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01/05/2008

Sacrée Arlette !

Rarement la tradition ouvrière du 1er mai n’aura paru aussi décalée par rapport à la société réelle, celle du week-end, de la bagnole et du muguet. Le comble fut, ce matin, sur RTL, l’interview d’Arlette Laguillier par Marc-Olivier Fogiel, sur un ton bisounours, façon Mère Denis : merveilleuse Arlette qui vous êtes si longtemps battue "pour vos idées" ! Des "idées" dont on ne garde bien de parler, faut pas déconner : l’appropriation collective des moyens de production par la violence armée, façon Trostsky, non mais ça va pas la tête ? En fin d’émission, allez, un peu de nostalgie, on entonne l’Internationale en riant. Sympa, Arlette. Chiche, demain, on invite le vieux Le Pen et on chante Maréchal nous voilà ! Faut dédramatiser toutes ces vieilles choses…

30/04/2008

Enquête sur les "médiacrates"

87868717e21b4ec518ea5f3ee44086eb.jpgParmi les livres qui analysent la crise de la presse en France, celui de Jean Nouailhac, intitulé Les Médiacrates (éd. L'Archipel), est impressionnant de précision et de justesse. Une citation parmi d’autres : "La plus grande partie de la presse française ne reflète que l’état d’esprit de ceux qui la font. (…) Tout ce qui dégrade la culture raccourcit le chemin qui mène à la servitude. ( …) Une société qui supporte d’être distraite par une presse déshonorée et par un millier d’amuseurs cyniques décorés du nom d’artistes, court à l’esclavage malgré les protestations de ceux-là même qui contribuent à sa dégradation". Le nom de l’auteur de ces lignes dira peut-être quelque chose aux jeunes journalistes : il s’agit d’Albert Camus.

29/04/2008

Plantu sauve l'honneur

En publiant son dessin d’Elkabbach dans Le Monde d'hier, Plantu a sauvé l’honneur de la presse. Dans cette désolante affaire, le divorce est frappant entre la liberté de ton de la blogosphère bruyante et hilare, et l’époustouflante discrétion de la presse classique sur la faute professionnelle du patron d’Europe 1 - lequel, dans un monde normal, aurait dû évidemment démissionner. Je ne parle pas des Morandini, Durand, Ruquier, Duquesne et autres excellents confrères d’Europe 1, tous décrédibilisés et contraints à avaler leurs micros et leurs chapeaux, mais des rédacteurs en chef des autres médias traditionnels - lesquels figurent parmi les 250 invités potentiels du beau Jean-Pierre, et font donc, depuis une semaine, comme s’ils n’avaient rien entendu. Au nom d’une éthique que je n’arrive pas bien à cerner…

26/04/2008

Elkabbach est mort !

Jean-Pierre Elkabbach est mort. Journalistiquement, bien sûr. Sur internet, des centaines de milliers d’internautes se passent et commentent l’annonce prématurée de la mort de Pascal Sevran sur ordre du patron d’Europe 1 qui n’avait pas recoupé son info. Une faute énorme, évidemment, qui décrédibilise la station pour longtemps, de la part d’un directeur qui attaquait récemment tous les sites et les blogs coupables de diffuser des infos non vérifiées ! Un stagiaire, un chroniqueur, un chef de service, un rédacteur en chef aurait été viré. Pour moins que cela, Olivier Mazerolle avait démissionné de la direction de France 2. Elkabbach, lui, reste impassible, accroché à son fauteuil. Pour combien de temps ? Vous le saurez en écoutant RTL...

25/04/2008

La voix de la France

Pour regrouper les chaînes françaises émettant vers le reste du monde (France24, RFI, TV5) la marque "France Monde" était bien trouvée. Sauf que l’avocat Gilbert Collard, au nom d’une obscure ONG qui a France et Monde dans son intitulé, exige 15 millions d’euros à la holding publique dirigée par Alain de Pouzilhac (c’est-à-dire au contribuable) pour céder ce nom pourtant banal. 15 millions d’euros ! Y en a qui se mouchent pas du pied, comme on disait jadis dans ma campagne. Aux dernières nouvelles, la "voix de la France" s’appellera donc "Audiovisuel extérieur de la France". Un nom aussi fort, aussi poetique, c’est sûr, personne ne le revendiquera. Pourquoi pas "Organisme mondial télévisuel commun" ou "Emissions françaises horizon universel lointain francophone" ?

