Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/04/2007

Titraille pascale

Ce week-end, comme tous les ans, les journaux ont fait leurs pâques : partis à la campagne, les chefs de service ont laissé à quelques pré-retraités flanqués de stagiaires le soin de mettre en page les inévitables marronniers religieux : bénédiction papale, interview de Mgr Lustiger, flagellations sanglantes en Indonésie, etc. Cela donne des résultats curieux. Ainsi, dans Le Monde, un article traite de la situation de l’Eglise espagnole, sous un titre attendu, façon lutte des classes et conflit des générations : "Espagne : le clergé moins conservateur que sa hiérarchie". Or l’info principale, dans le papier, est la suivante : plus les prêtres sont jeunes, plus ils sont conservateurs ! Plus loin, on apprend que l’archevêque de Madrid a mis fin à de pseudo messes populaires où des prêtres en civil distribuaient à des athées et des musulmans des biscuits en guise d’hosties. Intertitre : "L’église des pauvres fermée". Encore un sous-titre et on avait droit à l’Opus Dei !

04/04/2007

Noms d'oiseaux

Tournant dans la campagne ! Changement stratégique ! Les médias sont en émoi : Sarko a dit que Ségo était "du côté des fraudeurs", Ségo a dit que la dernière proposition de Sarko était "ignoble", Sarko a dit que Ségo l’a traité d’ "ignoble", Ségo a dit que Sarko était un "menteur"...
Quelle violence ! Jusqu’où iront-ils dans l’injure débridée ? On comprend que Bayrou essaie de s’inviter, par le biais d’internet, dans des échanges d’une pareille âcreté, qui stupéfient les observateurs ! A son tour, va-t-il traiter ses adversaires de "vilains" ou de "pas sympas" ? Va-t-il lancer un terrible "C’est celui qui le dit qui l’est ?"
On se calme. Il suffit de se pencher sur les deux cents dernières années de politique française pour constater que jamais, dans l’histoire, une campagne présidentielle n’a été aussi soft !

02/04/2007

La chute du livre

Deux infos, ce matin. Primo : Vol de nuit, la dernière émission littéraire programmée (au milieu de la nuit) sur la plus grande chaîne de télé française, va bientôt s’arrêter. Deuzio : Sarkozy sort un nouveau livre. Après Ségolène, Bayrou, Villiers. Avant Buffet. Pour convaincre les 20.000 à 50.000 personnes qui vont l’acheter ? Sur 40 millions d’électeurs ? Evidemment non. Un livre, c’est un titre, une couverture, pour l’image. Un outil de campagne. Un prétexte pour les médias. Tous les candidats aux présidentielles se sont pavanés au Salon de l’Agriculture, sifflant des bolées et flattant des croupes. De bien belles images en vérité. Combien sont allé au Salon du Livre de la porte de Versailles ? Deux. Bayrou et Bové. Sans télés, ou quasi. Les caméras n’aiment pas les livres, qui ne mangent pas de foin ni ne pissent dru.

30/03/2007

Bayrou ne fait pas sondage

Quand Bayrou critique les sondages, il confirme les résultats du mien, que je vous livre en exclusivité :
- 100 % des hommes politiques critiquent les sondages quand ils ne leur sont pas favorables, mais les citent abondamment dans le cas contraire.
- 100 % des sondeurs accusent les journalistes de paresse et d’incompétence, mais jamais leurs patrons qui leur achètent des sondages à la pelle.
- 100 % des journalistes politiques critiquent la fiabilité des sondages, mais jamais leurs lecteurs qui se jettent quotidiennement sur leurs résultats.
- 100 % des hommes politiques, des instituts de sondage et des journalistes politiques oublieront toutes ces polémiques après l’élection et les reprendront, telles quelles, dans cinq ans.

