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11/12/2008

Politique et religion

Mardi, aux Bernardins, à Paris, trois hommes politiques ont conclu le colloque sur "Jean-Marie Lustiger, cardinal républicain" par un débat sur leur rapport institutionnel et personnel avec la religion : Jean-Pierre Raffarin, François Bayrou et Manuel Valls. Un peu moins structuré, mais aussi passionnant que la table ronde des Semaines sociales sur le même sujet, il y a 15 jours, à Lyon, avec Elisabeth Guigou et Jacques Barrot. Pourquoi n’entend-on jamais ces échanges enrichissants, profonds, vrais, parfois même émouvants, dans les grands médias ? Parce qu’à la télé ou à la radio, il y a toujours un journaliste qui, par facilité ou par inculture, au bout de trois minutes, fait dévier le débat sur ce qu’a dit, ce qu’a fait ou ce qu’a écrit Sarkozy !

06/12/2008

Hommage à saint Hubert

Magnifique soirée, ce soir, au Clos de Vougeot. Le "chapitre de la Saint-Hubert ", animé par la Confrérie des chevaliers du Tastevin, a commencé par une messe à l’église de Gilly-les-Citeaux, avec chorale et trompes de chasse. Le célébrant, Mgr Jean-Michel di Falco, devait être intronisé le soir, avec d’autres personnalités. L’évêque de Gap a hésité : est-ce bien la place d’un évêque, ce dîner rabelaisien épicé de dégustations vineuses, de sketches égrillards et de chansons à boire ? Certes, le premier miracle du Christ, dans l’Evangile, est d’avoir changé l’eau en vin, mais quand même ! Di Falco a été rassuré en apprenant qu’un autre "monseigneur" avait été intronisé avant lui dans ce haut lieu cistercien : le nonce Angelo Roncalli, qui est devenu… pape.

05/12/2008

Aubry et les cathos

La nouvelle première secrétaire du PS, Martine Aubry, a été élevée dans la religion catholique par son père Jacques Delors. Elle respecte évidemment les croyants en général, et l’Eglise catholique en particulier. Là où elle est, elle croise nombre de chrétiens de gauche. En outre, comme chef du deuxième parti politique français, elle veille au respect des convictions de chacun, et notamment de ses compatriotes appartenant à la principale religion de notre pays. Elle va donc s’insurger contre le tombereau d’injures malveillantes publié par Charlie Hebdo dans son numéro "Spécial pape", qui passe en jugement fin janvier, qui est une provocation indigne à l’égard de tous les catholiques. J’attends son communiqué avec impatience.

24/11/2008

Les Eglises et les partis

Lyon, dimanche matin. Au troisième jour des Semaines Sociales, la parole était aux politiques, interpellés par les représentants des religions : comment les responsables d’un Etat affaibli, dans une société privée de sens, voient-ils les porteurs de valeurs, des détenteurs de mémoire, des témoins de la transcendance que sont les croyants ? Parmi les invités, Elisabeth Guigou. Fatiguée, amère, l’ancienne Garde des Sceaux avoue que cette confrontation avec les 4 000 participants des SSF est pour elle une "respiration", une "bouffée d’espoir", par rapport à ce qu’elle vit, elle, au PS, après 30 ans de militantisme. Allons, tout est relatif ! Les Eglises se portent plutôt mieux, apparemment, que les partis politiques !

22/11/2008

Les fauteuils du cardinal

sacre_napoleon.jpgDéjeuner à l’archevêché de Lyon, à Fourvière, avec Philippe Barbarin, primat des Gaules, qui fêtait le dixième anniversaire de son ordination épiscopale. Autres invités : François-Régis Hutin, Michel Camdessus et quelques autres. Avant de passer à table, dans le salon, quelqu’un fait remarquer au cardinal que ses fauteuils rouges brodés sont un peu ringards. "Impossible d’en changer la tenture, explique Barbarin : ces fauteuils sont tapissés avec des morceaux du manteau que portait Napoléon Ier le jour de son sacre !" Les fauteuils avaient été offerts à Joseph Fesch, lointain prédécesseur de Barbarin et, accessoirement, oncle de Napoléon Bonaparte. Respect.

