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11/10/2006

L'ordre règne à Cerisiers

A Cerisiers, un bourg de mille habitants situé pas très loin de chez moi, dans l’Yonne, le maire (UMP) est en accusation : un groupe de jeunes ayant plombé par leur violence la fête du village, et les gendarmes n’ayant pas répondu à ses appels, le premier magistrat de la commune – qui, en tant que représentant de l’Etat, est responsable de l’ordre public – a finalement coincé le meneur de la bande et, avec ses adjoints, lui a administré une correction musclée.
"Singulière conception de l'ordre", s'insurge avec fougue, ce matin, l'éditorialiste de l'Yonne Républicaine. Un maire peut-il jouer ainsi les justiciers à coups de poing ? Bon sujet ! L’excellent Jérôme Godefroy, sur RTL, aujourd'hui, a décidé aussitôt de consacrer à cette affaire son émission "Les auditeurs ont la parole" .
Malaise dans le studio : tous les appels et tous les SMS, sans exception, donnaient raison au maire !

10/10/2006

La paix, c'est fragile !

Suite du colloque de Clermont-Ferrand sur le Traité de Rome. Entre l'assassinat d'Anna Politkovskaïa à Moscou et la menace nucléaire en Corée du Nord, une question vient naturellement à l'esprit : les Européens - notamment les Français - sont-ils bien conscients de vivre depuis 50 ans sur un extraordinaire ilôt de paix et de prospérité ? Pensent-ils, surtout, que cela s'est fait tout seul ? Ou, pire, que la paix en Europe est un acquis définitif ?
Les 340 lycéens présents au colloque ont écouté ce discours-là avec attention. Il faudrait adapter et populariser, pour tous ces jeunes, la formule de Kennedy : "Ne vous demandez pas ce que l'Europe peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour l'Europe !"

09/10/2006

Quid du Traité de Rome ?

Intéressant colloque sur le Traité de Rome, à Clermont-Ferrand, à l’initiative de la Conférence des Episcopats de la Communauté européenne (COMECE). Heureusement qu’il reste encore quelques cathos pour se préoccuper de l’état de l’Union européenne à quelques mois du 50ème anniversaire du traité, le 25 mars prochain.
Le plus passionnant, dans ces rencontres, ce sont les témoignages des représentants venus des différents pays membres : à les entendre, leur adhésion - en fonction des époques et des situations nationales - aura été un formidable passeport pour la paix, pour le développement, pour la démocratie ou pour la justice.
Au fond, tout le reste est secondaire.

08/10/2006

Le pronostic de Raffarin

Jean-Pierre Raffarin présidait hier soir, au Clos-de-Vougeot, le "chapitre des vendanges" de la Confrérie des chevaliers du Tastevin. Le courant est passé entre le Poitevin bon vivant, attaché au terroir et aux racines, et cette prestigieuse confrérie vineuse qui a su préserver sa tradition d’humour, de qualité et de joie de vivre.medium_McldeB-Raff-2.JPG
Entre la poire et le fromage – pardon : entre le Monthelie 2003 Tasteviné et l'Echezeaux 1997 Grand Cru – l’ancien premier ministre a glissé un pronostic personnel pour la présidentielle de 2007 : "Je suis près à parier qu’on n’assistera pas au duel Sarko-Ségo. Attendez-vous à des surprises. Car ce que les électeurs français détestent par dessus tout, c’est qu’on leur explique que tout est joué à l’avance !"
Parole de connaisseur.

07/10/2006

Fanatisme et autocensure

1. Décider de censurer une exposition d’art (à Londres) ou un opéra de Mozart (à Berlin) au cas où des fanatiques s’en offusqueraient, c’est une lâcheté désolante et un vrai recul de la liberté.
2. Décider de publier spectaculairement des caricatures de Mahomet dans un journal occidental en sachant qu’elles vont entraîner des réactions violentes, c’est de la provocation inutile.
3. Décider de ne plus faire exploser la tête de Mahomet à la fin d’une fête de village traditionnelle (en Espagne) ou dans un carnaval (en Allemagne), c’est de la sagesse.
Le jeu, subtil, consiste à conjuguer fermeté et tolérance, liberté d’expression et respect de l’autre. Et à ne pas tout mélanger.

06/10/2006

Lu dans "Le Monde"

Avez-vous lu Le Monde d’hier ? En Une : le dossier EADS-Airbus, l’interdiction de fumer dans les lieux publics, un dessin de Plantu sur l’affaire Redeker. A l’intérieur : l’essai nucléaire coréen, le Liban, la Géorgie, le Nobel de physique, le service civil obligatoire, un portrait de David Cameron, le procès Seznec, le défilé Gaultier…
Incroyable ! Pas d’interview de Jack Lang, aucun papier sur Ségolène, rien sur le dernier voyage de Sarkozy, nulle protestation de Bayrou, aucun portrait de Besancenot ! Si l’on excepte, dans un petit coin, quelques lignes sur un institut qui entend chiffrer les programmes des futurs candidats, rien, pas une ligne, pas un mot sur la campagne présidentielle !
Bon sang, ça repose.

