Le blog de Bernard Lecomte

Je lis dans Libé que le ministre de l’Intérieur, excédé, a déclaré : "Ce n’est pas la liberté d’expression que de protester par la violence, ce n’est pas un droit de l’homme que de vandaliser des propriétés !" Je lis que sur les manifestants arrêtés hier, 30 ultraviolents ont été envoyés en prison. Comme les activistes écolos qui ont bloqué le périphérique, hop, deux ans et demi de prison ! Comme ceux qui ont saccagé l’entrée d’un grand magasin, allez, en taule ! Ah, j'oubliais : je l’ai bien lu ce matin dans Libé, mais tout cela se passe en Angleterre…

La Ligue des Droits de l’Homme a-t-elle tous les droits parce qu’elle a défendu le capitaine Dreyfus en 1898 ? Cette association justifia les procès de Moscou en 1936-37 et défend aujourd’hui l’islamisme radical. Ce qui est son droit. Or elle est financée pour le tiers de son budget, soit 500.000 euros par an, avec nos impôts. Au nom de quoi serait-il sacrilège de s’interroger sur ce financement public ? Que la LDH attaque la police dans l’affaire de Sainte-Soline, c’est son problème, mais qu’elle le fasse avec l’argent du contribuable est discutable, non ?

Quel lundi de Pentecôte, les amis ! Tous les médias ont mis le paquet, sans mesure, pour couvrir l’événement du week-end : un désaccord sémantique aussi croquignolesque que picrocholin entre un ministre (Darmanin) et une candidate aux régionales (Pulvar) à propos de je ne sais quel procès fait à la police. Un choc de titans ! Débats interminables, plateaux garnis, éditoriaux multiples, rebonds dans la presse écrite du matin, un vrai feu d’artifice ! Certaines mauvaises langues, dans les médias, expliquent le phénomène par le fait qu’aucun journaliste, en ce lundi de Pentecôte, ne savait situer la Biélorussie sur une carte de l’Europe…

Qu’ils émanent de féministes ou de militants LR, les appels à la démission visant le ministre Darmanin (accusé de viol par une ex-call girl pas très claire) sont de nature totalitaire : ils ignorent le principe de "présomption d’innocence" qui distingue, précisément, une démocratie d’une dictature. Tout aussi totalitaire est d'ailleurs la prétendue "jurisprudence Balladur" qui pousse à débarquer du gouvernement, de nos jours, tout ministre mis en examen… c’est-à-dire, que je sache, présumé innocent ! Violences faites aux juges, bouffées de démagogie, couardise politicienne, retour à l’état sauvage : pauvre République !

Alors, quels nouveaux interdits, exclusions et anathèmes ont égayé, ce week-end, la patrie des droits de l'homme ? On a vu, au Conseil national de LR, une minorité de militants extrémistes réclamer bruyamment l’exclusion de Valérie Pécresse et de tous ceux qui, dans leur propre parti, ne sont pas de leur avis. On a vu des associations antiracistes convaincre la ministre de la Culture de rayer le nom de Charles Maurras, horresco referens, de la liste des commémorations nationales pour 2018. On a vu la féministe Caroline de Haas obtenir de la justice qu’elle corrige le tir à propos du ministre Gérard Darmanin afin que celui-ci, présumé violeur, soit exclu du gouvernement. Taïaut, taïaut, taïaut !