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05/10/2007

A côté de la plaque

J’ai beau retourner la question dans tous les sens, je ne vois pas en quoi l’abandon des numéros de départements sur les plaques minéralogiques est un progrès. Un progrès pour qui ? Pour les fonctionnaires européens maniaques du nivellement généralisé ? Pour les ordinateurs chargés de gérer les cartes grises ? Pourquoi cette uniformisation systématique qui nous formate encore un peu plus ?
Alors que nous, à la campagne, nous repérons les intrus, maraudeurs et suspects de tout poil à leur plaque de voiture : un C15 ou un Trafic immatriculé 93, 91 ou 77, dans ma petite vallée bourguignonne, cela ne passe pas inaperçu. Quand les plaques de voitures seront anonymes, on parie que les cambriolages en milieu rural vont augmenter ?

27/05/2007

Sarko, photo, drapo... catho !

Pour une rupture, c’est une rupture ! Sur la photo officielle du nouveau président de la République, réalisée cette semaine à l’Elysée par le photographe Philippe Warrin, on voit, pour la première fois, en sus des trois couleurs nationales, les étoiles du drapeau européen. Or, d’où viennent ces étoiles ? Ce sont les douze étoiles de la Médaille miraculeuse de la rue du Bac, que l’auteur du dessin du drapeau européen, Arsène Heitz, a fait figurer sur son projet, lequel fut adopté à l’unanimité, dans le cadre du Conseil de l’Europe, en décembre 1955.
medium_Drapeau_europe.jpgEst-ce la confirmation que Nicolas Sarkozy n'est pas hostile à l’idée d’admettre que l’Europe a, mais oui, des racines chrétiennes ? Ce n'est pas Chirac qui aurait osé une telle profession de fois subliminale !

26/01/2007

L'Europe et le monde

Tombé sur une vieille conférence donnée au Collège de France par le philosophe Leszek Kolakowski, à qui vient d’être décerné le "prix de Jérusalem pour la liberté de l’individu". C’était en 1980. J’en avais noté cette phrase lumineuse sur l’Europe :
"L'Europe est encore fidèle à elle-même dans son état de détresse et d'incertitude. Si elle survit à la pression des barbares, ce ne sera pas grâce à une solution finale qu'elle découvrirait un jour, mais grâce à la conscience claire que de telles solutions n'existent nulle part – c'est cela, la conscience chrétienne."
Et celle-ci, désolante, mais qui a le mérite du réalisme :
"La première chose que le reste du monde désire de la culture européenne, ce sont les techniques militaires".

13/01/2007

Joseph qui ?

Il y a quatre personnalités politiques de premier plan, aujourd’hui, en France : Jacques Chirac, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy et Joseph Daul. Qui ça ? Daul ? Jamais vu dans les médias français ! Absent chez Ruquier, triquard chez Ardisson, inconnu chez Fogiel !
medium_JD.JPG Joseph Daul, 59 ans, agriculteur et alsacien, avait été une des têtes de listes UMP aux dernières européennes. Il vient d’être élu président du PPE, le plus important groupe politique du Parlement européen (264 députés, 10 premiers ministres en exercice). Il n’y a pas un seul grand sujet, un vrai, un de ceux qui influent réellement sur la vie de nos concitoyens, qui ne passe pas désormais par ses mains...
On comprend TF1, France 2 et les autres : Besancenot est tellement plus mignon, Autain tellement plus jolie, Steevy tellement plus drôle, Taubira tellement plus exotique, Joe Starr tellement plus sulfureux, etc, etc…

30/12/2006

Haro sur l'euro !

D’après la Sofres, 52 % des Français pensent que l’euro est "une mauvaise chose". Les experts s’arrachent les cheveux : nos concitoyens veulent-ils revenir à l’anarchie monétaire, à l’inflation, aux dévaluations compétitives, au contrôle des changes ?
medium_pieces.JPG En réalité, le Français moyen ne supporte pas de payer désormais 1,50 € son petit noir, et autant le croissant qui va avec. Soit deux fois dix francs. Vingt balles pour un café et un croissant. "Mais le prix des ordinateurs a baissé", protestent les experts. S'ils venaient de temps en temps au bistroquet de mon chef-lieu, les experts sauraient que "l’Europe", chez moi, est maintenant synonyme de "hausse des prix".
A tort ? Peut-être Mais... heureusement qu'il n'y a pas de référendum à l'horizon !