28/03/2007

Radio Vieux

C’est une info que vous n’entendrez pas demain matin à la radio, et pour cause, mais qui en dit long sur notre société médiatique : en dix ans, la proportion des jeunes (de 15 à 24 ans) écoutant la radio a considérablement diminué : - 16,5 %, c’est énorme.
Les jeunes sont de moins en moins nombreux à lire des livres et à lire les journaux : c’est bien connu et c'est dramatique. Ils regardent de moins en moins la télévision, au profit de leur console vidéo, de leur lecteur MP3 et de leur ordinateur : c’est moins connu, mais c'est beaucoup moins grave.
Or, la radio, c’est kif-kif ! A part Fun, Europe2, NRJ, et encore. Instrument poussiéreux. Média de vieux. Des noms comme Elkabbach, Duhamel, Levaï, leur sont aussi inconnus que Zappy Max ou la Famille Duraton ! Qu’il paraît lointain, le temps où les gamins rentraient dare-dare après la classe pour écouter Salut les Copains

04/03/2007

Adieu à Noël Copin

Noël Copin vient de boucler son dernier édito. Atteint d’un cancer, à 77 ans, il est parti, ce dimanche, en laissant à beaucoup de journalistes le souvenir d’un homme de foi et d’un ami fidèle, mais aussi d’un modèle d’ouverture, de tolérance. Comme tous ceux qui l’ont eu pour rédacteur en chef (à La Croix pendant de longues et belles années) j’ai gardé de lui quelques règles d’écriture qui sont autant de règles de vie. Par exemple : "N’écris d’une personne que ce que tu peux lui dire en face". Une pépite éthique dans le bourbier du PAF. Chez Polac, à Droit de Réponse, rappelez-vous, Noël parlait toujours à la fin, après que tous se fussent étripés, avec son petit sourire en coin, pour dire que l’un n’avait pas tout à fait tort, que l’autre n’avait pas complètement raison, et que la vérité était sans doute entre les deux. Respect, doute, humour, espérance : tout un programme. Merci, Noël.

03/03/2007

Blog dans l'coin

medium_BL_Cover.jpg Interviewé, ce matin, sur France 3 Bourgogne, sur la blogosphère, à l'occasion de la sortie de mon Blog à part. En fait, si l’on excepte les faux sites réalisés par de jeunes militants roulant pour Sarko ou pour Ségo, il y a essentiellement, sur le net, deux sortes de blogs : les milliers de journaux intimes plus ou moins éphémères, nombrilistes ou mythos, destinés aux copines de classe, pleins de photos de vacances et de fautes d’orthographe ; et les blogs de journalistes ou assimilés (Assouline, Aphatie, Barbier, Le Pers, Gachet, etc) qui étouffent dans une presse politiquement correcte, hyper formatée où la polémique et l’humour ont de plus en plus de mal à percer.
Ceux-là défrichent un nouveau territoire médiatique que, déjà, de bonnes âmes veulent légaliser, surveiller, encarter, labelliser, etc. Ho ! Ces espaces de liberté viennent à peine de s’ouvrir : laissez les vivre !

25/02/2007

Après Loïc Le Meur, qui ?

Attention, danger ! Dérive ! Dérapage ! La campagne électorale sera-t-elle bientôt réservée à tous ceux qui n'ont rien à voir avec la politique ? Je résume : Béatrice Schönberg et Marie Drucker écartées de l’antenne pour cause de relations coupables avec des élus de droite ; Alain Duhamel privé de parole parce qu’il a osé dire un jour sa préférence pour Bayrou ; et maintenant Loïc Le Meur interdit de chronique sur Canal + parce qu’il a exprimé sa préférence pour Sarkozy ! Quel est le prochain sur la liste : Eric Zemmour ? Catherine Nay ?
Ho ! Si le débat électoral se limite désormais aux militants masqués, aux journalistes sans convictions, aux amuseurs irresponsables et aux animateurs de gauche, il faut le dire ! Organisons tout de suite un grand débat entre Laurent Ruquier (Ségo), Patrick Sébastien (Bayrou) et Doc Gyneco (Sarko), et le tour sera joué !

