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11/10/2007

Vive de Gaulle !

99f0e32736d670a998143969e6cc8732.jpgPour quelqu’un qui, comme moi, avait 18 ans en mai 1968, l’émission d'hier soir sur le général de Gaulle, présentée par Marie Drucker sur France 3, était à tomber par terre. Quelle unanimité dans la louange ! J’entends Jack Lang expliquer que de Gaulle, qui lança à la fois la participation, la régionalisation et la réforme du Sénat après les événements de mai, était un "prophète". J’entends Max Gallo expliquer que "dans tout Français il y a un héritier du général de Gaulle". Mais surtout l’écrivain Daniel Rondeau à qui le journaliste demande : "En mai 68, de Gaulle a raté la jeunesse ?" et qui répond : « Non, c’est la jeunesse qui a raté De Gaulle ! » Je rêve. Je n’ai pas dû vivre le même mois de mai...

10/10/2007

Questions sans réponses

La radio et la télé font du bruit. Ainsi, ce mardi soir, de Frédéric Taddeï (France 3) à Marc-Olivier Fogiel (M6), les journalistes et animateurs posent tous les mêmes questions inutiles : les patrons sont-ils tous des truands ? Faut-il libérer Bertrand Cantat ? où est Cécilia ? François Fillon a-t-il eu raison de qualifier l’ADN de détail ? Personne n’essaie de répondre à ces questions. Mieux: dès qu'un invité s'y essaie, l'animateur lui coupe la parole. Il ne s'agit surtout pas d'expliquer tranquillement les choses pour éclairer le jugement, mais de susciter l’émotion, l’indignation, la polémique, la castagne, sur fond de babil des auditeurs et de maintien de l’audimat. Expliquer des sujets comme la remise de peine, les stock-options ou l’ADN, si on s’y attaque sérieusement, c’est compliqué, les gens vont zapper, alors surtout on évite d'expliquer. Mieux vaut faire du bruit.

04/10/2007

Elections, le retour !

Pendant que les journalistes parisiens continuent de suivre Sarkozy à la trace, ils ne voient pas que l'actualité électorale, en France, est en pleine relance. Partout, les prochaines municipales (et les cantonales) se préparent dans l'effervescence. C'est en ce moment que se jouent, dans 36.000 communes, les futures têtes de listes, les duels, les trahisons, les ralliements, les ambitions, les ouvertures : si Dubois n'y va pas, j'y vais, mais pas avec Dupneu... mais si Durand fait une liste dissidente, Dugenou aura du mal... C'est dans ces innombrables tractations locales que la République s'ébroue, s'égaie, se vivifie. Et rajeunit, forcément. Ces jeux de pouvoir, à la base, concernent directement près de 2 millions de citoyens. Il n'y a que les journalistes pour ne pas le voir...

02/10/2007

La trahison des médias

b1c6dc6c308b8e29eee1bd8409e88efd.jpgIl faut lire le dernier livre de Pierre Servent, La trahison des médias (Bourrin Editeur). Encore un journaliste confirmé, expérimenté, irréprochable, qui constate la terrible régression de ce métier dans une société médiatique arrogante et mercantile qui méprise la vérité, qui ignore la connaissance, qui se moque de l'exactitude, qui se gausse de tout scrupule, qui nivelle tout par le bas et refuse toute hiérarchisation des valeurs. Ses observations recoupent celles de Daniel Carton dans Bien entendu, c'est off (Albin Michel, 2003) ou celles que j'ai regroupées moi-même dans Paris n'est pas la France (Lattès, 2006). Mais les jeunes journalistes ont-ils encore le temps de lire ?

30/09/2007

Sarko y était !

La dérive s'accentue. Le mal contamine les meilleurs. Ainsi Catherine Matausch, excellente journaliste de France 3, a-t-elle rapporté hier dans son journal de la mi-journée, que Nicolas Sarkozy s'était rendu au congrès des sapeurs-pompiers, à Clermond-Ferrand. On sait que "les relations entre les pompiers et le Samu sont difficiles", dit-elle, mais "Nicolas Sarkozy a rassuré les pompiers". Fin de l'info. Vive Sarko. Et tant pis pour les dizaines de milliers de téléspectateurs qui auraient bien aimé savoir ce qu'il a dit ! Les "relations difficiles" entre les pompiers et le Samu, cela intéresse réellement, concrètement, des millions de gens. Mais qu'importe le fond du problème : l'important aux yeux des journalistes, c'est que Sarkozy y était, et qu'il a parlé !

