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03/04/2007

A bas l'ENA, et na !

Sur le moment, on a cru à un poisson d’avril. C’est le dimanche 1er avril, à Fort-de-France, que François Bayrou a annoncé que s’il était élu, et pour résorber la "rupture profonde entre le pouvoir et les citoyens", il supprimerait l’ENA !
Supprimer l’ENA, comme l’ont déjà proposé Chevènement, Fabius, Juppé, Madelin, Novelli et tant d’autres démagogues d'un jour, c’est aussi bête que de supprimer le bac parce que certains ne l’obtiennent pas, ou de mettre de l’eau dans le gevrey-chambertin pour que même les enfants puissent en boire. Et comment formera-t-on la haute fonction publique qui fait encore, mais oui, l’admiration de nombreux pays étrangers ? Réponse de Bayrou : "En créant une école de service public de très haut niveau". Ouf, on respire. Pourquoi ne pas la baptiser "Ecole Nationale d’Administration" ? Poisson d’avril !

Commentaires

il ne faudrait pas supprimer l ena, mais deverouiller le systeme d acces et de recrutement aux hautes fonctions!

Écrit par : roi bourdieusien | 04/04/2007

Lu dans l'Epress du 18/10/2004 sous la plume de Guillaume Larrivé. Il y aurai donc plusieurs générations et plusieurs voies de recrutement ?

«Un lieu où l'on apprend à réformer l'Etat de l'intérieur»

Quand j'entends certaines attaques contre l'ENA, je me demande parfois si l'on parle de la même école tant la description apocalyptique correspond peu à ce que j'y ai vécu.

Aujourd'hui, l'ENA est un MBA de conduite des politiques publiques, complétant une formation initiale générale, comme l'Essec ou Sciences po. On y entre par concours, on en sort par concours : rien n'est plus conforme au principe de méritocratie républicaine.

Contrairement aux mythes, je crois que l'ENA est un lieu où l'on apprend désormais à réformer l'Etat «de l'intérieur». C'est une école de rigueur, d'initiative et d'imagination. Et il y a du pain sur la planche!

L'Etat est une belle maison, dont les fondations sont solides, mais qui a été souvent mal agrandie, qui n'a pas très bien vieilli et qui coûte trop cher. Un immense chantier est ouvert pour rénover, dépoussiérer, démolir parfois, et
reconstruire ce qui doit l'être, avec audace et détermination.

Grâce au papy-boom dans la fonction publique et aux nouvelles technologies, nous pouvons retrouver des marges de manouvre pour réussir la réforme de l'Etat.

C'est le cap fixé par les ministres

L'ENA forme les responsables publics à la conduite de ces grands travaux de réforme, de même que les officiers passent par l'école de guerre avant d'aller commander un régiment et, peut-être, gagner leurs étoiles.

Concrètement, il y a trois choses que j'ai apprises à l'ENA.

D'abord, le fonctionnement de l'Etat, à tous les niveaux, à Paris, dans les régions et dans les départements. Ensuite, l'action territoriale, auprès d'un préfet, au contact des collectivités locales et des PME.

Enfin, la dimension européenne, au sein du cabinet du commissaire aux Relations extérieures, Chris Patten, à la Commission de Bruxelles.

Pour le reste, c'est à l'épreuve de la vraie vie, comme tout le monde, que les énarques progressent.

En animant une équipe, en travaillant avec des femmes et des hommes d'action, en gérant un budget, en menant des projets, en prenant des risques et en les assumant. Ma génération, celle des 25-30 ans, a compris la nécessité absolue d'aller sur le terrain.

L'ENA n'est certes pas devenue une business school à l'américaine, mais ce n'est pas non plus un club de crânes d'ouf coupés des réalités et préparant un doctorat de technocratie.

Les énarques des années 2000 forment une «génération terrain» qui veut moderniser l'Etat.

C'est ce que nous demandent les Français."

Écrit par : ddo | 04/04/2007

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