Le blog de Bernard Lecomte

Les grands médias, ce week-end, ont consacré quasiment le même temps à ces deux informations. D’un côté, deux habitants de Ploermel, militants d’un antique groupuscule laïcard appelé la "Libre pensée", ont obtenu du Conseil d’Etat, après onze ans de procédure, qu’il interdise une croix dominant une statue de Jean-Paul II érigée dans leur ville. De l’autre, à Rome, le pape François, représentant mondial d’1,3 milliard de croyants, a solennellement appelé l’Europe à défendre ses valeurs et sa culture, sauf à se laisser dissoudre dans une mondialisation inhumaine. Mais combien de ces médias ont souligné que c’était très exactement le même sujet ?

Le Conseil d’Etat a tranché. La municipalité de Ploermel, qui avait érigé en 2006 une statue de Jean-Paul II sur le territoire de la commune, devra retirer… non pas la statue elle-même, mais la croix qui la surplombe, qui contredit l’article 28 de la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Il aura donc fallu onze ans pour que d’éminents juristes estiment qu’une croix exprime une intolérable "préférence religieuse", contrairement… à un pape ! Un peu ubuesque, non ? Et attendons que cet arrêt du Conseil d’Etat fasse jurisprudence : s’il faut retirer la croix de toutes les statues représentant des personnages religieux, on n’est pas rendus !

Pendant que les chrétiens font face à de dramatiques persécutions aux quatre coins du monde, il est une petite secte qui, chez nous, poursuit méthodiquement son travail de sape. Les militants de la Libre Pensée du Morbihan viennent d’obtenir du tribunal administratif de Rennes, après des années de procédure, une condamnation invraisemblable : la municipalité de Ploërmel va devoir démanteler une statue de Jean-Paul II qui domine la place Jean-Paul II de la ville depuis 2006, au motif qu’elle a été érigée sur le domaine public, et que la croix et l’arche faisant partie de l’œuvre sont des "symboles ostentatoires de la religion". Non, ce n'est pas une blague...