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30/04/2007

C'est si loin, 1968 !

Titillée par ses alliés d’extrême-gauche, son entourage bobo et son vieux pote Cohn-Bendit, voici que Ségolène Royal revendique soudain l’héritage de mai 68 débiné par Sarkozy. Elle a tort. La ménagère de plus de 50 ans, qui vote dimanche, n’a pas gardé un bon souvenir de la Cause du Peuple, de Sartre sur son tonneau, des graffitis Il est interdit d’interdire, des gamins criant "CRS-SS !", de l’occupation de l’Odéon et des voitures brûlant rue Gay-Lussac.
Elle-même est trop jeune pour s’embarquer dans cette polémique : elle avait 14 ans en 1968 et, chez les sœurs de Notre-Dame, à Epinal, la petite Marie-Ségolène n’a pas dû dresser beaucoup de barricades ! Elle devrait écouter Edith Cresson, son aînée, qui la soutient justement parce qu'elle incarne une génération qui va enfin "sortir de mai 68" ! Expliquez-lui, Edith : c'est jeune et ça ne sait pas...

29/04/2007

Un dimanche de campagne

Christiane Taubira m'a saoûlé, ce matin, chez Dominique Souchier. Ras-le-bol, la campagne ! Aujourd’hui, repos. Ni journaux, ni radio. Silence. Trève dominicale.
Bon, j'ai quand même acheté le JDD, par acquis de conscience. Sautant le titre sur Ségo-Sarko et l'édito politique, je me suis précipité sur le sujet de Une. Figurez-vous que Zinédine Zidane se rendra bientôt dans la petite bourgade de Saillon, dans le Valais suisse, où il est l'invité du club local de foot, lequel fête ses 50 ans ; le problème, c'est que le stade n'a pas de tribunes ; que Michael Schumacher, qui habite à côté, ne viendra pas ; et que le village va préparer, tenez-vous bien, la plus grande soupe d'asperges du monde.
Finalement, je crois que je vais revenir fi-ça à la campagne électorale...

27/04/2007

Pays de fous !

Retour de Rome. A l’aéroport, vite, les journaux. En voiture, vite, la radio. Et là, surprise ! Malaise et perplexité ! La France est-elle devenue folle ? Toutes les infos tournent autour de la tenue et de l’organisation du grand débat Royal-Bayrou. Je me pince pour y croire : n’est-ce pas Sarkozy qui est passé, dimanche ? N’est-ce pas entre Royal et Sarkozy qu’il va falloir choisir, au second tour de la présidentielle ? Cette histoire de débat Royal-Bayrou est totalement extravagante !
Il y a un pays encore plus fou que la France : en Pologne, la loi visant à extirper les racines du communisme va jeter dans les poubelles de l'Histoire... Bronislaw Geremek, un des hommes à qui ce pays, justement, doit d’avoir été libéré du communisme en 1989 !
Ou bien j'ai trop bu dans l'avion, ou bien le monde marche sur la tête.

26/04/2007

Guère de religion

Il y a des chiffres qui dérangent. Le sondage CSA de La Croix, au lendemain du premier tour, n’a pas été beaucoup repris par les médias. Il en ressort que les "catholiques pratiquants" ont voté Sarko à 45 % et Ségo à 11 %, alors que les "sans religion" ont voté Sarko à 17 % et Ségo à 39 %. Sacrée différence ! Voilà où mènent, mine de rien, les prises de position sur le mariage homosexuel, le respect de l’embryon, le droit à l’euthanasie ou l’entrée des Turcs dans l’Europe…
Justement, tiens, voilà un autre chiffre qui fâche : toujours selon CSA, les "musulmans" ont voté Ségo à 64 % et Sarko... à 1 % ! Ce n’est pas que le Coran interdise de voter UMP, mais le "karcher" a laissé des traces. Dans tout cela, au fond, il n’y a guère de religion.

25/04/2007

La chute finale

Avant de tourner la page de ce premier tour déja lointain, je veux lever mon verre au passé, et célébrer joyeusement la déconfiture d’Arlette Laguiller, la déculottée de José Bové, la branlée de Dominique Voynet, le score grotesque de Gérard Schivardi, et surtout, surtout, la pitoyable sortie de Marie-George Buffet dont le parti s’est pris une avoinée magistrale qui sera, espérons-le, confirmée aux législatives.
Je bois donc à l’appropriation collective des moyens de production, à l’avenir radieux, au socialisme réel, à l’Internationale, au pacte germano-soviétique, au goulag, aux hôpitaux psychiatriques, ainsi qu'à l’enterrement tardif de Trotsky, Staline, Mao, Castro et autres ex-top modèles idéologiques. Adieu, momies et mausolées ! Adieu, poubelles de l'Histoire ! Place aux jeunes - comme dirait Besancenot.