05/10/2006

Le théorème de Mazarine

Une révélation par jour, et pas des moindres ! Dans Le Point, je lis sous la plume de Giscard qu’en 1981, Chirac s’était secrètement entendu avec Mitterrand pour empêcher sa réélection ! Chez Fogiel, mardi, j’entends Jean Montaldo – pas sympathique mais bien informé – nous expliquer que le règne de Jacques Chirac a été une suite de malversations illégales, voire mafieuses ! Dans Le Monde, je découvre que Roland Dumas, quand il était ministre des Affaires étrangères, avait pour maîtresse la fille du ministre syrien de la Défense, veuve d’un des plus grands marchands d’armes de la planète !
Une question naïve : pourquoi si tard ? Ils ne savaient donc rien, les journalistes qui couvraient la campagne de 1981, les accrédités à l’Elysée, les spécialistes du monde arabe ?
C’est le théorème de Mazarine : tout cela ne regarde pas le grand public. Et on s’étonne que la presse soit en crise ?

04/10/2006

Les joueurs de pipeau

Le petit score inattendu de Lula au Brésil et la victoire surprise des conservateurs en Autriche ont montré qu’une élection ne se jouait jamais un an à l’avance. Or, sans craindre le ridicule, la quasi totalité des médias français décortiquent les moindres faits et gestes de Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy comme si ces deux-là étaient en train de se départager de façon décisive ! Comme si la couleur de la robe de l’une ou la mimique de la femme de l’autre allaient faire pencher la balance en faveur de l’un ou de l’autre !
Pourtant, on gagnerait beaucoup de temps... à observer de près l’économie américaine. Si elle ralentit, la conjoncture inévitablement dégradée fera passer Ségolène Royal. Si elle persiste dans sa croissance et que le chômage continue de baisser, Sarkozy remportera l’élection. Tout le reste, c’est du pipeau.

03/10/2006

Bourdieu dézingue Ségo

Très drôle, cette vieille interview de Pierre Bourdieu qui circule sur le net où le défunt pape de la gauche mythique explique doctement que s'il y a quelqu'un, à gauche, qui est "de droite", c'est bien Ségolène Royal ! "A l'ENA, elle a choisi la gauche pour son plan de carrière, et il semble qu'elle ait eu raison" , raconte Bourdieu qui ajoute : "Si le critère gauche-droite est bien le rapport à l'ordre, Ségolène Royal est, sans conteste, de droite".
Encore le sociologue gauchiste n'avait-il pas entendu les propos de Ségo sur l' "ordre juste" ! Qu'aurait-il dit en l'entendant prôner le recours à l'armée dans le traitement de la délinquance ?
La question étant qu'à cette aune-là, c'est l'immense majorité des Français qui est "de droite"...

La famille Royal

Touchante unanimité dans le Landernau politique : pas question d’utiliser contre Ségolène les révélations faites par son frère Antoine, qui explique que son autre frère Gérard a fait sauter le Raimbow Warrior il y a vingt ans !
Nul n’est responsable des agissements de sa famille, évidemment ! Qui oserait reprocher à Nicolas Sarkozy d’avoir un frère engagé au Medef ? Ou à Marine Le Pen d’être la fille de son père ? Ou à Béatrice Schönberg d’avoir un mari ministre ?
On a le droit d’en rire. « Quel malheur d’avoir un gendre ! » ironisaient les chansonniers en 1887, quand le président Jules Grévy dut démissionner parce que le mari de sa fille avait fait du trafic de décorations.
Et puis, je ne sais pas, j’ai le pressentiment que le dénommé Antoine Royal n’a pas fini de nous faire rigoler. On parie ?

02/10/2006

BHL a raison !

Bravo à BHL pour ses propos décapants, ce matin, sur Europe 1, à propos de l’affaire Redeker. Je résume :
- Quand il y a menace sur la liberté d’un homme parce ce qu’il a publié une réflexion sur l'islam dans un article de journal, dit Bernard-Henri Lévy, il faut le soutenir sans réserves, et non chipoter sur le fait qu’il aurait dû être "prudent" (comme la Ligue des Droits de l'homme, ou... Gilles de Robien, qu’on a connu mieux inspiré).
- Se taire, prôner le principe de "précaution", voire renvoyer dos à dos la victime et ses bourreaux (comme l'a fait le MRAP), voilà ce qui est criminel, car ces atermoiements et ces arguties constituent un dramatique lâchage des musulmans modérés, lesquels prennent eux-mêmes des risques en effectuant un travail critique sur leur propre religion.
Ceux-là vont-ils lutter longtemps si nous-mêmes capitulons devant la première menace extrémiste ?

01/10/2006

Respect, Monsieur Ruquier

Les soirées du PAF sont maintenant installées. Face à Stéphane Bern qui pédale dans le pugilat artificiel et à Marc-Olivier Fogiel qui s’enlise dans le cynique convenu, le grand vainqueur du mercato télévisuel de l'été 2006 est, sans aucun doute, Laurent Ruquier.
D’abord, il est aussi gentil et détendu que ses deux rivaux sont hargneux et stressés. Ensuite, il s’est choisi des complices très drôles (Florence Foresti et Jean-Luc Lemoine). Enfin, il laisse parler ses invités plus de quinze secondes sans les interrompre comme un malotrus ! Le plateau de On est pas couché est aussi conflictuel que les autres (y compris, comme hier, sur l’islam et le terrorisme) et on s’y insulte aussi parfois, mais Ruquier sourit, s’excuse, relance, met à l’aise, plaisante, dédramatise, calme le jeu. Ce garçon réussit à imposer un drôle de truc qui date de la télé en noir et blanc : le respect de l’autre. Cela fait un bien fou.