Le blog de Bernard Lecomte

Le 29 août est parue dans la discrétion une étude de la Dress (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) où l’on apprend : 1) que le nombre de médecins généralistes en activité, en France, a encore baissé l’an dernier (500 départs pour un total de 99.500 praticiens) ; 2) que ce nombre va continuer à baisser dans les prochaines années, au moins jusqu’à 2027. Question : qu’ont fait les présidents, les premiers ministres et les ministres de la santé depuis quinze ans ? Cf mon premier blog là-dessus, publié en mai… 2012 !

Jugera-t-on un jour les Kouchner, Douste-Blazy, Bachelot, Touraine, Buzyn et autres Véran, tous ces ministres de la Santé qui ont été incapables d’anticiper l’actuelle désertification médicale qui frappe dramatiquement nombre de régions françaises ? Exemple vécu : cette semaine, il n’y avait aucune possibilité de trouver un dentiste dans le département de l’Yonne. Aucune ! Moi, privilégié, j’ai fait 400 km pour en voir un à Dijon, qui m’a donné rendez-vous à la mi-octobre ! Dans mon coin de Bourgogne, beaucoup de braves gens ont cessé de se soigner. Que diront-ils pour leur défense, les ministres susnommés ?

Allez, on oublie les bravos aux personnels soignants, les primes et les décorations, les invitations officielles au 14 juillet, on oublie le pompeux "Ségur de la santé" et les dizaines de milliards d’argent magique déversés depuis la crise sanitaire : en ce 31 juillet, retour au réel ! Amis de l’Yonne, essayez de vous faire faire une simple échographie avant le mois de septembre : à Auxerre comme à Sens, on vous rira au nez ! Le sous-équipement en matière de santé et la désertification médicale font que l’Yonne, à une heure et demie de Paris, ressemble de plus en plus, sur ce plan, au Burkina Fasso. Amis auxerrois, un petit bravo, ce soir, à 20 heures, au balcon ?

Pardon d’y revenir, mais le sujet est emblématique. Comment voulez-vous que les Français croient en leurs responsables politiques quand ils constatent qu’il leur faut désormais entre deux et trois mois pour obtenir un rendez-vous chez un gynécologue ou un ophtalmo, et plus d’une semaine pour consulter un généraliste ! Le problème de la désertification médicale, essentiellement démographique, n'est pourtant pas une surprise : faudra-t-il attaquer en justice les Marisol Touraine, Roselyne Bachelot, Philippe Douste-Blazy, Bernard Kouchner et tous les ministres de la Santé de ces vingt dernières années pour avoir été gravement incapables d’endiguer une dégradation aussi prévisible ?