07/03/2007
Elysée moi !
Première question du Monde à Ségolène Royal : "Si vous êtes élue le 6 mai, emménagerez-vous à l'Elysée ?" Question légitime. Et simple. Surtout pour commencer une interview intitulée "Mes cent premiers jours à l'Elysée". Il y avait trois réponses possibles : "oui", ou "non", ou "je ne sais pas".
Eh bien ! La réponse de Ségolène est : "Je choisirai la solution la plus utile à l'exercice de ma fonction, tout en préservant ma vie de famille". Circulez, y a rien à savoir. De quoi je me mêle, le journaliste ? Est-ce que cela regarde le lecteur ?
Ben oui, Ségo. Le péquin moyen, même s'il est un peu simplet ou terre-à-terre, a bien le droit de savoir si l'Elysée sera occupé ou non : après tout, c'est lui qui paie le loyer !
17:00 | Tags : politique, Ségolène | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
06/03/2007
La République en danger
La CCI de la Haute-Vienne, à l'unanimité, a décidé de solliciter sur certains sujets publics les représentants des principales communautés religieuses du département. Hurlement de la Ligue des Droits de l'Homme, tollé de quelques associations laiques de Limoges : sur l'ouverture des magasins le dimanche, la gestion de l'Aid El Kebir, le parc immobilier de l'Eglise ou le tourisme spirituel, il serait vraiment insensé d'interroger les religieux !
Il y a quelques années, un amiral, haut responsable de la défense nationale, avait ainsi vertement prié les évêques de France, qui s'étaient scandaleusement exprimé sur l'armement nucléaire, de "s'occuper de leurs oignons". C'est vrai, ça, si les responsables religieux commencent à s'occuper de la vie et de la mort des gens, où va la République ?
17:15 | Tags : politique, laicité, religions | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
05/03/2007
L'Etat avionneur
Aller et retour à Rome, cette semaine, pour 70 euros, y compris les assurances, taxes et frais divers. EasyJet et autres RyanAir font leur trou face aux monstres bureaucratiques que sont devenus Air France et Alitalia, lesquels offrent des billets dix fois plus chers - parfois davantage - sans pouvoir éviter une dégradation vertigineuse du service. La différence est suprenante : sur EasyJet, dans un Airbus flambant neuf qui part et qui arrive à l'heure, on fait payer les boissons !
Difficile de ne pas faire le lien avec la crise d'Airbus : les pouvoirs publics (l'Etat, les ministères, les conseils régionaux) ne sont décidément pas faits pour gérer des entreprises de transport, surtout en pleine concurrence mondiale. Si les politiques français, notamment socialistes, mais pas seulement, prennent l'entreprise Airbus en otage, mon prochain voyage à Rome sur EasyJet risque de se faire... dans un Boeing !
19:00 | Tags : politique, airbus, Etat | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
04/03/2007
Adieu à Noël Copin
Noël Copin vient de boucler son dernier édito. Atteint d’un cancer, à 77 ans, il est parti, ce dimanche, en laissant à beaucoup de journalistes le souvenir d’un homme de foi et d’un ami fidèle, mais aussi d’un modèle d’ouverture, de tolérance. Comme tous ceux qui l’ont eu pour rédacteur en chef (à La Croix pendant de longues et belles années) j’ai gardé de lui quelques règles d’écriture qui sont autant de règles de vie. Par exemple : "N’écris d’une personne que ce que tu peux lui dire en face". Une pépite éthique dans le bourbier du PAF. Chez Polac, à Droit de Réponse, rappelez-vous, Noël parlait toujours à la fin, après que tous se fussent étripés, avec son petit sourire en coin, pour dire que l’un n’avait pas tout à fait tort, que l’autre n’avait pas complètement raison, et que la vérité était sans doute entre les deux. Respect, doute, humour, espérance : tout un programme. Merci, Noël.
14:50 | Tags : médias, journalisme, Copin | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
03/03/2007
Blog dans l'coin
Interviewé, ce matin, sur France 3 Bourgogne, sur la blogosphère, à l'occasion de la sortie de mon Blog à part. En fait, si l’on excepte les faux sites réalisés par de jeunes militants roulant pour Sarko ou pour Ségo, il y a essentiellement, sur le net, deux sortes de blogs : les milliers de journaux intimes plus ou moins éphémères, nombrilistes ou mythos, destinés aux copines de classe, pleins de photos de vacances et de fautes d’orthographe ; et les blogs de journalistes ou assimilés (Assouline, Aphatie, Barbier, Le Pers, Gachet, etc) qui étouffent dans une presse politiquement correcte, hyper formatée où la polémique et l’humour ont de plus en plus de mal à percer.
Ceux-là défrichent un nouveau territoire médiatique que, déjà, de bonnes âmes veulent légaliser, surveiller, encarter, labelliser, etc. Ho ! Ces espaces de liberté viennent à peine de s’ouvrir : laissez les vivre !
21:30 | Tags : médias, blogs, politique, presse | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
02/03/2007
La tombe de Jésus
Pendant près de deux mille ans, les hommes ont cru, sans aucune preuve, à l’existence de Jésus. Et puis la science est venue. Archéologues, chimistes, historiens et linguistes ont tranché : ce n'était pas une légende, Jésus a bel et bien existé.
Vient aujourd’hui le temps des romanciers, éditeurs, cinéastes et producteurs de télévision qui affirment, en bidouillant fantasmes universels et fausses révélations, que Jésus n’est pas ressuscité, qu’il était marié, qu’il a eu une descendance, etc, etc.
La Tombe perdue de Jésus de James Cameron est le dernier avatar de ce nouvel obscurantisme dont le battage médiatique, les visées mercantiles, la tendance au people et le mépris pour la science feraient plutôt regretter le précédent.
10:25 | Tags : Jésus, cinéma, religion, science | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |
01/03/2007
Question de timing
Premières fleurs de prunus, primevères, pousses de jonquilles : le printemps est en avance de plusieurs semaines sur le cycle naturel. La campagne électorale aussi. C’est ce qui explique, mais si, la percée de François Bayrou dans les sondages. L’empoignade Sarko-Ségo a passionné l’opinion très tôt, forçant les médias à épuiser le sujet : il n’y a plus grand chose à apprendre de ces deux-là. Or il reste neuf semaines avant l’élection. Bayrou, malin, s’est engouffré dans la brèche, façon Giscard en 1974 : chacun se rappelle que VGE, le "troisième homme" de l’époque, qui incarnait soudain la nouveauté face à Chaban et Mitterrand, est arrivé au sommet de sa courbe exactement le jour de l’élection, et qu’à trois semaines près, il aurait été battu.
Pour un temps, Bayrou incarne étrangement – lui qui a déjà été candidat – la nouveauté. Mais la nouveauté, c'est comme les primevères, cela ne dure jamais longtemps. Et il reste encore neuf semaines…
09:20 | Tags : politique, présidentielles, Bayrou | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook |