11/09/2009
La défaite du journalisme
L’affaire Valls et l’affaire Hortefeux, c'est exactement le même processus. Séquence n° 1 : volés par un caméraman anonyme, des propos privés un peu limite entre amis et un humour franchouillard pas très glorieux font le buzz sur internet. Séquence n° 2 : la vidéo pirate est reprise aussitôt par la presse, la vraie, alors qu’elle a été diffusée sur la Toile sans précaution, sans intermédiaire, sans mise en perspective, sans rappel historique, sans enquête, sans nuance, sans analyse - en un mot, sans le début du début d’une intervention journalistique. L'émotion est à l'aune de cette démission professionnelle. Le rêve des marchands d’images, qui est de faire une presse sans journalistes, devient réalité. Quand Le Monde fait spectaculairement sa Une avec un buzz aussi dérisoire, c’est toute une profession qui rend les armes.
17:31 | Tags : politique, internet, presse | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
Commentaires
Bonjour,
Ancien journaliste, et concerné comme vous par l'évolution de la profession, je ne partage pas votre point de vue.
Sans internet le public n'aurait jamais pris connaissance de ce moment de vérité saisissant, très révélateur de la sociologie des congrès UMP (il ne s'agit pas d'une scène privée) et de la conception que le Ministre de l'Intérieur se fait des citoyens d'origine maghrébine.
Ces images ont été tournées par des journalistes, et retenues par la hiérarchie de leur chaîne.
Si le journalisme souffre aujourd'hui, c'est de complaisance à l'égard du pouvoir, et de collusion entre les dirigeants des médias et celui-ci.
Cordialement
Écrit par : Marc Traverson | 11/09/2009
C'est la chaîne Public Sénat qui a filmé cette scène qu'a diffusé le journal le Monde en primeur
Écrit par : Pierre Jules | 15/09/2009
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