21/11/2008

Les deux Frances

Ouverture des Semaines Sociales de France, à Lyon. Dans l’immense amphi du Palais des Congrès, 4 000 cathos ou assimilés vont débattre sur le thème : "Les religions, menace ou espoir pour nos sociétés ?" Les discours d’accueil sont emplis de tolérance et de bienveillance. Sauf un : parmi les personnalités locales, le président du conseil régional, Jean-Jack Queyranne, bouffe-curé notoire, ne peut s’empêcher de fustiger "le flot de vase noire de l’obscurantisme", d’en appeler à la "séparation de l’Eglise et de la haine", etc. Sa laïcité à lui n’est pas très positive ! Le cardinal Barbarin lui répond, mine de rien, que Mère Teresa et Sœur Emmanuelle étaient aussi… des lumières !

21/10/2008

L'autre Emmanuelle

Souvent presse varie. Surtout quand la rubrique "people" s'ouvre soudain à des vertiges médiatiques insoupçonnés. Après mère Teresa et l’abbé Pierre, sœur Emmanuelle s’est éteinte. A nouveau, le temps d’une disparition, une sorte de respect impérieux force les journalistes à s’extirper de leur cynisme quotidien et de leur dérision habituelle. Ces héros médiatiques compensent le vide de tant d’autres personnalités sans intérêt : ils ont la foi, ils croient en l’homme, ils respectent le pape, ils aiment l’Eglise, ils donnent leur vie aux autres : curieuse engeance ! Sur France Info, mardi, un journaliste, sceptique, interroge : est-ce une génération qui s’en va ? Evidemment non. Cette génération-là a 2000 ans, et elle nous réserve encore bien des surprises.

09/10/2008

La France, combien de divisions ?

météo roma.JPGLe voyage de Benoît XVI en France est déjà loin. Vue du Vatican, la France disparait doucement du paysage, et se fond dans cette Europe du Nord où le scepticisme va de pair avec l'inculture. Il est loin, le temps des intellectuels (Maritain), des théologiens (Congar) et des cardinaux (Villot) qui représentaient ici la "fille ainée de l'Eglise" ! Les grands journaux français n'ont plus de correspondants, à l'exception de la presse catholique (I-Media, La Croix, Radio Vatican en français, etc). La Ville éternelle est devenue le désert français. Il n'y a plus d'ambassadeur de France auprés du Saint-Siège depuis avril 2007, et cela n'intéresse absolument personne. Vue de Saint-Pierre de Rome, la France, combien de divisions ?

08/10/2008

Déjeuner a Rome

cover Etche it.jpgDéjeuner avec le cardinal Etchegaray, à Rome, pour fêter la sortie de ses mémoires en italien (Ho sentito battere il cuoro del mondo, aux éditions San Paolo) et pour parler de mon prochain livre. Dans son bel appartement du Palazzo San Calisto, le vice-doyen du Sacré Collège se remet doucement de son accident de l’an dernier. Il vient de fêter ses 86 ans, et ne cache pas son bonheur de marcher à nouveau sans canne. Son sourire est intact, son coup de fourchette aussi. Le pas lent mais l’esprit alerte, il répond avec roublardise aux questions les plus indiscrètes : quand il ne veut pas se rappeler un souvenir qui le gène, son visage se fige candidement, mais son oeil pétille de malice. Merveilleux homme. Les personnes comme lui ne devraient pas vieillir.

19/09/2008

Perles d'inculture

On n'en finirait pas de citer les perles journalistiques en matière religieuse. Ce soir, en rentrant de Paris, j'ai entendu ce dialogue sublime à la radio :
- Les premiers seront les derniers… qui a dit ça, déjà ?
- Jean-Jacques Goldmann, je crois…
Il y a quelques mois, sur un plateau de télé, j’ai entendu un prof dire :
- Ne jugez point et vous ne serez pas jugés... comme disait un grand penseur antique !
La semaine dernière, commentant la messe du pape aux Invalides, un confrère faisait remarquer que Benoît XVI avait récité "deux prières en latin" : il faisait allusion au Gloria et au Kyrie.

14/09/2008

Des journalistes "sic"

Aux Jeux papalympiques, la médaille d’or de l’archaïsme laïcard et de la débilité idéologique a été attribuée aux syndicalistes de France 2 qui ont élevé une protestation solennelle parce que, sur leur propre chaîne, vendredi, la couverture de la réception de Benoît XVI par Nicolas Sarkozy à l’Elysée a repoussé le début du JT de 13h à 13h15 ! N’étant plus à une bêtise près, les camarades syndiqués précisent, portés par une préoccupation mercantile très remarquable, que ce report a mis en péril la "fidélisation" des téléspectateurs de France 2 ! Que la rencontre entre le pape et Sarkozy fût l’actualité du moment a totalement échappé à ces hérauts du laïcisme qui n'ont de "journalistes" qu'une carte professionnelle et des avantages fiscaux - on ne peut pas tout avoir.

