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30/01/2007

Marie-Ségolène ou Zinédine ?

Lu dans le Bien Public le hit-parade des prénoms donnés aux bébés dijonnais en 2006. En tête de liste pour les filles : Clara, Emma, Manon, Lilou, Chloé, Camille. Pour les garçons : Lucas, Hugo, Mathis, Tom, Enzo. A l’évidence, les prénoms religieux ont cédé la place à ceux qui viennent de la mode ou de la télévision. Qui, de nos jours, appellerait sa fille Marie-Ségolène ?
Encore faut-il préciser que Clara, c’est sainte Claire (la compagne de saint François) ; Lucas, c’est saint Luc (l’évangéliste) ; Mathis vient de saint Mathieu (autre évangéliste) ; Hugo, c’est saint Hugues (évêque grenoblois au XIè siècle) ; Tom, c’est saint Thomas (l’apôtre) ; Enzo c’est saint Laurent (en italien) ; etc.
Le seul bébé au prénom vraiment nouveau est un petit "Zinédine". Question du journal : les parents l’ont-ils appelé ainsi de façon réfléchie ou sur un coup de tête ?

26/01/2007

L'Europe et le monde

Tombé sur une vieille conférence donnée au Collège de France par le philosophe Leszek Kolakowski, à qui vient d’être décerné le "prix de Jérusalem pour la liberté de l’individu". C’était en 1980. J’en avais noté cette phrase lumineuse sur l’Europe :
"L'Europe est encore fidèle à elle-même dans son état de détresse et d'incertitude. Si elle survit à la pression des barbares, ce ne sera pas grâce à une solution finale qu'elle découvrirait un jour, mais grâce à la conscience claire que de telles solutions n'existent nulle part – c'est cela, la conscience chrétienne."
Et celle-ci, désolante, mais qui a le mérite du réalisme :
"La première chose que le reste du monde désire de la culture européenne, ce sont les techniques militaires".

25/01/2007

Tu es Pierre...

L'abbé Pierre est mort. La presse unanime l'a déja canonisé. Les médias, nouvelle "vox populi" de nos sociétés modernes, ont fait de cet homme de foi un modèle pour les générations à venir. Et tant pis pour la laicité.
Au Vatican, silence radio, ou presque. Dans le confort de leurs dicastères, les monsignori font la fine bouche. Cet abbé-là, à la réflexion, était-il si convenable, avec ses déclarations politiquement incorrectes et ses tardifs aveux sur ses écarts de jeunesse ?
Comme si sainteté était synonyme de perfection ! A-t-on oublié, à Rome, que le premier grand saint de l'histoire, peut-etre le plus illustre, saint Paul, avait commencé sa carriere comme persécuteur de chrétiens ?

23/01/2007

Certains cathos croient en Dieu

Il y a des catholiques qui croient en Dieu ! C’est l’enseignement principal du sondage publié ce mois-ci par le Monde des Religions. Etrange sondage, en vérité. L’an dernier, l’IFOP avait interrogé 30.000 personnes pour le compte d’un dossier passionnant publié par La Croix (mon blog du 14 août 2006). Cette fois, l’institut CSA a interrogé par téléphone 1.021 personnes s’étant déclarées "cathos" dans un échantillon général de 2.012. Comme ça, un peu au pif, pour voir.
Le résultat décoiffe : seulement 7 % de ces "cathos" pensent que leur religion est la bonne, 17 % pensent que Dieu n’existe pas (et 31 % "ne savent pas"), 26 % pensent qu’il n’y a rien après la mort, 30 % ne prient jamais et 67 % ne connaissent pas la Pentecôte !
La bonne méthode pour sonder les "cathos", est-ce bien la méthode des "quotas" ?

17/01/2007

Jésus revient !

Ce sera le choc éditorial de la décennie. Deux ans après le phénoménal succès du Da Vinci Code, un livre va sortir, qui atteindra, à coup sûr, le même score. Théme : Jésus de Nazareth. Auteur : Benoît XVI en personne !
En deux tomes (I : du baptême à la Transfiguration ; II : de la Transfiguration à la Résurrection), le pape théologien va raconter qui était Jésus - le vrai, précise-t-on à Rome, celui de l’histoire, et non pas le Jésus caricaturé, nié ou idéalisé, modernisé ou postmodernisé, qu’on rencontre aujourd’hui au hasard des médias.
Jésus, personnage central du monde de l’année 2007 ? Plus fort que Napoléon, Mao, Tintin ou Loana ? Qui l'eût cru ?

