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11/01/2007

Qu'est-ce que la droite ?

L'émission de Stéphane Bern sur la droite, hier soir, fut un grand moment de cacophonie et de confusion. Pourtant, les choses sont simples. Qu’est-ce que la droite ? C’est d’abord ce qui n’est pas la gauche. Inventé en 1789, le mot a désigné, jusqu'à la monarchie de Juillet, les ennemis de la Révolution; puis, jusqu’à la fin du XIXè siècle, les citoyens hostiles à la République; puis, des années 1920 à nos jours, les adversaires du socialisme. Voilà.
L’Europe, la cohabitation, la chute du Mur de Berlin et la mondialisation ont réduit le clivage gauche-droite à peu de choses. Qu'en reste-t-il, d'ailleurs, quand la représentante de la gauche prône l’ordre juste, l’autorité de l’armée et le respect de la famille ? Quasiment rien. Sauf dans deux occasions : au second tour des élections, et dans les débats à la télévision.

10/01/2007

Sego, Sarko ou Schizo ?

A force de ne voir le monde et les hommes qu’à travers des écrans de télé ou d''ordinateurs, on finit par perdre le contact avec la réalité. Cela s’appelle la schizophrénie.
Prenez François Bayrou : sans cesse interviewé par les journaux, faisant régulièrement la une des magazines, suivi dans tous ses déplacements par des journalistes, que dit-il à longueur d’émissions de radio et sur les plateaux de toutes les télés de France et de Navarre ? Que les médias l’ignorent scandaleusement !
medium_loan.2.JPGPrenez Marc-Olivier Fogiel : hier soir, il a invité un responsable du magazine Voici à venir se faire étriller dans son émission… dont le sommaire, en réalité, ressemble trait pour trait à celui de Voici : actualités des peoples, incursions dans la vie privée, sujets sexe, sujets psy et sujets trash. Qui était son invitée vedette, hier ? Loana !

09/01/2007

Les voyages de Ségolène

Ségolène Royal, à peine adoubée par le PS, avait décidé d’effectuer un certain nombre de déplacements à l’étranger, dans le double but d’échapper à la traque quotidienne des médias et de se donner une image de responsable internationale. Bon. Mais alors :
- pourquoi emmène-t-elle jusqu’au bout du monde une armada de journalistes qui répercutent la moindre de ses bourdes ?
- pourquoi, sur 130 pays possibles, a-t-elle choisi d’aller en Palestine, où on a 100 % chances de se prendre les pieds dans le tapis israélo-arabe, et en Chine, où on a 100 % de chances de butter sur la question des droits de l’homme ?
Logiquement, elle devrait maintenant se rendre en Russie, au Rwanda et en Turquie. Accompagnée d’un maximum de journalistes passionnés par la question tchétchène, les massacres hutus-tutsis et le génocide arménien !

08/01/2007

Le FN au centre-droit ?

Au "centre droit", le FN ? La bonne blague ! Il est simplement l'héritier de la droite ultra (le légitimisme, le boulangisme, les Ligues, l’Action française, Pétain, le poujadisme, l’Algérie française) qui, depuis deux siècles, n’a eu de cesse de combattre, justement, le centre droit !
Avec, parfois, l'aide de la gauche. Rappelons aux plus jeunes qu’en 1974 (élection de Giscard), l’ex-député poujadiste Jean-Marie Le Pen, après vingt ans de vie politique, n’obtenait que 0,74 % des voix. C’est à partir de 1981 (victoire de la gauche) que le FN a commencé sa progression. Pour plomber durablement la droite, Mitterrand rétablit la proportionnelle avant les législatives de 1986, ce qui permit à Le Pen, avec 10 % des voix, d’obtenir 35 sièges de députés à l’Assemblée et de devenir respectable. Pour longtemps.
Dommage pour Mitterrand : il est mort avant d’assister au triomphe de sa créature, un certain 21 avril…

07/01/2007

Les aveux de l'archevêque

Mgr Wielgus ne sera donc pas archevêque de Varsovie. Les révélations de la presse polonaise et ses propres aveux, vendredi, ont compromis cette nomination. In extremis. Etait-il imaginable qu’en Pologne, pays du cardinal Wyszynski, du père Popieluszko et du pape Jean-Paul II, le nouveau chef de l’Eglise fût un ancien collaborateur de la police secrète communiste et, en sus, un menteur ?
Dans toutes les églises d’Europe de l’Est, dans les années 50 et 60, des prêtres ont accepté de petits arrangements avec la police, d'autres étaient payés pour dénoncer leurs collègues un peu trop hostiles au régime. Difficile de faire le tri. Wielgus, lui, fut recruté en 1967 à l’université de Lublin : peut-être a-t-il espionné, parmi ses profs, l'archevêque qui occupait la chaire de théologie morale ? Un type assez critique envers le communisme, qui s'appelait Karol Wojtyla.