17/04/2008

Zemmour à Dijon

77d5575a726a74d6eab637e32002970b.jpgBelle rencontre, hier, à Dijon, entre Eric Zemmour et une centaine d’amoureux du livre réunis par le Club des Ecrivains de Bourgogne. Journaliste depuis vingt ans, Zemmour est aussi un écrivain – lire, pour s’en convaincre, le début de son récent Petit Frère (éd. Denoël). Mais c’est la télé, où il excelle dans le rôle d'empêcheur de penser en rond, qui lui a donné sa notoriété. Sur la politique, le féminisme, le communautarisme, mai 68 ou l’humanitaire, Zemmour tient un discours libre, stimulant et courageux qui énerve le tout Paris politico-médiatique – lequel n’attend de lui qu’un écart, une erreur, pour écrabouiller l’infâme sous les horions du conformisme "politiquement correct".

14/04/2008

"Le Monde" à son tour...

Le Monde en grève, ce n’est pas banal. C’est la première fois que le journal qui a le plus abondamment relayé les grèves des autres depuis la guerre, subit lui-même la colère de ses propres troupes. Il y a de quoi. Un plan de 130 licenciements, dont 2/3 dans la rédac, cela fait, in fine, 25 % de journalistes en moins. De deux choses l’une : ou bien un quart des journalistes du Monde se les roulait tranquillement à l'ombre des rotatives, ou bien la qualité du journal va sérieusement s’en ressentir. Le Monde découvre brutalement ce que la quasi-totalité des journaux ont déjà vécu : le rêve, chez les actionnaires, les financiers, les contrôleurs de gestion, d’un journal sans journalistes. C’est vrai que les journalistes, c’est cher, c’est chiant, ça ne rapporte que des ennuis et même, parfois, ça se met en grève !

10/04/2008

Le Tibet, mai 68, Carla...

Retour de Rome. Dans les médias, rien, absolument rien de changé depuis cinq jours : chez Marie Drucker, les Tibétains et une rétrospective des différents boycottages des Jeux Olympiques ; chez Frédéric Taddéi, un débat sur l’anniversaire de Mai 68. Dans ma boîte aux lettres, L’Express du jour titre sur Carla Bruni, ce qu’il fait désormais toutes les trois semaines. Cela devient pénible, mais il paraît que c'est payant. Un des rédacteurs en chef de L’Express, Renaud Revel, se justifiait sans complexes, la semaine dernière, sur le plateau de Mireille Dumas : "La presse a besoin de survivre, surtout dans un contexte difficile... Le people, c’est vital pour nous !" Triste aveu : Carla fait vendre du papier, alors allons-y, faisons du Carla ! Puisque c'est vital !

21/03/2008

Morano Sarko Sado Maso

Que fait un ministre à peine nommé au gouvernement ? Il se précipite à la télé pour s’y faire humilier ! Nadine Morano, nommée secrétaire d’Etat à la Famille, n’avait-elle rien de plus urgent que d’accepter, hier, quelques heures après sa nomination, d’aller se faire houspiller au "Grand Journal" de Canal + ? Comme on pouvait s’y attendre, elle s’y est fait aussitôt brocarder par Michel Denizot, insulter par Robert Ménard, charrier par Bruno Solo, ringardiser par Miss Meteo, ridiculiser par Jean-Michel Aphatie : sa défaite aux municipales à Toul, la discrétion de la France face à la Chine, ses divergences avec ses collègues du gouvernement sur l'euthanasie, la faiblesse de Sarko face aux pressions d'Omar Bongo, elle a tout pris en pleine figure. En souriant, obligée. Et en attendant, sans doute d’aller chez Fogiel s’en reprendre une ?

19/03/2008

Sarko-Anquetil, Bayrou-Poulidor

Les médias traitent les scrutins électoraux comme des étapes du Tour de France. Avant le départ, les spéculations : celui-ci est en forme, celui-là doit conforter son maillot vert, celui-là est suspecté de dopage. Pendant l’étape, les rebondissements : un tel est sorti du peloton, un autre a raté le coche, un troisième fait la course en tête. Puis l’arrivée, les commentaires : le vainqueur lève les bras, les vaincus font la gueule, tous disent des banalités dans les micros. Et les répercussions sur le classement général, c’est-à-dire le baromètre des sondages ! Sarko-Anquetil regagne un point, Bayrou-Poulidor dégringole, Ségo-Longo joue la montre. Tout cela est facile, peinard, ludique. On se fiche de se tromper : qui a jamais reproché à un journaliste de ne pas avoir prévu le vainqueur de l’étape ? Cela n’a aucune importance, ce n'est qu'un jeu.

