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30/05/2008

Un livre a un prix

Profitant du vent de réformes tous azimuts, y a un lobby qui pousse ses pions, cette semaine, pour tenter d'abroger l’un des rares dispositifs économiques faisant, jusqu'à présent, l’unanimité à droite et à gauche : la loi Lang, qui veut qu’un livre soit vendu à son prix, tant dans les librairies que dans les hypermarchés ou sur internet. Permettre aux gros distributeurs (Amazone, Alapage, etc) de casser les prix des livres, c’est condamner à mort les libraires indépendants et les petits éditeurs. Si le député qui relaie cette idée à l’Assemblée avait consulté les gens du métier, il l’aurait assez vite admis, car tous les professionnels sont d’accord, tous ! A moins qu’il ne considère que les libraires et les éditeurs font partie d’une société dépassée, archaïque, allez hop, à la trappe ! Au pilon ! Pour se cultiver, y a la télé !

28/04/2008

La fin des "salons du livre"

Un par un, les "salons du livre" de ma région sombrent dans l’atonie. Hier, c’était le tour d’Autun, dans le Morvan. Dimanche dernier, c’était le salon de Sens. "Venez armé, aurait pu dire Victor Hugo : l’endroit est désert !" De moins en moins de public, de moins en moins d’auteurs - à part les professionnels du genre : Zappy Max, Maurice Joffo, André Gaillard, Nadine de Rotchild et quelques autres figures sympathiques, qui sont à la littérature ce que Nicoletta est au hip-hop et Pierre Tchernia à la télévision numérique. Manque de professionnalisme, manque de communication, manque d’ambition : de Dijon à Tonnerre, de Nevers à Monéteau, de gentils retraités reconduisent chaque année le train-train bénévole et poussiéreux d’une activité en déliquescence. Dans une indifférence générale qui tourne au tragique.

13/04/2008

Le livre, combien de divisions ?

Les élections sont passées. Les maires sont en place. Les nouvelles équipes municipales sont constituées. On va pouvoir juger l’intérêt des nouveaux élus pour la culture en général et pour le livre en particulier. En Bourgogne, les premières impressions ne sont pas rassurantes : libraires, auteurs et éditeurs sentent bien que la chose écrite, le livre, la littérature figurent tout en bas de la liste des priorités des responsables politiques locaux. Il est vrai que, comparée au sport ou au cinéma, le livre ne représente pas beaucoup de voix : libraires, éditeurs, écrivains, combien de divisions ?
C'est d'autant plus préoccupant que, par rapport aux grandes régions comparables, la Bourgogne est sous-développée sur ce terrain. On dirait que cela ne va pas s’arranger…

03/04/2008

L'économie du livre

Ce matin, réunion du Centre Régional du Livre (CRL) de Bourgogne. Deux Frances se rencontrent : celle des fonctionnaires, au sens large, qui s'interrogent sur les subventions qu'ils auront à gérer en 2009 ; et celle des professionnels du livre, libraires et éditeurs, qui se demandent s'ils existeront encore en 2009. Un mur les sépare : les collectivités publiques, c'est connu, n'ont pas le droit de subventionner des entreprises privées. Le dialogue, sympathique au demeurant, est inégal : les uns attribuent 15.000 euros à tel salon, 20.000 euros à telle association ; les autres peinent à envoyer à leurs auteurs des chèques de 50 ou 100 euros correspondant à leurs gains. Il y a en Bourgogne une vingtaine d'éditeurs locaux : aucun ne gagne de quoi dégager un demi-salaire de sa production. Il y aurait bien une solution : que tous les fonctionnaires, soudain, achètent des livres...

15/03/2008

Jack Lang avec nous !

9cbba0959fa3fb59df5c2e6adaa3b120.jpgDepuis jeudi soir, les éditeurs bourguignons sont bien visibles au Salon du Livre de Paris (stand G55), où leur ont rendu visite nombre de personnalités : ministres (Michel Barnier), anciens ministres (Jack Lang), grands candidats aux municipales (Françoise de Panafieu), personnalités du PAF (Patrick de Carolis, Ulysse Gosset, Bernard Poirette, etc), tous amateurs de livres et de... chablis. Une catégorie manque à l'appel : les élus de Bourgogne. A part Jean-Pierre Soisson, venu dédicacer son nouveau livre sur Paul Bert, aucun représentant du Conseil régional, du Conseil général, de la Mairie de Dijon, etc, n'a fait le déplacement pour soutenir les éditeurs locaux. Tant pis pour eux : le chablis était excellent.

