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12/01/2008

La fin du caniveau

d13bf947b6b81ac0dd0348cb0c640895.jpg L’élection de Sarkozy aura au moins fait tomber une barrière, celle qui séparait la presse people de l’autre presse, la sérieuse, la fréquentable. Aujourd’hui, ce n’est pas Closer ou Voici qui se déchaîne en Une sur le couple Sarko-Carla, mais L’Express. Et ce ne sont pas des mercenaires de la presse de caniveau qui révèlent les dessous du départ de Cecilia, mais Anne Bitton (Le Point), Michael Darmon (France 2), Denis Demonpion et Laurent Léger (Le Point), Yves Derai (Le Nouvel Economiste). Et que dire des grands éditorialistes, tous médias confondus, qui ont lâché la bonde et dissertent à qui mieux-mieux sur le voyage en Egypte ou la date du mariage !
Albert Londres, reviens, ils sont devenus fous !

08/01/2008

Sarko, il en fait trop !

Depuis ce matin, c’est la folie dans les médias. Parce que Nicolas Sarkozy a décidé qu’à l’occasion des vœux aux 600 journalistes invités à l’Elysée comme tous les ans, il donnerait, en plus, tenez-vous bien, une conférence de presse ! A des journalistes, franchement, c’est culotté ! Branle-bas de combat, questions des auditeurs, interviews des spécialistes, reportage en coulisses, et tout le bataclan. Après la prestation du président, à nouveau la folie : extraits, commentaires, petites phrases, réactions, et tout le tremblement. La presse n’en peut plus de dauber sur le salaire, le style, l’entourage, les vacances, le mariage du chef de l’Etat. Et même aussi, parfois, attention aux yeux, sur sa politique ! Et en répétant jusqu'à plus soif cette critique sévère : Sarkozy, vraiment, il en fait trop !

27/12/2007

Les auditeurs ont la dent dure

Quand les journalistes sont en vacances, les auditeurs prennent le pouvoir. Ségolène Royal et son ex-porte-parole Arnaud Montebourg s’insurgent contre le voyage de Nicolas Sarkozy effectué dans l’avion de l’industriel milliardaire Vincent Bolloré ? C’est une auditrice, sur Europe 1, qui rappelle que les propres bureaux de Ségolène Royal sont payés par l’industriel milliardaire Pierre Bergé ! Les médias dénoncent à l’envi, depuis hier, le côté ostentatoire des vacances égyptiennes du président ? C’est un auditeur, sur RTL, qui fait gentiment remarquer que ce sont les journalistes qui font les journaux, et qu’aucun d’entre eux n’est obligé de mettre Sarkozy à la une tous les jours !
Les auditeurs ont la parole. Ils ne disent pas que des bêtises.

22/12/2007

Rideaux de fumée

L’idée la plus bête que nous ayons entendue cette semaine - et encore ce matin, chez Souchier, dans la bouche d’un docte sociologue dont je n’ai pas retenu le nom - c’est que Sarkozy ait machiavéliquement mis en scène sa relation avec Carla Bruni pour occulter la visite en France de Kadhafi et faire oublier l’épineuse question du pouvoir d’achat. Trop fort, le Sarko ! Draguer un top model pour niquer les journalistes : quel manipulateur ! Je suis sûr qu’il a déjà prévu la parade médiatique à la probable hausse de l’inflation : cette semaine-là, le filou, il gagnera le marathon de New-York ! Et à la veille des arbitrages budgétaires, l’an prochain, vous verrez, il endormira les médias en gagnant à l’euromillion, en recevant le prix Nobel de littérature et en découvrant le médicament contre le sida ! Il est malin, le Sarko !

21/12/2007

Sarko, le pape et la presse

Le voyage de Sarkozy au Vatican aura au moins permis à l’entourage du Président de découvrir le visage sinistré que montre aujourd'hui la France en matière de presse :
- Il n’y avait personne de l’AFP pour suivre Sarko dans les couloirs du Vatican, la titulaire étant… en vacances ! (L’AFP a recopié l'agence italienne Ansa pendant tout le voyage).
- Il n’y avait aucun porte-parole de l’ambassade de France, hier, à Rome, pour informer les médias étrangers sur Sarko, sa bio, ses idées, son discours, etc.
- La nouvelle la plus importante du voyage aura été… la suppression, pour raison d’économies, du poste de correspondant du Figaro auprès du Saint-Siège !
Mais qui s’intéresse encore à la presse ? Et à la France ?

18/12/2007

Ils sont déchaînés !