21/02/2007

L'infirmière et le commissaire

Ségo, lundi, sur TF1, a attiré 8,9 millions de téléspectateurs, Sarko en avait intéressé 8,2 millions. Bon. Plein de "vrais gens" ont pu s’exprimer : j’ai mal ici, je souffre là, j’ai besoin d’argent, ma fille déprime, mes parents vieillissent, etc. Bien. Quand c’est émouvant et participatif, c'est bon pour l'audimat.
Maintenant, ce qui serait bien, c’est qu’on commence à parler de la France. Et que les principaux candidats quittent, l’une sa blouse d’infirmière, l’autre son costume de commissaire de police, pour endosser enfin l’habit de chef d’Etat.
Pour cela, il ne serait pas absurde de les confronter à des journalistes capables de situer l'Iran et la Corée du Nord, sachant distinguer un sous-marin d’un porte-avion, et qui feraient passer leurs petits bobos et leurs problèmes familiaux après l'avenir du pays.

19/02/2007

Montebourg, le retour !

Arnaud Montebourg est de retour. Le porte-parole de Ségolène Royal, après avoir purgé sa peine d’un mois de suspension, a retrouvé avec bonheur les couloirs de RMC, Canal +, Europe 1, etc. A tous ceux qu’intrigue le sémillant porte-flingue de la madone du chabichou, je signale la parution, ce lundi, d’une très bonne petite bio du député bressan écrite par le journaliste Rodolphe Bretin.
Avocat talentueux, orateur brillant, travailleur acharné, séducteur impénitent, agitateur d’idées à l’humour provocateur, Montebourg collectionne, en Bourgogne, les surnoms pas toujours bienveillants : Savonarole, d’Artagnan, Fouquier-Tinville, Don Quichotte, etc. Le trublion de la Bresse déroute, exaspère, conquiert, déconcerte. On comprend mieux, en découvrant son parcours, pourquoi son destin est à la fois prometteur et incertain. La "montebourde" de janvier justifie la conclusion du livre, intitulée "Au risque des médias". Car c’est bien la télé qui fait les carrières politiques aujourd’hui, surtout celle des porte-parole !

18/02/2007

La presse dans le collimateur

Difficile de défendre la presse, en cette période de dérapages quotidiens et d'hyper-sensibilité du public ! Deux exemples :
- Tous les journaux ont titré, en Une, sur la note des RG sur Bruno Rebelle, preuve que Sarkozy utilisait à son profit une "police politique" de nature totalitaire, etc, etc. Avez-vous lu, en Une des mêmes journaux, que la note des RG datait du gouvernement Jospin, que Rebelle avait finalement retiré sa plainte pour violation de la vie privée, et que l’indiscrétion venait d’un syndicaliste des RG militant à l’extrême-gauche ?
- Tous les journaux ont commenté l’interpellation de Sarkozy, sur TF1, le 5 février, devant 8 millions de téléspectateurs, par un rebeu victime de violences racistes de la part de CRS. Or, les accusations du type, qui n’a bizarrement pas porté plainte, n’ont pas résisté à l’enquête : tout porte à croire que c'était du pipeau. Qui l’a dit aux 8 millions de braves gens qui furent, à juste titre, indignés par ses propos gravissimes ?

17/02/2007

Il est ballot, Duhamel !

Il est ballot, Alain Duhamel. Déjà, en 2002, il co-écrit un livre avec Jospin, sans penser qu’il aura à commenter les propos tenus par Jospin dans un livre sur lesquels il touche des droits d’auteur ! En 2006, il publie un livre sur les futurs candidats en omettant… Ségolène Royal, ce qui entame sérieusement son crédit de spécialiste ! Et voilà qu’il explique benoîtement, dans un amphi de Sciences Po, qu’il votera Bayrou (ce dont, franchement, tout le monde se tamponne) : il n’a pas remarqué, l'expert, que, cette année, les vidéos "non autorisées" rythment la campagne sur internet ?
Il n’a surtout pas compris que, pour les patrons du PAF, tous les prétextes sont bons pour se passer des journalistes politiques, faibles générateurs d'audimat ? Place aux "vrais gens" qui disent n’importe quoi et aux amuseurs, genre Sébastien, qui s’engagent sans retenue aucune !
Schönberg, Drucker, Duhamel… Au suivant !