28/09/2007

Les deux infos du jour

Le monde va mal. L’actualité nous presse. Depuis ce matin, deux sujets dramatiques, vitaux, essentiels, nourrissent l’ensemble des médias, et non des moindres : une lettre de vacances d’Isabelle Balkany à sa copine Cécilia Sarkozy, que les journaux ont présentée comme une mystérieuse lettre d’amour envoyée à Sarko ; et une engueulade qui a opposé hier le présentateur de France 2 William Leymergie à l’un de ses collaborateurs, comme il s’en passe quotidiennement dans toutes les entreprises du monde.
Les "journalistes" qui révèlent, relaient, développent et commentent ces informations débiles se rendent-ils compte qu’ils sont les fossoyeurs de la presse ?

27/09/2007

Passe-moi le Celte

Entendu ce matin l’un des gentils gauchistes de la "Matinale" de Canal + expliquer en s’extasiant que les Gaulois, mais non, n’étaient pas des barbares sales et hirsutes, qu’ils n’habitaient pas des huttes en bois, etc...
Ainsi va la culture médiatique, de faux scoops en marronniers éculés. Il y a au moins dix ans que l’on sait que les tribus celtes (Eduens, Sénons, Arvernes et autres) étaient largement civilisées quand les Romains ont conquis leurs territoires ! Le journaliste de Canal + n’a-t-il jamais entendu parler de Bibracte ?
A Paris, l’histoire de l’humanité commence aux arènes de Lutèce. Il faudrait que les chroniqueurs de la télé franchissent de temps en temps le périphérique !

23/09/2007

Encore le préservatif

Invité ce matin au "7-10" de France Inter. Stéphane Paoli avait prévu d'évoquer "Jean-Paul II et la paix", en précisant : "On ne va pas parler ici du spectacle de Robert Hossein…" Ah bon ? Mais alors pourquoi je me suis levé à 6 heures, moi ?
Finalement, on a bien parlé du spectacle, mais on n’a pas abordé le sujet prévu : dès le début, la co-animatrice Sandra Freeman pose la question habituelle : "Comment justifiez-vous la position de Jean-Paul II sur le préservatif ?" Pas un mot, du coup, sur l’action de Jean-Paul II en faveur de la paix, du rapprochement avec les Juifs, de la chute du communisme, de la lutte pour les droits de l’homme, etc. La capote, c’est quand même beaucoup plus intéressant !

14/06/2007

Je m'abonne à Libé !

Curieux comme les médias commentent la "vague bleue" de loin, comme s’ils étaient sur un autre monde. Or ils vont maintenant la subir, et de façon parfois paradoxale :
- Les chaînes de télé vont être obligées, pour tenir compte de cette évolution de l’opinion, de "recentrer" leurs programmes aux accents un peu trop gauchistes : malheur à La Matinale (Canal +), Ce soir ou jamais (France 3), En Aparté (Canal +), Arrêt sur image (France 5) ou On a tout essayé (France 2) qui sont de moins en moins "fédérateurs".
- A l’inverse, les journaux écrits vont avoir intérêt à se gauchir un peu, ou au moins d’aiguiser leur sens critique, pour être crédibles. Malheureux Figaro ! Le principal bénéficiaire de la "vague bleue" pour les années qui viennent, mais oui, c’est Libération !

07/06/2007

Mitterrand revient !

medium_Francois_Mitterand.jpgConcernant le mystérieux blog François Mitterrand 2007, qui fait jaser le tout Paris politico-médiatique, j'ai décidé de livrer ici même, aujourd'hui, deux informations exclusives à propos de l'auteur dudit :
1. Ce n'est pas moi ;
2. J'ignore qui c'est.
Mais en lisant les commentaires courroucés, indignés ou méprisants que ce blog suscite, je me dis que nombre de mes confrères manquent singulièrement d'humour. Mais oui, c'est drôle ! Mais oui, c'est une bonne idée que d'avoir ressuscité, le temps d'une campagne, ce président littérateur et coquin qui savait se jouer du petit monde parisien en proférant des horreurs sur les uns et les autres.
La campagne législative est suffisamment ennuyeuse pour qu'on s'y amuse un peu, nom d'un président !

05/06/2007

Les déboires de la famille royal

Royal et Hollande exigent donc 150.000 euros de dommages et intérêts de la part des auteurs du livre La femme fatale, deux journalistes du Monde qui, si l'on comprend bien, n’avaient pas pu publier dans leur propre journal les infos croustillantes qu’elles ont recueillies, pendant les présidentielles, sur les déboires du couple vedette de la politique française. Le sujet n’est pas simple. Car la vie privée, en effet, c’est sacré. Mais qui osera prétendre que les relations Hollande-Royal n’ont pas eu d’incidences, peut-être même majeures, sur la campagne électorale, donc sur la vie de 60 millions de Français ?
Qu’on ne nous refasse pas le coup de Mazarine ! Et qu’on ne nous fasse pas pleurer sur le sort de Ségolène, qui convoqua naguère toute la rédaction de Paris Match dans la chambre de la clinique où elle venait d’accoucher !

03/06/2007

Le triomphe du mensonge

Aux Pays-Bas, le groupe Endémol a fait croire au monde entier qu’au cours d’une émission de télé réalité, The Big Donor Show, un mort en souffrance allait réellement donner son rein à un malade sélectionné par les téléspectateurs. Tout était faux.
En France, moins macabre mais tout aussi pervers, l’animateur Patrick Sébastien s’est transformé en ex-taulard repenti, Joseph Lubsky, accordant à la chaîne des interviews bidon, tout cela pour mieux vendre le polar qu’il vient d'écrire.
Dans tous les cas, le jeu consiste instrumentaliser, contourner et décrédibiliser les journalistes, dernière digue protégeant les téléspectateurs du mensonge généralisé. Or la digue est en train de craquer. Rappelons-nous, récemment, le faux JT belge annonçant la partition du pays…
C'est grave, docteur, pas vrai ?

02/06/2007

Tout change sauf la presse

Est-ce parce que la campagne législative est déjà pliée que les médias pédalent dans la semoule ? Ou parce que les journalistes peinent à renouveler leurs poncifs dévastateurs, que la présidentielle de mai 2006 a rendu caducs ? Voyons, que disaient-ils, déjà, il y a juste un an ?
- que les Français, désabusés, ne s’intéressaient plus à la politique ;
- que Le Pen était aussi dangereux, sinon davantage, qu’en 2002 ;
- que le candidat du PS en 2007 serait Fabius, Strauss-Kahn ou Jospin ;
- que Sarko était un excité, limite facho, qui faisait peur aux Français ;
- qu’il n’avait d’ailleurs aucune chance vu que Chirac se représenterait…
Le scrutin du 6 mai a balayé tout cela. Beaucoup de choses, en France, sont remises en question. Sauf dans la presse.

24/05/2007

Femmes de ministres

Baroin n'est plus ministre. Borloo, si. Kouchner, itou. Marie Drucker est donc revenue à l'antenne. Béatrice Schönberg, non. Et Christine Ockrent fait de la résistance...
Que le PAF est conservateur, pour ne pas dire réac, au moins dans le service public ! Que des femmes journalistes doivent quitter leurs fonctions de présentatrices sur les chaînes de France Télévisions, simplement parce qu’elles sont mariées à des élus de la République, voilà qui ne cesse de m’énerver. Quand le syndicat SNJ-CGT de France 2 ose déclarer que le retour de Béatrice Schönberg au JT aurait "remis en cause la crédibilité d’une profession déjà tellement décriée", cela ne déclenche donc aucune protestation d’autres médias moins politisés ? Et les syndicalistes anonymes et machistes tout droit sortis du moyen âge médiatique, cela fait du bien à l’image de la profession, peut-être ?

09/05/2007

Le pape, combien d'électeurs ?

Benoît XVI en visite au Brésil. Que vont en dire les médias français, noyés dans les suites de la campagne présidentielle ? Le chef religieux d’une communauté de 1 milliard d’individus, dont la France fut un des principaux piliers, va rencontrer le continent sud-américain, qui représente l’avenir de l’Eglise. Jean-Paul II y était allé plus de quinze fois ! Dans une interview au Parisien de ce matin, je m’étonne que le nouveau pape ait attendu deux ans pour effectuer un voyage de cette importance, et tenter d’apporter des réponses – à partager avec sa propre hiérarchie locale - face à la pauvreté, à l’injustice, à la violence qui caractérisent la région.
C’est évidemment moins intéressant que le coût de la location du yacht où Sarkozy aura passé deux jours et demi de détente…

