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24/12/2009

Comparaison n'est pas raison

En cette période de bilans, il est temps d'attribuer les Awards de la plus bête argumentation partisane 2009. Le premier prix va Jean-Christophe Cambadélis, qui a dit : "Eric Besson, c’est Pierre Laval" (dans Libération). Le deuxième prix va à Alain Duhamel, qui a dit : "Si Benoît XVI veut absolument béatifier Pie XII, je lui suggère de ne pas oublier Papon" (sur France 2). Le jury avait retenu le "Béat devant Jospin, Déat devant Sarko" de Jean-François Kahn (devant le Modem, à Arras) à propos du même Eric Besson, mais cette comparaison-là n’a pas été retenue parce qu’elle est franchement drôle – contrairement aux deux inepties précédentes et à la reprise sans humour du "Besson c'est Déat" par Jean-Paul Huchon (sur RMC), qui reçoit donc le troisième prix. On attendait aussi "Frédéric Lefèbvre est un clône de Goebbels", "Rachida Dati, c'est Madame Sans-Gène" et "Domenech me rappelle Bazaine". Ce sera pour 2010.

 

06/12/2009

L'histoire à la poubelle ?

Pardon, je vous jure que je ne suis pas obnubilé par mes propres écrits, mais la suppression des cours d’histoire en Terminale S, elle aussi, renvoie à mon livre Pourquoi le pape a mauvaise presse, dont le chapitre 3 porte sur l’inculture générale, avec un développement sur l’inculture religieuse. La culture générale, particulièrement l’histoire-géo, a pour vocation de relier les hommes entre eux : moi et les autres dans l’espace, moi et les autres dans le temps, etc. C’est la clef du "vivre ensemble" : comment former des citoyens dans une société individualiste et relativiste où le collectif s’étiole, si ce n’est par leur rattachement à une histoire collective, c'est-à-dire à des références communes ? Croit-on qu'en supprimant cet enseignement, on va dans le sens… de l’histoire ?

19/11/2009

Jan Karski, ce héros

Cover Karski.jpgBizarre, l'attribution du prix Interallié à Jan Karski de Yannick Haenel : ce prix récompense un roman écrit par un journaliste, or Haenel n’est pas journaliste, et Jan Karski n’est pas un roman ! Passons. Le livre est une variation, au sens musical, sur l’exceptionnel destin - bien réel - de ce courrier de la Résistance polonaise qui réussit, au péril de sa vie, à révéler l’extermination des Juifs aux Alliés (Eden à Londres en décembre 1942, Roosevelt à Washington en juillet 1943, etc) sans que ceux-ci réagissent. L’histoire de Karski est archi connue, mais elle choque toujours : qu’il semble encore difficile, 60 ans après, d’admettre que les vainqueurs de la guerre n’ont pas levé le petit doigt pour aider les Juifs !

31/10/2009

Ne ratez pas le Fig Mag !

figmag.JPGExcellent dossier, dans le Figaro Magazine de ce matin, sur la chute du Mur de Berlin. Moins frileux que les autres journaux, le Fig Mag n’hésite pas à célébrer, vingt ans après, ce qui fut une formidable victoire de la liberté sur le totalitarisme communiste, qu’on appelait alors le "socialisme réel", et sur lequel beaucoup d’éditorialistes français sont, curieusement, fort discrets. Le Fig Mag n’hésite pas non plus à considérer Jean-Paul II comme un des principaux acteurs de cette incroyable aventure (cf mon propre papier page 53) au même titre que Walesa, Reagan ou Gorbatchev. Ne ratez pas le Fig Mag ce week-end !

25/10/2009

Rendez-vous à Pessac

Affiche festival pessac.JPGLe 20ème anniversaire de la chute du Mur (9 novembre 1989) approche. Les livres sur le sujet sont tous parus, la télé annonce quelques émissions spéciales, les journaux préparent leurs suppléments, et les historiens spécialisés s’apprêtent à animer le Festival international du film d’histoire à Pessac (près de Bordeaux) du 9 au 16 novembre. Thématique : "Il était une fois le communisme". On y verra une centaine de films sur le sujet, dont quelques avant-premières. A ceux que cela intéresse, je donne rendez-vous le mercredi 11 novembre à 15h15 pour une conférence sur "Le rôle du pape Jean-Paul II dans l’effondrement du communisme".