07/01/2007

Les aveux de l'archevêque

Mgr Wielgus ne sera donc pas archevêque de Varsovie. Les révélations de la presse polonaise et ses propres aveux, vendredi, ont compromis cette nomination. In extremis. Etait-il imaginable qu’en Pologne, pays du cardinal Wyszynski, du père Popieluszko et du pape Jean-Paul II, le nouveau chef de l’Eglise fût un ancien collaborateur de la police secrète communiste et, en sus, un menteur ?
Dans toutes les églises d’Europe de l’Est, dans les années 50 et 60, des prêtres ont accepté de petits arrangements avec la police, d'autres étaient payés pour dénoncer leurs collègues un peu trop hostiles au régime. Difficile de faire le tri. Wielgus, lui, fut recruté en 1967 à l’université de Lublin : peut-être a-t-il espionné, parmi ses profs, l'archevêque qui occupait la chaire de théologie morale ? Un type assez critique envers le communisme, qui s'appelait Karol Wojtyla.

31/12/2006

A la Croix de bois

Les Petits chanteurs à la Croix de bois ont fêté leur centenaire, samedi, sur France 2. Dommage qu’au lieu de chanter en chœur et en aube des oeuvres de Mozart, Rameau ou Duruflé, ce qu’ils font magnifiquement bien, ils aient accompagné pauvrement, et en jeans, des tubes sans intérêt de vedettes en promo comme Nolwen, Lara Fabian, Nâdiya, Faudel ou Noah. Symbole de cette pauvreté : sur la Une, au même moment, le même Noah assurait la même promo en chantant le même tube avec… les Petits chanteurs d’Asnières !
Dommage aussi que personne, laïcité oblige, n’ait expliqué de quelles "croix de bois" se réclament ces enfants. Pour info, s’ils fêtent leurs cent ans, c’est qu’il a bien fallu, en 1906, réagir à la Loi de séparation de 1905 qui avait anéanti la richesse chorale française en ôtant aux curés les moyens de payer leurs chefs de chœurs !

27/12/2006

Une éthique en toc

Il faut du courage pour s’opposer à une personnalité aussi reconnue que Didier Sicard, président du Comité national d’éthique, sur un sujet aussi médiatique et consensuel que le Téléthon. A propos de la polémique sur le financement public des recherches utilisant des embryons humains, Paul Thibaud s’étonne, dans La Croix de ce matin, que M. Sicard, protégé par le formidable bouclier que constitue la télévision, puisse impunément accuser l’Eglise catholique d’ "imposer sa conception du sacré dans l’espace public". D'abord, "imposer" est franchement excessif, comme on l'a vu, mais bon. Plus grave : l’Eglise serait libre de penser ce qu’elle veut mais pas de l’exprimer publiquement ? Le discours scientiste, pour lequel seule la recherche scientifique est "sacrée" , selon Didier Sicard, ne supporterait donc aucune contestation, aucune critique ? Et c’est à ce Ceausescu-là qu’on a confié les rênes du Comité national d’éthique ?

26/12/2006

Joyeux Noël, nom de Dieu !

Il a diablement raison, Pierre-Jules Gaye, ce matin, dans son édito de l’Yonne Républicaine sur les préventions et scrupules imbéciles de ceux qui souhaitent remplacer l’évocation de "Noël" par "Fêtes de fin d’année" ou "Fête de l’Hiver" pour ne pas choquer les non chrétiens de nos sociétés sans âme. Tous ceux-là devraient aller au cinéma voir Joyeux Noël, ce film qui raconte un superbe épisode de la guerre 1914, lorsque les malheureux soldats allemands, français, écossais et anglais, à la faveur de la nuit étoilée de Noël, ont posé momentanément leurs armes pour marcher les uns vers les autres, de tranchée à tranchée, et partager le peu qu'ils possédaient en chantant Stille Nacht et autres cantiques communs.
Qui peut imaginer une seconde qu’ils auraient eu ce geste incroyablement courageux pour célébrer la Fête de l’Hiver, le Jour des MP3 ou la Nuit de la Dinde ?

08/12/2006

Noël, ça craint !

La France n’a pas le monopole du politiquement correct, des dérives laïcardes et des préventions imbéciles. En Grande Bretagne, 74 % des patrons ont interdit les décorations de Noël dans leurs entreprises pour ne pas offenser les "personnes d’autres confessions". La tendance, outre-Manche, est de demander au personnel de dire "Meilleurs vœux" aux clients et non plus "Joyeux Noël" !
Non mais, ho ! Pourquoi ne pas aussi exiger des Grands magasins, après les fêtes, qu’ils suppriment la fête du Blanc pour ne pas risquer d’offenser leurs clients de couleur ?
Pour ma part, je suggère de retirer de la Crèche de Noël le bœuf et l’âne, qui heurtent les sensibilités végétariennes, de flanquer Joseph d'un jeune éphèbe pour écarter tout soupçon d’homophobie, et d’ajouter trois reines aux Rois Mages pour respecter la parité, OK ?

