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09/11/2006

L'intelligence à la barre

La bourde de Ségolène Royal, mardi, sur le nucléaire iranien, fait le miel de ses deux rivaux, qui sont persuadés d’être plus intelligents et compétents qu’elle. Ce n’est peut-être pas faux. Mais MM. Strauss-Kahn et Fabius croient-ils vraiment que les cerveaux les plus brillants ont vocation à gouverner les sociétés modernes ?
Rappelons-leur les noms des trois plus grands hommes politiques (qu'on les aime ou non) de ces trente dernières années :
- Ronald Reagan, un acteur de séries B issu de sa Californie profonde, qui a redonné confiance à l'Amérique ;
- Helmut Kohl, un ex-apparatchik un peu balourd de Rhénanie-Palatinat, qui a réunifié l'Allemagne ;
- et Boris Eltsine, un soûlographe hâbleur et sans culture venu du fin fond de l’Oural, qui a ressuscité la Russie.
Pas de chance, au PS, ils ont tous fait l'ENA !

08/11/2006

La Star'Ac avant le Carmel

medium_EL_Cover.2.jpgIl y a exactement cent ans, le 9 novembre 1906, mourait à Dijon une petite nana au destin peu banal. Gaie, coquette, aimant sortir, excellente pianiste, adorant le tennis, la ravissante Elisabeth Catez était invitée partout, et courtisée parfois, jusqu’à ce qu’elle entre au carmel à 21 ans, contre l'avis de sa mère désespérée de voir sa fille préférer le silence du couvent au délicieux brouhaha des soirées dijonnaises. Devenue carmélite, Elisabeth "de la Trinité" tombera gravement malade, mais écrira des centaines de lettres, de prières et des poèmes souvent bouleversants. Jean-Paul II, en 1984, a béatifié Elisabeth de Dijon qui, sans aucun doute, sera canonisée un jour.
Un destin décalé ? Pas sûr. En 2006, cette fille-là aurait peut-être fait la Star’Ac avant d’entrer au Carmel. J’imagine les titres de Voici et de Closer

07/11/2006

Bizutage cheminot

C’est une sympathique et innocente tradition cheminote : on salue toujours l’arrivée d’une nouvelle présidente à la tête de la SNCF par une bonne grève générale d’une journée, et puis, après avoir jeté par dessus l’épaule quelques millions d’euros, hop, on chante en chœur : "Elle est des nô-ôtres, elle a eu sa grèv' comme les au-autres !"
Personne ne sait pourquoi les syndicats CGT, SUD, FO, CFE-CGC, CFTC et FGAAC bloquent le pays aujourd’hui. On sait seulement qu’Anne-Marie Idrac les a accusés, l’autre jour, d'avoir une culture politique datant "d’avant la chute du mur de Berlin", et qu’il est impossible, quand on s’appelle CGT, SUD, FO, CFE-CGC, CFTC ou FGAAC, de laisser passer une si inqualifiable provocation.
Et pour bien montrer que non, les syndicats de cheminots ne sont pas "archaïques", allez, hop, tout le monde en grève !

06/11/2006

Politique spectacle

Le débat présidentiel, dans les médias, frise la saturation. C’est le moment où les directeurs de chaînes passent leurs journées en réunion sur le thème : faut-il mettre plus de reportages ? Plus de téléspectateurs tirés au sort ? De sondages ? De dérision ? De people ? De lumière ?
Les Français ont été gavés, ces dernières semaines, des discours répétitifs de Fabius, Bayrou, Voynet, Lang et autres Bachelot. Tout-à-l'heure, sur Canal +, Laurence Ferrari aurait bien aimé recevoir Sarko et Sego, ou, à défaut, Juppé et Jospin, ou Bové et Besancenot. Elle s’est contentée de Christine Boutin et Pierre Moscovici – révérence gardée pour ces deux personnages – et encore, parce que l’un et l’autre sont en promo pour leurs livres !
Boutin-Moscovici : quel passionnant programme familial pour un beau dimanche d’automne !

