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04/01/2007

C'est pas si simple

Il fallait s'y attendre. De Villepin à Ségolène Royal, le déferlement de réactions basiques, de promesses creuses et de critiques primitives sur le "droit au logement opposable" tourne au cirque. Personne ne me dit, à moi qui suis élu municipal, contre qui va se retourner un habitant de ma commune, après 2012, s’il divorce et ne trouve pas à se reloger !
Ce matin, interrogé sur Europe 1, Bernard Kouchner a donné trois réponses politiquement honnêtes, qui méritent d’être citées avec exactitude. Sur le droit au logement : "Ca va être compliqué". Sur les aides aux victimes du tsunami : "Tout cela c’est compliqué". Et sur l’urgence écologique : "C’est pas si simple".
Vous comprenez pourquoi cet homme-là ne sera jamais président de la République ?

03/01/2007

Opposable à qui ?

Ainsi, quelques tentes dressées au bord du canal Saint-Martin à l’aube d’une campagne présidentielle ont suffi, en un tournemain, hop, il suffisait d'y penser, bon sang mais c’est bien sur, à instaurer un "droit au logement opposable" qui va révolutionner la situation des sans-logis en France. Fin du drame des SDF. Affaire suivante !
Opposable à qui ? On verra. C’est l'ennui des périodes électorales : les mots volent, les idées brillent, les décisions pleuvent, faisant oublier la triste réalité, qui est qu’une société comme la nôtre est incroyablement sophistiquée, technicisée, bureaucratisée, au point d’être quasi irréformable.
Un exemple ? Déménager l'ENA était, on le conçoit, beaucoup moins compliqué que d’instaurer un droit au logement opposable. Les dirigeants de l’ENA, champions de la réforme administrative, et pour cause, ont mis dix ans à transporter leurs salles de classes de Paris à Strasbourg. Dix ans.

02/01/2007

Onfray mieux de s'abstenir

Michel Onfray est amer. Le philosophe gauchiste a pourtant fait tout ce qu’il a pu, par Libération interposé, pour départager les candidats chers à son cœur qui prétendaient rassembler et fédérer la gauche antilibérale. Ils lui ont tous ri au nez. Dans Le Monde de samedi, il explique donc qu’il ne votera pas pour Arlette Laguillier "restée bloquée sur un logiciel des années 1920". Ni pour Olivier Besancenot, "plus soucieux de politique politicienne que de la misère française". Il ne votera pas davantage pour Marie-George Buffet "dont on ne dit pas assez qu’elle faisait partie de l’équipe de Georges Marchais" et dont le parti "n’a pas renoncé aux méthodes staliniennes".
Finalement, il propose de voter Ségolène au premier et au second tour. Tout ça pour ça !

22/12/2006

TCS : tous contre Sarko !

Des différents dossiers préélectoraux publiés en cette fin d’année dans les journaux, il ressort : que la stratégie de Le Pen consiste à profiter de sa nouvelle respectabilité pour grignoter l’électorat de Sarkozy sur sa droite ; que Bayrou va profiter de ce harcèlement frontiste à droite pour tenter de séduire l’électorat centriste de Sarkozy ; que Philippe de Villiers attend que l’image de Sarkozy s’effrite pour récupérer les déçus du sarkozisme ; que Nicolas Dupont-Aignan entend détourner, à son profit, les gaullistes anti-européens du parti de Sarkozy ; qu'à l'extrême gauche, on incite les jeunes à s'inscrire sur les listes électorales "pour barrer la route à Sarkozy" ; que le seul moyen pour Ségolène Royal de gagner le second tour, c’est de rassembler tous les anti-Sarkozy.
Joyeux Noël, Nicolas.

21/12/2006

Chirac votera Sarkozy

medium_chirac.jpg Le pronostic vient de quelqu’un qui connaît très bien Ségolène Royal - son caractère, sa culture, ses pulsions, ses convictions : "Royal à l’Elysée, c’est Chirac en prison". Affirmation renforcée par la présence au côté de Ségo du député Montebourg, qui réclame depuis longtemps des poursuites judiciaires contre l’actuel président, et dont on chuchote qu’il pourrait devenir garde des Sceaux en cas de victoire de sa candidate...
L’intérêt de Chirac, c’est donc la victoire de Sarkozy. Forcément. Tôt ou tard, une négociation aura lieu entre les deux hommes - dans laquelle ni Villepin ni Alliot-Marie ni personne n’aura son mot à dire. Si les termes du contrat seront gardés secrets, le résultat ne fait pas de doute. On parie ?

20/12/2006

Couple ou pas couple ?

L’affaire des propositions fiscales de François Hollande va précipiter une interrogation que personne, au sein des rédactions parisiennes, n’ose encore exprimer à haute voix : quelles sont les véritables relations entre François Hollande et Ségolène Royal ? Complot d’anciens énarques ? Ticket présidentiel ? Bill et Hillary à la française ? Bonnie and Clyde de la politique ? Duo machiavélique ? Famille unie ou entente forcée ? Vrai couple ? Faux couple ?
Il ne s’agit pas d’ "affaires privées", contrairement à ce que prétendent les bonnes âmes journalistiques, décidément peu curieuses. La candidate du PS et le premier secrétaire du PS ne pourront pas éternellement préserver l’opacité qu’ils entretiennent savamment autour de leurs véritables rapports et de leurs ambitions respectives…

19/12/2006

Pas si net, le net

Alors que le débat politique à la télé tend - sauf rares exceptions - vers le degré zéro de l’intelligence, que les radios ne donnent plus la parole qu’à leurs propres auditeurs et que les journaux touchent un nombre toujours plus restreint de citoyens, la campagne électorale se déplace, mine de rien, sur le net : des milliers de sites, de blogs, d’interventions diverses animent d’extraordinaires réseaux de e-sympathisants ou de cybermilitants qui relaient les mots d’ordre, diffusent les vidéos, alimentent les chats, entretiennent les buzz.
Avantage : des tas de gens, notamment des jeunes, découvrent la politique de cette façon originale et ludique.
Inconvénient : la plupart des échanges sur la toile sont indigents, démagos, anonymes et diffamatoires. Aïe, aïe, aïe.

18/12/2006

Hulot parle, Voynet agit

Entendu Dominique Voynet, ce matin, sur Europe 1. Véritable mitraillette idéologique, elle assène ses vérités à 120 km/h, sans la moindre considération pour les questions du journaliste, et sans reprendre sa respiration.
Résumé de son speech : Hulot, il parle, nous, on agit. Citations : "Nous, nous sommes des praticiens", "Il faut passer à l’acte", "Il faut changer le modèle économique", "Il faut agir" , "Nous allons passer à l’acte", "Les verts, eux, agissent depuis vingt ans", "Il va falloir changer", "Il faut vraiment changer la vie des gens", etc. Et la Verte, au passage, de traiter Nicolas Hulot de "bavard" !
Et puis, en conclusion de l’interview, le cri du cœur : "Notre objectif, c’est contribuer à battre la droite". Ah bon. Tout s’explique. Ce bavard de Hulot, lui, cherche à sauver la planète.

17/12/2006

Les jeun's contre Sarko

Le PS met le turbo pour convaincre les jeunes de s’inscrire sur les listes électorales avant la fin de l’année. A la manoeuvre : Jack Lang, Cali, Joe Starr et les Guignols !
C’est que les moins de 25 ans, selon l'institut BVA, préfèrent nettement Ségo à Sarko : 34 % pour elle, 14 % pour lui (tous les autres étant loin derrière). Il se peut, en effet, que les jeunes électeurs fassent la décision. En 1974, Giscard avait battu Mitterrand de seulement 300.000 voix…
Curieux pays. Après avoir systématiquement bloqué, dans la rue, toutes les réformes destinées à améliorer leur sort (bac, universités, retraites, CPE, etc), les jeunes vont faire battre le seul candidat ayant un vrai projet pour les remettre au travail. Mais est-ce bien cela qu’ils souhaitent ?

16/12/2006

Bien entendu, c'est off...

Bien entendu, c’est off… L’ami Daniel Carton avait dénoncé avec brio, l'an dernier, la collusion quasi incestueuse entre les médias et les politiques. En bref : les lecteurs, auditeurs et citoyens lambda ne sont pas assez intelligents pour qu’on leur serve l’info au premier degré – comme le récent déjeuner de l’équipe d’I-Télé avec Sarkozy, place Beauvau, dont on trouve le compte-rendu sur le net, fait par le journaliste Laurent Bazin… mais censuré par la direction d’I-Télé !
Pourtant, lors de cette rencontre, Sarko a dit des choses intéressantes, genre : "C’est sociologique, chez vous, les journalistes : vous êtes 2/3 de gauche, 1/3 de droite !" Est-ce cette bouleversifiante révélation qui valait d’être interdite de diffusion ? Au risque d’accentuer la méfiance des susdits lecteurs, auditeurs et citoyens à l’égard d’une classe politico-médiatique coupée du réel ?

