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18/10/2019

Des journalistes, pour quoi faire ?

couv.jpgLes patrons de presse ont toujours rêvé de faire des journaux sans journalistes – vous savez, ces plumitifs prétentieux qui râlent, qui contestent, qui ont des principes et qui exigent un salaire décent ! Non mais ! Faut-il avoir fait des études pour remplir des colonnes de texte qui, au kilomètre, ne servent qu’à enrober des photos et des publicités ? A "L’Express" [où j’ai été grand reporter pendant douze ans] le nouveau patron veut supprimer le Reportage, l’Investigation, la Documentation et l’essentiel du service Culture : à quoi bon tout cela, en effet ? Cela me rend profondément triste. C’est une part de l’intelligence d’un peuple, un pan de sa culture, aussi, qui part ainsi en fumée.

11/06/2019

C'est la culture qu'on assassine

lagune.jpgIl y a neuf ans, en 2010, j’écrivais dans ce blog : "Oui, Venise est en train de crever, et rapidement, à cause des gigantesques bateaux de croisière comme le Divina (140.000 tonneaux, 330 m de long, 67 m de haut, 4365 passagers), ces pollueurs géants qui accostent le plus près possible des vieux canaux, raclant le fond de la lagune, accélérant l'érosion et menaçant les fondations de la malheureuse cité. Il est tellement évident qu'il faut légiférer pour obliger ces monstres à aller mouiller plus loin, et à leurs frais !" Face à deux ou trois entreprises rapaces, que pèsent donc la municipalité de Venise, le gouvernement italien, le Parlement européen, l’Unesco, l’ONU ?

11:56 Publié dans Blog | Tags : venise, paquebots, culture, unesco | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

21/01/2019

La fin des livres d'histoire ?

livres 1.JPGLu dans "Livres Hebdo" que le marché du livre d’histoire était en forte baisse (- 7,5 % en 2018), et que cette chute allait s’accentuer en 2019. Voilà qui n’enchantera pas les auteurs de livres d’histoire (suivez mon regard) mais qui est révélateur, aussi, d’une des dérives de notre société – laquelle, mine de rien, à force de surfer sur internet, d’y échanger des tweets et d’y regarder des séries, s’affranchit peu à peu de son héritage, de son passé, de ses héros, de ses valeurs, des succès qu’elle a obtenus et des crises qu’elle a surmontées. A quoi bon savoir d’où l’on vient, où l’on vit, ce qu’on subit, ce qu’on détruit ? On a tant d’autres choses à faire, allons !

10:04 Publié dans Blog | Tags : livre, histoire, édition, culture | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

01/06/2018

Le monde a encore rétréci

armancon.jpgDeux infos consternantes, ce vendredi, donnent l'impression que le monde a soudain rétréci. 1) La mort des Editions de l’Armançon, principal éditeur régional en Bourgogne depuis un quart de siècle – mais qui se soucie du patrimoine littéraire de nos territoires en voie de désertification suicidaire ? 2) La fin de "Au cœur de l’histoire", l’émission quotidienne de Franck Ferrand sur Europe 1 – mais qui croit encore que c’est la connaissance du passé qui permet de comprendre notre présent compliqué ? Aveuglement des nouvelles élites, je-m’en-foutisme des responsables, impéritie des professionnels ! Arrêtez, tous, de me parler de culture, s’il vous plaît !

04/04/2018

Trois mois sans dédicaces ?

quai du P.jpgQuand Emmanuel Macron a boycotté le stand russe du Salon du livre de Paris pour des raisons de haute diplomatie, le 15 mars, on lui a reproché de n’avoir pas "sanctuarisé" une telle manifestation culturelle. Permettez-moi d’avoir une pensée désolée, en cette période de blocage ferroviaire, pour les malheureux organisateurs des salons du livre de Concarneau, Lyon (affiche ci-jointe), Bordeaux, Autun, Laval, Metz, Saint-Louis, Montaigu, Deauville, Perros-Guirec, Hyères, Limoges et Dax. Et je ne cite que les manifestations prévues au cours du mois d’avril ! Rencontrer des écrivains et promouvoir le livre, d’ici cet été, risque d’être très compliqué…

