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30/01/2016

"Finkielkraut ne serait pas juif..."

Fincky.jpgLu avec gourmandise les discours de Pierre Nora et d’Alain Finkielkraut lors de la réception de celui-ci par celui-là à l’Académie française. On finit par oublier que la France, c’est aussi le plaisir de la belle langue, le goût des idées fortes, la culture de la contradiction. Et puis je suis retombé sur terre en entendant sur LCP un type nommé Cherki, député PS de son état, expliquant d’un ton péremptoire : "Aujourd’hui, Monsieur Finkielkraut ne serait pas juif, il serait un des porte-parole du Front national". Vous m’avez bien lu : le crétin qui a dit cela est un élu de la République ! Vous comprenez, en l’écoutant, pourquoi la politique est tombée si bas ?

21/03/2015

Un académicien à Dijon

Vitoux-sign.jpgA la veille du Salon du Livre de Paris, Frédéric Vitoux est venu animer la 58ème soirée littéraire de Dijon, au Grand Hôtel La Cloche. Avec talent, humour et simplicité, cet académicien fan de calembours raconte avec autant de verve sa passion pour Céline, dont il fut le premier biographe, que son amour des chats, qu’il a développé dans un Dictionnaire amoureux qui fit date. Son dernier roman, Les Désengagés, nous entraîne dans le Paris littéraire de 1968, juste avant les événements de mai. Un milieu et une période qui nous paraissent soudain très, très lointains. Merci, Frédéric !

24/10/2014

Gaffe à la police des mots

garde champêtre.jpgLe prochain garde-champêtre de mon chef-lieu, dans l’Yonne, sera une gardienne-champêtre. Je le précise, car je ne voudrais pas qu’une quelconque autorité féminine me colle une amende pour machisme. Tiens, ce sera même une gardienne-champêtresse, allez ! La France est le seul pays où une femme présidant l’Assemblée nationale peut infliger une forte amende à un député qui l’appelle "Madame le Président" …et où l’Académie française, dont c’est le privilège depuis quatre siècles, réagit par un long rapport expliquant qu’en effet, une présidente, en bon français, c’est la femme d’un président. On marche sur le tête.

05/11/2013

Les immortels anonymes

 academicien.jpgTiens, et si je me présentais à l’Académie française ? J’en entends plein qui rigolent et  moi aussi, d'ailleurs, je ne peux pas me retenir de pouffer. Mais enfin, j’observe que certains candidats, au zygomatique sans doute atrophié, n’ont pas ce recul. Amis érudits et autres puits de culture de mon très éclectique entourage, est-ce que vous connaissez Michel Carassou (spécialiste du dadaisme) et Patrick Sbalchiero (spécialiste de saint Benoît), qui postulent au fauteuil de Félicien Marceau ? Connaissez-vous Arthur Pauly et Georges Tayar, qui se présentent au fauteuil d’Hector Biancotti, et dont, pour le coup, je n’ai jamais entendu parler ? Devenir immortel soit, mais quand on est anonyme, l’éternité doit sembler longue !

07:04 Publié dans Blog | Tags : académie, people | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

03/10/2010

Des immortels plus jeun's

Coupole-1.jpgMais qu’est-ce qui a pris aux Immortels ? Voilà que l'Académie française, vénérable assemblée elle-même âgée de 375 ans, cède à la mode des limites d’âge et des quotas discriminants. Désormais, on ne pourra plus entrer sous la Coupole après 75 ans : ensuite, un académicien sur deux sera dorénavant recruté avant 55 ans. Ce jeunisme est très étrange. Pas seulement parce qu’un tel règlement aurait interdit à Simone Veil, Margueritte Yourcenar ou Jacqueline de Romilly d’endosser, en leur temps, l’habit vert. Mais je pense, moi, au sacro-saint Dictionnaire : est-il bien prudent de confier la défense de l’orthographe, de nos jours, à des moins de 55 ans ? 

19/03/2010

Parenthèse académique

S Veil.JPGOn avait oublié que la France, c’était aussi cela : la grandeur, l’héroïsme, l’honneur, le devoir, le service, le courage, l'indépendance. Simone Veil parlant de Pierre Messmer, sous la Coupole, ce jeudi, c'était une magnifique parenthèse dans la petitesse des jours ordinaires. Oubliée, la campagne régionale ! Oubliés Georges Freche, Xavier Bertrand et Cécile Duflot, effacés par Pascal, Racine, Péguy, de Gaulle et Raymond Aron. Et par l'émouvant discours de Jean d’Ormesson accueillant la nouvelle académicienne, cette "icône" à la fois "républicaine et morale". Simone Veil, une femme française, incarnation de la lutte du bien contre le mal. Cette France-là, elle fait un bien fou.

04/11/2009

Rufin, futur immortel

Rufin.jpgAssisté hier soir à la remise de l’épée d’académicien à l’ami Jean-Christophe Rufin, vieux complice et écrivain surdoué, qui sera reçu sous la Coupole le 12 novembre. La cérémonie pleine d’emphase, organisée sous les ors du salon de l’Horloge, au Quai d’Orsay, avait quelque chose de surréaliste. Tant d’honneurs, tant de compliments, tant de superlatifs tourneraient la tête à plus d’un ! Heureusement, le récipiendaire a prononcé un discours à son image, très simple et très drôle, qui a détendu ce parterre prestigieux d’immortels un peu figés et d’excellences ébaubies. La preuve qu’on peut être prix Goncourt, ambassadeur, académicien, et rester soi-même.

15/04/2009

Les formules de Druon

Maurice Druon, ce n’était pas ma tasse de thé. Ses petites vacheries assassines contre Giscard et Bayrou n’ont pas grandi ce vieux gaulliste revanchard. Mais quel plume, quel ciseleur de formules ! Le chant des Partisans, bien sûr – un chef d’oeuvre. En mai 68, il fustigeait les artistes et les intellos venant au ministère de la culture, qu’il dirigeait, "une sébile dans une main, le cocktail Molotov dans l’autre". Tout était dit. Plus récemment, il brocarda la "bravitude" de Ségolène Royal en la taxant de "nullitude". J’ai encore en tête le discours qu’il fit, à Notre-Dame, aux obsèques de Jean-Marie Lustiger, "le cardinal juif – une manière de miracle", qu’il appela génialement, de sa voix rocailleuse, "notre frère supérieur". Saisissant.