05/11/2006

Le Pen, le retour

A la une du Point et de VSD, Le Pen fait à nouveau le bonheur malsain des éditorialistes, électrisés par la possibilité qu’il se retrouve, comme en 2002, au second tour des présidentielles. Il faudrait qu’ils lisent la grande enquête de l’IFOP sur l'électorat du FN, dont Le Monde rend compte ce week-end, et qui correspond assez bien à l’enquête minutieuse que j’ai faite dans ma commune de l'Yonne sur les trois raisons majeures qui poussent les petites gens à voter Le Pen :
1. Cela ne peut plus durer.
2. Il faut faire quelque chose.
3. Enfin, vous ne voyez pas, tout ça, à la télé ?

Tous les intellos, socialos, gauchos et autres cocos qui hurlent au fascisme, à l’antisémitisme, au racisme ou à l’homophobie n’ont rien compris à leur époque.

04/11/2006

La chasse aux signatures

La chasse aux signatures est un sport très étrange auquel se livrent avec frénésie tous les "petits" candidats aux présidentielles, alimentant débats surfaits et polémiques ridicules. D’abord, si quelqu’un ne peut rassembler 500 signatures d’élus, comment peut-il prétendre représenter 60 millions de Français ? Ensuite, pourquoi tous ces chichis pour ne pas rendre publiques les listes de signataires ?
En 2002, dans mon canton bourguignon, tel maire rural (conservateur) a signé pour le trotskiste Gluckstein "pour que ses délégués, très insistants, me fichent la paix". Tel autre (gaulliste) a signé pour Le Pen "parce que cela aurait été injuste qu’il ne puisse se présenter".
Le journal local ayant brutalement révélé leurs choix, ils ne recommenceront pas de sitôt.

03/11/2006

Guillon, le pape et les barbus

Entendu Stéphane Guillon, l’ancien complice de Stéphane Bern, en promo sur Canal +. Triple promo, en vérité : pour son spectacle au Palais des Glaces, pour sa participation à la nouvelle émission d’Ardisson sur Canal +, et pour son livre publié par… Canal + Editions. Ce n’est plus un humoriste, ce gars-là, c’est un paquet cadeau !
Guillon pratique l’humour ravageur, massacreur, écrabouilleur. Et sans tabou. Enfin presque. Il a une réserve intéressante à propos de la religion. Lui, dans son one-man-show, c’est simple, il ne se moque pas des "barbus" (sic). En revanche, il tape à foison sur Benoît XVI. Pourquoi cette discrimination ? Parce que "quand on insulte Benoît XVI, le lendemain, le théâtre est toujours debout".
Pas fou, le provocateur.

02/11/2006

Le punching-ball de Canal +

Vu, tout-à-l’heure, la matinale de Canal + , animée par un gars qui s’appelle Toussaint. En ce 2 novembre, je croyais que c’était une émission d’actualité ! J’ai vite déchanté en entendant l’animateur demander à son invité, le sénateur Karoutchi, si Sarkozy allait s’excuser pour avoir traité de "racailles" les jeunes délinquants des banlieues. Ledit Toussaint devrait actualiser ses fiches. Il saurait que depuis ce lointain épisode, Fabius les a traités de "salopards" et Rebsamen de "barbares".
Pas une séquence, pas une chronique, pas un sujet, sur Canal +, où l’on ne tape sur Nicolas Sarkozy. C’est le concept fédérateur, la cible commune, le bouc émissaire facile qui remplace le vieux punching-ball Le Pen sur lequel chacun venait se faire les poings depuis vingt ans.
Si Sarko n’existait pas, il n’y aurait pas de matinale sur Canal +.

01/11/2006

Le temps des femmes

"Le temps des femmes est venu !" Il faut qu’elle soit en perte de vitesse, Ségolène, pour se raccrocher à ce précepte électoral un peu étrange. Après la parité en politique, la parité dans l’Histoire ? Pas très socialiste, cette vision du monde !
Il est vrai que le paysage change. Il ne faut pas faire preuve d’une grande imagination (un accident politique pour Sarkozy, un accident cérébral pour Le Pen) pour que le choix de 2007 soit, de gauche à droite, entre Arlette Laguillier (LO), Clémentine Autain ou Marie-George Buffet (PCF), Dominique Voynet (Verts), Ségolène Royal (PS), Christiane Taubira (MRG), Michèle Alliot-Marie ou François de Panafieu (UMP), Christine Boutin (DVD), et Marine Le Pen (FN).
Une fois encore, au milieu de tout cela, François Bayrou va se sentir bien seul.