24/04/2007

Le prix du titre pervers

Au concours du titre le plus pervers de la campagne électorale 2007, Le Monde risque fort de gagner le premier prix avec ce récent chef d’œuvre qui restera dans les annales :
L’ELYSEE SOUTIENT OFFICIELLEMENT SARKOZY MAIS N’EN PENSE PAS MOINS.
Le deuxième prix devrait être aussi remporté par Le Monde avec ce monument :
L’ETAT-MAJOR DE SARKOZY VEUT IGNORER LA MULTIPLICATION DES ATTAQUES DONT IL EST LA CIBLE.
Et c’est encore Le Monde qui devrait gagner le troisième prix avec ce bijou journalistique :
M. SARKOZY LAISSE SES RALLIES ET FIDELES REDOUBLER DE ZELE DANS L’ESPOIR DE POSTES AU GOUVERNEMENT.
Chapeau, les artistes. Mais la campagne n'est pas finie, et le concours reste ouvert…

23/04/2007

Sacré Boris !

medium_Boris.jpgLes médias occidentaux avaient fait de Boris Eltsine un balourd alcoolo, limite facho, et il faut bien dire qu'il détonait, Boris Nikolaievitch, dans les réunions du G8 ! Mais cet ours mal léché, brut de décoffrage, qui n'avait jamais connu que son Oural profond, a gagné, à l'instinct, une des plus grandes batailles du XXè siècle : celle qui a opposé, dans un duel mortel, la Russie à l'URSS. Celle-ci était représentée par Mikhail Gorbatchev qui était, lui, le chouchou des médias de l'Ouest : ceux-ci attendaient depuis si longtemps le messie réformateur du communisme !
Or le communisme, comme l'a dit un célèbre soviétologue, était comme un oeuf - et dans l'Oural profond, figurez-vous, on ne connait qu'une façon de changer la forme d'un oeuf...

Putain 2 semaines !

Sarkozy contre Royal ! Les médias sont déçus. Non par la qualification attendue des deux favoris, mais par la défaite de Bayrou et le faible score de Le Pen : voilà que disparaissent les deux principaux ressorts médiatiques de la campagne électorale. Dimanche soir, dès 20 h 30, les "émissions spéciales" manquaient déjà de peps et les commentateurs forçaient le trait. Retour au bipartisme, au débat projet contre projet, etc. Comment télés et journaux vont-ils alimenter, pendant deux longues semaines, une élection qui est quasiment jouée ? En assurant qu’elle ne l’est pas. Pour cela, éditorialistes, porte-micros et paparazzi vont devoir traquer la gaffe de fin de meeting, la bévue d’un acolyte trop zélé, la trahison d’un second couteau, ou la grimace du conjoint.
C’est long, quinze jours, quand c’est la réalité qui commande.

21/04/2007

Gaffe aux "sortis des urnes"

L’anecdote qui suit s’adresse à tous les rigolos du net qui voudraient annoncer au monde entier les résultats des sondages "sortis des urnes", dimanche soir, sans attendre l’heure légale :
Le 21 avril 2002, les résultats dans ma petite commune m’ayant fait comprendre que Le Pen serait certainement présent au second tour, j’en avisai dès 18 h 30 quelques amis ministres et journalistes. Tous m’ont répondu : "Tu es fou, le dernier "sorti des urnes" donne Le Pen entre 13 et 14 % !" Le sympathique Jean-Marc Lech, pape des sondages et patron d’Ipsos, avait déclaré quelques heures avant à tous ses amis : "Le Pen ? Je n’y crois pas, mais si c’était vrai, c’est qu’il serait passé devant Chirac !"
Amis blogueurs, dimanche soir, attendez 20 heures : même ce soir-là, ne croyez pas les sondages !

20/04/2007

Les petits chevaux

La course de petits chevaux, jusqu’au bout, va polluer le scrutin présidentiel à coup de "Royal perd un point" ou de "L’écart de resserre" parfaitement ridicules : les médias, schizophrènes, continuent de publier et de commenter des sondages qu’ils ne cessent de critiquer et de dénoncer ! Ils se gardent aussi d’évoquer ceux qui ne pensent pas comme eux : quel journal informe que sur le net, Agoravox et Débat2007 donnent Bayrou en tête ?
La perle du jour, c'est ce pronostic du directeur de BVA, lu dans l’Yonne Républicaine : "Si l’identité des deux sélectionnés pour le second tour revêt aujourd’hui un caractère de forte probablilité, une évolution du rang respectif de Le Pen et Bayrou est possible, de même que l’inversion de l’ordre d’arrivée des deux candidats les mieux placés".
Géant, non ?

