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09/09/2006

Les racines chrétiennes de l'Europe

Le pape a été accueilli ce samedi, à Munich, par Angela Merkel, chancelière d’Allemagne. Pour cette fille de pasteur protestant, la constitution européenne devrait être un "contrat lié au christianisme et à Dieu, car le christianisme a formé l’Europe de manière décisive". Un langage qui ne choque personne outre-Rhin, mais qui ne passe pas en France. Au propre comme au figuré : vous avez entendu les médias aborder ce sujet, vous ?
Moi, je suis bourguignon. Quand je rentre d’une réunion organisée dans le sud de ma région, je passe successivement au large de Cluny, Taizé, Citeaux, Fontenay, Vézelay et Pontigny avant de regagner mon village, qui s’appelle Saint-Denis. Et je m'interroge : ceux qui n'admettent pas que l'Europe aient des "racines chrétiennes" n'ont donc jamais visité la France ?

15/08/2006

Chirac s'en fiche

Lu avec intérêt le livre de Bernard Billaud, ancien dircab de Chirac, intitulé D’un Chirac l’autre (Editions de Fallois). Le chef de l’Etat n’y apparaît pas, sur le long terme, comme un modèle de solidité idéologique et de constance intellectuelle.
Ainsi, cette note de 1979 où Chirac, maire de Paris, défend farouchement le principe de la reconnaissance par la France du génocide arménien, et qui se termine royalement par : "Je me fiche des Turcs !". Pas mal. Sauf que c’est le même homme, président de la République, qui a plombé le référendum européen du 29 mai 2005 en prônant mordicus, contre l'avis de 70 % de ses compatriotes, l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.
On recherche une note signée JC et se terminant par "Je me fiche des électeurs !".

01/08/2006

La PAC, c'est le bouquet !

Si vous empruntez la petite route qui relie La Ferté-Loupière à Saint-Romain-le-Preux, aux confins de la Puisaye, dans l’Yonne, ne ratez pas le champ en jachère qui suit, sur la droite, le dernier virage avant la nationale. Arrêtez-vous sur le bas-côté, entrez dans la prairie et composez donc un joli bouquet de fleurs des champs. En toute liberté. Gratos. Centaurées, cosmos, eschositzias, œillets, lavatères, soucis, zinnias : servez-vous ! Ad libitum !
Voilà une initiative qui rassure sur l’avenir du genre humain. Au lieu de laisser dauber les méchantes langues sur les subventions européennes qu’ils touchent pour ne pas cultiver leurs terres, les agriculteurs d’ici transforment leurs jachères obligatoires en tapis de fleurs multicolores, vivantes et libres de droit. Histoire de montrer que l’argent de la PAC ne profite pas qu’à eux. Astucieux, non ?

09/07/2006

Trieste, une leçon de science po

A tous ceux qui se fichent de la politique, je conseille d’aller visiter Trieste. Cette cité qui ressemble un peu à Marseille tint sa richesse de ce qu’elle fut naguère le seul port austro-hongrois sur la Méditerranée, ouverte à tous les vents européens. A la chute de l’empire, les irrédentistes (autonomistes) italiens la réduisirent au statut de ville frontière : fin de la prospérité. Au temps du communisme, elle fut acculée à la muraille infranchissable qui isolait l’Europe de l’est de l’Europe de l’ouest : quatre décennies d'étouffement. Après le démembrement de la Yougoslavie, l’entrée de la Slovénie voisine dans l’Union européenne lui valut un retour aux échanges et au développement.
Depuis deux ans, Trieste est à nouveau une ville ouverte aux camions, aux bateaux, aux touristes, aux artistes, aux jeunes venus de tous les horizons. Cela se voit à l’œil nu. Comme une leçon de science politique à la portée du premier vacancier venu.

20/06/2006

L'Europe ? Quelle Europe ?

Le dernier Conseil européen n’a pas suscité beaucoup de comptes-rendus dans les médias. Seul l’anniversaire du référendum du 29 mai, quinze jours plus tôt, avait donné lieu à quelques papiers nostalgiques regrettant le "non" français au projet de constitution européenne. On a peu entendu les promoteurs du "non". On attend toujours que Mme Buffet, M. Le Pen, M. Fabius et M. de Villiers nous sortent leur "plan B" pour l’Europe.
C'est désolant. Les Français se contrefichent des conséquences de leur vote de l’an dernier. Ils se moquent qu'à Bruxelles, l’influence française soit réduite à néant dans des domaines aussi importants que la coopération policière, la recherche scientifique ou la politique énergétique. Ils ignorent superbement les 15 pays qui ont approuvé, eux, le projet de constitution européenne et qui ne voient pas pourquoi ils subiraient les aléas de la politique hexagonale.
Les Français, il est vrai, ne peuvent pas s'occuper de tout : hier, le pays entier s’est passionné pour un match de foot opposant la Suisse et le Togo. On a les passions qu’on peut.