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29/03/2007

Il y a dix ans, François Furet

medium_FF.jpg François Furet est mort il y a dix ans. Il est heureux que les médias, stimulés par plusieurs livres à sa mémoire, rappellent la réflexion peu conformiste de cet immense historien curieux de tout avec lequel j’ai eu le privilège de nouer - sur le tard, hélas - une relation amicale.
Il habitait rue Montmartre, juste en face du café du Croissant où Jaurès fut assassiné. C'est là qu'en janvier 1995, je l’ai longuement interviewé pour L’Express sur les origines communes du fascisme et du communisme. Interview ô combien éclairante, à une époque où les maîtres penseurs interdisaient formellement de comparer les deux idéologies meurtrières du XXè siècle !
C'est grâce à des gens comme Furet qu'on peut risquer aujourd'hui cette comparaison sans se faire traiter… de facho !

15/03/2007

Chasse aux sorcières ?

Interviewé sur la chaîne France 24, ce jeudi, à propos de la loi de "lustration" qui oblige hauts fonctionnaires, universitaires et journalistes polonais à déclarer s’ils ont collaboré ou non avec la police politique communiste. Cette loi est contestable, évidemment, mais comment éviter que des centaines de scandales foireux continuent de pourrir l’atmosphère de ce pays pendant les vingt ou trente ans qui viennent ? Il est tellement difficile d’interpréter des montagnes d’archives policières aussi compromettantes que mensongères !
Voilà 17 ans que le sujet agite la Pologne et ses voisins, où le régime communiste a duré 45 ans. Ne hurlons pas trop vite à la "chasse aux sorcières" : en France, où le régime de Vichy n’a duré que 5 ans, on a mis plus de 40 ans pour juger les Bousquet, Touvier et autres Papon !

08/03/2007

Femme des années 80

La "Journée de la femme", ancienne fête soviétique généralisée à tout l'Est en 1946, avalisée par l'ONU en 1977 et importée en France au début des années 80 (par l'Union de la Gauche évidemment), avait un objectif social : obliger les camarades machos du Kremlin et leurs affidés (pas une femme au politburo en 70 ans !) à offrir un bouquet de fleurs, le 8 mars, aux esclaves prolétariennes assurant leur secrétariat.
Si au moins cette fête servait à éradiquer les violences sexistes qui surmergent nos banlieues : quand j'apprends que dans le 9-3, environ 4 jeunes filles sur 10 sont victimes de graves violences sexistes (proportion insensée), je me dis que les bonnes vieilles célébrations léninistes à la gloire de "celles sans qui nous ne serions rien" n' ont décidément pas fait avancer le schmilblic !

12/02/2007

La vie des autres

medium_VdA.JPGToutes affaires cessantes, il faut aller voir La Vie des autres, de Florian Henkel von Donnersmarck. Un grand, grand film. Mi-espionnage, mi-policier, mi-historique. Le scénario est un bijou. Les acteurs sont tous parfaits. Le sale métier de la Stasi, la police politique au service du régime communiste est-allemand, dans les années 80. Un drame politique et psychologique, avec la touche d’humanité splendide qui transforme l’ombre en lumière et le communisme en mauvais souvenir.
On me permettra une réflexion personnelle : j’ai passé quinze ans de ma vie à arpenter ces pays-là, justement à cette époque. J’ai bien connu Berlin-Est, et je peux l’affirmer : en plus de son intensité romanesque, ce film est parfaitement, minutieusement, terriblement exact…

07/01/2007

Les aveux de l'archevêque

Mgr Wielgus ne sera donc pas archevêque de Varsovie. Les révélations de la presse polonaise et ses propres aveux, vendredi, ont compromis cette nomination. In extremis. Etait-il imaginable qu’en Pologne, pays du cardinal Wyszynski, du père Popieluszko et du pape Jean-Paul II, le nouveau chef de l’Eglise fût un ancien collaborateur de la police secrète communiste et, en sus, un menteur ?
Dans toutes les églises d’Europe de l’Est, dans les années 50 et 60, des prêtres ont accepté de petits arrangements avec la police, d'autres étaient payés pour dénoncer leurs collègues un peu trop hostiles au régime. Difficile de faire le tri. Wielgus, lui, fut recruté en 1967 à l’université de Lublin : peut-être a-t-il espionné, parmi ses profs, l'archevêque qui occupait la chaire de théologie morale ? Un type assez critique envers le communisme, qui s'appelait Karol Wojtyla.

13/12/2006

Il y a 25 ans, Jaruzelski...