13/09/2008

"Génération Benoît XVI"

5c7a752e3cf51d72b5b97a4ef5796d96.jpgSuis passé aux Invalides avant l'aube, en me rendant à RTL. J'ai retrouvé ces milliers de jeunes qui, hier, à Notre Dame, avaient applaudi le pape avec ferveur, enthousiasme et gentillesse. Voilà des garçons et des filles qui corrigent singulièrement l'image de la France, vieux pays déchristianisé où l'Eglise serait en voie d'extinction. Tous ces jeunes me rappellent furieusement ceux de la génération précédente qui égayèrent soudain les rues de Paris, lors des JMJ, au coeur du mois d'août 1997. A leur tour, ils viennent dire au pape : nous sommes là, l'Eglise n'est pas morte, la relève est prête ! Après les JMJ de Paris, on avait parlé d'une "génération Jean-Paul II". L'apparition, aujourd'hui, d'une "génération Benoît XVI" est l'info la plus surprenante de ce week-end !

12/09/2008

Laïcité "positive"

Oublions, vite fait, les quelques dinosaures laïcards, genre Mélenchon, qui voudraient que les dirigeants français se comportent à l'égard du pape, chef spirituel d'un milliard d'individus, comme des malpolis, des gougnaffiers ou des peigne-culs. Ce qui est important, c'est que le discours de Sarkozy et celui du pape convergent : l'un et l'autre veulent que la laïcité soit "positive", c'est-à-dire qu'elle ne soit pas faite, comme dans un passé récent, d'exclusion et de méfiance, mais de bonne volonté, de tolérance et d'ouverture. Qui peut s'opposer à ce discours en faveur d'une laïcité "qui respecte, qui dialogue, qui rassemble" ? On n'est pas obligé d'être catholique pratiquant ou encarté à l'UMP pour adhérer à ce programme !

10/09/2008

Le pape inconnu en France

"Le pape n’est pas connu en France, ce voyage va combler cette lacune". Ce thème repris par beaucoup de médias est étonnant. A qui la faute si on ne sait rien de ce pape sinon… aux médias, justement ? Certes, le Vatican n’a pas une communication très efficace. Certes, les évêques de France ne font pas toujours le nécessaire. Mais c’est bien à l’indifférence plus ou moins passive des journalistes, qui trouvent que le sujet n’est pas sexy (et qui ne savent pas la différence entre un conclave, un carmel et un cardinal) qu’on doit cette ignorance générale. Même le Figaro, cet été, vient de fermer son poste de correspondant au Vatican ! Il est vrai que le pape n’est que le chef spirituel d’un milliard d’individus sur la planète et qu’il ne risque pas lui, d’épouser Carla Bruni.

09/09/2008

Benoît XVI en coréen

dc674b2e47fdcd6d9fe435f1808a3b31.jpgC’est évidemment une coïncidence : juste au moment où le pape arrive en France, ma biographie de Benoît XVI paraît à Séoul en… coréen. J’ai eu la chance d’être déjà traduit ans beaucoup de langues, mais en coréen, c’est la première fois. C’est curieux, "Benoît XVI", en coréen. Tout comme "Dieu" ou "transsubstantation", c'est cocasse. C’est amusant, aussi, que les Coréens s’intéressent à un pape aussi européen. Non pas qu’être européen soit un péché mortel, certes, mais depuis son élection, Benoît XVI a donné l’impression de s’intéresser davantage à l’Europe qu’à l’Asie. Est-ce à dire que ce polyglotte aurait des difficultés avec le coréen ?

30/07/2008

Benoît XVI ou Trotski ?

