepter qu’un élu de la République, parce qu’il a naguère gagné une médaille olympique, échappe à la justice de son pays ?
Pendant ce temps, au PS, François Hollande sanctionne Georges Frêche, un autre élu de la République, pour avoir récemment traité les harkis, au cours d’une cérémonie officielle, de « sous-hommes ». La sanction ? Tenez-vous bien : Frêche est suspendu provisoirement de ses responsabilités nationales au sein du PS ! Ouh la la !
Désolante hypocrisie. Ou bien Hollande considère que l’affaire est une broutille, il l’explique clairement aux harkis et il ne suspend Frêche de rien du tout ; ou bien il pense le contraire, il l’exclut définitivement du PS et exige solennellement sa démission de président de région - au minimum !
11:35 | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |
25/05/2006
Elkabbach dérape
Qu’est-ce qui lui a pris, à Jean-Pierre Elkabbach, en recevant ce matin Théo Klein, de dénoncer sans nuances la « haine de la Pologne vis-à-vis des Juifs » ? Son invité a essayé courtoisement de lui dire son désaccord, en vain. Le propos rappelait trop celui de l’ex-premier ministre Itzhak Shamir qui déclara un jour que « les Polonais tiraient leur antisémitisme du lait de leur mère ».
Propos inacceptables. Racisme à l’envers. Il y a, sur ce sujet, deux stéréotypes simplistes et dangereux. Un : les Polonais sont antisémites. Deux : les Polonais ne sont pas antisémites. Oui, il y a un antisémitisme spécifique à la Pologne. Non, il n’est ni génétique ni inéluctable. Et « la Pologne » n’éprouve pas de « haine » vis-à-vis des Juifs.
« Parlons-nous », dit la pub d’Europe 1. Pourquoi l’ami Jean-Pierre, formidable interviewer, n’invite-t-il pas à son micro, sur ce point, les Geremek, Michnik, Blumsztajn, Edelman, Bartoszewski, Wilkanowicz, Smolar, Mink et autres Warszawski ? Des personnalités incontestables et irréprochables qui, sans exception, lui diraient qu’il se trompe.
22:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
23/05/2006
Carton jaune pour Domenech
Quand j’ai commencé dans ce métier, l’affaire Domenech aurait fait davantage de vagues. Que le coach de l’équipe de France, le jour où il annonce la composition de celle-ci à quelques jours du Mondial, « réserve » ses explications à « un opérateur de téléphonie mobile » (SFR), quel scandale ! Quel mépris pour les téléspectateurs de TF1 et d’Eurosport, les auditeurs de RTL et de France Info, les lecteurs du Parisien et de l’Equipe ! Quel manque de considération pour les millions de gens qui vont remplir les stades et regarder la télé pendant toute la compétition !
Que SFR verse 6 millions d’euros par an à la Fédération Française de Football, je m’en bats l’œil. Que de grandes boîtes comme SFR ou TF1 se fassent la guerre pour rentabiliser leurs investissements, c’est la règle du jeu capitaliste. Mais l’information, c’est l’information. Que des sportifs de haut niveau, à commencer par leur entraîneur, deviennent sciemment les marionnettes stipendiées et arrogantes d’entreprises sans foi ni loi, c’est désolant.
10:40 | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
21/05/2006
Premier pas dans la blogosphère
Ceci est un premier essai de "note" sur mon ébauche de blog. C'est drôle, après trente ans de journalisme, de démarrer un genre nouveau. Je me revois arrivant à La Croix en février 1977, m'asseyant à mon bureau du Service étranger pour la première fois, affolé en voyant la pile de dépêches concernant le secteur géographique dont j'étais chargé. Je me souviens que je devais faire, ce jour-là, un commentaire sur la situation politique en Pologne. C'était bien avant l'élection par le conclave, en octobre 1978, d'un pape appelé Karol Wojtyla, mais ceci est une autre histoire. Pour le moment, j'entre sur scène, je salue et je cligne des yeux... avant de constater que la salle est vide ! Curieuse impression, vraiment.
21:40 | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook |