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27/11/2006

Sarko la raison, Ségo le rêve

medium_Sego.jpgConversation de table avec Jordi Pujol, ancien président de la généralité de Catalogne, vieux loup de mer de la politique, expert en campagnes électorales : "Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal sont tous les deux pour la rupture [à l’espagnole, il dit des "rupturistes"]. Sarkozy incarne assez bien la raison, mais il aura beaucoup de mal à faire rêver les électeurs. Ségolène suscite le rêve et l’émotion, mais elle n’est pas encore crédible sur le plan de la raison. Si elle le devient, elle l’emportera." Parole de spécialiste.
De son côté, Angela Merkel écrit, dans la bio que lui consacre Baudouin Bollaert (Au Rocher) : "La politique n’est pas affaire d’émotion". En Allemagne, c’est Sarko qui l’emporterait. Mais en France ?

26/11/2006

Un sacre très, très laïc !

Quel candidat aux présidentielles refuserait de parler à 3.600 responsables catholiques en train de plancher sur la justice ? Sarkozy est venu discuter les propositions des Semaines Sociales de France (samedi), Bayrou et Voynet aussi (dimanche). Seule Ségolène s’est défilée. Officiellement par manque de temps. En réalité, parce qu’elle ne voulait pas donner le sentiment de se rapprocher des cathos avant son sacre laïc, dimanche, par le PS. Elle a eu peur d’entrer à la Mutualité en sentant l’encens !
Déjà, dans sa notice du Who’s Who, elle fait croire qu’elle a fait ses études secondaires au "lycée" d’Epinal, alors qu’elle était interne chez les chanoinesses de l’institution Notre-Dame. Est-ce pour ne pas effaroucher les franc-macs, bouffe-curés, laïcards, anticléricaux et autres libres-penseurs du PS ? Ou aurait-elle un contentieux à régler avec les bonnes sœurs, la Madone du chabichou ?

23/11/2006

Faut que ça pète

A droite, Chirac est discrédité. A gauche, les éléphants sont morts. Une nouvelle génération arrive, qui, pour se distinguer de la précédente, promet la rupture avec le passé. Dans notre vieux pays incapable de réformer quoi que soit, Ségo et Sarko assurent, l’un et l’autre, qu’ils vont tout casser, nom de Dieu !
Pauvre François Bayrou, obligé, pour ne pas être occulté par ce duo de révolutionnaires débridés, d’en rajouter ! Son livre s’appelle : "Au nom du tiers état". L’un de ses adjoints, François Sauvadet, s’exclamait l’autre jour, à Dijon : "Le peuple est en colère !" Son bras droit Marielle de Sarnez, quelques jours plus tard, voulait "en finir avec l’ordre établi !" Bigre.
Si Bayrou cherche un slogan pour 2007, il reste encore "C’est la lutte finale", "Feu sur le quartier général" ou "La Révolution ou la mort".

22/11/2006

Thomas qui ?

Il y a quelques jours, à Dijon, était lancée la "Ségosphère", une plateforme internet de soutien à Ségolène Royal destinée aux jeunes "qui ne croient plus en la politique" et "qui ont en eux la révolte". Une sorte de fan club branché, plutôt sympa, qui promet de relayer les propositions des jeunes internautes vers la future présidente...
L’initiateur de ce site a 21 ans. Il vient d’adhérer au PS. Il veut "que la jeunesse soit considérée autrement" et faire avancer sur l’internet la "démocratie participative". Il a l’air très bien, ce jeune homme. Il semble sincère, motivé. Et puis, il a l’air d’être vraiment convaincu de la nécessité de soutenir sa candidate préférée.
Il a un drôle de nom. Il s’appelle Thomas Hollande.

20/11/2006

Du neuf avec des vieux

Au printemps dernier, Ségolène Royal avait lâché à L’Express, hors interview, une confidence capitale : si elle gagne en 2007, elle composera un gouvernement "sans aucun ancien ministre".
Magnifique, Ségo ! Sauf que le jeunisme, c’est bon pour les campagnes électorales, pas pour gérer les affaires du pays. Qu’on se rappelle l’expérience de François Mitterrand en 1981. L’enthousiasme des petits nouveaux, pleins de bonnes idées, faisait plaisir. J’entends encore la ministre des Sports, Edwige Avice, annonçant que le Tour de France se ferait désormais sans publicité ! Qu’est-ce qu’on a ri !
En revanche, la seule grande réforme de structures – la décentralisation – qui soit passée sans encombres, cette année-là, c’est à Gaston Defferre qu’on la doit. Un vieux de la vieille, formé sous la IVème République, qui savait, lui, que la France ne se pilote pas comme un vélosolex.

