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27/04/2015

Livre : on recule, on recule...

Banderole-2014.jpgDe moins en moins de libraires, de moins en moins d’imprimeurs, de moins en moins de salons du livre : la Bourgogne se vide peu à peu, dans l’indifférence générale, de son activité éditoriale et littéraire. Cette semaine, c’est le salon du livre de Saint-Honoré-les-Bains qui déclare forfait, privé de ses subventions. Il devait se tenir le 5 juillet, sous la présidence du sympathique et talentueux Philippe Grimbert. C’est râpé. Les élus locaux, quand ils rognent sur leurs budgets, considèrent rarement la culture, et notamment le livre, comme une priorité !  

Commentaires

article intéressant ci dessous LA PROCURE

La librairie souffre mais est bien vivante!

L’enquête de l’Atelier parisien d’urbanisme a fait frémir le landernau. Évoquant une diminution du nombre de librairies parisiennes extrêmement significative entre 2011 et 2014, elle a le mérite de jeter un coup de projecteur sur les difficultés rencontrées par la librairie indépendante. Cependant, ces chiffres ne sont pas très significatifs dans la mesure où ils ne concernent pas la librairie stricto sensu. Ils intègrent en effet des points de vente regroupés dans le même code APE mais qui correspondent à des métiers différents: sont mélangés dans cette étude des véritables librairies et des papeteries ne réalisant parfois que 10% de leur chiffre d’affaires avec des livres.

La situation des librairies parisiennes n’est pas, selon les chiffres dont dispose le Syndicat de la Librairie française, aussi noire.

De fait, la situation des librairies parisiennes n’est pas, selon les chiffres dont dispose le Syndicat de la Librairie française, aussi noire. Certes, certaines librairies ferment, dont certaines très emblématiques, comme La Hune à Saint-Germain. D’autres sont menacées, comme Delamain. Mais de nombreuses librairies se créent chaque année. En Île de France, le nombre de librairies d’au moins un salarié a même progressé entre 2012 et 2013, passant de 610 à 620 (source: ACOSS). Au niveau national, on constate une légère progression: 2117 en 2006; 2221 en 2011; 2237 en 2013 (source: UNEDIC). Si certains quartiers comme le 6e arrondissement souffrent d’une mutation de population (il y a moins d’intellos à Saint-Germain vu le prix du m²!) et sont colonisés par les boutiques de fringue et de luxe, les quartiers du Nord-Est sont en progression. À Paris, la librairie est dynamique: une association comme Paris Librairie regroupe 93 librairies qui fonctionnent en réseau. Sur le site, on peut rechercher un livre et savoir immédiatement dans quel magasin il est disponible. Bien plus rapide que de commander chez Amazon…

Reste que la situation des libraires parisiens, et plus généralement de centre-ville, est économiquement préoccupante. Dans l’ensemble, la librairie indépendante, comme l’a montré la très sérieuse étude Xerfi présentée aux rencontres nationales de la librairie de Bordeaux en 2013, a vu sa rentabilité chuter à 0,6% du chiffre d’affaires. Quand on sait que ce ratio comprend des librairies qui ne rémunèrent pas leur patron, et d’autres qui sont propriétaires de leurs murs, le constat est simple: une librairie qui paie un loyer de centre-ville et qui veut être une vraie librairie de conseil supporte des charges immobilières et salariales qui empêchent dans bien des cas toute rentabilité. Or, sur ces deux points, la profession a peu de leviers. Une librairie a besoin de libraires pour rendre le service que ses clients attendent; elle a peu de moyens d’action pour s’opposer à la hausse des loyers.

La librairie indépendante, comme l’a montré la très sérieuse étude Xerfi présentée aux rencontres nationales de la librairie de Bordeaux en 2013, a vu sa rentabilité chuter à 0,6% du chiffre d’affaires.

Au-delà de ces contraintes de coûts, il y a bien sûr la question du volume d’activité. On ne peut ignorer Amazon et sa stratégie de prédateur qui fragilise la chaîne du livre qui lie auteurs, éditeurs et libraires. Outre le fait qu’une position dominante d’ Amazon serait dangereuse pour la diversité culturelle (ce sont les libraires qui font vivre cette diversité en soutenant et lançant des livres qui sans eux seraient oubliés), on peut déplorer qu’Amazon ne respecte pas les règles d’une saine concurrence: le géant américain pratique l’optimisation fiscale de telle sorte qu’il bénéficie en France d’une situation anormalement privilégiée d’autant qu’il a même été aidé par des collectivités locales peu soucieuses de l’intérêt général!

La France, grâce à la loi sur le prix unique du livre est le pays à la plus forte densité de librairies.

Mais la croissance d’Amazon, comme le confirment la plupart des éditeurs, s’est ralentie et la librairie demeure le canal de ventes le plus important du marché du livre. L’inquiétude se porte plus aujourd’hui, me semble-t-il, sur la baisse de la lecture, notamment chez les jeunes. Baisse qui affecte notamment les livres exigeants. Je peux en attester: le lecteur de philosophie et de théologie se fait plus rare… même à la Procure où il est choyé.

Il est important de tenir sur la librairie un discours juste: réaliste et équilibré. Oui la librairie souffre. Non elle n’est pas moribonde. La France, grâce à la loi sur le prix unique du livre est le pays à la plus forte densité de librairies et, de ce point de vue, Paris est une ville unique au monde. Il est bon que nos concitoyens sachent qu’ils disposent avec le réseau des libraires d’un trésor qui n’a pas de prix. À l’heure où l’on milite, à juste titre pour une consommation éthique, il est important de dire qu’en achetant leurs livres en librairie (ou sur les sites internet de libraires), les lecteurs font un acte politique, au sens fort du mot, et non partisan. À rebours, à nous libraires de savoir évoluer pour que nos librairies soient toujours plus qualifiées et accueillantes. À nous de montrer qu’une librairie est autre chose qu’un fournisseur de papier, mais un lieu de passion, d’échange et de rencontre. C’est notre vocation.

François Maillot

Écrit par : Gosset Bruno | 29/04/2015

Et pourtant de plus en plus de livres...

Écrit par : Loïc | 29/04/2015

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