3c6b6156b54f400cff20f554582f760d.jpgIls sont déchaînés ! Les Aphatie, les Duhamel, les Elkabbach, les Joffrin, les plus sérieux gardiens du dogme journalistique, les voilà qui lâchent la bonde, dialoguent avec les auditeurs des amours de Sarko, pipolisent à qui mieux-mieux ! Carla leur a tourné la tête. Il n’y a plus que TF1 et La Croix pour s’en tenir à un vieux, vieux principe éculé : la vie privée, c’est la vie privée. Mais les autres, tous les autres !!! Les mêmes qui fermaient pudiquement les yeux sur les nuits agitées de Giscard, qui refusaient d’évoquer les liaisons de Chirac, qui occultaient sciemment la double vie de Mitterrand, les voilà qui expliquent sans complexes que l’équilibre sentimental d’un chef de l’Etat, c’est un sujet public !

08/12/2007

La mode des polémistes

La mode radiophonique est aux "polémistes". On prend trois ou quatre journalistes vaguement de droite ou de gauche, on agite le bocal et on tente de faire mieux que les Grosses Têtes ou la bande à Ruquier. La sauce prend rarement, car, au fond, ils pensent à peu près la même chose et, surtout, ils ne connaissent pas les sujets dont ils parlent. Exception faite pour le duo Jacques Marseille/Jean-François Kahn, le samedi sur Europe 1. Ces deux-là ont lu des livres, ils connaissent l’Histoire, ils travaillent leurs dossiers et ils ont juste la dose de mauvaise foi qui fait le sel de la dispute. Ce matin, Marseille expliquant que les Français ne devraient pas commercer avec les Italiens avant que ceux-ci fassent repentance du génocide perpétré par César à l’égard des Celtes, un régal !

06/12/2007

Merci Arlette Chabot

Après six mois d’inanité, ce soir, sur France 2, retour aux bons vieux débats politiques comme on les aime, gauche contre droite, et laissez-moi vous répondre, et je ne vous ai pas interrompu. Avec des invités modernes qui ont remplacé Lang, Bayrou et Le Pen : Henri Guaino, le gourou bourru de Sarko, tellement content d’être là ; Olivier Besancenot, fidèle aux Postes, le coupe-papier entre les dents ; Julien Dray, de plus en plus penché en avant, entraîné par le poids du réel ; une petite nouvelle au prénom improbable (au Modem, ceux dont on connaît le nom sont tous passés chez Sarko) ; un journaliste du Nouvel Obs au débit incompréhensible ; et, pour ne pas rompre avec les fondamentaux, Alain Duhamel, le seul qu’on retrouve aussi sur les images d’archives en noir et blanc. J'adore.

21/11/2007

Attention, chef d'oeuvre

On dit : la télé, c’est nul. Et puis on doute : la télé, peut-être que c’est forcément nul. Et un jour, on tombe sur un chef d’œuvre. Une perle. Comme l'émission de ce soir évoquant, sur France 2, les 15 ans de la mort de Michel Berger, avec une France Gall sexagénaire et émouvante qui n'a pas chanté une seule fois, laissant les Johnny, Voulzy, Jonas, Chedid, Françoise Hardy, Roch Voisine, Vanessa Paradis et autres Christophe se dépasser, au nom de l'amitié, dans le répertoire Gall-Berger. Quelques jeunes : Amel Bent, Christophe Willem, et surtout Diam’s, époustouflante dans sa version de Laissez passer les rêves. Un immense décor de coulisses, un bric à brac de souvenirs et de délicatesse, un montage au rasoir, un armée de caméras intelligentes et pudiques. Une émotion simple et pure.
La télé, cela peut être aussi cela ? Encore ! Encore !

18/11/2007

Frêche dit tout

Chacun son tour, les dirigeants socialistes affûtent leurs crayons, vident leur sac et publient un livre où ils disent le plus grand mal des autres dirigeants socialistes. D’abord cela fait un bien fou, ensuite cela assure gratuitement toute une série de passages dans les médias. Le dernier en date est… l’ineffable Georges Frêche, toujours président de la région Midi-Pyrénées. Qui explique trois choses : non, il n’a pas traité les harkis de "sous-hommes" ; non, il n’a pas traité le pape d’ "abruti" ; non il n’a pas regretté le trop grand nombre de blacks dans l’équipe de France de foot. Que des ragots de journalistes ! Françaises, Français, on vous ment. C’est à ce demander pourquoi les dirigeants socialistes l’ont exclu du PS. A moins que son quatrième message soit : non, je n’ai pas été exclu du PS ?