06/03/2008

Du neuf dans le sexe

J’adore les covers de magazine comme celle du Nouvel Obs d’aujourd'hui : "Exclusif : La nouvelle sexualité des Français". Du neuf dans le sexe, et exclusif en plus, c’est le top de l’info... depuis Cromagnon ! Cela me rappelle cette blague de garçon de bain : un groupe de copains de régiment s’amuse à énumérer les différentes façons de faire l’amour : "J’en connais 18 !" dit l’un. "25 !" renchérit un autre. "29 !" lance un troisième. Puis une grosse voix met tout le monde d’accord : "52 !!!", déclenchant les applaudissements de tous… à l’exception d’un petit timide qui, interrogé à son tour, explique piteusement qu’il n’en connaît qu’une : la dame allongée sur le dos, et le monsieur, dessus, qui… A ce moment, il est coupé par une grosse voix : "53 !!!"

03/03/2008

Mai 68, c'est si vieux !

ca52aeee277c9779af839f68a2bf260a.jpgLes émissions sur mai 68 défilent. Hier, c’était le tour de Serge Moatti sur France 5. Des poncifs éculés sur un motif poussiéreux. J’ai le souvenir d’un débat public sur ce thème, le 7 mai 2001, à Varsovie, pour lequel j’avais donné un coup de main à mon ami Adam Michnik. Il y avait là Bronislaw Geremek, Petr Uh, Alexander Smolar, et surtout, pour la première fois réunis, Alain Madelin et Daniel Cohn-Bendit, qui furent tous les deux étincelants (photo ci-dessus). Cette "première" fut un grand moment, dont les plateaux télé actuels sont de bien tristes resucées. Les centaines de gens qui avaient fait le déplacement de Varsovie, en 2001, s’en souviennent encore. Il ne manquait qu’une catégorie de participants : les médias français. Aucun n’avait daigné envoyer le moindre correspondant !

26/02/2008

Arrêtez le concours !

Traiter un abruti de "pauv’con", assurément, ce n’est pas bien, surtout quand on est chef de l’Etat. Mais que cette affaire fasse encore la une des journaux, des interviewes, des éditos, c’est insensé. Et qu’on en fasse un argument politique en faveur de Bayrou (qui, il y a peu, dénonçait les "conneries" politiques et voulait "donner un coup de pied au cul" au système) ou de Ségolène (qui vient d’adouber à Montpellier un président de région viré du PS pour sa grossièreté à l’égard des harkis et des blacks), c’est atterrant. Arrêtez le concours de médiocrité ! Sortez de cette actualité débilitante, faite de SMS volés, d’interviewes retouchées, de vidéos piratées, de débats fabriqués, de petites phrases montées, de photos floutées ! Stop !!!

21/02/2008

Christine au bûcher !

On a le droit d’aimer ou de ne pas aimer Christine Ockrent, mais tous les professionnels de la presse savent qu’elle est compétente, intelligente et bosseuse. Peu de journalistes pouvaient prétendre, comme elle, à diriger la nouvelle holding regroupant France 24, TV5-Monde et Radio France Internationale. En tout cas aucun des camarades délégués de l’Intersyndicale de TV5, du SNJ-CGT de France 3, de la CFDT-Médias ou de la SDJ de RFI, qui lui font le même procès en sorcellerie qu’ils avaient fait, l’an dernier, à Béatrice Schönberg. L’une vit avec Kouchner, l’autre avec Borloo, et alors ? Dites, les syndicalistes, et si, une bonne fois pour toutes, on se fichait complètement de savoir qui couche avec qui ?

19/02/2008

Le bon sens de Wolton

Un peu de bon sens dans un monde de fous : hier, sur RTL, le sociologue Dominique Wolton a réglé son compte en quelques phrases à l’hypocrisie des médias qui ont tous envoyé leurs journalistes accompagner les policiers à la poursuite de délinquants dans les cages d’escaliers de Villiers-le-Bel. "Cette complicité vous fait perdre la confiance du public", accuse Wolton. "C’est la concurrence", plaident les médias. "Les valeurs de la concurrence ne sont pas plus importantes que celles qui fondent votre légitimité", assène Wolton. Lequel ajoute, à propos du fameux SMS du Nouvel Obs : "Ce n’est pas parce que le président a trop joué avec la frontière public-privé que vous devez vous en affranchir !" Et toc.

17/02/2008

Liquider Mai 68 ?