06/10/2009

Comment le Mur est tombé

Cover Mur.jpgLa chute du Mur de Berlin est l'événement le plus important de la fin du XXè siècle. Or personne, ou presque, n'est capable d'expliquer comment les dirigeants est-allemands, ce fameux 9 novembre 1989, ont laissé le Mur s'entrouvrir, provoquant en quelques minutes, de facto, la réunification de l'Allemagne. C'est pourquoi il faut lire La chute du Mur, d'Olivier Guez et Jean-Marc Gonin, paru chez Fayard : les auteurs racontent, heure par heure, comment la décision du Kremlin de ne plus soutenir le dictateur Honecker a fragilisé la RDA, création artificielle de l'empire communiste, au point qu'elle s'est effondrée toute seule... 

16/09/2009

Il y a apocalypse et apocalypse

   Regardé avec passion, sur France 2, les quatre premiers épisodes d’Apocalypse sur la seconde guerre mondiale. Voilà un documentaire qui, à lui tout seul, compense toutes les bêtises et toutes les vulgarités du petit écran. Le scénario, le montage, le commentaire : il y a de vrais professionnels derrière tout cela. On voit bien la différence avec le documentaire sur l'autre "apocalypse", celle du 11-Septembre, lundi dernier, qui ne faisait qu’enfiler les images – justement sans scénario, sans montage, sans commentaire. Uniquement de l’émotion. Des cris, des morts, des regards. Mais comprend-on le monde et les hommes quand on a, en tout et pour tout, la gorge serrée pendant une heure ? Et comment tenter d’éviter que l’apocalypse ne recommence si on n’y comprend rien ?

14/09/2009

Il y a 20 ans, le Mur...

Cover Pape-Lénine.jpgLe vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin approche. D’ici le 9 novembre 2009, de nombreux livres vont sortir pour raconter cet événement. Je voudrais rappeler, pour qu’on ne l’oublie pas complètement dans la liste de ces ouvrages, que j’ai écrit un livre sur le rôle de Jean-Paul II dans cette aventure, qui a été récemment réédité sous le titre Le pape qui fit chuter Lénine (éditeur : CLD, diffusion : Sodis). Que le pape polonais ait joué un rôle majeur dans l’effondrement du communisme européen, plus personne ne le met en doute. Mais qu’a-t-il fait exactement, quand et dans quel pays ? Vouloir expliquer la chute du Mur sans rappeler l’action de Jean-Paul II, franchement, ce serait dommage… 

25/07/2009

Attention, images dangereuses

capa_espagne_.jpgEncore une illusion qui meurt : la célébrissime photo de Robert Capa qui montre un soldat républicain tué à Cerro Muriano le 5 septembre 1936, pendant la guerre d’Espagne, fut, en réalité, une mise en scène organisée par le photoreporter à 50 km de là, loin des combats ! De même que l’instantané du Vopo est-allemand sautant par-dessus le Mur de Berlin, le 15 août 1961, fut une reconstitution de la scène par le photographe Peter Leibing. De même que les amoureux shootés en train de s’embrasser fougueusement devant l’Hôtel de Ville, en 1950, étaient deux apprentis comédiens rencontrés quelques minutes plus tôt par Robert Doisneau aux Invalides ! La mémoire humaine repose ainsi sur d’innombrables images mythiques bidonnées par leurs auteurs…  

28/05/2009

L'ombre du roi

Alex-dédic-Anne.JPGReçu Philippe Alexandre hier à Dijon, au Club des Ecrivains de Bourgogne. Le journaliste et sa compagne Beatrix de l'Aulnoit ont passé deux ans sur une bio d'Anne d'Autriche (chez Robert Laffont) qui se lit très facilement, et qui rappelle irrésistiblement la politique people d'aujourd'hui. La duchesse de Chevreuse, c'est Rachida Dati ; le Père Joseph, c'est Henri Gueno ; Montmorency, c'est DSK ; etc. Qui peut nier que l'héritage monarchique pèse lourdement sur la politique française ? D'ailleurs, coïncidence frappante, Le Point de cette semaine, à propos du fils de Sarko, titrait sur "Monsieur le Dauphin".

