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12/10/2009

Le livre à Migennes

Ce dimanche, salon du livre à Migennes, petite ville icaunaise au pouvoir d’achat en berne. On le voit à tous ceux qui regardent discrètement le prix au dos des livres avant de les reposer avec un soupir. La population, la vraie, des pauvres gens et quelques bourgeois, des intellos et des jeunes, est venue à la Salle des Sports pour voir Raymond Poulidor signer ses mémoires, feuilleter les mangas et, quelque fois, acheter un livre pour le petit, ou un roman pour le dimanche. Libraires et éditeurs vendent peu, mais qui pense, ici, à gagner de l'argent ? Certains gamins, ici, ne voient jamais de livres. Entendu, parmi d’autres, devant quelques livres de poche, cette remarque d’anthologie : "Regarde ! Le Petit Nicolas ! Ils en ont déjà fait un livre !"

29/09/2009

Le cumul des mandats, ce fléau

C’est quand même désolant. Ce week-end, le salon "Livres en Vignes" a donc fait venir en Bourgogne une centaine d'écrivains et éditeurs nationaux. Que répondre à un Bernard Pivot, un Luc Ferry, une Nicole Lattès, quand ils constatent qu’à une des plus belles fêtes culturelles de la Bourgogne, aucun responsable politique n’a trouvé le temps de venir les saluer ? Ni le président du conseil régional, ni le président du conseil général, ni le député de la circonscription, ni les présidents de ceci ou de cela – à l’exception de l’ami Didier Martin, président de Bourgogne Tourisme, qui salua avec humour l’impressionnante brochette des personnalités présentes. Toutes nos éminences avaient, pendant ces deux jours, des tas de choses plus importantes à faire. Quand on vous dit que le cumul des mandats est une plaie de la République !

15/08/2009

Assomption ? Ascension ?

   Ce matin, 15 août, sur les radios, les journalistes hésitaient un peu à annoncer… l’Assomption… l’Ascension ?... enfin, la montée au Ciel ?... de la Vierge Marie. A leur décharge, la publication du volet français de l’enquête European Values Survey est venue confirmer la sécularisation de notre société : aujourd’hui, 42 % des Français se déclarent "catholiques" (contre 70 % en 1981), et seulement 19 % "catholiques pratiquants". Il faut souligner aussi que seulement 17 % se déclarent "athées convaincus". Les autres ? Ils hésitent, tâtonnent, baptisent les enfants, désertent les églises, ignorent le pape, etc. Le professeur Bréchon, qui pilote l'enquête, dit qu'ils ont des "croyances molles". Allez vous étonner qu’ils confondent l’Assomption et l’Ascension…

08/08/2009

La chute du roi Lire

Les gens achètent de moins en moins de livres. C’est un éditeur qui vous le dit. Et c’est l’Insee qui le confirme dans une étude parue hier : en 2006, les ménages ont consommé moins de 0,5 % de leurs dépenses en livres, soit 30 % de moins qu’il y a trente ans. Cette baisse, sensible depuis 1995, est commune à toutes les générations. Si les jeunes achètent moins de livres, quelques phénomènes comme Harry Potter évitent aux statistiques de connaître la chute libre, grâce soit rendue aux best-sellers ! Pour être juste, c’est l’écrit en général qui morfle : les Français dépensent de moins en moins pour lire les journaux, notamment les jeunes générations (moins de 0,3 %). Une époque s’en va, avec ses bonheurs, ses habitudes, ses références. Si je parle de la chute du roi Lire, y en a encore combien qui rigolent ?

16/04/2009

Nom d'une pipe !

tati2.jpgLa bêtise progresse grave. Remplacer la pipe de Tati, sur une affiche appelant à une exposition sur le cinéaste, par un petit moulin à vent en plastique, non mais de qui se moque-t-on ? Qui a eu une idée aussi débile ? Est-ce le même crétin qui a effacé la cigarette de Malraux sur le timbre qui lui rend hommage ? Ou le mégot de Sartre sur une récente affiche de la Bibliothèque nationale ? Et qui a remplacé le clope de Lucky Lucke par un brin d’herbe ? Qu’on nous donne son nom ! Qu’on montre ce bureaucrate imbécile et trouillard au JT de 20 heures ! Et qu’on le pende haut et court - non sans lui avoir offert, tradition oblige, la dernière [censuré] du condamné !