15/11/2007

Il y a étudiants et étudiants

Il y a quelque chose de nouveau sous le soleil du PAF. Les médias montrent désormais, en pleine crise sociale, des étudiants qui s’insurgent contre les fauteurs de troubles sur les campus, ou qui distribuent des tracts contre le blocage des facs. On en voit même, en plein JT, qui dénoncent les méthodes totalitaires des militants gauchistes. Même Audrey Pulvar, sur France 3, a cessé de dire "les étudiants en colère" quand elle montre trois encagoulés balancer des chaises dans un amphi !
Explication : une génération chasse l'autre. Les journalistes de 28 ou 30 ans envoyés sur place par leur rédaction en chef ne savent même pas ce que fut mai 68, ils n’ont ni tabous ni préjugés, et quand ils voient des casseurs, ils filment des casseurs. Ils sont jeunes, ils ne savent pas…

13/11/2007

Le cardinal et la starlette

Excellent portrait du cardinal Etchegaray en dernière page du Figaro d’aujourd’hui. Huit jours après la sortie de J'ai senti battre le coeur du monde, on peut dire que le vice-doyen du Sacré collège a eu une presse d’enfer. Il a même été invité par Michel Denisot sur Canal +, alors qu’on sait bien que la télé a horreur des vieux parce qu’ils sont trop lents. Et qu'ils sont rarement "tendance", surtout quand ils portent soutane. Sur un plateau télé, face à un homme d’Eglise, il y a toujours une starlette qui montre ses fesses pour braver le représentant de l’obscurantisme – la fille de la météo, ce soir-là, n’a pas failli à la règle. Mais quand le cardinal a quitté le studio, il a été ovationné par le pubic !

04/11/2007

Etchegaray intéresse

425f7feaca8b8a6895aebd3517e7488d.jpgSuperbe double page de La Croix sur le cardinal Etchegaray, réalisée par la correspondante à Rome du journal, Isabelle de Gaulmyn. Le portrait est fin, chaleureux, original. France Soir, de son côté, a déjà publié samedi une interview du cardinal. Le Figaro doit lui consacrer une page ces jours-ci. Dominique Souchier, sur Europe 1, l’a interviewé ce matin de façon dynamique, suivi de France Culture ce dimanche soir. La semaine de lancement de J'ai senti battre le coeur du monde commence sur les chapeaux de roues. Cet homme-là intéresse. Parce qu’il incarne ces trois vertus qu’on appelait naguère théologales : la foi, l’espérance et la charité. Et que ces valeurs-là, théologales ou pas, se font rares.

01/11/2007

Un fossé qui s'élargit

Bientôt la cinquantième du spectacle "Jean-Paul II" de Robert Hossein, au Palais des Sports de Paris (cf ci-contre). Cette aventure me permet de mesurer, plus encore qu’à l’habitude, le fossé qui sépare les gens normaux, ceux qui vivent dans mon canton, des journalistes parisiens, cette caste de privilégiés à laquelle j’ai si longtemps appartenu. Les premiers se mettent en quatre pour louer un autocar au chef-lieu, rassembler collègues et amis, payer des places qui ne sont pas données, braver les grèves et les embouteillages, et reviennent heureux d’avoir passé une bonne soirée. Les seconds, sauf exceptions, expliquent avec dédain tout le mal qu’ils pensent de ce péplum à la fois catho et popu, soit trop religieux soit pas assez mystique, soit trop fidèle à l’Histoire soit trop loin de la réalité, etc.
Un fossé, que dis-je : un gouffre, un abîme !

31/10/2007

La leçon de Yade

cfab9004e14f4befbb3194103876fed6.jpg Etincelante Rama Yade ! Interrogée par Marc-Olivier Fogiel, hier soir, sur M6, la très jeune et très jolie secrétaire d’Etat a donné une éblouissante leçon de communication politique. En expliquant, à propos de l’Arche de Zoé, qu’une enquête menée au Tchad sur des enfants en bas âge, ce n’est pas simple. En soulignant que les medias sont volatiles, inconstants et irresponsables, et que la diplomatie, c’est sérieux, surtout quand des vies sont en jeu. En affirmant que ce n’est pas en disant du mal du président tchadien sur M6, pour le fun, qu’on tirerait nos ressortissants du mauvais pas où ils se sont fourrés. En rappelant que les Africains sont des gens respectacles et non des affidés que l'on peut manipuler à l'envi. Et en ne se laissant pas démonter par les incessantes et insupportables interruptions d’un intervieweur plus hargneux que jamais.