19/04/2007

Franchement, j'hésite

Le programme de Mme Buffet est alléchant. Elle veut construire une VIè république, augmenter les salaires, en finir avec le chômage, construire 600.000 logements sociaux, réduire le montant des loyers, lutter contre l’échec scolaire, interdire les violences faites aux femmes, réduire les gaz à effet de serre et... rétablir la paix au Proche Orient.
Pas mal non plus, le programme de Mme Voynet : construire une VIè république, augmenter les salaires, en finir avec le chômage, construire 1 million de logements sociaux, réduire le montant des loyers, lutter contre l’échec scolaire, enrayer la dégradation du climat et... réformer l’ONU.
Je suis de plus en plus indécis.

18/04/2007

Motivation journalistique

Dans En Aparté, chaque jour sur Canal+, Pascale Clark organise une sorte de café du commerce réunissant quelques "polémistes", c’est-à-dire des journalistes qui ne connaissent pas les sujets dont ils parlent mais qui s’en indignent avec talent. Dans ce cadre-là, les confrères laissent leur déontologie au vestiaire et disent sans réserves, sauf quelques rares exceptions, tout le mal qu’ils pensent de Sarkozy. Comme Joseph Macé-Scaron, qui a expliqué aujourd’hui qu’il voterait contre Sarko parce que ce "malade", figurez-vous, l’a viré du Fig Mag il y a deux ans, ce qui prouve "qu'il est dangereux pour le pluralisme" ! Curieuse motivation pour un journaliste. Ho ! Joseph ! Tu te rappelles ce rédacteur en chef qui, ayant rencontré des embouteillages sur le chemin du bureau, a décidé de consacrer la cover de son magazine à la recrudescence des embouteillages ?

L'audimat se rebiffe

Les médias parlent aux médias : attention, la campagne officielle, à la télé, fait baisser les audiences ! Il est vrai que les spots des uns et des autres ne sont pas très sexy. Pas meilleurs, en tout cas, que ce que le jeune Alain Madelin enseignait dans les universités d’été du PR il y a 25 ans : langage basique face caméra, faire-valoir de seconde zone (un militant du même parti, un ex-présentateur télé , une belle-sœur au chômage) et gags involontaires (Voynet menaçant d’aller dire à Poutine son fait sur la Tchétchénie, un régal). Pas de quoi rivaliser avec Les Experts, les 50 plus beaux strip-teases de la TV ou le tirage du loto !
Cela fait baisser l’audimat, donc le prix de quelques écrans de pub, et alors ? Pour une fois qu’un responsable (même ringard) peut énoncer quelques idées (même archaïques) sans être interrompu au bout de 50 secondes !

17/04/2007

Chère démocratie !

Les professions de foi électorales sont arrivées dans tous les foyers. Cela coûte évidemment très cher à la République, mais cela vaut le coup. Ainsi, on peut enfin prendre connaissance du programme écrit (rigoureusement inaudible par oral) de Gérard Schivardi. Ce sympathique ouvrier maçon, soutenu par un obscur parti trotskiste, propose donc de "rompre avec l’Union européenne", de "renationaliser les banques", de "revenir à la Sécurité sociale de 1945", d’ "abroger les lois sur l’école privée", de "supprimer les communautés de communes", mais aussi (il faut être juste) de "rouvrir les bureaux de poste dans tous les villages" et de "donner aux jeunes de vrais diplômes".
Oui, bon, finalement, la démocratie, c'est cool, mais ça coûte quand même très, très cher…

16/04/2007

Adieu à René Rémond

René Rémond était un maître. En histoire et en tolérance. En engagement chrétien et en ouverture aux autres. Comme beaucoup, je l’ai eu comme prof à Sciences Po, mais j’ai eu la chance de le côtoyer souvent, de colloques en salons du livre, de plateaux télé en cénacles cathos, des colonnes de La Croix à ma très modeste Histoire illustrée de la Droite française, qui lui devait beaucoup, naturellement. Nous étions devenus sinon amis – je n'ose dire le mot – au moins complices. En 2001, quand un groupe d’ex-giscardiens m’avait demandé de monter un colloque au Sénat sur le septennat de VGE, j’étais allé trouver René Rémond et il avait aussitôt accepté de prendre la présidence du barnum. Avec une simplicité exemplaire, une culture inépuisable, une curiosité touchante et une véritable gourmandise pour toute nouvelle aventure mêlant l’histoire et la politique.