16/02/2007

Les questions des "vrais gens"

La tendance à faire interroger les candidats par des "vrais gens" renforce peut-être l’audimat, mais elle appauvrit le débat. Ainsi hier, face à Bayrou : la dame qui a perdu son mari dans d’atroces souffrances lui demande s’il va légaliser l’euthanasie ; le chauffeur de bus lui parle de l'insécurité ; la mère célibataire qui risque d’être expulsée de son logement lui demande ce qu’il pourra faire pour elle ; l’ouvrier d’Alcatel lui demande ce qu’il fera pour interdire le plan de réduction d’emploi dont il est menacé ; et le jeune agriculteur de Saône-et-Loire lui demande ce qu’il fera pour les jeunes agriculteurs quand il sera "président de l’Agriculture" ! Le lapsus est révélateur.
Dès que Gilles Leclerc - excellent journaliste politique - a repris le flambeau, il a refait de Bayrou un président potentiel, et non un super-magicien ministre de tas de trucs, confesseur humaniste et omniscient, candidat à… la finale de Questions pour un champion !

14/02/2007

Aux ordres, les journalistes ?

Les journalistes français sont-ils indépendants ? Seulement 30 % de la population répond par l’affirmative. Selon le sondage annuel Sofres-La Croix, près des 2/3 des Français soupçonnent les journalistes de céder aux "pressions des partis politiques et du pouvoir" et aux "pressions de l’argent". Effrayant constat qui explique, en partie, la faiblesse de la presse et la crise de la démocratie dans notre pays.
La faute aux journalistes ? Evidemment. Il n’y a qu’eux pour expliquer que cela n’est pas si grave ! Ils savent bien, eux, allons, qu'ils ne sont pas aux ordres. Joli tacle de Dominique Quinio, directrice de La Croix :
"La vocation des journalistes est d’assurer la médiation entre ceux qui savent déjà et ceux qui ne savent pas encore. Apparemment, ils sont considérés comme plus proches des premiers que des seconds."

09/02/2007

L'équité, quelle blague !

Le CSA a demandé aux chaînes de télé, depuis le 1er décembre, de faire preuve d’"équité" envers les candidats aux présidentielles. Il suffit de zapper un peu pour constater que cette recommandation ne s’applique qu’aux journaux télévisés des grandes chaînes (TF1, France 2, France 3) mais que pour tout le reste, elle s’apparente à une vaste blague ! De la Matinale de Canal + au plateau de Laurent Ruquier en passant par les Guignols, sans parler d’ En Aparté et de nombreux autres programmes, la quasi totalité des animateurs, chroniqueurs et amuseurs du PAF sont à l’unisson : Le Pen est le diable, Villiers est un crétin, Sarko est un facho et Bayrou est un neu-neu. Le reste, ça se discute.
On calcule les JT à la seconde près, mais on ne comptabilise pas les borborygmes de Doc Gyneco en faveur de Sarko, ou la bourde de Montebourg reprise en boucle, ou les promos de bouquins parus sur tel ou tel, ou les imitations assassines de Laurent Gerra, qui, cela crève les yeux, n'ont rien à voir avec la campagne électorale !

08/02/2007

Claire Chazal à son tour...

Claire Chazal va devoir se mettre en congé de télévision. C’est aujourd’hui la règle pour toute présentatrice qui vit avec un homme impliqué dans la campagne présidentielle comme Béatrice Schönberg, épouse d’un ministre radical, ou Marie Drucker, compagne d'un élu local UMP. Comment Claire Chazal pourrait-elle continuer à commenter sur TF1 les meetings où Philippe Torreton s’enflamme, à la tribune et devant les caméras, pour Ségolène Royal ? Sauf à penser que la punition ne s’applique qu’à celles qui couchent à droite ?
Je propose de confier à une commission spécialisée – présidée par une personnalité qualifiée, genre Bernard Kouchner – l’examen de la vie privée de toutes les femmes journalistes, et de ne garder que celles qui fréquentent des boulangers, des viticulteurs et des experts comptables.
Les femmes seulement, bien sur. Les journalistes hommes, eux, ils font ce qu’ils veulent. Faut pas déconner.