28/12/2006

Le nombril de l'Europe

En 2001, les experts de l’Institut géographique national (IGN) avaient calculé que le centre de la zone euro, qui comportait alors douze pays, se situait sur la commune de Montreuillon, dans le Morvan. Hélas, l’adoption de la monnaie unique par la Slovénie, le 1er janvier, obligera à refaire le calcul, et privera ce sympathique village bourguignon d’un statut qui lui valait plusieurs milliers de visiteurs par an.
En 1877, les géographes français avaient ainsi calculé le centre de l’Europe. Un obélisque avait été alors érigé, au bord d’une rivière sauvage appelée la Tisza, quelque part en Europe centrale. Le monument est toujours debout, visité par des milliers de touristes qui font des photos. Il n’y a qu’un problème, un petit détail politiquement très incorrect : il est en Ukraine.

30/11/2006

Le souk et l'hypermarché

La Commission européenne a suspendu le processus d’adhésion de la Turquie à l’Europe. Parce qu’elle s’est rappelée qu’on appelle cette région l’ "Asie mineure" ? Parce qu’elle juge que 70 millions de musulmans seront difficiles à absorber dans l’Union ? Parce que ce pays foule aux pieds le premier des droits des l’homme, qui est la liberté religieuse ? Point du tout : parce que le gouvernement d’Ankara refuse que les navires marchands chypriotes accostent dans des ports turcs.
La géographie, la religion, la culture, les valeurs, tout cela compte peu à côté du transport maritime de marchandises.
Le rapport entre la Turquie et l’Europe ressemble à une âpre négociation entre un souk et un hypermarché. Heureusement qu’il y a des Benoît XVI pour expliquer urbi et orbi que cette relation entre les Turcs et le reste du monde ne se limite pas à des histoires de conteneurs.

24/11/2006

Un Polonais qui décoiffe

Ce matin, en ouverture des Semaines Sociales de France consacrées à la justice, à la Défense, le polonais Bronislaw Geremek, a rappelé aux 3.600 participants quelques vérités premières :
medium_Geremek.jpg 1. Si les disparités s’accroissent entre riches et pauvres, il ne faut pas oublier que la tendance générale, dans le monde, est au recul de la pauvreté.
2. Comme l’a montré l’Américain John Rawls, certaines inégalités sociales peuvent être utiles à l’amélioration du sort des plus démunis.
3. L’Union européenne (surtout depuis le sommet de Lisbonne) est incontestablement plus "sociale" que les Etats nations qui la composent.
Interpellé, en retour, sur le « non » français au référendum européen de 2005, Geremek s’est contenté d’affirmer avec force : "Eh bien vous avez eu tort !"

18/11/2006

L'Europe unie

medium_logo_UE.jpg Le 25 mars prochain, on fêtera le 50ème anniversaire de la signature du Traité de Rome. A Bruxelles, pour l'occasion, on a décidé d’imaginer un logo. Réunions, colloques, bureaucratie, traductions, concours, jury international, etc. Résultat : un ensemble de lettres multicolores qui composent le sigle T.O.G.E.T.H.E.R. Le mot anglais !
Mais bien sûr, s’empressent de préciser les commissaires européens, chacun pourra le traduire dans sa propre langue ! Pour célébrer l’union, bravo. Les Français éructent, évidemment. Tout comme les Allemands, qui présideront l’Union Européenne le 25 mars prochain, et qui ont décidé d’ignorer ce logo.
Coût de l’opération : 200.000 euros. Même divisés par 25, cela fait T.O.O.M.U.C.H. !

31/10/2006

Le sang des Hongrois

En ces temps d’euroscepticisme, peut-être faut-il rappeler que la répression de l’insurrection de Budapest par les chars soviétiques, en novembre 1956, donna l’impulsion décisive à la création du Marché commun, ancêtre de l’Union européenne.
Dans un article intitulé Le sang des Hongrois, Albert Camus évoquait l’Europe en appelant à "ne jamais trahir, chez nous et ailleurs, ce pour quoi les combattants hongrois sont morts, à ne jamais justifier, fût-ce indirectement, ce qui les a tués. Nous aurons bien du mal à être dignes de tant de sacrifices. Mais nous devons l’essayer dans une Europe enfin unie, en oubliant nos querelles, en faisant justice de nos propres fautes, en multipliant nos créations et notre solidarité".
C'est cette solidarité qui allait encore, trente ans plus tard, en Pologne, faire avancer l’Europe et la liberté…

10/10/2006

La paix, c'est fragile !

