Le blog de Bernard Lecomte

Quand les politiques n’arrivent pas à résoudre les vrais problèmes de leurs électeurs, ils se tournent vers le sociétal (qui ne mange pas de pain) et vers l’institutionnel (dont la population se contrefiche). Et voilà que je lis, dans le Figaro, qu’on entend à nouveau parler, en haut lieu, d’un redécoupage des régions ! Dites-nous, Monsieur Macron, que c'est une blague ! Déjà que le redécoupage décidé par François Hollande en 2015 a été une véritable catastrophe pour nos territoires, il faudrait recommencer tout ce bazar politicien aussi couteux qu’absurde ? Au secours !

Et si, au lieu d’interviewer à tout va les candidats aux primaires dont tout le monde se tamponne, les journalistes politiques faisaient un peu d’investigation ? Tiens, par exemple, en examinant, dans le budget des collectivités, les subventions aux associations ? Ils révéleraient ainsi quelle part de nos impôts va directement ou indirectement à l’UNEF, à SOS Racisme, aux Libres penseurs, aux jeunes EELV, aux associations LGTB, à la Ligue de l’Enseignement, aux retraités de l’association France-URSS ou, comme c’est le cas à la Mairie de Paris, aux animateurs du Festival international du film lesbien (!) ou aux Amis des Combattants en Espagne républicaine (!). Bon, c’est vrai, c’est moins compliqué d’interviewer Cécile Duflot ou Nadine Morano…

Entendu l’ex-sénateur Karoutchi, ce matin, sur Europe 1, rappeler que le Conseil régional d’Ile-de-France distribue annuellement pour 500 millions d’euros de subventions aux associations. En toute discrétion, et, à quelques arrangements près, selon le bon vouloir du président en place. En 2007, je m’étais étonné dans ce blog, en lisant dans le Bien Public l’interminable liste des subventions associatives attribuées par la municipalité de Dijon, que celle-ci finance l’équipe de ski des cheminots locaux, la "Collection incroyable des gays et lesbiennes", le comité local du Mouvement de la Paix, les Unions départementales de la CGT, de la CFTC et de FO, etc, etc. Le maire m’en a beaucoup voulu. Et il a pris une sage décision : désormais, on ne publie plus la liste de ces subventions dans le Bien Public !

Réunion, ce matin, à Charny (Yonne), de l'ensemble des maires, adjoints et conseillers de ma communauté de communes. Ordre du jour : comment anticiper la crise financière qui va plomber les collectivités locales en 2009 ? A Dijon, les élus accusent déjà Sarkozy, l'Etat, la droite, la gauche, la météo, ma soeur, que sais-je ! En milieu rural, on ne rigole pas avec ça : on va transférer fissa les dernières grandes compétences des communes (écoles, voirie, équipements sportifs) afin de gonfler la dotation globale de fonctionnement de l’intercommunalité, et on va mettre au point une fiscalité "mixte", pour pouvoir réagir quand les fermetures de PME assècheront les recettes des communes et que l’Etat ne remboursera plus à celles-ci la TVA sur les investissements : il faudra bien, vains dieux, trouver des sous pour réparer les routes et repeindre les classes !