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09/05/2008

Une presse d'opposition ?

La presse française critique Sarkozy du matin au soir. C’est légitime. Elle est là pour ça, la presse : pour critiquer. Mais quand ledit Sarkozy la critique en retour, alors elle se déchaîne, la presse : comment a-t-il osé dire, mercredi, devant des parlementaires de l’UMP, que "la presse se prenait pour l’opposition" ? Alors que c’est parfaitement exact. Et pas seulement pour jouer son rôle de critique : dans un sondage explosif, Marianne avait révélé, en 2002, que 6 % des journalistes disaient voter "à droite", et que 4 % d’entre eux avaient voté Chirac aux présidentielles (ce qui montre le fossé abyssal qui sépare les médias et l’opinion, soit dit en passant). Et encore, 6 % c'est beaucoup aux yeux de certains : quand j'entends l'éditeur Guy Birenbaum proposer d'interdire Eric Zemmour sur les ondes du service public parce qu'il est de droite, j'ai un peu froid dans le dos...

Commentaires

Les rapports du pouvoir et de la presse en France !
Allez!Un peu d’histoire.

Samedi 24 octobre 1981.
Claude Estier au congrès de Valence:
« Ce que nous mettons en cause c’est un système d’information qui est et qui reste aujourd’hui le produit de l’ancien pouvoir et qui pour cela,n’est pas en mesure d’expliquer honnêtement aux Français la politique de notre gouvernement. Pour ne prendre qu’un seul exemple,mais il est fondamental,comment voulez-vous que des journalistes économiques formés à l’école du libéralisme,et c’est le cas de la plupart d’entre eux,puissent expliquer la véritable signification des nationalisations ou des réformes spéciales que propose notre gouvernement? »

Dimanche 25 octobre 1981.
Marc Francioli dans « Le Dauphiné libéré » :
« Le Quotidien de Paris » cultive le titre piquant,comme d’autres les cactus dans les partis politiques. Le titre piquant en question,et peut-être du meilleur goût,était: »La saloperie ».Claude Estier n’a pas apprécié du tout. La rose lui est montée à la tête. Il a vomi « le Quotidien de Paris »,l’a assimilé aux puissances d’argent et a mis en garde les camarades du parti qui apporteraient leur caution à ce journal,en y publiant des tribunes. Ainsi Claude Estier a-t-il choisi d’attaquer la liberté de la presse au nom de cette même liberté chère au Parti socialiste. Curieux paradoxe! ».

Samedi 7 avril 2001.
Lionnel Jospin,Premier ministre:

Aux journalistes qui l’accompagnent , lors d’un voyage au Brésil ,et à qui il reproche d’avoir insuffisamment traité un discours sur la mondialisation prononcé sur place :
« C’est bien la peine que l’on vous sorte de Matignon »

A Sylvie Maligorne de l’Agence France Presse à qui il reproche une dépêche dans laquelle elle expliquait qu’il avait enfreint à Rio une règle voulant que les dirigeants français taisent la politique intérieure française lors de leurs déplacements à l’étranger (là ,c’était à propos du peu glorieux résultat des municipales 2001 où la gauche avait perdu quelques dizaines de villes ),la scène se déroule cette fois dans l’avion qui emmène sa suite,les journalistes et une délégation patronale ,en plein vol entre Rio et Buenos-Aires:
« Vous êtes bête? » « Avez-vous fait des études? »

Les lecteurs du "Monde" n’ont appris l’incident que le 18 avril 2001! Avec un article tenant sur six colonnes,écrit par Pascale Robert-Diard et Nicole Vulser,et titré:
« Retour sur le vol de Rio au cours duquel le premier ministre a accusé une journaliste de l’AFP de « manipulation politique ».

Écrit par : dab | 09/05/2008

Alors réchauffez-vous...
Je n'ai JAMAIS parlé de l'interdire !
Non. Jamais. Nulle part.
Essayez un peu de trouver ce mot quelque part dans mon propos...
Simplement de le contredire... vraiment !
Sur France 2.
Sur itélé.
Sur RFO.
Et partout ailleurs...

Vous voyez la nuance ?

Cordialement.

C'était ma contribution à la réparation de vos frissons.

Écrit par : guy birenbaum | 10/05/2008

« Il est interdit d’interdire » pouvait-on lire en 1968 et plusieurs années après sur les murs des couloirs souterrains dans le métro parisien ou sur les affiches publicitaires qui les garnissaient ,et j‘ajouterai même,un avis tout à fait personnel ,qui les décoraient et égayaient,ce dont je me rendis compte seulement quelques années plus tard en 1975 dans le métro de Pékin où bien que neuf,sans publicité,ce métro paraissait d’une grande tristesse.
Cette formule « il est interdit d’interdire » était d’ailleurs idiote puisqu’elle impliquait qu’autrui ne devait pas faire ce qu’une autorité « morale » anonyme, style « mai 68 », se permettait en la proférant !
Interdire formellement,par écrit,par arrêté préfectoral ou municipal ,par simple appel ou rappel à telle ou telle disposition légale est une chose , produire strictement le même effet par des allusions,des blocages administratifs ,des entraves de toutes sortes ,des railleries,ou quolibets en est une autre. Le but est le même.
D’un coté,l’interdiction formelle suscite inévitablement la colère et l’indignation des gens « empêchés »,voire des pétitions de la part des râleurs agissant bien souvent plus par souci de se faire de la publicité que de défendre une cause « limite ». Mais de l’autre coté, le quasi empêchement pour autrui de parler, de se faire voir,de produire des preuves n’est -il pas éminemment plus efficace et par conséquent plus redoutable ,sans courir le moindre risque de condamnation ou sans susciter la moindre indignation?
Je ne sais pas ce qu’il en a été de cette affaire que notre hôte évoque. Mon avis est qu’il aurait gagné dans sa note,pour ne pas chagriner d’éventuels esprits tatillons ou mesquins à produire une citation vérifiable ou un comportement dont la signification fut indiscutable.
Personnellement,ayant des yeux pour voir,des oreilles pour entendre,un tout petit peu de mémoire,je n’ai pas ressenti le besoin d’avoir ces éléments manquants pour rédiger mon commentaire d’hier.

Écrit par : dab | 10/05/2008

Les commentaires sont fermés.