15/12/2006

Ségo la Bourguignonne

Elle a été chaleureusement accueillie hier à Dijon par François Patriat, président de la région Bourgogne. Au poste de directeur de campagne, elle a nommé François Rebsamen, le maire de la cité des Ducs. L’un de ses porte-parole est Arnaud Montebourg, député de la Bresse. Dans son état-major de campagne figure Safia Otokoré, conseillère municipale d’Auxerre. Elle vient même de s’adjoindre le club Nouvelle Voix, animé par Gaëtan Gorse, député de la Nièvre. Décidément, Madame Royal a adopté le duché de Bourgogne ! Est-ce parce que ses enfants s’appellent Hollande ? Ou parce que le chabichou gagne à être accompagné de bon vin ?
Au passage, elle aura réalisé un miracle : que tous ces gens-là, dont les rivalités multiples tournent parfois à la haine, se retrouvent sur un projet commun. La dernière à avoir réussi cet exploit était la reine Brunehaut. Au VIIè siècle.

11/12/2006

On négocie ce qu'on peut

Bingo ! Jean-Pierre Chevènement (MRC), en ralliant Ségolène Royal, a obtenu 10 circonscriptions aux législatives. Christiane Taubira, en s’effaçant devant le PS, avait permis au MRG de présenter 35 candidats à la députation. A droite, Christine Boutin (FRS) n’en a obtenu que 3 de l'UMP, mais devrait se retrouver ministre après la victoire de Sarkozy…
Pourquoi cela ne marche-t-il pas à l’extrême gauche ? Parce qu’on voit mal Besancenot garantir à Bové dix circonscriptions gagnables ou Buffet assurer à Laguiller de la prendre dans son gouvernement ! Promettre l’exclusivité de la distribution de tracts devant Thomé-Génot à Nouzonville (Ardennes), ou le poste de vice-secrétaire de la cellule de la gare de Laroche-Migennes (Yonne), ce n’est donc pas suffisamment attractif ?

10/12/2006

Un PC qui ne passe pas

C’est la journée Buffet ! En page 1 du Monde de ce week-end, Plantu consacre son dessin à la secrétaire nationale du Parti communiste français. En page 9, un grand papier avec photo pronostique la candidature de Marie-George Buffet aux présidentielles. En bas de la même page 9, on annonce que I-Télé et France Inter recevront, lundi, Marie-George Buffet...
Mais un autre papier, en page 3 du même journal, rappelle que le parti dirigé par Marie-George Buffet, en 1940, avait bel et bien préféré servir Staline plutôt que Daladier et le "juif Mandel", saboté la défense nationale française face à l’invasion allemande, négocié la réapparition de l’Humanité avec l’occupant nazi, et soigneusement occulté ces faits pendant plusieurs décennies.
Dommage, vraiment, que Marie-George Buffet ne lise pas Le Monde.

05/12/2006

Arlette retombe en enfance

medium_Arlette.JPG J'ai découvert, ce matin, l’affiche électorale d’Arlette Laguiller qui recouvre des milliers de panneaux 4 x 3 à travers la France. Stupéfiante affiche ! Non pas à cause du slogan, banal, mais à cause de la photo : Arlette, sur ce cliché, a trente ans de moins que son âge ! Quel génial communicant trotskiste a eu l’idée révolutionnaire de ressortir une photo d’Arlette pendant sa campagne municipale de Paris en 1971 ?
En réalité, Arlette Laguiller a 66 ans. Pour qu’elle puisse damer le pion, à gauche, à la belle Ségolène Royale (53 ans) et à la séduisante Clémentine Autain (31 ans), il fallait choisir : soit un lifting géant, soit une ancienne photo. C’est la seconde option qui a été retenue par les camarades de Lutte Ouvrière.
Il ne lui reste plus qu’à faire pareil avec ses idées.

04/12/2006

Défense de Ségolène

La querelle faite à Ségolène Royal sur le Proche Orient est une mauvaise querelle. Tous ceux qui la critiquent avec suffisance, du ministre gaffeur Douste-Blazy à certains éditorialistes qui ignorent toujours la différence entre sunnites et chiites, devraient faire preuve de plus de retenue. Cette région du monde est une poudrière, y compris sémantique, et il n’est pas infâmant d’y butter sur les mots, surtout traduits de l’arabe. La France doit jouer son rôle dans l’inextricable processus destiné à instaurer un jour la paix dans la région : qu’une candidate à l’Elysée y fasse un premier tour de piste est légitime.
Ses détracteurs ont tort. Ils ont suffisamment de grain à moudre à l’intérieur des frontières pour ne pas se battre sur Israël, le nazisme ou la Shoah. Tiens, par exemple, quand Ségolène propose de "réformer la carte scolaire… sauf là où elle fonctionne" ! Voilà une superbe bourde et un vrai sujet de débat, non ?

01/12/2006

Paris n'est pas la France ?