17/11/2006

Historique pour qui ?

"Historique", le choix de Ségolène comme candidate du PS pour 2007 ? C’est oublier Golda Meir (Israël), Indira Gandhi (Inde), Evita Peron (Argentine), Benazir Bhutto (Pakistan), Mary Robinson (Irlande), Vigdis Finnbogadottir (Islande), Gro Harlem Bruntland (Norvège), Hanna Suchocka (Pologne), Margaret Thatcher (Royaume Uni), Michelle Bachelet (Chili), Angela Merkel (Allemagne), qui ont toutes été beaucoup plus loin en politique - et j'en oublie !
Cela fait aussi sourire, en France, les Arlette Laguillier (LO), Marie-George Buffet (PCF), Dominique Voynet (Verts), Michèle Alliot-Marie (UMP), Françoise de Panafieu (UMP), etc, sans parler de Simone Veil (UMP) et Nicole Fontaine (UDF), ex-présidentes du Parlement européen !
Pour l’instant, restons calmes : ce n’est un événement que dans le cadre archaïque et machiste du Parti socialiste français...

14/11/2006

Front commun

Mmes Buffet et Autain, MM. Besancenot et Bové, et quelques autres, se disputent avec fougue l’honneur de conduire, en 2007, le rassemblement des antilibéraux et des altermondialistes. C’est à celui qui s’en prendra avec le plus de virulence "aux libéraux mondialistes à la solde du Medef", à la "mondialisation sauvage" qui produit "chômage de masse, pauvreté, assistanat, travail clandestin et stagnation des salaires", à celui qui défendra le mieux tous les "sacrifiés sur l’autel de la mondialisation, des stock-options, des copains du Medef et des fonds de pension", notamment les ouvriers "rebelles aux restructurations et aux délocalisations" et les fonctionnaires "victimes de la destruction des services publics" !
La lutte finale, quoi. Pour information, toutes ces citations sont tirées du discours prononcé dimanche, au Bourget, par Jean-Marie Le Pen. Bon courage, camarades !

09/11/2006

L'intelligence à la barre

La bourde de Ségolène Royal, mardi, sur le nucléaire iranien, fait le miel de ses deux rivaux, qui sont persuadés d’être plus intelligents et compétents qu’elle. Ce n’est peut-être pas faux. Mais MM. Strauss-Kahn et Fabius croient-ils vraiment que les cerveaux les plus brillants ont vocation à gouverner les sociétés modernes ?
Rappelons-leur les noms des trois plus grands hommes politiques (qu'on les aime ou non) de ces trente dernières années :
- Ronald Reagan, un acteur de séries B issu de sa Californie profonde, qui a redonné confiance à l'Amérique ;
- Helmut Kohl, un ex-apparatchik un peu balourd de Rhénanie-Palatinat, qui a réunifié l'Allemagne ;
- et Boris Eltsine, un soûlographe hâbleur et sans culture venu du fin fond de l’Oural, qui a ressuscité la Russie.
Pas de chance, au PS, ils ont tous fait l'ENA !

05/11/2006

Le Pen, le retour

A la une du Point et de VSD, Le Pen fait à nouveau le bonheur malsain des éditorialistes, électrisés par la possibilité qu’il se retrouve, comme en 2002, au second tour des présidentielles. Il faudrait qu’ils lisent la grande enquête de l’IFOP sur l'électorat du FN, dont Le Monde rend compte ce week-end, et qui correspond assez bien à l’enquête minutieuse que j’ai faite dans ma commune de l'Yonne sur les trois raisons majeures qui poussent les petites gens à voter Le Pen :
1. Cela ne peut plus durer.
2. Il faut faire quelque chose.
3. Enfin, vous ne voyez pas, tout ça, à la télé ?

Tous les intellos, socialos, gauchos et autres cocos qui hurlent au fascisme, à l’antisémitisme, au racisme ou à l’homophobie n’ont rien compris à leur époque.

04/11/2006

La chasse aux signatures

La chasse aux signatures est un sport très étrange auquel se livrent avec frénésie tous les "petits" candidats aux présidentielles, alimentant débats surfaits et polémiques ridicules. D’abord, si quelqu’un ne peut rassembler 500 signatures d’élus, comment peut-il prétendre représenter 60 millions de Français ? Ensuite, pourquoi tous ces chichis pour ne pas rendre publiques les listes de signataires ?
En 2002, dans mon canton bourguignon, tel maire rural (conservateur) a signé pour le trotskiste Gluckstein "pour que ses délégués, très insistants, me fichent la paix". Tel autre (gaulliste) a signé pour Le Pen "parce que cela aurait été injuste qu’il ne puisse se présenter".
Le journal local ayant brutalement révélé leurs choix, ils ne recommenceront pas de sitôt.

