Le blog de Bernard Lecomte

En cette fête de Toussaint, un chiffre m'a fait bondir. C’est Jérôme Fourquet, de l’Ifop, qui le cite dans son dernier livre. En 1980, moins de 1 % des Français se faisaient incinérer ; ils sont 43 % aujourd’hui à opter pour la crémation. Evolution vertigineuse, qui rejoint ainsi la conclusion de mon dernier ouvrage : une des causes premières du malaise français, sinon la première, c’est la déchristianisation, laquelle a pulvérisé nombre de repères collectifs fondamentaux de notre société en miettes. Vaste sujet…

Pardon pour cette banalité, mais l’inculture religieuse, à la télé, est devenue abyssale. Déjà, en ce jour de Toussaint, qui est une fête joyeuse, les médias célèbrent tous la fête des morts… qui a lieu le 2 novembre ! J’adore toutes ces approximations en cascade, comme celle-ci, entendue en prenant mon café, ce matin, dans la bouche d’un célèbre animateur : "Dans les faire-part, maintenant, la mode, c’est de dire RIP : pourquoi ce mot américain ?" Authentique. Gardez en tête, les jeunes, que la Toussaint est à l’Eglise ce que le Panthéon est à la République : une façon de célébrer des personnalités d’exception, de saint Pierre à Mère Teresa, qui peuvent servir de modèles dans un monde qui en a bien besoin…