07/02/2007

Un procès... caricatural

Il n’y a pas à tergiverser : dans un régime de liberté d’expression, on doit pouvoir publier des caricatures représentant Mahomet, ou Jésus, ou un rabbin, ou le pape, ou un imam. Point barre.
Cela autorise-t-il, sur le plan de la morale publique, ou de la conscience personnelle, tous les débordements sectaires ou irrespectueux dont le procès de Charlie Hebdo nous gratifie chaque jour ? Et le chantage médiatique auquel se livre le rédacteur en chef dudit hebdo ?
Selon la Sofres (Le Pèlerin de demain), entre 76 % et 79 % des Français estiment inacceptable de se moquer publiquement d’une religion, de ses représentants, de ses croyants ou de son fondateur. Cette opinion-là aussi doit être respectée, non ?

06/02/2007

Dehors les journalistes !

C'est à une formidable "nuit du 4 août" que l'on assite dans les médias où les journalistes, valeureux aristocrates de la planète médiatique, ont décidé de s’effacer définitivement derrière leur propre public. L’émission "J’ai une question à vous poser", qui a brillamment réussi sa première hier soir, a fait la preuve que les "vraies gens" posent de "vraies questions" aux candidats, pas comme tous ces journaleux qui leur servent la soupe (vous verrez qu’un "vrai téléspectateur" finira par demander à Ségolène si elle vit, oui ou non, avec Hollande) ou à ces pseudo-experts qui pérorent dans l’erreur (malheureux Alain Duhamel qui a fait le plus beau loupé de sa carrière, cet automne, en omettant Ségolène dans son livre sur les futurs candidats aux présidentielles !).
Rendez la parole au peuple ! Les éditorialistes à la lanterne ! Pour faire de la bonne information, allez, dehors, les journalistes !
Suis-je le seul à penser que cette dérive est, à terme, catastrophique ?

05/02/2007

La foire aux livres

Pathétique, Alain Minc ! Pathétique, Roland Dumas ! Poussés par leurs éditeurs respectifs, les auteurs de livres "sérieux" (le premier sur l’économiste Keynes, le second sur la diplomatie française des années 80) vont de plateau en plateau se faire insulter, humilier, ridiculiser par des bateleurs et des people qui ne liront jamais leurs ouvrages. Et pourtant, la quasi-disparition d’émissions littéraires à la télévision ne laisse plus que ce moyen de faire savoir qu’un livre est paru : entre animateurs incompétents et invités inconsistants, sourire bêtement des vannes les plus vulgaires et tenter de placer sa marchandise, en une ou deux minutes grossièrement interrompues, au risque de simplifier un peu le fond du propos : "Je vous jure que Keynes était homo !" ou "Mitterrand et moi, on a sauvé l'Europe !"
Pivot, reviens, ils sont devenus fous !

04/02/2007

Ruquier a dévissé

Joute lamentable, tension insupportable, ambiance plombée : l’émission du sympathique Laurent Ruquier a tourné vinaigre, hier soir. Parce que le critique Michel Polac a injurié l’ex-ministre Roland Dumas ? Parce que l’ex-rappeur Doc Gynéco a insulté le comique Mustafa ("T’es un clown !") et Polac lui-même ("T’es en phase terminale !") ? Non. Ce tohu-bohu sans foi ni loi, où l’impolitesse le dispute à la vulgarité, est la règle du genre. L’émission a dérapé quand Laurent Ruquier en personne, agressé par Doc Gyneco, s’est cru obligé de justifier, sérieusement, ses opinions de gauche ! Erreur fatale. Le talent de Jean-Luc Lemoine et d'Eric Zemmour, pompiers volants improvisés et méritoires, n’a pas suffi à empêcher le désastre.
Dès qu’on sort de l’autodérision, du superficiel et du mercantile, le système médiatique vacille. Si l’animateur lui-même l’oublie, il s'effondre.