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29/11/2008

Dijon la mal aimée

"Chaque fois que je vais à Dijon, je régresse", a écrit l’écrivaine Camille Laurens, qui est née dans cette ville "fermée comme un visage crispé" (sic). Curieux comme les grands écrivains d’hier comme d’aujourd’hui ont détesté Dijon. Les auteurs du livre La Bourgogne dans les beaux textes (Ed. de Bourgogne, 2008) ont eu beau chercher : quand un Henri James ou un Henri Miller parle de Dijon, c’est pour en dire du mal. Dure, dure, la littérature sur l’ancienne nécropole des Ducs de Bourgogne ! "Mourir à Dijon, c’est un pléonasme", écrit encore Camille Laurens, qui a cité un jour, dans Libération, son ancien prof de philo : "Vivre à Dijon, c’est un oxymore". Il faut rattraper cela. Je lance un appel : Editeur cherche textes littéraires positifs sur Dijon…

27/07/2008

A lire au mois d'août

66e1239622b50b4c6bd35b4612aec77a.jpgSi vous aimez la littérature et la Bourgogne, "La Bourgogne dans les beaux textes" est un petit livre qui se déguste comme un paquet de bonbons : on pioche au hasard, et on se régale. Véronique Bedin et Julien Feydy, historiens amoureux de la Bourgogne et du beau langage, y ont rassemblé une quarantaine de textes historiques, témoignages, lettres, récits de voyages, qui racontent cent Bourgognes différentes, depuis le poème célèbre de Sidoine Apollinaire sur les Burgondes jusqu’aux souvenirs d’Henri Vincenot ou de Jean d’Ormesson, en passant par les admirables textes autobiographiques de Chateaubriand, Colette, Henry Miller ou Jacques Lacarrière Un étonnant florilège. Bonne lecture.

26/06/2008

Bientôt la rentrée

Mardi, sur le campus de l’université de Dijon, intéressante table ronde du Centre régional du Livre (CRL) sur le thème "Comment préparer la rentrée littéraire ?" à destination des professionnels (éditeurs, critiques, diffuseurs, libraires, bibliothécaires, etc). Comment gérer la brutale parution des 676 romans qui vont déferler à partir du 14 août, sachant que, rien que pour les lire, il faudrait consacrer tous les jours d’une année, à raison de deux romans lus par jour ! Cette spécificité française, qui touche à l’absurde, a beaucoup de détracteurs, mais aussi quelques défenseurs : que 676 textes aient été jugés bons à être publiés est, en soi, le signe d’une société créatrice et talentueuse ! C’est vrai. Sauf qu'environ 500 de ces nouveaux romans ne seront achetés par personne et finiront au pilon en novembre…

24/05/2008

L'écrivain mis à nu

2a97b519db52e2407b103442f399b202.jpgIl y a de tout, dans l’édition régionale. Sauf des riches. Les auteurs locaux touchent, on s’en doute, des clopinettes. Tiens, je ne sais pas combien de livres vendra le dénommé Jean-Charles Cougny, de Poil, dans la Nièvre, qui sort un roman intitulé Trois brins de paille, mais je me fais du souci pour lui. J’ai reçu une petite pub de son éditeur, L’Ecir, qui résume la bio de l’auteur : "…connu dans sa région comme syndicaliste paysan et pour ses écrits dans le journal Vent du Morvan, il vit aujourd’hui à Poil". Eh oui. Ce brave soldat de la littérature régionale n’a plus rien à se mettre. Dure passion que l’écriture.

15/05/2008

On s'est pas fait suaire

b64fcafee4b70e9abd210ec4bb81c1d1.jpgDidier Van Cauwelaert était hier, à Dijon, l’invité du Club des écrivains de Bourgogne. Physique de gendre idéal, marchand de bonheurs simples et séduisant causeur, l’auteur de La nuit dernière au XVè siècle (Albin Michel) a titillé ses auditeurs avec ses escapades amoureuses dans le paranormal. Puis il a animé le dîner du club avec sa thèse sur le saint Suaire de Turin : pour lui, l’Eglise a décidé de contester la réalité de la célèbre relique contre toutes les évidences scientifiques, très paradoxalement, par peur qu’une secte quelconque ne se mette en tête de cloner le Christ à partir du sang contenu sur le linge ! Ses arguments sont forts. Le sujet aussi. On s'est régalé.

