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05/06/2006

Jamais sans ma femme

Denisot, L’Express, Fogiel… Après avoir fustigé les politiques jouant les "people", flétri ceux qui mettent en scène leur vie affective et juré qu’il ne mettrait jamais son couple sous les caméras, DSK a craqué. Pour s’attirer les faveurs de la ménagère socialiste de plus de 50 ans, il ne sort plus sans Anne Sinclair.
Il devrait se méfier. D’abord parce que sa femme ne lui laisse pas la parole, ce qui fait bizarre. Ensuite parce qu’elle s’y croit : "Quand nous serons à l’Elysée, je ne me mêlerai pas des affaires du président", a-t-elle affirmé sur Canal + (on respire).
Enfin parce qu’elle fait rire tout le PAF en affirmant qu’elle a abandonné 7/7, naguère, pour ne pas gêner son candidat de mari – elle qui n’avait pas cru bon de s’effacer le jour de la fameuse interview télévisée du président Mitterrand dont DSK était le ministre des finances !
Lequel DSK fait preuve du même humour quand il assure qu’il laisserait tomber la politique "si Anne souhaitait présenter le journal de 20 heures". Faut peut-être pas pousser.

04/06/2006

Pardon, Dany Boon !

Hier soir, chez Ardisson, Dany Boon présentait son film La maison du bonheur. Ce dimanche matin, au micro de Dominique Souchier, Dany Boon présentait son film. Dans le JDD du jour : six colonnes pour présenter le film de Dany Boon. A midi, chez Daphné Roulier, un invité : Dany Boon, qui présente son film. Si France 2 n’avait pas retransmis Roland Garros, devinez qui Michel Drucker aurait invité à Vivement dimanche ?
Je crois que je n’irai pas voir le film de Dany Boon – dont je suis, pourtant, un fan inconditionnel. Mais trop de promo tue la promo. Je ne suis pas allé voir, pour cette raison, Les Bronzés 3 ni Camping. Pardon, Dany, mais je n’en peux plus de la scène des deux ouvriers et des fils qui pendent – que je vais sûrement revoir, ce soir, chez Fogiel !
Producteurs et journalistes sont devenus des machines à promo. Leurs menus, leurs covers, leurs chemins de fer, leurs invités-plateau, sont dictés par les attachés de presse. Ras le boonboon.

02/06/2006

Lundi de Pentecôte

Tout le monde s’accordait, en France, à déplorer la succession des « ponts » du mois de mai. En 2003, Jean-Pierre Raffarin a souhaité que l’on travaille le lundi de Pentecôte, et qu’on en affecte le produit aux vieux et aux malades. Fastoche : le lundi de Pentecôte avait été déclaré chômé par la République en 1886 par pure démagogie, ce que l’Eglise catholique reconnaissait bien volontiers…
C’était sans compter avec les hôteliers restaurateurs, les agences de voyages, les animateurs de tournois sportifs, les organisateurs de pèlerinages, les fanatiques de corridas, etc ! La réformette simplissime est devenue un colossal casse-tête. D’où, un jour, une contre-proposition pas méchante : plutôt que le lundi de Pentecôte, ne vaudrait-il pas mieux supprimer un jour de RTT ? Applaudissements sur les bancs de la droite. Et enterrement immédiat de ce projet ultralibéral, antisocial et liberticide. La proposition a fini en eau de boudin. La solidarité, il y a des impôts pour cela !

Ségolène est royale

Ségolène a provoqué, chez les socialistes, un maelstrom spectaculaire et jubilatoire. Depuis toujours, la gentille gauche humaniste et généreuse accusait l’horrible droite égoïste et mercantile d’être « sécuritaire ». Et voilà que la socialiste chouchoute des sondages propose d’expédier en bataillon disciplinaire, fi-ça, garde à vous, pas l’savoir, tout jeune banlieusard surpris à prendre le métro sans ticket ou à piquer le portable d’un quidam !
Ses rivaux du PS, nombre de commentateurs parisiens, la cohorte du « politiquement correct », crient à la trahison. Les autres attendent les sondages pour la soutenir ou lui faire la peau. « Ségolène est-elle de gauche ? » demandait Pascale Clark hier sur RTL. « Ségolène est-elle de droite ? » titre ce matin le Parisien. La preuve qu’elle est de gauche : elle passe toujours sur les ondes. Si un élu UMP ou UDF avait tenu les mêmes propos, on l’aurait cloué au piloris médiatique et interdit d’antenne pendant une bonne décennie !

01/06/2006

Une bonne nouvelle

Il ne faut pas être systématiquement négatif. Voici une info positive que les grands journaux n’ont pas beaucoup relayée, mais on ne peut leur en vouloir. Le prix CB News du « meilleur quotidien national » a été remis lundi à… La Croix. Depuis l’an 2000, alors que la presse écrite est en crise, ce journal a vu ses ventes augmenter de 13 %. Sans tambours ni trompettes. Sans compromissions ni artifices. Sans promos ni provocs.
Je suis très fier de mon ancien journal. Cathos ou pas cathos, tous les journalistes qui sont passés par La Croix et se retrouvent depuis aux quatre coins du PAF savent pourquoi ce quotidien était surnommé naguère « la troisième école française de journalisme » [avec le CPJ et l’ESJ]. On y apprenait le métier, bien sûr, mais aussi un petit quelque chose en plus, qui se fait de plus en plus rare : le respect du lecteur.
Que « valeurs » puisse encore rimer avec « lecteurs », c'est une bonne nouvelle !