00:47 Publié dans Blog | Tags : livre, grève, sncf, culture | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

09/08/2017

Un rappeur à Dijon

lorenzo.jpgUne page entière du "Bien Public" sur le rappeur Lorenzo, invité par la municipalité de Dijon pour son concert de rentrée, m’a incité à écouter les chansons et les textes de ce jeune homme. Lequel, à l’évidence, a un problème obsessionnel avec sa bite, sa queue, son cul, son sexe, son sperme, son foutre, et entend partager avec son public quelques projets de vie : baiser, sucer, fumer, niquer, éjaculer, bouffer des chattes, déchirer des hymens et engrosser des collégiennes. Le top du top de la vulgarité sexiste ! Même les féministes locales s’étonnent publiquement que la Mairie de Dijon ait voté une subvention de 100.000 euros (quand même) pour ce qui promet d'être un grand moment culturel !

00:31 Publié dans Blog | Tags : dijon, culture, rap, lorenzo, sexe | Lien permanent | Commentaires (4) |  Facebook |

23/01/2017

On change de monde

feministes.jpgEst-ce être réac de constater qu’on change de monde, et pas forcément en mieux ? L’autre soir, à la télé, le sympathique Julien Clerc racontait que son père était un grand bourgeois très exigeant et très cultivé, mais qu’enfant, il se détendait chez sa mère créole, dans un milieu très populaire où l’on écoutait, tenez-vous bien, des disques de Brassens, Brel et Barbara. Vu, le saut de civilisation ? Vous imaginez Cyril Hanouna programmer des chansons de Barbara ? De même, samedi, en voyant les manifestantes féministes anti-Trump se rassembler sous la banderole "Mon vagin t’emmerde !", je n’ai pu m’empêcher d’aller relire quelques pages de George Sand et de Colette…

30/11/2016

Et l'histoire ? Et la géographie ?

Bourgogne-Franche-Comte.jpgEncore un mot sur le nouveau logo bourguignon et franc-comtois (mon blog d’hier) fait de lettres banales et de tirets tristounets. Il s’inscrit dans une époque désincarnée où, mondialisation oblige, on prive peu à peu les territoires de leur histoire et leur géographie, ce qui est une régression dangereuse. Le XXe siècle avait inauguré cette tendance en inventant, au nom d’un avenir radieux virtuel, le premier nom de pays sans aucune référence géorgraphique, Union des Républiques Socialistes Soviétiques : on a vu, il y a vingt-cinq ans, comment la Russie s’est vengée ! Un logo, un nom, un sigle, c’est aussi l’affirmation d’une culture qui vous distingue, justement, du reste du monde !

27/10/2016

La connaissance inutile (3)

Revel.jpgJe reviens à La Connaissance inutile de JF Revel, livre prémonitoire ! Aujourd’hui, quand un auteur traite un sujet donné, plus personne ne s’occupe de savoir si d’autres livres ont déjà exhumé, défriché ou révélé le sujet. La polémique sur la bio de Charlotte Delbo le montre bien : il est loin, le temps où les chroniqueurs littéraires étaient capables de comparer le travail d’un biographe avec celui d’éventuels prédécesseurs, d’y déceler les informations nouvelles, les contradictions… ou les plagiats ! Aujourd’hui, disons-le, la connaissance livresque se transmet par les "quatrièmes de couverture" de livres qu’on n’a plus jamais le temps de lire en entier. Lire un livre en entier, est-ce bien utile, en effet ?

24/10/2016

La connaissance inutile

livres.jpgTombé par hasard sur La connaissance inutile de JF Revel, où l’auteur prophétisait dès 1988 que la connaissance (des faits, de l’histoire, des hommes) qui permet de comprendre son époque et de préparer l’avenir, finirait par disparaître, étouffée sous le trop-plein d’informations venues de partout. Il est si facile aujourd’hui de piocher sur Internet, notamment dans Wikipédia, le minimum d’infos nécessaire pour participer à la vie de la cité et au grand cirque médiatique ! Qu’importe leur véracité ? Qu’importe ce qu’ont pu découvrir, révéler, corriger ou démentir les chercheurs, les historiens ou les journalistes d’investigation dans des livres ? Des livres, pour quoi faire ?