06/01/2007

Indignation électrique

Non loin de chez moi, dans l’Yonne, à la lisière de la forêt d’Othe, Monique et Pierre Nicaise n’ont pas l’électricité. Leur maison étant à 1.900 mètres du réseau EDF sur une autre commune que la leur, ils s’éclairent à la bougie et se chauffent au bois. Depuis 30 ans.
Il y a 10 ans, raconte mon journal local, ils ont demandé un devis à EDF. Réponse : 500.000 F, à payer par le consommateur ! Nouveau devis, plus récent : 50.000 euros, sans les travaux ! Les Nicaise ont renoncé, évidemment.
A propos, EDF vient de franchir la barre des 100 milliards d’euros de capitalisation boursière (+72,61 % en un an), engrangeant 5 milliards d’euros de profits en 2006.
Je rappelle qu’EDF, pour 87 % du capital, c’est l’Etat. Et l’Etat, c’est moi. Et moi, j’ai honte.

05/01/2007

Oxymore de rire

La "rupture tranquille" de Sarko contre "l’ordre juste" de Ségo. Un oxymore de droite contre un oxymore de gauche. Cela ne fait plus rire personne. Toute campagne électorale, aujourd’hui, s’appuie sur des formules destinées à ratisser large.
Honneur aux grands anciens : en 1981, François Mitterrand avait été élu sur le slogan de la "force tranquille", imitant ainsi Valéry Giscard d’Estaing qui, en 1974, proposait "le changement dans la continuité".
En cette période de vœux, je souhaite qu’en 2007, le chef de l’Etat fasse preuve d’une détermination prudente, le gouvernement d’une audace courageuse, les policiers d’une fermeté souple, les juges d’une humanité inébranlable, les journalistes d’une rigueur imaginative et le pape d’un conservatisme innovant.

04/01/2007

C'est pas si simple

Il fallait s'y attendre. De Villepin à Ségolène Royal, le déferlement de réactions basiques, de promesses creuses et de critiques primitives sur le "droit au logement opposable" tourne au cirque. Personne ne me dit, à moi qui suis élu municipal, contre qui va se retourner un habitant de ma commune, après 2012, s’il divorce et ne trouve pas à se reloger !
Ce matin, interrogé sur Europe 1, Bernard Kouchner a donné trois réponses politiquement honnêtes, qui méritent d’être citées avec exactitude. Sur le droit au logement : "Ca va être compliqué". Sur les aides aux victimes du tsunami : "Tout cela c’est compliqué". Et sur l’urgence écologique : "C’est pas si simple".
Vous comprenez pourquoi cet homme-là ne sera jamais président de la République ?

03/01/2007

Opposable à qui ?

Ainsi, quelques tentes dressées au bord du canal Saint-Martin à l’aube d’une campagne présidentielle ont suffi, en un tournemain, hop, il suffisait d'y penser, bon sang mais c’est bien sur, à instaurer un "droit au logement opposable" qui va révolutionner la situation des sans-logis en France. Fin du drame des SDF. Affaire suivante !
Opposable à qui ? On verra. C’est l'ennui des périodes électorales : les mots volent, les idées brillent, les décisions pleuvent, faisant oublier la triste réalité, qui est qu’une société comme la nôtre est incroyablement sophistiquée, technicisée, bureaucratisée, au point d’être quasi irréformable.
Un exemple ? Déménager l'ENA était, on le conçoit, beaucoup moins compliqué que d’instaurer un droit au logement opposable. Les dirigeants de l’ENA, champions de la réforme administrative, et pour cause, ont mis dix ans à transporter leurs salles de classes de Paris à Strasbourg. Dix ans.

02/01/2007

Onfray mieux de s'abstenir

Michel Onfray est amer. Le philosophe gauchiste a pourtant fait tout ce qu’il a pu, par Libération interposé, pour départager les candidats chers à son cœur qui prétendaient rassembler et fédérer la gauche antilibérale. Ils lui ont tous ri au nez. Dans Le Monde de samedi, il explique donc qu’il ne votera pas pour Arlette Laguillier "restée bloquée sur un logiciel des années 1920". Ni pour Olivier Besancenot, "plus soucieux de politique politicienne que de la misère française". Il ne votera pas davantage pour Marie-George Buffet "dont on ne dit pas assez qu’elle faisait partie de l’équipe de Georges Marchais" et dont le parti "n’a pas renoncé aux méthodes staliniennes".
Finalement, il propose de voter Ségolène au premier et au second tour. Tout ça pour ça !

01/01/2007

Bonne année à tous

Bonne et heureuse année à tous ceux qui consultent ce blog, régulièrement ou non, depuis sa création en mai 2006. A titre d’info, en novembre et décembre, Lecomte-est-bon a enregistré 5.387 visites et 36.117 pages consultées. Ne me demandez pas si c’est beaucoup, je n’en ai pas la moindre idée.
Amis d’un jour ou de toujours, surfeurs occasionnels, blogueurs professionnels, lecteurs bienveillants ou énervés, passionnés de politique ou simples curieux, merci de l’intérêt que vous portez à ces petites notes quotidiennes et sans prétention.
Partager quelques indignations salutaires, provoquer des réflexions inattendues, prendre les évidences à contre-pied, poser des questions dérangeantes : tel est le but du jeu. Nul doute que 2007 devrait nous fournir matière à continuer…