27/10/2007

Le PS, combien d'adhérents ?

Rappelez-vous l’automne 2006. Ségolène Royal avait le vent en poupe, Chirac taillait des croupières à Sarkozy, la victoire de la gauche aux présidentielles ne faisait pas de doute : le PS avait doublé ses effectifs grâce à une campagne d’adhésions originale lancée sur Internet : cliquez ici et, pour la somme de 20 euros, vous serez du bon côté de l’Histoire ! Ils furent 150.000 à marcher dans la combine. Champagne !
C’était il y a un an. En cet automne 2007, le climat a changé, le temps est au désamour et le montant des cotisations a… plus que doublé. Je suis sûr que les journalistes politiques, toujours à l’affût de bonnes infos, nous diront bientôt combien de ces 150.000 militants internautes auront renouvelé leur adhésion…

26/10/2007

Saint Mikhaïl Gorbatchev

Très curieux, ce matin, sur Europe 1, cette dithyrambique adulation de Mikhaïl Gorbatchev par Jean-Pierre Elkabbach ! "Vous êtes le grand homme de notre époque, vous avez brisé le mur de Berlin, vous avez sauvé l’Europe, vous êtes le sauveur du monde !" En réalité, Gorbatchev est un sympathique bavard qui a fait sa première carrière sur des discours fumeux, et qui continue. Il avait été élu par ses ainés pour empêcher l’effondrement du Parti communiste et l’éclatement de l’URSS. Il a tout raté. Mais comme il n'a pas voulu régler tout cela par les chars, on lui pardonne. De là à le canoniser…
Un doute fugitif a effleuré Elkabbach quand le gentil Gorby a défendu le méchant Poutine. Zut alors ! Allons, Jean-Pierre : même les saints ont des faiblesses.

21/10/2007

Café du commerce

Michel Field et Olivier Duhamel sont des garçons intelligents et plutôt sympathiques. Or leur nouvelle émission de radio, le dimanche matin à 10 h, sur Europe 1, est sans intérêt. Est-ce parce qu’elle vient après l’excellent C’est arrivé demain de Dominique Souchier ? Non. Simplement, elle ne présente aucune idée originale, aucune info nouvelle, aucune vraie polémique : le divorce de Sarko, le discours de Sarko, que du ressassé, du délayé, du conforme. Un joyeux babil très « sciences po » (ils parlent de moyen terme, d’ items, d’ a posteriori, de légitimisation) sur un concept éculé : les rapports des médias et de la politique. Du bruit. Du vieux. Du rien.
Vite à 11 heures, passez sur France Culture, c’est l’heure d’Esprit public, la très, très bonne émission de Philippe Meyer !

14/10/2007

Fin du débat politique

D’émissions politiques en débats télévisés, la culture médiatique régresse spectaculairement. Naguère, journalistes et hommes politiques échangeaient des arguments, plus ou moins développés, de préférence en deux parties. Depuis une dizaine d’années, on se dispute à coup de "petites phrases" qui dispensent de lire textes de loi ou articles de fond. Aujourd’hui, on organise débats et polémiques autour de simples mots, qu’on utilise comme des balles de revolver : "dégueulasse", "petit con", "rupture", "ouverture", "faillite", "ADN", "détail", etc. D'où cette manie de couper toute parole intelligente au bout de 45 secondes. D'où cette tendance à donner la parole à qui n'y connait rien. On fait l’impasse sur la connaissance, on évacue le réel, on proscrit la pensée : après nous, le déluge !

12/10/2007

Le mystère Delon

Les hebdos, depuis une semaine, ne tarissent pas d’éloges sur Alain Delon, grand collectionneur d’art devant l'Eternel, qui vend nombre de ses Géricault, Manessier, Staël, Dubuffet et autres Van Gogh à Drouot mardi prochain. Mais il y a un os journalistique : impossible, au fil des articles, de savoir où sont nichés ces trésors ! "Résident depuis 35 ans à Genève", insiste lourdement le Fig Mag, sa galerie privée est sûrement en Suisse. Mais Le Point l’a visitée dans les sous-sols de sa maison "à la périphérie de Paris". C’est bien vague, la périphérie de Paris. Est-il possible qu’aucun des journalistes ayant visité le musée personnel de Delon ne se rappelle où il est situé ? Ou alors ils s’y sont tous rendus les yeux bandés ? Mystère...