19/09/2008

Perles d'inculture

On n'en finirait pas de citer les perles journalistiques en matière religieuse. Ce soir, en rentrant de Paris, j'ai entendu ce dialogue sublime à la radio :
- Les premiers seront les derniers… qui a dit ça, déjà ?
- Jean-Jacques Goldmann, je crois…
Il y a quelques mois, sur un plateau de télé, j’ai entendu un prof dire :
- Ne jugez point et vous ne serez pas jugés... comme disait un grand penseur antique !
La semaine dernière, commentant la messe du pape aux Invalides, un confrère faisait remarquer que Benoît XVI avait récité "deux prières en latin" : il faisait allusion au Gloria et au Kyrie.

11/07/2008

Qu'as-tu lu, l'élu ?

Pourquoi les libraires et les éditeurs sont généralement mal vus, en province, par les hommes politiques ? Parce que libraires et éditeurs sont bien placés pour savoir que 80 % des élus locaux ne lisent jamais un livre (il y a heureusement des exceptions : en Bourgogne, j’ai les noms !) et que la culture est le cadet de leurs soucis. Surtout la littérature, qui, c’est clair, ne rapporte pas une voix aux élections. Contrairement au sport, qui a la faveur des subventions publiques : des millions d’euros sont déversés chaque année dans les stades, quasiment rien dans les livres - vous savez, ces vieux trucs en papier avec une couverture et des choses écrites à l’intérieur ! Et pourtant, avoir lu la Bible, la Constitution de 1958, Victor Hugo et les Mémoires du général de Gaulle, quand on fait de la politique, je vous jure que ce n’est pas complètement inutile.

28/05/2008

Rodrigue as-tu du...

Lors d’un jeu télévisé, mardi, l’animateur Jean-Luc Reichmann interroge une candidate :
- Quelle est la suite du vers "Rodrigue, as-tu du…" ?
- …du feu ?
L’animateur :
- Oh la la ! Allons ! "Rodrigue, as-tu du…"
Le public :
- "…cœur !"
La candidate, pas gênée :
- Excusez-moi, je sors d’un bac littéraire, alors !
L’animateur prend alors l’accent de Marseille :
- ...et vous ne connaissez pas Marcel Pagnol, sa fameuse partie de cartes ?
Il y a des jours où on regrette de ne pas regarder la télé plus souvent.

13/04/2008

Le livre, combien de divisions ?

Les élections sont passées. Les maires sont en place. Les nouvelles équipes municipales sont constituées. On va pouvoir juger l’intérêt des nouveaux élus pour la culture en général et pour le livre en particulier. En Bourgogne, les premières impressions ne sont pas rassurantes : libraires, auteurs et éditeurs sentent bien que la chose écrite, le livre, la littérature figurent tout en bas de la liste des priorités des responsables politiques locaux. Il est vrai que, comparée au sport ou au cinéma, le livre ne représente pas beaucoup de voix : libraires, éditeurs, écrivains, combien de divisions ?
C'est d'autant plus préoccupant que, par rapport aux grandes régions comparables, la Bourgogne est sous-développée sur ce terrain. On dirait que cela ne va pas s’arranger…

03/04/2008

L'économie du livre

Ce matin, réunion du Centre Régional du Livre (CRL) de Bourgogne. Deux Frances se rencontrent : celle des fonctionnaires, au sens large, qui s'interrogent sur les subventions qu'ils auront à gérer en 2009 ; et celle des professionnels du livre, libraires et éditeurs, qui se demandent s'ils existeront encore en 2009. Un mur les sépare : les collectivités publiques, c'est connu, n'ont pas le droit de subventionner des entreprises privées. Le dialogue, sympathique au demeurant, est inégal : les uns attribuent 15.000 euros à tel salon, 20.000 euros à telle association ; les autres peinent à envoyer à leurs auteurs des chèques de 50 ou 100 euros correspondant à leurs gains. Il y a en Bourgogne une vingtaine d'éditeurs locaux : aucun ne gagne de quoi dégager un demi-salaire de sa production. Il y aurait bien une solution : que tous les fonctionnaires, soudain, achètent des livres...

