Le blog de Bernard Lecomte

 Oui, oui, je sais, j’ai entendu depuis ce matin toutes les explications du monde pour justifier que les deux présidents français, François Hollande et Nicolas Sarkozy, soient allés rendre hommage à Nelson Mandela dans deux avions différents. C’est pourtant, hélas, l’image désolante que donnent les Français : incapables de jouer collectif, inaptes à la réconciliation. Or, qui osera dire que nos vieilles divisions dérisoires, nos misérables débats électoraux et nos insondables rivalités politiciennes sont plus difficiles à surmonter que ce qui a divisé l’Afrique du sud ?

 Santo subito ! Le déferlement de louanges qui salue la mort de ce personnage magnifique qu’était Mandela est légitime. Encore les médias passent-ils un peu vite sur trois choses : 1) Mandela était chrétien, de confession méthodiste, et n’avait jamais renié sa foi. 2) La "réconciliation" post-apartheid n’aurait jamais été possible sans son interlocuteur blanc Frederik de Klerk, co-prix Nobel de la paix. 3) Mandela, naguère considéré comme un "terroriste" par les Occidentaux (y compris Amnesty International), n’aurait pas eu le même destin sans la chute du Mur de Berlin : une pensée pour Walesa, Soljenitsyne, Sakharov et quelques autres…