Le blog de Bernard Lecomte

Est-ce l’affaire Piss Christ qui recommence ? Au Théâtre de la Ville, dans une pièce déjà montée à Avignon où l’italien Castellucci s’en prend violemment au "visage du fils de Dieu", un vieillard dysentérique chie sous un portrait du Christ contre lequel des enfants jettent des grenades. A Toulouse, en novembre, un spectacle intitulé Golgota Picnic fera de Jésus, appelé "el puto diablo", un terroriste. Faut-il s’en indigner ? On peut. Faut-il faire des manifs, exiger la censure, dénoncer le blasphème, crier à la "christianophobie" ? Non. Cela fait 2.000 ans que l’on s’en prend au Christ, de façon souvent scatologique. Et cela fait 2.000 ans que les chrétiens, émus ou choqués, trouvent la parade en relisant l’Evangile – et en tendant la joue droite. 

C’est l’histoire d’un Américain nommé Andres Serrano qui, en 1987, a pissé dans un verre transparent et y a plongé un petit crucifix. Un simple mauvais gag ? Non, car des marchands d’art pas très catholiques ont considéré que le gugusse était un nouveau Léonard de Vinci : son pissou anticlérical lui a valu le prix du Southeastern Center for Contemporary Art. Résultat, 25 ans plus tard, on expose encore la photo de ce truc nauséabond à Avignon, dans une expo subventionnée par Frédéric Mitterrand. Et bien sûr, pour titiller les médias, on traite de facho le moindre chrétien qui vomit en voyant la chose. Tiens, une idée, pourquoi il fait pas pareil avec Mahomet, le génie urinaire ?