Suite du colloque de Clermont-Ferrand sur le Traité de Rome. Entre l'assassinat d'Anna Politkovskaïa à Moscou et la menace nucléaire en Corée du Nord, une question vient naturellement à l'esprit : les Européens - notamment les Français - sont-ils bien conscients de vivre depuis 50 ans sur un extraordinaire ilôt de paix et de prospérité ? Pensent-ils, surtout, que cela s'est fait tout seul ? Ou, pire, que la paix en Europe est un acquis définitif ?
Les 340 lycéens présents au colloque ont écouté ce discours-là avec attention. Il faudrait adapter et populariser, pour tous ces jeunes, la formule de Kennedy : "Ne vous demandez pas ce que l'Europe peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour l'Europe !"

09/10/2006

Quid du Traité de Rome ?

Intéressant colloque sur le Traité de Rome, à Clermont-Ferrand, à l’initiative de la Conférence des Episcopats de la Communauté européenne (COMECE). Heureusement qu’il reste encore quelques cathos pour se préoccuper de l’état de l’Union européenne à quelques mois du 50ème anniversaire du traité, le 25 mars prochain.
Le plus passionnant, dans ces rencontres, ce sont les témoignages des représentants venus des différents pays membres : à les entendre, leur adhésion - en fonction des époques et des situations nationales - aura été un formidable passeport pour la paix, pour le développement, pour la démocratie ou pour la justice.
Au fond, tout le reste est secondaire.

28/09/2006

Des nouvelles du pape ?

Etonnant, le manque d’intérêt des dirigeants et des médias français pour les suites du séisme provoqué par la désormais célèbre conférence du pape à Ratisbonne. A titre de comparaison, la chaîne Al Jazira a retransmis intégralement, en direct, l’audience historique accordée lundi par Benoît XVI à vingt-deux ambassadeurs de pays musulmans, qui s’est terminée par des applaudissements nourris.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Baroso, a vivement regretté le silence des dirigeants occidentaux après ce qui a été présenté chez nous – un comble – comme une maladresse du pape. Face à cette dérobade collective, demande Baroso, sur qui les musulmans modérés vont-ils s'appuyer pour défendre le principe de raison auprès de leurs coreligionnaires extrémistes ?

27/09/2006

Bienvenue aux Bulgares et aux Roumains !

J’ai honte. L’entrée des Bulgares et des Roumains dans l’Union européenne aurait dû être saluée par les hommes politiques et les médias français avec des cris de joie et des salves d’applaudissements, et non par des réserves corporatistes, des contorsions minables et des précautions hypocrites : "Est-ce bien raisonnable ?" "Ces gens-là sont-ils fiables ?" "Avions-nous bien été prévenus ?"
D’abord, si la population a l’impression de tomber de l’armoire, c’est précisément la faute de tous ces parlementaires et éditorialistes qui se sont gardé d’aborder le sujet depuis la signature par la France, en avril 2005, du traité qui prévoit l’entrée de ces deux pays le 1er janvier 2007.
Ensuite, quand on se rappelle que ces Européens-là ont subi pendant plusieurs décennies la double dictature de Todor Jivkov (en Bulgarie) et Nicolae Ceausescu (en Roumanie), la moindre des choses est de leur tendre la main au lieu de les traiter comme des lépreux !

25/09/2006

Ségolène a 53 ans

Bon anniversaire, Ségolène ! 53 ans, déjà ! Pourtant elle fait bien jeunette, la pimpante Madame Royal, au milieu de son troupeau d’éléphants cacochymes. Mais bon : dans notre vieux pays, c’est l’âge auquel, souvent, on commence une carrière politique nationale…
Or , il faut la mettre en garde, la jeune et sémillante candidate à la présidence ! Si elle est élue, elle va être surprise de rencontrer, lors de son premier Conseil européen, le chef du gouvernement espagnol (46 ans), le premier ministre d’Estonie (50 ans), la chancelière allemande (52 ans), les premiers ministres de Finlande (51 ans), de Grèce (50 ans), de Hongrie (45 ans), de Lettonie (40 ans), du Luxembourg (51 ans), des Pays-Bas (50 ans), du Portugal (49 ans), de Slovaquie (42 ans), de Slovénie (41 ans), de Suède (41 ans), de République tchèque (50 ans), etc.
Sûr que ça va la changer de Chirac et de Jospin !