20/05/2016

Quand c'est la faute à personne...

San_Sebastian.jpgLu dans La Croix de mardi un reportage sur San Sebastian, cette riante cité derrière la frontière franco-espagnole qui a été bombardée en cette année 2016 "capitale européenne de la culture" comme le furent récemment (et avec succès) les villes de Lille en 2004 et Marseille en 2012. Le constat du journaliste est simple : le programme est confus, les manifestations n’intéressent personne, c'est un fiasco. La raison est assez claire : quand les élus locaux sont nuls, quand personne ne se relève les manches, quand on se contente de discourir et quand c’est toujours la faute des autres... eh bien voilà, y a pas de miracle, on se plante ! J’en connais, chez nous, qui devraient y réfléchir…

07/05/2016

Comment l'Etat aide le livre

Lire-en-Short-2016.jpgJe m’étais étonné, l’an dernier, que le ministère de la Culture consacre soudain quelques centaines de milliers d’euros à inventer ex nihilo une grande fête du livre pour la jeunesse appelée "Lire en short", fin juillet, au lieu d’aider les dizaines de salons du livre qui ferment les uns après les autres, en province, privés de subventions publiques. Eh bien ! L’Etat a tapé du poing sur la table. Le ministère maintient son machin en 2016, mais, tenez-vous bien, il en change le nom ! Cela s’appellera "Partir en livre", ce qui n’a aucun sens, mais voilà, hop, c’est ainsi ! Ils sont forts, à Paris, pour aider le livre, la littérature et l’édition !

 

16:22 Publié dans Blog | Tags : livre, édition, salons, culture | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |

21/12/2015

Une interview révélatrice

Pellerin-Taubira.jpgDoublement révélateur, l’entretien avec Fleur Pellerin publié sur le site du "Monde" le mardi 1er décembre à 11 h du matin, et retiré en urgence, une heure plus tard, à la demande de… de qui, d’ailleurs, on aimerait le savoir ! D’abord, l’incident montre bien comment les médias enrobent, transforment et aseptisent les propos tenus librement par un ministre – ou comment, en politique, la communication a définitivement vampirisé l’information. Ensuite, on comprend, en lisant l’interview, qu’être ministre de la Culture de François Hollande oblige d’abord à rameuter les artistes de gauche avant la présidentielle de 2017. Faut-il s’étonner qu’on ait censuré l’article en catastrophe ?

14/10/2015

La fin des salons du livre ?

salon-livre.jpgEst-ce la fin des salons du livre ? A une dizaine d’exceptions près (les très gros, Brive, Nancy, Nice, etc), les salons organisés en province par quelques passionnés ne pourront satisfaire à la nouvelle contrainte venue de Paris : à partir de 2016, les auteurs venant y dédicacer leurs ouvrages devront être rémunérés ! Par qui ? On ne sait pas. La ville organisatrice ? Vu la baisse des dotations, ça va coincer grave. Mais surtout, quand il n’y a pas de grande ville organisatrice, ce qui est le cas le plus répandu ? Ah ben ça, ce n’est pas le problème des fonctionnaires parisiens qui feraient bien de venir en province, une fois de temps en temps, pour voir comment le livre s’y meurt !

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22/05/2015

Une affaire d'Etat ?

Fleur-P.jpgJe rentre du supermarché de mon chef-lieu et je suis frappé du retentissement de l’affaire Agnès Saal chez les personnes qui, d’ordinaire, se fichent de la politique. Les gens sont scandalisés par ces dirigeants dits "de gauche" qui pensent que la République leur appartient. J’ai de la considération pour Fleur Pellerin, mais cette femme intelligente ne sait-elle pas qu’en période de crise, en France, il est dangereux de défendre les privilèges ? Etait-elle obligée de recaser sa copine aussi vite, et en créant un poste pour elle, en plus, alors que l’opinion attend que l’ex-présidente de l’INA soit jugée pour abus de biens sociaux ? Elle ne va jamais au supermarché, la ministre ?