01/11/2006

Le temps des femmes

"Le temps des femmes est venu !" Il faut qu’elle soit en perte de vitesse, Ségolène, pour se raccrocher à ce précepte électoral un peu étrange. Après la parité en politique, la parité dans l’Histoire ? Pas très socialiste, cette vision du monde !
Il est vrai que le paysage change. Il ne faut pas faire preuve d’une grande imagination (un accident politique pour Sarkozy, un accident cérébral pour Le Pen) pour que le choix de 2007 soit, de gauche à droite, entre Arlette Laguillier (LO), Clémentine Autain ou Marie-George Buffet (PCF), Dominique Voynet (Verts), Ségolène Royal (PS), Christiane Taubira (MRG), Michèle Alliot-Marie ou François de Panafieu (UMP), Christine Boutin (DVD), et Marine Le Pen (FN).
Une fois encore, au milieu de tout cela, François Bayrou va se sentir bien seul.

29/10/2006

Antilibéralisme primaire

medium_clementineautain.2.jpg Vu à Dimanche + la ravissante Clémentine Autain (PCF) que rien ne distingue, au fond, d'Olivier Besancenot (LCR). Ils sont tous les deux à croquer. On comprend que ces deux gravures de mode qui prennent si bien la lumière rejettent dans l’ombre des studios leurs camarades Laguillier, Voynet et autres Bové ! A part cela, ils ont le même fonds de commerce, qui est d’ailleurs celui de Jean-Marie Le Pen : l’antilibéralisme, cette pierre philosophale qui permet de transformer en voix le ras-le-bol des petites gens. Ce n’est pas un hasard s’ils se tous retrouvés sur le "non" au référendum européen, et si les sympathisants du PCF sont massivement devenus des électeurs du FN.
Rejeter en bloc le système "libéral" : Olivier et Clémentine savent-ils que c’est exactement ce qui réunissait, à l’origine, le fascisme et le communisme ? C’était il y a un siècle…

25/10/2006

Le 3615 Démago

Il faut arrêter d'expliquer que les Français "en ont ras-le-bol des discours politiques parce qu’ils ont entendu trop de promesses non tenues, etc". C'est en vertu de ce principe qu'on coupe la parole, à la télé ou à la radio, à tout homme politique qui tente de développer une idée : "Monsieur le ministre, arrêtez la langue de bois !" Trop facile. Comme si les questions politiques et économiques étaient solubles dans la pensée SMS ! Pour boucher le trou de la Sécu, composez le 3615 Démago !
En réalité, les Français sont tellement habitués au zapping intellectuel, aux images sans contenu, aux spots débiles, aux pubs pour crétins, aux concours d'inculture et aux jeux pour analphabètes, qu’ils ne retiennent plus que les questions où l’on répond par "oui" ou par "non". Et encore.
Pour éliminer Ségo, tapez 1. Pour éliminer Sarko, tapez 2. Fastoche !

24/10/2006

Ségo, Mao, même combat !

En imaginant des "jurys de citoyens" exerçant une "surveillance populaire" sur la façon dont un élu remplit son mandat, Ségolène ressuscite la pensée du président Mao et pulvérise allégrement les règles fondamentales de notre démocratie. Car la Constitution de la Vè République, en sa sagesse, interdit le vote "impératif" : un élu de la République exprimant la "volonté populaire" pendant la durée de son mandat, il ne saurait être lié dans ses votes par tel groupe de citoyens représentant des intérêts ponctuels ou particuliers. C’est le b-a-ba de notre système.
On imagine la tête de Ségolène Royal, six mois après sa victoire aux présidentielles, si un "jury populaire" décide soudain, par un vote "démocratique", qu’elle n'est pas au niveau et qu'elle doit céder la place à quelqu’un d’autre !

23/10/2006

Le MRG existe !

Il n’y aura donc pas de candidat radical de gauche en 2007. Christiane Taubira se rejoindra pas la cohorte des Chevènement, Buffet et autres Voynet qui, à force de piquer entre 1 et 2 % des voix au PS, finiront bien par empêcher Ségo d’être au second tour.
Evidemment, pour un parti politique, ne pas présenter de candidat aux présidentielles n’est pas glorieux. Et avoir troqué Taubira contre 35 investitures aux législatives, cela fait un peu "traite des noirs" (oh pardon).
Mais le bénéfice, en termes de communication, est énorme. Car le MRG fait la preuve spectaculaire
- qu’il existe toujours ;
- qu’il a au moins 35 adhérents.