24/04/2007

Le prix du titre pervers

Au concours du titre le plus pervers de la campagne électorale 2007, Le Monde risque fort de gagner le premier prix avec ce récent chef d’œuvre qui restera dans les annales :
L’ELYSEE SOUTIENT OFFICIELLEMENT SARKOZY MAIS N’EN PENSE PAS MOINS.
Le deuxième prix devrait être aussi remporté par Le Monde avec ce monument :
L’ETAT-MAJOR DE SARKOZY VEUT IGNORER LA MULTIPLICATION DES ATTAQUES DONT IL EST LA CIBLE.
Et c’est encore Le Monde qui devrait gagner le troisième prix avec ce bijou journalistique :
M. SARKOZY LAISSE SES RALLIES ET FIDELES REDOUBLER DE ZELE DANS L’ESPOIR DE POSTES AU GOUVERNEMENT.
Chapeau, les artistes. Mais la campagne n'est pas finie, et le concours reste ouvert…

23/04/2007

Putain 2 semaines !

Sarkozy contre Royal ! Les médias sont déçus. Non par la qualification attendue des deux favoris, mais par la défaite de Bayrou et le faible score de Le Pen : voilà que disparaissent les deux principaux ressorts médiatiques de la campagne électorale. Dimanche soir, dès 20 h 30, les "émissions spéciales" manquaient déjà de peps et les commentateurs forçaient le trait. Retour au bipartisme, au débat projet contre projet, etc. Comment télés et journaux vont-ils alimenter, pendant deux longues semaines, une élection qui est quasiment jouée ? En assurant qu’elle ne l’est pas. Pour cela, éditorialistes, porte-micros et paparazzi vont devoir traquer la gaffe de fin de meeting, la bévue d’un acolyte trop zélé, la trahison d’un second couteau, ou la grimace du conjoint.
C’est long, quinze jours, quand c’est la réalité qui commande.

21/04/2007

Gaffe aux "sortis des urnes"

L’anecdote qui suit s’adresse à tous les rigolos du net qui voudraient annoncer au monde entier les résultats des sondages "sortis des urnes", dimanche soir, sans attendre l’heure légale :
Le 21 avril 2002, les résultats dans ma petite commune m’ayant fait comprendre que Le Pen serait certainement présent au second tour, j’en avisai dès 18 h 30 quelques amis ministres et journalistes. Tous m’ont répondu : "Tu es fou, le dernier "sorti des urnes" donne Le Pen entre 13 et 14 % !" Le sympathique Jean-Marc Lech, pape des sondages et patron d’Ipsos, avait déclaré quelques heures avant à tous ses amis : "Le Pen ? Je n’y crois pas, mais si c’était vrai, c’est qu’il serait passé devant Chirac !"
Amis blogueurs, dimanche soir, attendez 20 heures : même ce soir-là, ne croyez pas les sondages !

18/04/2007

Motivation journalistique

Dans En Aparté, chaque jour sur Canal+, Pascale Clark organise une sorte de café du commerce réunissant quelques "polémistes", c’est-à-dire des journalistes qui ne connaissent pas les sujets dont ils parlent mais qui s’en indignent avec talent. Dans ce cadre-là, les confrères laissent leur déontologie au vestiaire et disent sans réserves, sauf quelques rares exceptions, tout le mal qu’ils pensent de Sarkozy. Comme Joseph Macé-Scaron, qui a expliqué aujourd’hui qu’il voterait contre Sarko parce que ce "malade", figurez-vous, l’a viré du Fig Mag il y a deux ans, ce qui prouve "qu'il est dangereux pour le pluralisme" ! Curieuse motivation pour un journaliste. Ho ! Joseph ! Tu te rappelles ce rédacteur en chef qui, ayant rencontré des embouteillages sur le chemin du bureau, a décidé de consacrer la cover de son magazine à la recrudescence des embouteillages ?

L'audimat se rebiffe

Les médias parlent aux médias : attention, la campagne officielle, à la télé, fait baisser les audiences ! Il est vrai que les spots des uns et des autres ne sont pas très sexy. Pas meilleurs, en tout cas, que ce que le jeune Alain Madelin enseignait dans les universités d’été du PR il y a 25 ans : langage basique face caméra, faire-valoir de seconde zone (un militant du même parti, un ex-présentateur télé , une belle-sœur au chômage) et gags involontaires (Voynet menaçant d’aller dire à Poutine son fait sur la Tchétchénie, un régal). Pas de quoi rivaliser avec Les Experts, les 50 plus beaux strip-teases de la TV ou le tirage du loto !
Cela fait baisser l’audimat, donc le prix de quelques écrans de pub, et alors ? Pour une fois qu’un responsable (même ringard) peut énoncer quelques idées (même archaïques) sans être interrompu au bout de 50 secondes !