20/05/2015

Culture : mon rêve s'effondre

agnes-saal.jpgTout petit déjà, j’en rêvais. Mon objectif, c’était la culture. Mais attention, pas la culture bénévole, provinciale ou associative, non ! J’aspirais à un vrai poste culturel, parisien, super bien payé, peinard, qui laisse du temps pour aller gratuitement au spectacle. J’ambitionnais, figurez-vous, de devenir "chargé de mission sur les questions de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences" auprès du ministre de la Culture. Pas de chance, ce job en or vient justement d’être créé, mais pour recaser une militante socialiste virée de la présidence de l’INA pour avoir détourné, à coup de notes de frais exorbitantes, l’argent du contribuable. Las ! J’aurais dû faire escroc.

10:01 Publié dans Blog | Tags : saal, culture, filipetti, ps, piston, ina | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

18/05/2015

Les Editions de Bourgogne, c'est fini !

Salon livre-4 008.jpgVoilà, c’est officiel. Les Editions de Bourgogne ont rejoint les 613 éditeurs français qui, depuis trois ans, ont fermé leurs portes. Faut-il s’étendre sur la disparition rapide des points de vente (libraires, salons), sur l’irrépressible progression du numérique, sur le désolant manque de solidarité des acteurs de l’écrit, sur le tragique désintérêt des élus locaux pour le livre (à quelques rares exceptions près, j’ai les noms) et sur l'impact de la crise sur le budget des ménages ? Le monde est ainsi. Notre belle aventure éditoriale a duré dix ans, et c’est l’essentiel. Du plaisir, des rencontres, des idées, de bons auteurs, des livres de qualité : que du bonheur !

28/08/2014

Une nouvelle génération de parents

Livres (tranches).JPGJ’ai fait un rêve. Je surprenais, chez mon libraire, la phrase suivante : "Je voudrais offrir à mon grand fils la bio de Gorbatchev qui vient de sortir, pour qu’il sache ce que fut le Mur de Berlin". Je me suis réveillé choqué, en sueur : cette phrase, de nos jours, a 0 chance sur 1.000 d’être prononcée ! Car les parents d’aujourd’hui ont cessé d’offrir des livres à leurs enfants pour qu’ils sachent d’où ils viennent, quelle est leur histoire ou dans quel monde ils sont nés. La transmission des valeurs et du savoir, qu’on appelait la culture, c'est un truc de vieux. C’est exactement pour cela – excusez le raccourci – que l’Europe est en crise.

05/04/2014

7,6 milliards pour la culture ?

tas-dor.jpgLe ministère de la Culture a publié hier un rapport sur les dépenses des collectivités territoriales en matière de culture. Total annuel : 7,6 milliards d’euros, dont 73 % sont dépensés par les communes de plus de 10.000 habitants. Je suis en mesure de révéler, dans ce blog, le détail des subventions dont bénéficie le Club des écrivains de Bourgogne que j’ai l’honneur de présider et qui anime chaque mois, avec d'autres, la vie littéraire à Dijon (commune de plus de 10.000 habitants). Conseil régional : 0 euro. Conseil général : 0 euro. Ville de Dijon : 0 euro. Total de ce que nos cinquante-et-une rencontres-débats ont coûté à la collectivité en sept ans : 0 euro.

10/02/2014

Silence, on coule ! (suite)

lib-de-lU.jpgLa semaine dernière, nous avons salué avec tristesse la fermeture de la librairie Berger, à Joigny : il n’y a plus un endroit où acheter un livre dans la troisième ville du département de l’Yonne ! Ce lundi, c’est la célèbre Lib’ de l’U, à Dijon, qui ferme définitivement ses portes. Après Damidot, Thibaud, la Librairie du Voyageur et Agora, c’est la cinquième librairie que je vois disparaître, ces dernières années, dans cette ville de 150.000 habitants. Le pire, c’est l’indifférence dans laquelle s’accélère l’appauvrissement culturel de ce territoire. Demain, faudra-t-il que les Bourguignons aillent acheter leurs livres à Paris ou à Lyon ?