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02/06/2007

Tout change sauf la presse

Est-ce parce que la campagne législative est déjà pliée que les médias pédalent dans la semoule ? Ou parce que les journalistes peinent à renouveler leurs poncifs dévastateurs, que la présidentielle de mai 2006 a rendu caducs ? Voyons, que disaient-ils, déjà, il y a juste un an ?
- que les Français, désabusés, ne s’intéressaient plus à la politique ;
- que Le Pen était aussi dangereux, sinon davantage, qu’en 2002 ;
- que le candidat du PS en 2007 serait Fabius, Strauss-Kahn ou Jospin ;
- que Sarko était un excité, limite facho, qui faisait peur aux Français ;
- qu’il n’avait d’ailleurs aucune chance vu que Chirac se représenterait…
Le scrutin du 6 mai a balayé tout cela. Beaucoup de choses, en France, sont remises en question. Sauf dans la presse.

Commentaires

Dans le second chapitre, il traite de la nature du mensonge politique, qu'il définit ainsi : le mensonge politique, est, dit-il, l'Art de convaincre le peuple, l'art de lui faire accroire des faussetés salutaires, et cela pour quelque bonne fin.

Il l’appelle un Art, afin de le distinguer de l’action de dire la vérité, pour laquelle il semble qu’il n’est pas besoin d’art.

III- Au troisième chapitre il traite de l'équité du mensonge politique et fait voir qu'il et licite et permis.

IV- Le quatrième chapitre roule tout entier sur cette question, savoir si le gouvernement a seul tout le droit de frapper à son coin les mensonges politiques.

V- Dans un cinquième chapitre, il divise les mensonges politiques en différentes classes et différentes espèces : il donne en même temps des préceptes sur les moyens d'inventer, de répandre et de multiplier ces sortes de mensonges.

Il commence par les bruits, les rumeurs, nouvelles, libelles diffamatoires qui attaquent la réputation de ceux qui sont en place et qui ont l’autorité en main.

Il reprend et critique l’erreur commune, qui en connaît que d’un sort seule espèce savoir le mensonge de calomnie, ou le mensonge diffamatoire, quoiqu’il en y en ait réellement de trois sortes , le mensonge de calomnie, le mensonge d’addition ou d’augmentation, le mensonge de translation.

Le mensonge de translation est celui qui transfère le mérite d’une bonne action d’un homme à un autre homme, qui par lui-même a des qualités supérieures, et un mérite fort au dessus de celui qu’on lui donne; ou par lequel on ôte le démérite d’une mauvaise action à celui qui l’a commise, pour le transférer à un homme qui mérite encore moins par lui-même.

L’Auteur exhorte tous les honnêtes Praticiens à s’exercer eux-mêmes dans ce grand art, c’est à dire dans l’art du mensonge de translation.

VI- Dans son sixième chapitre, il traite du merveilleux; et par merveilleux il entend tout ce qui passe les degrés ordinaires de la vraisemblance.

Par rapport au peuple, le merveilleux se divise en deux espèces, le mensonge qui sert à épouvanter et à imprimer la terreur, et celui qui anime et encourage, qui sont l'un et l'autre extrêmement utiles quand on sait les employer dans les occasions où il conviennent.

VII- Le chapitre septième est employé tout entier à déterminer le quel des deux paris, des Whigs et de Tories, est le plus habile et le plus versé dans l’art du mensonge politique.

VII- Le huitième chapitre contient un projet pour réunir en un seul corps plusieurs petites sociétés de menteurs..

La règle de la Société doit être d’inventer chaque jour un mensonge, quelque fois deux, et dans le choix de ces mensonges faut avoir égard et faire attention au temps qu’il fait, et à la saison où l’on est : vos mensonges pour épouvanter et imprimer la terreur, font des merveilles et produisent de grands effets dans les mois de novembre et de décembre, mais ils ne sont pas si bine et n’ont pas tant d’efficace en mai et en juin, à moins que les vents d’Est ne règnent alors.

Il faut qu’il y ait une peine ou amende imposée à quiconque parlera d’autre chose que du mensonge du jour.

La Société doit entretenir un certain nombre d’espions en Cour et dans d’autres endroits, afin qu’ils donnent des ouvertures d’idées, et qu’ils fournissent des lieux communs pour faciliter l’invention des mensonges politiques; elle doit aussi entretenir une correspondance générale dans les villes où il y a marché, pour faire circuler les mensonges.

Si l’on remarque que quelque un des membres de la Société rougisse, perdre contenance ou manque dans une circonstance nécessaire en débitant un mensonge, il faut l’exclure et le déclarer coupable.

Outre les mensonges qui se débitent publiquement et ouvertement, il y en a d’autres qu’on doit répondre sourdement et à petit bruit : il faut pour cela établir un Comité particulier, ou Conseil Privé, qui soit composé des plus habiles de la Société.


On réserve pour un autre temps l’analyse et le contenu du second Volume de cet excellent Traité.

Jonathan Swfit, 1733

Écrit par : Le bouffon | 03/06/2007

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