Dîner, ce soir, chez l'ambassadeur de Pologne avec Paul Thibaud, Michel Wiewiorka, André Bergeron, Alexander Smolar et quelques autres témoins de l'époque. Il y a 25 ans était brutalement instauré l' "état de guerre" en Pologne. Aux ordres du Kremlin, le général Jaruzelski déclarait la guerre à son propre pays, coupable de rebellion générale contre le régime communiste. Walesa, Geremek, Michnik et 4.000 autres responsables de Solidarnosc avaient été arrêtés dans la nuit. La Pologne était coupée du monde extérieur. Le monde entier - l'Europe, en tout cas - retenait son souffle. Interrogé sur Europe 1 sur ce que la France allait faire, le ministre français des Affaires étrangères, Claude Cheysson, répondait au micro de Jean-Marie Lefebvre : "Evidemment, rien !"
Encore un anniversaire que la presse n'a pas beaucoup célébré. Dommage.

10/12/2006

Un PC qui ne passe pas

C’est la journée Buffet ! En page 1 du Monde de ce week-end, Plantu consacre son dessin à la secrétaire nationale du Parti communiste français. En page 9, un grand papier avec photo pronostique la candidature de Marie-George Buffet aux présidentielles. En bas de la même page 9, on annonce que I-Télé et France Inter recevront, lundi, Marie-George Buffet...
Mais un autre papier, en page 3 du même journal, rappelle que le parti dirigé par Marie-George Buffet, en 1940, avait bel et bien préféré servir Staline plutôt que Daladier et le "juif Mandel", saboté la défense nationale française face à l’invasion allemande, négocié la réapparition de l’Humanité avec l’occupant nazi, et soigneusement occulté ces faits pendant plusieurs décennies.
Dommage, vraiment, que Marie-George Buffet ne lise pas Le Monde.

31/10/2006

Le sang des Hongrois

En ces temps d’euroscepticisme, peut-être faut-il rappeler que la répression de l’insurrection de Budapest par les chars soviétiques, en novembre 1956, donna l’impulsion décisive à la création du Marché commun, ancêtre de l’Union européenne.
Dans un article intitulé Le sang des Hongrois, Albert Camus évoquait l’Europe en appelant à "ne jamais trahir, chez nous et ailleurs, ce pour quoi les combattants hongrois sont morts, à ne jamais justifier, fût-ce indirectement, ce qui les a tués. Nous aurons bien du mal à être dignes de tant de sacrifices. Mais nous devons l’essayer dans une Europe enfin unie, en oubliant nos querelles, en faisant justice de nos propres fautes, en multipliant nos créations et notre solidarité".
C'est cette solidarité qui allait encore, trente ans plus tard, en Pologne, faire avancer l’Europe et la liberté…

27/07/2006

Chavez, nouveau Castro

C’est une vieille loi politique : quand un chef d’Etat est incapable de gérer son pays, il agite la menace d’une invasion étrangère. C’est le cas au Venezuela. Si Hugo Chavez n’avait pas la manne du pétrole pour importer 70 % des denrées indispensables à sa population, sa "révolution" aurait déjà conduit ce pays à la faillite.
En bon disciple de Castro, Chavez hurle donc à l’invasion américaine, appelle à la résistance populaire, cultive le mythe de Bolivar, se fait appeler comandante, visite avec son mentor cubain la maison du Che en Argentine, mobilise 1 million et demi de réservistes et achète des armes aux quatre coins du medium_Chavez-Loukach.jpgmonde. La fleur au fusil, il passe des accords avec l’Iran, et va
faire copain-copain avec la Corée du Nord en passant par… la Biélorussie.
La Biélorussie ! Quand un président latino-américain explique, à Minsk, que le dictateur Loukachenko est son "nouvel ami" et que la Biélorussie est son "modèle social", c’est qu’il a disjoncté.

23/07/2006

Un triste coco

Vendredi, le camarade Chhit Choeun s'est éteint, à l’âge de 80 ans, dans un hôpital de Phnom Penh. Une nécro dans Le Monde, une brève ici et là, et c’est tout. Dommage. Les médias auraient dû exploser de témoignages, de commentaires et de rétrospectives sur celui que les Cambodgiens ont appelé Ta Mok (en khmer : le boucher) et qui fut le brother number 7 du pouvoir communiste cambodgien de 1975 à 1979. Une équipe d’idéologues cinglés, appelés khmers rouges, qui causa la mort de 2 millions de leurs compatriotes.
Curieusement, Marie-George Buffet n’a pas publié de communiqué pour la disparition de ce héros du Parti communiste du Cambodge (PCK), lui-même issu du Parti communiste indochinois (PCI), dont les cadres étaient, pour la plupart, à l’instar de Pol Pot, d’anciens membres du… Parti communiste français (PCF).
A quoi bon remuer le passé ?

06/07/2006

Trotsky président !

