28/03/2008
"Enculé ! Enculé ! Enculé !"
Lu dans la Gazette de Côte d’Or le récit de la réunion du Conseil général éponyme où le vote d’un élu Modem, Marc Frot, a fait basculer le Département vers la droite (le Modem ayant voté pour le socialiste Rebsamen à Dijon la semaine précédente, le PS local était sûr du contraire et s'était déjà réparti les postes) :
- Tu n’es qu’un enculé ! Enculé ! Enculé !
- Traître !
- Je ne savais pas que tu étais aussi con !
- On va te miner !
- Toi aussi on va te miner !
Inutile de souligner que tous ces distingués élus de la République s’étaient massivement indigné d’entendre Nicolas Sarkozy répliquer "Casse-toi, pauv’con" à son opposant du Salon de l’Agriculture. Vive la politique.
09:40 | Tags : politique, PS, cantonales | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
Commentaires
Pourtant, tous avaient pourtant parfaitement révisé la lecture comparée du
“Discours sur la première décade” de Tite -Live et de “Il Principe” de
Machiavel !
Ils savaient parfaitement :
-que s’il est une vérité en matière de politique, c’est qu’il n’y a pas de
pouvoir sans dissimulation;
-que tout le pouvoir consiste en sa représentation;
-qu’un décalage irrréductible sépare la conduite effective d’un prince et la
figure selon laquelle il lui faut nécessaiement apparaître;
-que le pouvoir ne peut s’exercer que sur le mode de la division de l’être
et du paraître;
-qu’un prince doit apparaître bon, juste et généreux, etc., alors qu’il lui
faut agir cruellement;
-qu’un prince qui veut conserver le pouvoir doit apparaîte vertueux et
connaître l’art de paraître;
-que les principes qui guident un prince ne s’adressent jamais à sa sagesse,
mais exclusivement à ses intérêts;
-que la simulation et la dissimulation sont les conditions nécessaires de
l’exercice du pouvoir;
-qu’en matière politique, il n’y a pas de bien ou de mal en soi : l’un et
l’autre ne prennent de sens que dans des situations particulières, qu’en
fonction du temps où s’inscrit l’action;
-que le bien et le mal s’apprécient selon la réalité, la vérité effective de
la chose;
-qu’il convient de mettre la vérité au-dessus de la morale, ce qui conduit à
souligner dans certaines circonstances le bon usage de la cruauté;
-que pour l’homme politique, entrer dans le mal lorsqu’il y a nécessité est
un exercice de courage (bravitude?);
-que les différents usages du mal, qui vont de l’exercice d’une violence
ponctuelle à la sévrité dans l’application des lois, en passant par le
recours à la crainte des dieux, sont féconds dans la constitution du lien
social;
- que la politique est un jeu de passions et d’intérêts animant des forces
opposées, celle du peuple qui ne veut être ni commandé ni opprimé par les
grands et celle des grands qui désirent commander et opprimer le peuple;
-que c’est de cette dynamique perpétuelle que peut naître la liberté;
-que la liberté politique n’est jamais donnée et qu’elle n’est pas la
jouissance paisible de la sécurité;
-que la liberté est fondée sur le conflit;
-qu’il convient de renoncer à l’illusion d’une société réconciliée et
unifiée.
Ceux qui espérent que l’union puisse régner dans une république
entretiennent une espérence tout à fait trompeuse.
Voilà qui nous invite à méditer sur ce qui dans nos représentations
politiques modernes, fait du consensus (mou ?) le seul lien politiquement
correct.
D’après des notes de Suzi Vieira
Écrit par : Le bouffon | 29/03/2008
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