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09/04/2007

Titraille pascale

Ce week-end, comme tous les ans, les journaux ont fait leurs pâques : partis à la campagne, les chefs de service ont laissé à quelques pré-retraités flanqués de stagiaires le soin de mettre en page les inévitables marronniers religieux : bénédiction papale, interview de Mgr Lustiger, flagellations sanglantes en Indonésie, etc. Cela donne des résultats curieux. Ainsi, dans Le Monde, un article traite de la situation de l’Eglise espagnole, sous un titre attendu, façon lutte des classes et conflit des générations : "Espagne : le clergé moins conservateur que sa hiérarchie". Or l’info principale, dans le papier, est la suivante : plus les prêtres sont jeunes, plus ils sont conservateurs ! Plus loin, on apprend que l’archevêque de Madrid a mis fin à de pseudo messes populaires où des prêtres en civil distribuaient à des athées et des musulmans des biscuits en guise d’hosties. Intertitre : "L’église des pauvres fermée". Encore un sous-titre et on avait droit à l’Opus Dei !

07/04/2007

Bayrou : retour au réel

La limite au parcours "ni gauche, ni droite" de François Bayrou, ce sont ses propres députés, qui seront réélus exclusivement, en juin, par des gens de droite. Exemple : le seul sortant UDF, dans ma région, c’est François Sauvadet, ci-devant porte-parole national de Bayrou. Hier, il a lancé sa campagne législative dans son fief de Vitteaux (IVè circonscription de la Côte d’Or). Oubliés, les clins d’œil à Strauss-Kahn et les grandes envolées vers les socialistes ! Les principaux alliés de Sauvadet sont tous issus de l’UMP, le parti de Sarkozy ne présentant aucun candidat contre lui. Et toutes ses attaques portent sur son adversaire, un maire de… centre-gauche, membre du PRG. " Ici, la politique, c’est différent", dit un orateur. Sous-entendu : l’abandon du clivage droite-gauche, c’est sympa, mais sur le terrain, désolé, ça va pas être possible…

06/04/2007

Question de goût

Lu dans Le Monde de jeudi que le gastronome Curnonsky, entre les deux guerres, avait établi des correspondances entre les goûts culinaires et les opinions politiques de ses contemporains. C’était le bon temps. Aujourd’hui, il faut être fin observateur pour distinguer ce que mange un homme de droite et ce qui régale un homme de gauche. Pis : on ne sait même plus ce qui fait saliver nos dirigeants ! On savait que Giscard aimait les œufs brouillés, Chirac, la tête de veau, Mitterrand, les ortolans. Mais quid de leurs successeurs ? Que mangent Laguillier, Bové, Buffet, Bayrou, Villiers ? Des sandwiches ? Des hamburgers ? Des pizzas ? Tout ce qu’on sait, c’est que Voynet a fumé naguère quelques joints et que Sarkozy ne boit jamais une goutte d’alcool. Triste constat. Tout fout le camp.

04/04/2007

Noms d'oiseaux

Tournant dans la campagne ! Changement stratégique ! Les médias sont en émoi : Sarko a dit que Ségo était "du côté des fraudeurs", Ségo a dit que la dernière proposition de Sarko était "ignoble", Sarko a dit que Ségo l’a traité d’ "ignoble", Ségo a dit que Sarko était un "menteur"...
Quelle violence ! Jusqu’où iront-ils dans l’injure débridée ? On comprend que Bayrou essaie de s’inviter, par le biais d’internet, dans des échanges d’une pareille âcreté, qui stupéfient les observateurs ! A son tour, va-t-il traiter ses adversaires de "vilains" ou de "pas sympas" ? Va-t-il lancer un terrible "C’est celui qui le dit qui l’est ?"
On se calme. Il suffit de se pencher sur les deux cents dernières années de politique française pour constater que jamais, dans l’histoire, une campagne présidentielle n’a été aussi soft !

03/04/2007

A bas l'ENA, et na !

Sur le moment, on a cru à un poisson d’avril. C’est le dimanche 1er avril, à Fort-de-France, que François Bayrou a annoncé que s’il était élu, et pour résorber la "rupture profonde entre le pouvoir et les citoyens", il supprimerait l’ENA !
Supprimer l’ENA, comme l’ont déjà proposé Chevènement, Fabius, Juppé, Madelin, Novelli et tant d’autres démagogues d'un jour, c’est aussi bête que de supprimer le bac parce que certains ne l’obtiennent pas, ou de mettre de l’eau dans le gevrey-chambertin pour que même les enfants puissent en boire. Et comment formera-t-on la haute fonction publique qui fait encore, mais oui, l’admiration de nombreux pays étrangers ? Réponse de Bayrou : "En créant une école de service public de très haut niveau". Ouf, on respire. Pourquoi ne pas la baptiser "Ecole Nationale d’Administration" ? Poisson d’avril !

02/04/2007

La chute du livre

Deux infos, ce matin. Primo : Vol de nuit, la dernière émission littéraire programmée (au milieu de la nuit) sur la plus grande chaîne de télé française, va bientôt s’arrêter. Deuzio : Sarkozy sort un nouveau livre. Après Ségolène, Bayrou, Villiers. Avant Buffet. Pour convaincre les 20.000 à 50.000 personnes qui vont l’acheter ? Sur 40 millions d’électeurs ? Evidemment non. Un livre, c’est un titre, une couverture, pour l’image. Un outil de campagne. Un prétexte pour les médias. Tous les candidats aux présidentielles se sont pavanés au Salon de l’Agriculture, sifflant des bolées et flattant des croupes. De bien belles images en vérité. Combien sont allé au Salon du Livre de la porte de Versailles ? Deux. Bayrou et Bové. Sans télés, ou quasi. Les caméras n’aiment pas les livres, qui ne mangent pas de foin ni ne pissent dru.

01/04/2007

Combien ça coûte ?

Pourquoi les petits candidats se démènent-ils tant pour atteindre 5 % des voix ? Parce qu’en deçà de cette limite, leur ticket leur coûtera très cher. Chaque candidat vient de recevoir de l’Etat, à titre d'avance, la somme de 150.000 euros (le prix d’un grand meeting électoral à Paris) et recevra encore 650.000 euros… ou 8 millions d’euros s’il dépasse les 5 % des voix. Vu la différence ?
Pour Mme Voynet ou Mme Buffet, qui auront dépensé, quoi qu’il arrive, plusieurs millions d’euros, il y a de quoi avoir le vertige. Certaines mauvaises langues vont jusqu’à prétendre que Mme Royal comblera leurs déficits respectifs en échange d’un appel à voter pour elle au second tour, ce qui est évidemment inimaginable.
Je tiens ces chiffres d’un article du Figaro d’aujourd’hui. Le journaliste a l’air de savoir de quoi il parle. Il s’appelle Olivier Pognon.