28/04/2008

La fin des "salons du livre"

Un par un, les "salons du livre" de ma région sombrent dans l’atonie. Hier, c’était le tour d’Autun, dans le Morvan. Dimanche dernier, c’était le salon de Sens. "Venez armé, aurait pu dire Victor Hugo : l’endroit est désert !" De moins en moins de public, de moins en moins d’auteurs - à part les professionnels du genre : Zappy Max, Maurice Joffo, André Gaillard, Nadine de Rotchild et quelques autres figures sympathiques, qui sont à la littérature ce que Nicoletta est au hip-hop et Pierre Tchernia à la télévision numérique. Manque de professionnalisme, manque de communication, manque d’ambition : de Dijon à Tonnerre, de Nevers à Monéteau, de gentils retraités reconduisent chaque année le train-train bénévole et poussiéreux d’une activité en déliquescence. Dans une indifférence générale qui tourne au tragique.

04/04/2008

Si Paul Bert m était conté

Après Vladimir Fedorovski, Michelle Cotta et Denis Tillinac, le Club des Ecrivains de Bourgogne recevait hier Jean-Pierre Soisson, plus connu à Dijon pour avoir présidé naguère le Conseil régional de Bourgogne. Ce n’est pas l’ancien ministre de Giscard et de Mitterrand que les Dijonnais sont venus écouter, mais le biographe de Paul Bert et le… conteur exceptionnel, mi-Bellemare, mi-Decaux, qui a époustouflé ses auditeurs en leur racontant Paul Bert, né à Auxerre (comme lui), député de l’Yonne (comme lui), homme de culture et d’ouverture (comme lui), républicain et opportuniste (Soisson rappelle que le mot n’a pas toujours été péjoratif), lui aussi passionné par la République et défenseur acharné de la laïcité : les hommes politiques, quelque part, parlent toujours d’eux-mêmes…

03/04/2008

L'économie du livre

Ce matin, réunion du Centre Régional du Livre (CRL) de Bourgogne. Deux Frances se rencontrent : celle des fonctionnaires, au sens large, qui s'interrogent sur les subventions qu'ils auront à gérer en 2009 ; et celle des professionnels du livre, libraires et éditeurs, qui se demandent s'ils existeront encore en 2009. Un mur les sépare : les collectivités publiques, c'est connu, n'ont pas le droit de subventionner des entreprises privées. Le dialogue, sympathique au demeurant, est inégal : les uns attribuent 15.000 euros à tel salon, 20.000 euros à telle association ; les autres peinent à envoyer à leurs auteurs des chèques de 50 ou 100 euros correspondant à leurs gains. Il y a en Bourgogne une vingtaine d'éditeurs locaux : aucun ne gagne de quoi dégager un demi-salaire de sa production. Il y aurait bien une solution : que tous les fonctionnaires, soudain, achètent des livres...

29/02/2008

Vive la France

093f2651af57b5163b12fab77ec2c978.jpgDenis Tillinac planchait ce soir à Dijon devant le Club des Ecrivains de Bourgogne. Un régal. Son Dictionnaire amoureux de la France est un excellent livre, et le Corrézien est aussi bon à l’écrit qu’à l’oral : sa déclaration d’amour à la France est éblouissante, charnelle, épicurienne et délicieusement nostalgique. D’Artagnan, saint Bernard, Emma Bovary, Maigret, Chirac : "La France est de loin ce que l’histoire-géo a tramé de mieux sur les cinq continents", dit-il avec une fougue à la fois juvénile et savante. Tillinac "a la France facile comme d’autres ont le vin gai". Et sa gaité est communicative. Merci Denis.

19/09/2006

L'ego d'Angot

Impossible d’allumer sa télé, actuellement, sans voir Christine Angot parler de son dernier livre, toujours dans les mêmes formes : indignations confuses, développements incohérents, colères gratuites, insultes arrogantes. Cette femme, à l’ego démesuré, est l’orgueil incarné. Tout critique, tout journaliste, tout animateur – tout ce qui n’est pas elle, en réalité – est forcément "stupide", "naïf", "pas intéressant", "débile", etc. Même Pascale Clark, sur Canal +, en a fait l’expérience tout à l'heure : "Pouvez-vous le comprendre ?" "Qui a écrit le livre, c’est vous ou moi ?" Un peu déroutée, Pascale !
D'émission en émission, Christine Angot qualifie les émissions de Pivot de "bouillie infernale", traite Eric Zemmour de "raciste" ou exprime un mépris injurieux pour Elisabeth Guigou, elle aussi en promo. Quelle importance ? Plus elle passe à la télé, plus elle dézingue la télé. Plus elle dézingue la télé, plus elle passe à la télé. Et plus elle vend de livres.