Sarkozy annonçant sa candidature dans la presse régionale, Bayrou confirmant la sienne depuis son Béarn natal : toute cette génération de dirigeants politiques a été marquée par la déclaration de Valéry Giscard d’Estaing depuis la mairie de Chamalières en 1974 !
A part ceux qui sont clairement identifiés à une province, comme Jean-Pierre Raffarin (le Pompidou du Poitou) ou Ségolène Royal (la Madone du chabichou), ils tiennent à montrer, par des gestes inopinés et des poses symboliques, qu’ils sont, malgré tout, en phase avec le "pays réel", où vivent des "vrais gens".
En fait, ils pensent moins à Giscard qu’à la petite église bucolique de l’affiche de Mitterrand en 1981, et à son message subliminal : la terre, elle, ne ment pas.

29/11/2006

Roule, pataquès !

Scoop bidon, collusion déplorable, fausse exclusivité, manips d’un autre temps. A droite, la campagne présidentielle commence par un joli pataquès ! Je résume. Un porte-flingue de Sarko et quelques directeurs de journaux de province, venus masqués, passent un deal foireux destiné à faire gagner des voix au premier, et des sous aux seconds. Objet : une interview clandestine de Sarkozy, avec embargo jusqu’à la sortie des rotatives. Une indiscrétion fait rater le coup tordu. Hurlement chez quelques confrères frustrés de ne pas être dans la combine. Hold up informatique réussi par un quotidien parisien (Libé). Hurlements chez les conjurés. Les agences balancent le copié-collé en expliquant qu’elles ont "réussi à se procurer le texte". Tant pis, celui-ci est imprimé ! Roulez, roulez, rotatives !
Ah ! J’oubliais le scoop si précieux, objet de ce peu reluisant micmac : Sarkozy sera candidat aux présidentielles. Si.

27/11/2006

Sarko la raison, Ségo le rêve

medium_Sego.jpgConversation de table avec Jordi Pujol, ancien président de la généralité de Catalogne, vieux loup de mer de la politique, expert en campagnes électorales : "Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal sont tous les deux pour la rupture [à l’espagnole, il dit des "rupturistes"]. Sarkozy incarne assez bien la raison, mais il aura beaucoup de mal à faire rêver les électeurs. Ségolène suscite le rêve et l’émotion, mais elle n’est pas encore crédible sur le plan de la raison. Si elle le devient, elle l’emportera." Parole de spécialiste.
De son côté, Angela Merkel écrit, dans la bio que lui consacre Baudouin Bollaert (Au Rocher) : "La politique n’est pas affaire d’émotion". En Allemagne, c’est Sarko qui l’emporterait. Mais en France ?

26/11/2006

Un sacre très, très laïc !

Quel candidat aux présidentielles refuserait de parler à 3.600 responsables catholiques en train de plancher sur la justice ? Sarkozy est venu discuter les propositions des Semaines Sociales de France (samedi), Bayrou et Voynet aussi (dimanche). Seule Ségolène s’est défilée. Officiellement par manque de temps. En réalité, parce qu’elle ne voulait pas donner le sentiment de se rapprocher des cathos avant son sacre laïc, dimanche, par le PS. Elle a eu peur d’entrer à la Mutualité en sentant l’encens !
Déjà, dans sa notice du Who’s Who, elle fait croire qu’elle a fait ses études secondaires au "lycée" d’Epinal, alors qu’elle était interne chez les chanoinesses de l’institution Notre-Dame. Est-ce pour ne pas effaroucher les franc-macs, bouffe-curés, laïcards, anticléricaux et autres libres-penseurs du PS ? Ou aurait-elle un contentieux à régler avec les bonnes sœurs, la Madone du chabichou ?

23/11/2006

Faut que ça pète

A droite, Chirac est discrédité. A gauche, les éléphants sont morts. Une nouvelle génération arrive, qui, pour se distinguer de la précédente, promet la rupture avec le passé. Dans notre vieux pays incapable de réformer quoi que soit, Ségo et Sarko assurent, l’un et l’autre, qu’ils vont tout casser, nom de Dieu !
Pauvre François Bayrou, obligé, pour ne pas être occulté par ce duo de révolutionnaires débridés, d’en rajouter ! Son livre s’appelle : "Au nom du tiers état". L’un de ses adjoints, François Sauvadet, s’exclamait l’autre jour, à Dijon : "Le peuple est en colère !" Son bras droit Marielle de Sarnez, quelques jours plus tard, voulait "en finir avec l’ordre établi !" Bigre.
Si Bayrou cherche un slogan pour 2007, il reste encore "C’est la lutte finale", "Feu sur le quartier général" ou "La Révolution ou la mort".