09/09/2006

Les racines chrétiennes de l'Europe

Le pape a été accueilli ce samedi, à Munich, par Angela Merkel, chancelière d’Allemagne. Pour cette fille de pasteur protestant, la constitution européenne devrait être un "contrat lié au christianisme et à Dieu, car le christianisme a formé l’Europe de manière décisive". Un langage qui ne choque personne outre-Rhin, mais qui ne passe pas en France. Au propre comme au figuré : vous avez entendu les médias aborder ce sujet, vous ?
Moi, je suis bourguignon. Quand je rentre d’une réunion organisée dans le sud de ma région, je passe successivement au large de Cluny, Taizé, Citeaux, Fontenay, Vézelay et Pontigny avant de regagner mon village, qui s’appelle Saint-Denis. Et je m'interroge : ceux qui n'admettent pas que l'Europe aient des "racines chrétiennes" n'ont donc jamais visité la France ?

15/08/2006

Chirac s'en fiche

Lu avec intérêt le livre de Bernard Billaud, ancien dircab de Chirac, intitulé D’un Chirac l’autre (Editions de Fallois). Le chef de l’Etat n’y apparaît pas, sur le long terme, comme un modèle de solidité idéologique et de constance intellectuelle.
Ainsi, cette note de 1979 où Chirac, maire de Paris, défend farouchement le principe de la reconnaissance par la France du génocide arménien, et qui se termine royalement par : "Je me fiche des Turcs !". Pas mal. Sauf que c’est le même homme, président de la République, qui a plombé le référendum européen du 29 mai 2005 en prônant mordicus, contre l'avis de 70 % de ses compatriotes, l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.
On recherche une note signée JC et se terminant par "Je me fiche des électeurs !".

01/08/2006

La PAC, c'est le bouquet !

Si vous empruntez la petite route qui relie La Ferté-Loupière à Saint-Romain-le-Preux, aux confins de la Puisaye, dans l’Yonne, ne ratez pas le champ en jachère qui suit, sur la droite, le dernier virage avant la nationale. Arrêtez-vous sur le bas-côté, entrez dans la prairie et composez donc un joli bouquet de fleurs des champs. En toute liberté. Gratos. Centaurées, cosmos, eschositzias, œillets, lavatères, soucis, zinnias : servez-vous ! Ad libitum !
Voilà une initiative qui rassure sur l’avenir du genre humain. Au lieu de laisser dauber les méchantes langues sur les subventions européennes qu’ils touchent pour ne pas cultiver leurs terres, les agriculteurs d’ici transforment leurs jachères obligatoires en tapis de fleurs multicolores, vivantes et libres de droit. Histoire de montrer que l’argent de la PAC ne profite pas qu’à eux. Astucieux, non ?

09/07/2006

Trieste, une leçon de science po

A tous ceux qui se fichent de la politique, je conseille d’aller visiter Trieste. Cette cité qui ressemble un peu à Marseille tint sa richesse de ce qu’elle fut naguère le seul port austro-hongrois sur la Méditerranée, ouverte à tous les vents européens. A la chute de l’empire, les irrédentistes (autonomistes) italiens la réduisirent au statut de ville frontière : fin de la prospérité. Au temps du communisme, elle fut acculée à la muraille infranchissable qui isolait l’Europe de l’est de l’Europe de l’ouest : quatre décennies d'étouffement. Après le démembrement de la Yougoslavie, l’entrée de la Slovénie voisine dans l’Union européenne lui valut un retour aux échanges et au développement.
Depuis deux ans, Trieste est à nouveau une ville ouverte aux camions, aux bateaux, aux touristes, aux artistes, aux jeunes venus de tous les horizons. Cela se voit à l’œil nu. Comme une leçon de science politique à la portée du premier vacancier venu.

20/06/2006

L'Europe ? Quelle Europe ?

Le dernier Conseil européen n’a pas suscité beaucoup de comptes-rendus dans les médias. Seul l’anniversaire du référendum du 29 mai, quinze jours plus tôt, avait donné lieu à quelques papiers nostalgiques regrettant le "non" français au projet de constitution européenne. On a peu entendu les promoteurs du "non". On attend toujours que Mme Buffet, M. Le Pen, M. Fabius et M. de Villiers nous sortent leur "plan B" pour l’Europe.
C'est désolant. Les Français se contrefichent des conséquences de leur vote de l’an dernier. Ils se moquent qu'à Bruxelles, l’influence française soit réduite à néant dans des domaines aussi importants que la coopération policière, la recherche scientifique ou la politique énergétique. Ils ignorent superbement les 15 pays qui ont approuvé, eux, le projet de constitution européenne et qui ne voient pas pourquoi ils subiraient les aléas de la politique hexagonale.
Les Français, il est vrai, ne peuvent pas s'occuper de tout : hier, le pays entier s’est passionné pour un match de foot opposant la Suisse et le Togo. On a les passions qu’on peut.