Ceci pourrait être un communiqué de presse concernant le monde du livre : les Editions de Bourgogne sont, à ma connaissance, la seule maison d’édition française à ne pas publier, d’ici deux mois, un livre sur mai 68. Ni "Les pavés d’Auxerre", ni "J’étais CRS à Dijon", ni "Mai 68 vu par les vignerons". Rien ! Cela mérite d’être souligné, car, tenez-vous bien, pour le 40è anniversaire de l’événement, 91 titres vont déferler sur les rayons des libraires. Vous avez bien lu : 91. Bonne chance à tous les moins de 60 ans qui n’ont pas vécu la chose et qui voudront se documenter ! Et tant pis pour Sarkozy qui voulait "liquider l’héritage de mai 68" ! Et tant pis, surtout, pour les ex-manifestants de mai 68 qui voulaient en finir avec la mode, le marketing, la consommation, tout ça !

05/02/2008

Amour, gloire et beauté

Il a bon dos, le pouvoir d’achat. Les Français savent bien qu’une économie aussi ankylosée que la nôtre ne se rétablit pas en quelques mois, surtout en pleine crise pétrolière. La chute de Sarko dans les sondages est bien due au trop-plein de rumeurs, infos, articles, émissions, tables rondes, photos, éditoriaux et livres sur les amours du président. Ce n’est plus Liberté, égalité, fraternité, c’est Amour, gloire et beauté : ses tentatives pour garder Cécilia ; l’amant de sa femme ; son divorce ; sa romance avec Carla ; son mariage. Prochains épisodes : les vieilles photos de Carla ; Carla enceinte ; un garçon ou une fille ; le troisième album de Carla ; la naissance ; le baptême (hurlement des laïcs) ; les premiers pas ; rumeurs de brouille ; premier départ de Carla ; retour de Carla... La France est le seul pays à ne pas pâtir de la grève des scénaristes de Hollywood !

23/01/2008

Faux débat chez Fogiel

Tombé par hasard, chez Fogiel, sur un "débat" totalement biaisé sur l’avortement. A ma gauche une sorte d’Angela Davis (médecin et noire), à ma droite une femme issue de la famille Le Quesnoy (bourgeoise et blanche) accusée d’emblée, sans doute pour la mettre à l'aise, de n’être entourée que de militants FN. Après quelques échanges imbéciles à force d’être réducteurs, c’est Fogiel qui tranche, brutalement : "les médecins" et "l’Union européenne" ont décidé qu’un embryon n’était pas un enfant, point barre ! Regard méprisant vers celle qui n’a rien compris. En bas de l’écran, un SMS : "Font chier ces catho !" (sic). Comme si la biologie, le droit et l’invective suffisaient à épuiser le sujet. Vous avez déjà entendu, vous, une femme enceinte expliquer qu’elle attendait "un amas de cellule" ?

21/01/2008

Inculture religieuse

9caa2c13178c52398f9c9fe2bc75f382.jpgL’inculture religieuse dans les médias fait des ravages chaque jour. Ainsi le journal La Presse, citant Il Gionale, se félicite-t-il en apprenant que Benoit XVI a décidé de retirer des prières de la Semaine sainte la vieille référence aux "juifs perfides"… que Jean XXIII avait retirée en 1959 ! Mieux : dans son dernier numéro, le magazine Livres Hebdo s’excuse publiquement auprès de Mère Térésa de l’avoir donnée pour morte dans un récent article… alors qu’elle morte, en effet, en 1997 ! Cela me rappelle cette question posée par une journaliste de RMC, il y a un an, à Sœur Emmanuelle : "Cela vous fait quoi d’avoir été béatifiée par Jean-Paul II ?" La religieuse en rit encore – car elle est vivante, elle.

19/01/2008

Sarko en librairie

L’hystérie Sarkozy progresse. Il faut dire qu’elle fait vendre. Après avoir gagné les journalistes les plus sérieux, elle contamine les écrivains les plus réputés. Après Yasmina Reza, c’est au tour de Patrick Rambaud de sortir cette semaine sa Chronique du règne de Nicolas Ier. Nul doute que Marc Lambron, Stéphane Denis, Eric Orsenna, Max Gallo et Jean-Marie Rouart vont s’y mettre. On attend Mon dîner avec Sarko de BHL. Yann Moix va inscrire Sarko à son palmarès entre Claude François et sainte Edith Stein. En attendant Sarko et les fourmis de Bernard Werber, La bandaison du président de Michel Houellebecq, Carla et moi de Christine Angot, Le Chat ne vote pas Sarko par Philippe Geluck, Astérix à l’Elysée par Uderzo, et, après le départ dudit, l'inévitable et prévisible Le dernier Sarkozy de Georges-Marc Benamou.