15/04/2007

Disproportionnelle

Ségolène Royal souhaite l’introduction d’une dose de proportionnelle aux législatives, et tout le monde trouve cela très bien : plus de justice, plus de démocratie, davantage d'opinions représentées, etc. François Bayrou aussi, et depuis longtemps. Dominique Voynet également, sans ambiguité. Marie-George Buffet, Olivier Besancenot, José Bové (et j’en oublie) exigent que la proportionnelle soit introduite, au moins en partie, aux prochaines législatives.
Mais qu’un proche de Sarkozy, avec prudence, à titre personnel, estime que, oui, peut-être, la proportionnelle, il n’est pas interdit d’y penser, etc, et tous les journaux s’enflamment : ce facho de Sarko sert scandaleusement la soupe à Le Pen !
Ben, les autres, y font quoi ?

13/04/2007

Pourquoi lui ? Pourquoi elle ?

medium_Dessin_2007.JPGPourquoi vote-t-on pour X ou Y ? Est-ce parce qu’il a un tracteur Pony ? Parce que c’est une femme ? Parce que Doc Gyneco en dit du bien ? Parce que Guy Bedos en dit du mal ? Parce qu’il est ferme avec les délinquants ? Parce qu’elle célèbre le drapeau tricolore ? Parce qu'il est d'origine hongroise, que son père était polonais, qu'il est breton pur sucre ? Parce qu'il prône la préférence nationale ? Parce qu’il a vaincu son bégaiement ? Qu’il défend les chasseurs ? Qu'il a lu tout Kipling ? Qu’il fait du vélo ? Qu’il parle bien à la télé ?
Tout cela paraît dérisoire. Pourtant, c’est à cela que sert une campagne : à dégager du brouhaha politico-médiatique un candidat dans lequel on se reconnaisse un peu plus que les autres, et dont on se dise, tout bien pesé, qu’il sera le plus avisé, à la tête du pays, le jour où l’Iran attaquera Israël…

12/04/2007

Et avec tout cet argent...

Quand un pdg gère bien sa boîte, on le garde, quitte à le payer très, très cher. Si un pdg s’en va, c’est que personne ne le retient. Si Noël Forgeard avait bien géré Airbus, on ne l’aurait pas remplacé. Mais alors pourquoi lui accorder 6 millions d’euros ? Si le type a d’énormes responsabilités, il est normal qu’il touche des salaires adaptés, mais alors, justement, il ne doit rien toucher quand il les quitte !
Les candidats gauchistes poussent des cris d’orfraie, mais cela n’a rien à voir avec la gauche ou la droite. La simple morale publique, le plus élémentaire bon sens condamnent ces indemnités dont le montant est irréel, absurde, insensé.
L’an dernier, avec 20.000 euros, j’ai monté une petite maison d’édition. Non sans mal. Rien qu’avec le golden parachute du dénommé Forgeard, j’en montais… 300 !

11/04/2007

Je suis un indécis

Cela m'arrive rarement, mais je suis majoritaire : je fais partie des 40 % d'électeurs indécis ! Résumons-nous. J’élimine d’emblée le vieux facho fatigué, les mitraillettes idéologiques, les suppôts du goulag, le 3615 Trotsky et crétin.fr. J’élimine aussi la madone du chabichou, sorte de Chevènement en jupon dont le discours populo-démago-tricolore cache un retour à l’Etat-PS utopiste et bureaucratique. Reste : Bayrou, qui représente la tradition "centriste, libérale et européenne" dans laquelle je m’inscris depuis toujours ; Nihous, le bon sens rural qui plaît à tout élu local convaincu que "Paris n’est pas la France" (éd. Lattès, 2005); Sarko, qui impressionne par sa maîtrise des dossiers, et dont le propos sur le travail paraît, quand on vit sur le terrain, absolument essentiel. What else ?

10/04/2007

Les choses sérieuses

On en voit le bout. Plus que douze jours. Fini, les histoires d’éléphants, de tracteur, de pédophilie, de muraille de Chine, de racailles, de t-shirts orange, de vague bleue, de drapeau bleu-blanc-rouge, de loge de maquillage, de bisou en public et de corrections de sondages !
La campagne officielle force à revenir aux choses sérieuses : que proposent-ils, les douze, pour boucher le trou de la sécu, résorber le déficit des finances publiques et contribuer à la paix dans le monde ?
Si vous trouvez cela moins gai que la bravitude et la montebourde, passez-vous en boucle la géniale, la fabuleuse imitation du candidat Schivardi par Nicolas Canteloup : elle prouve à tous les observateurs étrangers qu'en France, on peut élire un président en pissant de rire.