11/01/2009

L'Express, n° 3001

L’Express de cette semaine, n° 3001, consacre 92 pages à une rétrospective des 52 années d’existence de ce magnifique hebdo auquel j’ai donné, quand même, dix ans de ma vie. Or, curieusement, je ne me retrouve aucunement dans cette plongée en arrière. Tout sur l’Algérie, JJSS, Kennedy, de Gaulle, Ben Barka, Defferre, la pilule. Mais rien sur Mandela, Walesa, le sida, la chute du Mur, la fin de l’URSS, la réunification de l’Europe. Les années 1981 à 2007, soit un quart de siècle, presque entièrement zappées ! Est-ce parce que cette période, agitée et plutôt glorieuse, a tout juste précédé celle dont s’honorent, c’est humain, les journalistes d’aujourd’hui ? Ou est-ce que les 26 années de la gouvernance Mitterrand-Chirac ont été, réellement, une parenthèse sans intérêt historique ?

08/01/2009

Katyn, un détail ?

Je ne comprends pas bien l’affaire "Katyn". Pourquoi le film d’Andrzej Wajda sur le massacre de Katyn, qui fut un des plus grands crimes communistes de l’histoire contemporaine, n’est toujours pas distribué en France ? Parce que Wajda s’est montré financièrement trop gourmand, comme une rumeur fielleuse commence à se répandre ? Ou, plus vraisemblablement, parce que le petit monde culturel français est incorrigible et continue de penser, depuis Staline, que 15.000 officiers polonais abattus d’une balle dans la nuque par le NKVD en mars 1940, c’est un détail ? Que Katyn bloque, en France, au moment même où l’hagiographie du "Che" est projetée jusque dans les plus petites salles de la province profonde, voici qui laisse songeur…

30/11/2008

Ils ont changé le siècle

Vous allez le voir en promo, ces prochains jours, dans toutes les émissions de télé : Claude Allègre, le célèbre et ingérable ami de Lionel Jospin, sort un livre intitulé Figures de proue sur les cinq personnages qui, selon lui, ont "changé le siècle" : Nehru, de Gaulle, Mandela, Deng Xiaoping et Gorbatchev. Pourquoi ceux-là ? D’accord pour le général de Gaulle. Passe encore pour Mandela, mais pourquoi lui et pas Soljenitsyne ou Walesa ? Limite-limite, Nehru, qui a moins "marqué le siècle" que Gandhi. Mais pourquoi les deux autres ? Staline et Khrouchtchev, Ben Gourion et Senghor, Churchill et Mao, Jean XXIII et Jean-Paul II, ont bien davantage influé sur leur époque que Deng et Gorby, qui en ont, au mieux, subi les convulsions !

22/11/2008

Les fauteuils du cardinal

sacre_napoleon.jpgDéjeuner à l’archevêché de Lyon, à Fourvière, avec Philippe Barbarin, primat des Gaules, qui fêtait le dixième anniversaire de son ordination épiscopale. Autres invités : François-Régis Hutin, Michel Camdessus et quelques autres. Avant de passer à table, dans le salon, quelqu’un fait remarquer au cardinal que ses fauteuils rouges brodés sont un peu ringards. "Impossible d’en changer la tenture, explique Barbarin : ces fauteuils sont tapissés avec des morceaux du manteau que portait Napoléon Ier le jour de son sacre !" Les fauteuils avaient été offerts à Joseph Fesch, lointain prédécesseur de Barbarin et, accessoirement, oncle de Napoléon Bonaparte. Respect.

15/11/2008

Michel Quint à Dijon

M Quint - 0.JPG Le Club des Ecrivains de Bourgogne recevait à Dijon, hier soir, le romancier Michel Quint, pour la sortie de son livre Max (Perrin). Prof de théâtre, ce ch’ti du Pas-de-Calais a décollé, en l’an 2000, avec son magnifique et tout petit roman Effroyables jardins, (Joelle Losfeld), 25 traductions étrangères, 1 million d’exemplaires vendus. Ses romans policiers ont pour toile de fond le procès Papon, la Résistance, la guerre d’Algérie, la tuerie des JO de Munich en 1972. Sa dernière intrigue se greffe sur l’arrestation de Jean Moulin en 1943. Que du lourd. Que de l’humain, aussi. Le succès de Quint tient à sa façon de rappeler que l'histoire, c'est d'abord des hommes. Une très belle soirée. Merci Michel.