07/12/2006

Eglise et Téléthon

L’Eglise n'est pas douée pour la com'. En lançant une sorte d’anathème contre le Téléthon, le diocèse de Toulon a été d’une maladresse rare. Pourquoi s’en prendre ainsi, frontalement, à une institution caritative qui mobilise la générosité de millions de gens, et qui permet de réels progrès médicaux ? Que l’Eglise soit vigilante en matière d’expérimentations scientifiques sur des êtres vivants, c’est légitime, mais il y a la manière !
Cela dit, si les recherches qui font débat (sur l’embryon) ne concernent "qu’un seul des 440 projets pour lesquels on appelle aux dons", comme l’a dit la présidente de l’Association française contre les myopathies, n’était-il pas plus sage de renoncer provisoirement à ce programme-là en attendant d'y voir plus clair ? Franchement, sur ce coup-là, l’Eglise n’est pas la seule à faire preuve de maladresse !

06/12/2006

Opus Dei, le retour !

Il y a des sujets sur lesquels les journalistes écrivent plus de bêtises que d’autres. Ainsi sur l’Opus Dei. La sympathique Gazette de la Côte d’Or, ce mois-ci, consacre sa "une" et quatre pages sur cette organisation "trouble" (brrr !), non sans citer abondamment l’ineffable Christian Terras, le catho lyonnais spécialisé dans les dénonciations de cathos, qui explique que Jean-Paul II a promu l’Opus Dei parce qu’il "cherchait des gros bras, financièrement parlant" (sic) et que si Benoît XVI a été élu pape, "c’est grâce à l’Opus Dei" (re-sic). Selon le délateur lyonnais, l’ Œuvre peut compter sur des tas de gens comme Claude Bébéar ou Louis Schweitzer pour l’aider dans sa conquête du pouvoir. Bigre.
Au passage, le journal révèle le nombre de personnes appartenant à l’Opus Dei dans le département de la Côte d'Or : 3. Vous avez bien lu : 3.
Sauve qui peut.

10/11/2006

Hans Küng sur Europe 1

Bravo à Jean-Pierre Elkabbach pour avoir invité à son micro le théologien suisse Hans Küng. C’est moins sexy que Brice Hortefeux, Dominique Voynet ou Jean-Paul Huchon, chacun le comprend ! Mais ce que raconte cet ancien ami et rival de Joseph Ratzinger, lequel l’a longuement reçu à Castel Gandolfo l’an dernier, nous change un peu de la bouillie électorale française. Voilà quarante ans que ces deux anciens collègues de l'université de Tübingen traitent de façon contradictoire, voire conflictuelle, les grands sujets de notre époque - l'Eglise, la paix, la liberté, le dialogue interreligieux - et leurs échanges sont particulièrement stimulants.
Mais pourquoi faut-il que l’ami Jean-Pierre, souvent excessif, toujours manichéen, qualifie Hans Küng de "plus grand théologien vivant", et Benoît XVI de "pape d’extrême-droite" ?

08/11/2006

La Star'Ac avant le Carmel

medium_EL_Cover.2.jpgIl y a exactement cent ans, le 9 novembre 1906, mourait à Dijon une petite nana au destin peu banal. Gaie, coquette, aimant sortir, excellente pianiste, adorant le tennis, la ravissante Elisabeth Catez était invitée partout, et courtisée parfois, jusqu’à ce qu’elle entre au carmel à 21 ans, contre l'avis de sa mère désespérée de voir sa fille préférer le silence du couvent au délicieux brouhaha des soirées dijonnaises. Devenue carmélite, Elisabeth "de la Trinité" tombera gravement malade, mais écrira des centaines de lettres, de prières et des poèmes souvent bouleversants. Jean-Paul II, en 1984, a béatifié Elisabeth de Dijon qui, sans aucun doute, sera canonisée un jour.
Un destin décalé ? Pas sûr. En 2006, cette fille-là aurait peut-être fait la Star’Ac avant d’entrer au Carmel. J’imagine les titres de Voici et de Closer

03/11/2006

Guillon, le pape et les barbus

Entendu Stéphane Guillon, l’ancien complice de Stéphane Bern, en promo sur Canal +. Triple promo, en vérité : pour son spectacle au Palais des Glaces, pour sa participation à la nouvelle émission d’Ardisson sur Canal +, et pour son livre publié par… Canal + Editions. Ce n’est plus un humoriste, ce gars-là, c’est un paquet cadeau !
Guillon pratique l’humour ravageur, massacreur, écrabouilleur. Et sans tabou. Enfin presque. Il a une réserve intéressante à propos de la religion. Lui, dans son one-man-show, c’est simple, il ne se moque pas des "barbus" (sic). En revanche, il tape à foison sur Benoît XVI. Pourquoi cette discrimination ? Parce que "quand on insulte Benoît XVI, le lendemain, le théâtre est toujours debout".
Pas fou, le provocateur.

