Le blog de Bernard Lecomte

Charlie Watts, le batteur des Rolling Stones, est mort : toute ma génération prend un coup sur la tête. Gerd Muller est mort : les ex-footeux de mon âgé sont en deuil. Hissène Habré est mort : un pan de l’histoire de l’Afrique pour les journalistes de mon époque. Raoul Cauvin, le père des Tuniques Bleues, est mort : émotion chez les amateurs de BD d'après mai 68. Sergueï Kovalev est mort : toute une époque pour les ex-défenseurs des dissidents soviétiques. Le philosophe Jean-Luc Nancy est mort : un choc pour quelques normaliens de mon époque. Le compositeur Mikis Theodorakis est mort, l’avocat Jean-Denis Bredin est mort… Pfffui ! Dure rentrée pour les Sixties… 

Et si l’évocation de mai 68 était surtout le prétexte à une grosse bouffée de nostalgie collective ? Jamais la France ne s’est mieux portée qu’à cette époque-là, ce qui conférait un aspect paradoxal aux manifs invoquant Lénine, Mao et Trotski ! Amis sexagénaires, avez-vous lu ces articles qui regrettent la disparition du slow – ce rite de passage qui a projeté dans une vie sexuée des millions d’adolescents, cette danse aussi démocratique qu’égalitaire qui, loin de tout harcèlement condamnable, autorisait préliminaires civilisés et audaces raisonnables avant le grand saut dans la vie adulte ! Ah ! Leny Escudero, Camillo, Procol Harum !