Heureusement qu’il y a quelques anticléricaux viscéraux pour rappeler aux médias que le pape Benoît XVI sera bientôt en visite en France ! Sur internet, un collectif "Remballe-ton-pape" collige déjà des signatures pour protester contre l’événement (avouons qu’un pape allant prier au sanctuaire de Lourdes, c’est particulièrement scandaleux). Le manifeste, un festival d'intolérance bourré d’erreurs factuelles, tourne exclusivement autour des problèmes sexuels de ses auteurs. Les groupuscules signataires – Panthères Roses, Marche mondiale des femmes, Alternative libertaire, la LCR du jeune Besancenot – exigent, texto, que l’Eglise arrête de faire des déclarations criminelles, et que l’Etat s’affranchisse de l’idéologie catho. S’affranchir d’une idéologie, c’est bien une revendication trotskyste ! Allez, mes bien chers frères, tous ensemble : "A bas Benoît XVI ! Vive Trotski !"

20/07/2008

La religion du rien

Avez-vous lu, ce week-end, les deux infos majeures dont TV Magazine (5 millions d’exemplaires) a fait sa Une ? L’interview d’une fille inconnue, Karine Ferri, ex-copine du petit Gregori Lemarchal, qui ne fait pas grand chose de sa vie et qui, sur une page complète, ne dit rien. Rigoureusement rien. Et l’interview d’une co-présentatrice de TF1, Cécile de Menibus, qui ne fait rien de bien intéressant, elle non plus, et qui, sur deux pages complètes, ne dit rien. Mais rien. J’ai lu attentivement les deux textes, il n’y a aucune phrase à retenir, aucune info, aucune anecdote. Rien. Que dalle, zéro, le vide. Le rien comme critère, comme culture, comme idéal. Le rien comme religion.
Je comprends mieux pourquoi aucun média ne s'est intéressé à Benoît XVI, ce même week-end : on ne sait jamais, devant les 250.000 jeunes des JMJ de Sidney, si ça se trouve, il a dit des trucs !

10/07/2008

Père, pardonnez-leur...

Si j'avais le temps, j'ouvrirais ici même une rubrique régulière, de préférence hebdomadaire, sur l’inculture abyssale qui caractérise désormais les médias français en matière religieuse. Dans son blog d’aujourd’hui, le rédacteur en chef de l’Express Renaud Revel cite, dans un propos sarcastique et biscornu, l’archevêque de Paris "André 23" (sic). Quelqu'un pourrait-il expliquer à l’éminent confrère que l’archevêque s’appelle André Vingt-Trois, c’est son nom, c'est comme ça, et qu’il n’y a pas eu à Paris, comme pour les papes, une série de 23 archevêques prénommés André ! L'info de l'Express est titrée "Le pape, combien de bataillons ?". Caramba, encore raté : Staline avait demandé "combien de divisions". J'infligerais bien à l'auteur de cette double bourde deux pater et trois ave, mais j'ai peur de n'être pas compris...

08/06/2008

La laïcité en recul

Devant l’AG des Semaines Sociales de France, vendredi, l’ami Paul Thibaud a brillamment rappelé l’équilibre sur lequel s’est imposé l’Etat laïc, fondé dans les années 1880 sur le double refus de l’utopie révolutionnaire de 1789 et de l’ordre moral du IIe Empire : le politique n’a imposé sa morale rationnelle qu’en y intégrant le religieux, aidé en cela par le ralliement à la République prôné par Léon XIII. Mais en évacuant peu à peu le religieux, en le cantonnant à la sphère privée, le politique a rompu l’équilibre et perdu sa légitimité à créer des valeurs collectives. L’Etat s’est affaibli, on ne le respecte plus. Ce n’est pas le citoyen qui règne aujourd’hui, c’est l’individu. L’éthique commune, en France, ce n’est pas la laïcité, ce sont les droits de l’homme. Pour le meilleur et pour le pire.

15/05/2008

On s'est pas fait suaire

b64fcafee4b70e9abd210ec4bb81c1d1.jpgDidier Van Cauwelaert était hier, à Dijon, l’invité du Club des écrivains de Bourgogne. Physique de gendre idéal, marchand de bonheurs simples et séduisant causeur, l’auteur de La nuit dernière au XVè siècle (Albin Michel) a titillé ses auditeurs avec ses escapades amoureuses dans le paranormal. Puis il a animé le dîner du club avec sa thèse sur le saint Suaire de Turin : pour lui, l’Eglise a décidé de contester la réalité de la célèbre relique contre toutes les évidences scientifiques, très paradoxalement, par peur qu’une secte quelconque ne se mette en tête de cloner le Christ à partir du sang contenu sur le linge ! Ses arguments sont forts. Le sujet aussi. On s'est régalé.