Quand on discute politique hors frontières, on peut tout expliquer de la politique en France, sauf un détail, une bizarrerie, une incongruité : le score des trotskistes. Rappelez-vous en 2002, au premier tour : que le candidat libéral (Madelin) ait fait le même petit score que le candidat communiste (Hue), soit moins de 4 % des voix, cela donnait déjà à réfléchir, à l’aube du IIIème millénaire. Mais que ces deux-là se soient fait pulvériser par le trio infernal Gluckstein-Laguiller-Besancenot (plus de 10 %) dont la seule référence commune est le barbichu fanatique dont le principal fait d’armes est d’avoir fondé l’Armée Rouge à Petrograd en 1918, cela dépasse l’entendement.
Quans mes amis étrangers apprennent qu’une nouvelle course aux suffrages s’annonce, en France, en 2007, entre Mme Laguiller, M. Besancenot, M. Bové et probablement un M. Gluckstein quelconque, ils me regardent d’un drôle d’air...

01/07/2006

Mme Buffet a du coffre !

Une que je supporte de moins en moins, c’est Marie-George Buffet, la dame qui passe son temps à donner des leçons de morale politique à la télévision. Au PS, à la droite, à tout le monde. Que cette épigone de Georges Marchais vante, à longueur d’émissions, les mérites d’un parti qui a épousé toutes les folies idéologiques et tous les crimes politiques des cent dernières années, cela me dépasse.
Comment le parti de Mme Buffet n’a-t-il pas eu la décence, comme tous ses congénères en Europe, de changer au moins de nom ? Histoire de prendre quelque distance avec les horreurs staliniennes, la répression de Budapest, le mur de Berlin, l’Afghanistan, le goulag, etc. Sans compter que le PCF est le seul parti français contemporain qui fut naguère l’allié d’Hitler. Elle a oublié, Mme Buffet, la période qui va de septembre 1939 à juin 1941 ? Du passé, elle a fait table rase ?

24/06/2006

Remember Budapest

Je me disais bien que l’année 1956, cinquante ans après, passait étrangement inaperçue dans les médias. Oubliés, le XXème Congrès du PCUS, le rapport Khrouchtchev, les émeutes ouvrières de Poznan, l’insurrection de Budapest écrasée par l’Armée Rouge ? Occultée, cette année mémorable où le communisme s’est distingué du stalinisme, où l’Europe de l’Est a connu sa première révolte générale, où Sartre a adhéré au PCF ?
Heureusement, George Bush veille. Jeudi, il s'est rendu personnellement à Budapest pour célébrer avec emphase le souvenir du soulèvement hongrois contre les forces du mal. Surpris, l’Américain : il a fait un bide ! Mais qui pensait-il épater en prononçant, loin du centre ville, un discours aseptisé devant 500 officiels encadrés par autant de policiers ? Et en décidant tout seul, comme ça, ex cathedra, Amerika's first, de célébrer à la mi-juin le cinquantenaire d’un événement qui s’est produit en octobre ?

16/06/2006

Libé : c'est un scandâââle !

Encore un mot sur la crise qui ébranle Libération. La réaction la plus réjouissante qui ait suivi l'annonce du départ de Serge July est, sans aucun doute, celle du porte-parole du PCF, un certain Dartigolles, qui trouve "insupportable" qu'un actionnaire "puisse décider qui commande un journal".
Ca, c'est bien vrai. Que le propriétaire d'une entreprise de presse ose s'inquiéter de voir son capital dilapidé en quelques mois, c'est insupportable. C'est même un scandâââle, aurait dit un ancien maître penseur du camarade Dartigolles. Au goulag, l'immonde investisseur qui a le toupet de demander ce qu'on fait de son argent !
Il y a des jours où le coco de service ferait mieux de la boucler.

09/06/2006

Autain contre Jean-Paul II

Clémentine Autain ne manque ni ne charme ni de culot. Selon le Figaro de ce matin, la sémillante représentante du PCF à la Mairie de Paris s'oppose à la décision (pourtant entérinée par Bertrand Delanoë) de baptiser du nom de "Jean-Paul II" la place du parvis de Notre-Dame, le pape défunt étant à ses yeux "le tenant d'une révolution conservatrice".
Allons, Clémentine ! Pourquoi ne pas dire simplement que les communistes parisiens, comme tous les disciples de Lénine, Staline, Brejnev, Ceausescu et consort, ne peuvent toujours pas avaler que ce fichu pape polonais, champion des droits de l'homme, ait largement contribué à la chute du Mur de Berlin et à l'effondrement du communisme est-européen - ce système odieux, brutal et inhumain que la jeune Clémentine souhaite bizarrement instituer dans la France du IIIème millénaire ?