08/10/2006

Le pronostic de Raffarin

Jean-Pierre Raffarin présidait hier soir, au Clos-de-Vougeot, le "chapitre des vendanges" de la Confrérie des chevaliers du Tastevin. Le courant est passé entre le Poitevin bon vivant, attaché au terroir et aux racines, et cette prestigieuse confrérie vineuse qui a su préserver sa tradition d’humour, de qualité et de joie de vivre.medium_McldeB-Raff-2.JPG
Entre la poire et le fromage – pardon : entre le Monthelie 2003 Tasteviné et l'Echezeaux 1997 Grand Cru – l’ancien premier ministre a glissé un pronostic personnel pour la présidentielle de 2007 : "Je suis près à parier qu’on n’assistera pas au duel Sarko-Ségo. Attendez-vous à des surprises. Car ce que les électeurs français détestent par dessus tout, c’est qu’on leur explique que tout est joué à l’avance !"
Parole de connaisseur.

06/10/2006

Lu dans "Le Monde"

Avez-vous lu Le Monde d’hier ? En Une : le dossier EADS-Airbus, l’interdiction de fumer dans les lieux publics, un dessin de Plantu sur l’affaire Redeker. A l’intérieur : l’essai nucléaire coréen, le Liban, la Géorgie, le Nobel de physique, le service civil obligatoire, un portrait de David Cameron, le procès Seznec, le défilé Gaultier…
Incroyable ! Pas d’interview de Jack Lang, aucun papier sur Ségolène, rien sur le dernier voyage de Sarkozy, nulle protestation de Bayrou, aucun portrait de Besancenot ! Si l’on excepte, dans un petit coin, quelques lignes sur un institut qui entend chiffrer les programmes des futurs candidats, rien, pas une ligne, pas un mot sur la campagne présidentielle !
Bon sang, ça repose.

04/10/2006

Les joueurs de pipeau

Le petit score inattendu de Lula au Brésil et la victoire surprise des conservateurs en Autriche ont montré qu’une élection ne se jouait jamais un an à l’avance. Or, sans craindre le ridicule, la quasi totalité des médias français décortiquent les moindres faits et gestes de Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy comme si ces deux-là étaient en train de se départager de façon décisive ! Comme si la couleur de la robe de l’une ou la mimique de la femme de l’autre allaient faire pencher la balance en faveur de l’un ou de l’autre !
Pourtant, on gagnerait beaucoup de temps... à observer de près l’économie américaine. Si elle ralentit, la conjoncture inévitablement dégradée fera passer Ségolène Royal. Si elle persiste dans sa croissance et que le chômage continue de baisser, Sarkozy remportera l’élection. Tout le reste, c’est du pipeau.

03/10/2006

Bourdieu dézingue Ségo

Très drôle, cette vieille interview de Pierre Bourdieu qui circule sur le net où le défunt pape de la gauche mythique explique doctement que s'il y a quelqu'un, à gauche, qui est "de droite", c'est bien Ségolène Royal ! "A l'ENA, elle a choisi la gauche pour son plan de carrière, et il semble qu'elle ait eu raison" , raconte Bourdieu qui ajoute : "Si le critère gauche-droite est bien le rapport à l'ordre, Ségolène Royal est, sans conteste, de droite".
Encore le sociologue gauchiste n'avait-il pas entendu les propos de Ségo sur l' "ordre juste" ! Qu'aurait-il dit en l'entendant prôner le recours à l'armée dans le traitement de la délinquance ?
La question étant qu'à cette aune-là, c'est l'immense majorité des Français qui est "de droite"...

La famille Royal

Touchante unanimité dans le Landernau politique : pas question d’utiliser contre Ségolène les révélations faites par son frère Antoine, qui explique que son autre frère Gérard a fait sauter le Raimbow Warrior il y a vingt ans !
Nul n’est responsable des agissements de sa famille, évidemment ! Qui oserait reprocher à Nicolas Sarkozy d’avoir un frère engagé au Medef ? Ou à Marine Le Pen d’être la fille de son père ? Ou à Béatrice Schönberg d’avoir un mari ministre ?
On a le droit d’en rire. « Quel malheur d’avoir un gendre ! » ironisaient les chansonniers en 1887, quand le président Jules Grévy dut démissionner parce que le mari de sa fille avait fait du trafic de décorations.
Et puis, je ne sais pas, j’ai le pressentiment que le dénommé Antoine Royal n’a pas fini de nous faire rigoler. On parie ?