Le blog de Bernard Lecomte

L’Etat Islamique a encore frappé. Aux Philippines, avant-hier, des terroristes du groupe "Maute", qui se réclame de Deach, ont attaqué et incendié la cathédrale de Marawi (photo), au sud du pays, après avoir enlevé et pris en otage une quinzaine de fidèles catholiques qui s’y trouvaient, et mis le feu au siège de l’évêché. Le président Duterte a décrété l’état d’urgence dans la région. L’armée a commencé à bombarder la ville où se cachent encore une quarantaine de djihadistes. Pardon de vous gâcher ce week-end ensoleillé, mais les médias, sans doute trop occupés par le drame de Manchester, n’ont pas beaucoup parlé de la cathédrale de Marawi…

Qu’une grande chaîne de télé européenne (la TVE) illustre le massacre d’Orlando - revendiqué par Daech - par un crucifix chrétien menaçant les homos (ci-contre) montre le degré de confusion auquel nos sociétés médiatiques sont arrivées. Pour un nombre croissant de journalistes et de commentateurs contemporains, l’islamisme, Daech, le crucifix, l’homophobie, le mariage gay, tout ça, c’est synagogue ! Or, cette inculture médiatique, cette bouillie intellectuelle, ce mépris pour l’histoire des hommes font le jeu de ceux qui nous attaquent et, comme disait Camus, "ajoutent au malheur du monde". Quelle pitié.

A l’heure où le continent européen est profondément secoué par le terrorisme islamiste, où les sociétés occidentales cherchent dans leurs valeurs nationales la force de résister à l’islam radical, voilà que les socialistes espagnols du PSOE, alliés au mouvement d’extrême-gauche Podemos, prônent avec courage les mesures suivantes : asphyxier financièrement les écoles catholiques, priver les hôpitaux de leurs aumôniers catholiques, exproprier l’Eglise de tous les lieux de culte catholiques, et pour pouvoir supprimer toutes les œuvres catholiques, suspendre au plus tôt le concordat qui lie l’Espagne et l’Eglise catholique ! Quand ils parlent entre eux de l’Espagne, les dirigeants de Daech hurlent de rire pendant des heures…

Au fond, la société française est divisée en deux. Il y a ceux qui considèrent que la violence est légitime quand elle exprime une colère sociale, qu’on appelle des marxistes. Et il y a ceux qui estiment que toute violence est un recul de la civilisation, qu’on appelle des citoyens. Il est normal de retrouver dans le premier camp Besancenot, Mélenchon, Duflot et les communistes, pour qui tous les moyens sont bons, légaux ou illégaux, pour renverser l’ordre bourgeois. Vieux débat, qui a pris récemment une dimension nouvelle : si on justifie la violence par la colère d’un groupe social, au nom de quoi on combat Daech ?