14/03/2008

Rendez-vous au Salon du Livre

b5e88e951ada79f71536d44f20ed05c0.jpg Le Salon du Livre de Paris est une fête. Même si l'endroit est moche et bruyant, le hall 1 du Parc des Expositions de la Porte de Versailles offre une promenade agréable et stimulante au milieu de ces milliers d'éditeurs et d'auteurs, parmi lesquels... les éditeurs bourguignons, bien sûr ! Nykta, D'Un Noir si Bleu, Spiralinthe, le Chemin de fer, Murmure et les Editions de Bourgogne vous attendent au stand G55 : vous ne pouvez pas nous manquer, nous sommes situés entre Robert Laffont et Actes Sud, c'est très chic ! En outre, c'est le seul stand où l'on vous offrira du bon chablis...

09/12/2007

La chasse au loup

Senan, vous connaissez ? C’est à la limite de la Puisaye et du Jovinien. Un peu à côté de nulle part. L’autoroute passe à côté, mais il n’y a pas de sortie. Hier soir, cent personnes se pressaient à la salle polyvalente de ce bourg rural pour écouter le journaliste Bruno de Cessole, rédacteur en chef à Valeurs Actuelles, parler de la chasse au loup dans le Morvan depuis Charlemagne. Saviez-vous qu’au XVIIIè siècle, on faisait frire des éponges pour que le loup les avale et s’étouffe ensuite à la première lampée ? Et que les loups, écolos ou pas écolos, referont leur apparition dans le Morvan avant 20 ans ? Questions, applaudissements, verre de l’amitié. Un grand moment. Ne croyez pas la presse britannique quand elle explique que la culture est morte en France !

12/06/2007

La religion du livre

Sarko est-il cultivé ? Franchement, on s’en tape. Sauf en matière de bons vins : son ignorance en la matière, qui explique sans doute sa faible résistance à l’alcool, est évidemment désolante. Mais pour le reste, en tant qu’éditeur indépendant, je préfère un président qui aide la culture à un président qui étale la sienne. Un qui soutienne le livre plutôt qu’un qui écrive des poèmes.
Plus concrètement encore, je rêve d’un chef de l’Etat qui parviendrait à convaincre les pouvoirs publics (gouvernement, régions, départements) que le livre n'est pas un objet "culturel" (bons sentiments, propos de salons, bouts de chandelles), mais une activité "économique" (aides concrètes, création d'emplois, soutien à l'export). Sur ce point, croyez-moi, y a du boulot !

15/05/2007

Qui sont les conservateurs ?

Nicolas Sarkozy a été élu en promettant de réformer le pays. Changer la France, c’est une entreprise titanesque. Avant même de prendre ses fonctions, le nouveau président a commencé à réfléchir, par exemple, à de nouveaux découpages ministériels. Par exemple, pourquoi ne pas essayer de rapprocher la Culture et l’Education nationale, comme sous Jack Lang, si l’on veut développer l’enseignement de la culture à l’école ? C’est le b-a, ba, le tout début d’un commencement de changement…
...et déjà, stop ! Hola ! Bas les pattes ! Pas touche à la culture ! Les professionnels de la profession - Agnès Jaoui, Bertrand Tavernier, Jean-Claude Carrière et d’autres moins connus – sont déjà vent debout, décidés à conserver les choses en l’état : la réforme, c’est pour les autres ! ON NE TOUCHE A RIEN !
Il a du boulot, Sarko.