11/11/2008

1914-18, le grand tournant

Formidable, le film de Jean-François Delassus, sur France 2, sur la guerre 14-18 ! Et plein d’enseignements. Tant de violence, de souffrance et d’absurdité font mieux comprendre qu’après cette boucherie insensée, des millions de gens se soient mis à l’écoute de ceux qui, en Russie, en 1917, avaient stoppé la guerre et renversé l’ordre l’ancien. Il fallait, d’urgence, changer le monde – et qu’importe que la lueur qui rougeoyait à l’est fût mirage ou brasier ! Sans la guerre 1914-18, il n’y aurait jamais eu le communisme. Et sans le communisme, le nazisme ne serait jamais arrivé au pouvoir en Allemagne. La première Guerre mondiale, qu'on a aussi appelé le "suicide de l'Europe", fut, et de loin, l’événement le plus important de l’histoire moderne.

27/10/2008

Il y a 27 ans, Chirac...

Je me régale à la lecture des Cahiers secrets de Michèle Cotta (Fayard). Revivre la période 1979-1981, qui a abouti à la défaite de Giscard aux présidentielles, est passionnant et… terrifiant. La journaliste raconte comment un homme, un seul, contre toutes les pesanteurs et évidences politiques, a fait basculer l’Histoire de France : Jacques Chirac, ex-premier ministre de Giscard, aussi dynamique que vindicatif, aussi vibrionnant qu’incohérent, a tout fait - vraiment tout ! - pour faire battre le président sortant, que tout le monde donnait encore vainqueur quatre mois avant le scrutin. Bête politique plutôt qu’homme d’Etat, Chirac croyait réellement que la défaite de VGE créerait une période de troubles qui le porterait à l’Elysée en 1983. Résultat : quatorze ans de présidence Mitterrand !

13/05/2008

La commémoration sans fin

En ce 13 mai 1958, constatons que certaines commémorations ne donnent pas lieu à un grand ramdam : personne ne se rappelle comment est née la Ve République, alors que cet anniversaire est autrement plus important que celui de mai 68. Il faut dire que les émeutiers d’Alger ne sont pas majoritairement à la tête des médias français ! Ainsi va notre cher et vieux pays, à dévider ses souvenirs en écoutant Radio Nostalgie : après mai 68, Coluche, puis Marchais, puis les 60 ans d’Israël, les 30 ans de Kolwezi. les 20 ans d’Ouvéa… L’anniversaire le plus grand, le plus beau, le plus facile aussi, étant le premier anniversaire de l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée : celui-là, au moins, les journalistes peuvent en parler des journées entières sans ouvrir le moindre livre d’histoire !

05/05/2008

Mai 68, suite et fin

La grandiose commémoration de mai 68 s’achève, à peine commencée. Trois ou quatre témoignages en boucle (Cohn-Bendit, July, Weber), de vieilles photos en noir et blanc, 71 livres fort peu vendus, et basta. Je résume l’événement : un fonctionnaire de police trop zélé a donné à plusieurs groupuscules gauchistes partisans du communisme au Vietnam l’occasion de quelques manifs antipolicières violentes (une soixantaine d’heures au total) et d’un sympathique défoulement estudiantin, sociétal et sexuel, avant que les syndicats institutionnels ne récupèrent le truc pour forcer un gouvernement gaulliste paniqué à augmenter le SMIC de 35 %. Tout ça pour ça. On va voir si le cinquantenaire de mai 1958 - une date autrement plus importante pour notre pays - donne lieu à autant de fastes médiatiques…

28/11/2007

Droit d'inventaire

Excellent "Droit d’inventaire" sur France 3, ce soir. La télé peut aussi être passionnante. Mais qu’il est difficile d'évoquer les pires moments de notre Histoire ! Ainsi sur la Shoah : bien sûr que les Alliés savaient ! A partir de l’été 1942, les informations sur l’extermination des juifs, pour incroyable qu’elle fussent, étaient avérées. Max Gallo et BHL ont bien tenté d’expliquer que Churchill et Roosevelt, jusqu'en 1945, ont considéré la question juive comme secondaire. Mais pourquoi ni Gallo ni BHL n’ont évoqué la conférence internationale des Bermudes, en avril 1943, où Américains et Britanniques ont fait admettre collectivement, sciemment, cyniquement, qu’il ne fallait pas porter secours aux juifs ? Soixante-cinq ans après, on n’ose pas encore regarder la réalité diplomatique en face ?