27/10/2006

Les origines de la Toussaint

Hallucinant article, dans l’Yonne Républicaine de mercredi, sur "Les origines de la Toussaint". Trois pleines colonnes sur la "très lointaine fête de Samain", le nouvel an celtique, où avait lieu "le meurtre rituel du roi", où l’on "ouvrait les tombes pour communiquer avec les morts", eux-mêmes symbolisés dans les pays anglo-saxons "par la fameuse citrouille d’Hallowenn", etc, etc. Quatre lignes, dans ce fatras de fadaises ésotérico-infantiles, signalent que "pour l’église catholique, la Toussaint n’est pas autre chose que la fête de tous les saints" ! Ah bon ?
Il a totalement échappé au rédacteur que cette fête chrétienne des "saints martyrs", fondée au Vè siècle et fixée au 1er novembre il y a plus de mille ans, est célébrée aujourd’hui par un bon milliard de catholiques. Dont quelques-uns, mais oui, sont abonnés à l’Yonne Républicaine…

19/10/2006

Agitation vaticane

Benoît XVI a décidé de réintégrer les intégristes dans le giron de l’Eglise catholique. Cela part d'une bonne intention, mais...
Que l’Eglise accueille ses "brebis perdues", OK, à condition que celles-ci ne crient pas victoire à tue-tête. Que l'Eglise pardonne aux ex-disciples de Mgr Lefebvre, OK, à condition que ceux-ci n’accueillent pas la nouvelle en poussant des cris de guerre. Que l'Eglise autorise les traditionnalistes à célébrer la messe en latin, OK, à condition qu'ils ne l’imposent pas au reste du monde !
Au Vatican, quelques dizaines d’experts, monsignori, consultants et fonctionnaires divers consacrent à ces sujets une attention, un temps, une énergie dont on peut se demander s’ils ne seraient pas mieux employés à régler les problèmes du XXIème siècle.

28/09/2006

Des nouvelles du pape ?

Etonnant, le manque d’intérêt des dirigeants et des médias français pour les suites du séisme provoqué par la désormais célèbre conférence du pape à Ratisbonne. A titre de comparaison, la chaîne Al Jazira a retransmis intégralement, en direct, l’audience historique accordée lundi par Benoît XVI à vingt-deux ambassadeurs de pays musulmans, qui s’est terminée par des applaudissements nourris.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Baroso, a vivement regretté le silence des dirigeants occidentaux après ce qui a été présenté chez nous – un comble – comme une maladresse du pape. Face à cette dérobade collective, demande Baroso, sur qui les musulmans modérés vont-ils s'appuyer pour défendre le principe de raison auprès de leurs coreligionnaires extrémistes ?

20/09/2006

Le silence des politiques

La spectaculaire mobilisation du monde musulman après la conférence du pape en Bavière a été à deux doigts de dégénérer en "choc des civilisations". Or, avez-vous remarqué, dans ce tohu-bohu gravissime, le silence assourdissant des responsables politiques français, pourtant prompts à s'exprimer sur tous les sujets ?
Que des foules fanatiques appellent à la guerre sainte, que des militants déchaînés menacent églises et ambassades occidentales, que des hystériques assassinent une religieuse italienne, tout cela ne les concerne donc en rien ?
Ils ne comprennent pas, nos valeureux candidats aux présidentielles, tous partis confondus, que les propos du pape ne sont qu’un prétexte, et que la vraie cible des meneurs islamistes, ce n’est ni le pape ni le christianisme, mais l’Occident ?
Et que l’Occident, c’est eux ?

17/09/2006

Le discours de Ratisbonne

Qu’a dit le pape Benoît XVI dans son fameux discours de Ratisbonne (texte ci-joint) ?
- Il a expliqué que la religion vire au fanatisme quand elle ne tient pas compte de la raison.
medium_benoit_xvi.jpg - Il a dénoncé toute conversion par la violence en général, et le concept de "guerre sainte" en particulier.
- Il a rappelé que la rencontre de la foi et de la raison a fait la spécificité de l’Europe face au reste du monde.
- Il a appelé les religions à pratiquer le "dialogue des cultures" plutôt que le "choc des civilisations".
Les réactions virulentes du monde musulman retransmises par les télévisions depuis deux jours, des manifs hystériques aux grenades lancées contre les églises, forcent à constater :
- que le pape aurait sûrement mieux fait de s’abstenir ;
- mais que sur ces quatre points, il avait entièrement raison.