25/11/2007

La Bourgogne à Colmar

f34dc437a10e424b0f97d3fb7d116093.jpgCe week-end, les principaux éditeurs bourguignons (L’Armançon, Mutine, Nykta, Terre en vues, etc) se sont retrouvés à Colmar. Un beau salon du livre (16.000 m2 d’allées et de stands où même le monde associatif a l’air professionnel) dans une bien belle ville, comme on aimerait en voir plus souvent. L’Alsace, en matière éditoriale, est beaucoup plus dynamique que la Bourgogne, vieille terre de passage qui se contente, le plus souvent, de regarder les trains passer. Dijon, pourtant, est une bien belle ville, elle aussi, mais ses élites – ses élus, ses journaux, ses profs, ses loges, ses clubs – manquent furieusement d’ambition. Est-ce parce que les Alsaciens sont plus exposés aux réalités européennes ?

12/06/2007

La religion du livre

Sarko est-il cultivé ? Franchement, on s’en tape. Sauf en matière de bons vins : son ignorance en la matière, qui explique sans doute sa faible résistance à l’alcool, est évidemment désolante. Mais pour le reste, en tant qu’éditeur indépendant, je préfère un président qui aide la culture à un président qui étale la sienne. Un qui soutienne le livre plutôt qu’un qui écrive des poèmes.
Plus concrètement encore, je rêve d’un chef de l’Etat qui parviendrait à convaincre les pouvoirs publics (gouvernement, régions, départements) que le livre n'est pas un objet "culturel" (bons sentiments, propos de salons, bouts de chandelles), mais une activité "économique" (aides concrètes, création d'emplois, soutien à l'export). Sur ce point, croyez-moi, y a du boulot !

02/04/2007

La chute du livre

Deux infos, ce matin. Primo : Vol de nuit, la dernière émission littéraire programmée (au milieu de la nuit) sur la plus grande chaîne de télé française, va bientôt s’arrêter. Deuzio : Sarkozy sort un nouveau livre. Après Ségolène, Bayrou, Villiers. Avant Buffet. Pour convaincre les 20.000 à 50.000 personnes qui vont l’acheter ? Sur 40 millions d’électeurs ? Evidemment non. Un livre, c’est un titre, une couverture, pour l’image. Un outil de campagne. Un prétexte pour les médias. Tous les candidats aux présidentielles se sont pavanés au Salon de l’Agriculture, sifflant des bolées et flattant des croupes. De bien belles images en vérité. Combien sont allé au Salon du Livre de la porte de Versailles ? Deux. Bayrou et Bové. Sans télés, ou quasi. Les caméras n’aiment pas les livres, qui ne mangent pas de foin ni ne pissent dru.

05/02/2007

La foire aux livres

Pathétique, Alain Minc ! Pathétique, Roland Dumas ! Poussés par leurs éditeurs respectifs, les auteurs de livres "sérieux" (le premier sur l’économiste Keynes, le second sur la diplomatie française des années 80) vont de plateau en plateau se faire insulter, humilier, ridiculiser par des bateleurs et des people qui ne liront jamais leurs ouvrages. Et pourtant, la quasi-disparition d’émissions littéraires à la télévision ne laisse plus que ce moyen de faire savoir qu’un livre est paru : entre animateurs incompétents et invités inconsistants, sourire bêtement des vannes les plus vulgaires et tenter de placer sa marchandise, en une ou deux minutes grossièrement interrompues, au risque de simplifier un peu le fond du propos : "Je vous jure que Keynes était homo !" ou "Mitterrand et moi, on a sauvé l'Europe !"
Pivot, reviens, ils sont devenus fous !

08/08/2006

Pourquoi tant de livres ?

Le livre est en crise. Trop d’offre, pas assez de demande. C’est la dure loi du marché. Tous les éditeurs vous le confirmeront. Mais alors, pourquoi produisent-ils autant d’ouvrages ? Pourquoi a-t-on vu apparaître 68.000 nouveaux titres, en France, en 2005 ? Pourquoi les libraires vont-ils voir déferler sur leurs étals 683 nouveaux romans à la rentrée de septembre ?
Les hommes politiques, qui la déplorent, contribuent à cette inflation. Parfois malgré eux : dix bouquins vont sortir, cet automne, rien que sur Ségolène ! Comment choisir entre Les deux visages de Mme Royal et Ségolène, la dame aux deux visages ? Parfois volontairement : Sarkozy fait un carton sur les plages avec son Témoignage. Son succès s’explique-t-il par ses développements sur l’immigration ou ses confidences sur ses amours ? Examinons les chiffres des éditeurs : les livres sur la politique et le social sont en baisse ( - 2,1 %) mais le roman sentimental est en hausse ( + 7,3 %). Cqfd.