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21/11/2009

SSF, la session 2009

SSF.jpgParler devant 3 000 ou 4 000 personnes, c'est toujours impressionnant. Chaque année, les "Semaines Sociales de France" m'offrent cette chance : un public exigeant, attentif, sensible. Des milliers de responsables d'associations, relais d'opinion, militants engagés, majoritairement cathos, qui ont tous fait l'effort de venir passer trois jours à Villepinte, à leurs frais, pour écouter des conférences, assister à des tables rondes, participer à des ateliers sur des sujets difficiles qui font rarement la Une des médias. Comme c'est curieux : tous ces gens-là sont plus intéressés par les "nouvelles solidarités" (c'était le thème de cette 84ème session) que par les bisbilles Royal-Peillon, la "main" de Thierry Henri ou la santé de Johnny Halliday...

01/10/2009

Blanc dans une colère noire

Christian Blanc, on l’avait oublié, est ministre. Il est, exactement, secrétaire d’Etat au Développement de la Région capitale. Il a rendu au Premier ministre ses orientations sur le futur "Grand Paris". François Fillon a sensiblement modifié son projet. Bon. Dans une démocratie adulte, un conflit aussi banal se traduit par la démission dudit secrétaire d'Etat. Eh bien non, pas en France ! Voilà que le sous-ministre, furibard, prend la presse à témoin dans une lettre ouverte, et annonce qu’il reste, malgré tout, au gouvernement ! En ces temps d’ouverture, il faut peut-être rappeler à Christian Blanc le précepte fameux de Jean-Pierre Chevènement : "Un ministre, ça démissionne ou ça ferme sa gueule !" Le bon sens, non ?

 

03/08/2009

Elus locaux : l'orage menace

Le bras de fer s’annonce tendu. C’est le 16 septembre, paraît-il, que le gouvernement va lancer la réforme des collectivités locales. A la hussarde. C’est-à-dire à la barbe des élus locaux. Croyez-moi, pour que le président de l’Assemblée des Départements de France monte au créneau en plein mois d’août, il faut que la menace soit sérieuse ! On devrait bientôt entendre le Sénat sortir de sa torpeur estivale. Car les élus n’ont aucune envie, mais vraiment aucune, qu’on touche à leurs statuts, à leurs pouvoirs, à leurs habitudes, à leurs privilèges. Aucune envie de devoir réduire leurs compétences floues, leurs discrets trésors de guerre, leurs subventions discrétionnaires, leurs investissements contestables, leurs dépenses inutiles. Plus conservateur qu’un élu local, tu meurs ! La bagarre va être terrible...

20/06/2008

Les raisons du "non" irlandais

Le sondage "Eurobaromètre" révélé ce matin par le Irish Times confirme, en pire, mon blog d’hier. D’abord, 40 % des votants irlandais avouent qu’ils n’ont rien compris à ce qu’on leur demandait. 40 % ! Toutes nos félicitations aux hommes politiques, aux journalistes et aux communicants ! Ensuite, si les électeurs irlandais ont voté "non", c’est parce qu’ils avaient trois craintes majeures : que leurs impôts augmentent (84 %), que le pays perde sa neutralité (83 %), et, tenez-vous bien, qu’on les force à légaliser l’avortement, le mariage gay et l’euthanasie (59 %). Voilà l’image que l’Europe donne d’elle-même aujourd’hui : hausses fiscales, manque de fiablité militaire et mariage homosexuel ! Et voilà pourquoi nous serons incapables de faire front uni, demain, face à l’hégémonie des Américains, des Chinois et des Indiens !

18/06/2008

La démocratie, façon Ubu

Les Irlandais ont donc choisi, clairement, par 53 % des voix (soit 862 000 voix contre 752 000), de faire revenir tous les Européens au traité de Nice. Le seul hic, c’est que la proportion d’électeurs irlandais sachant ce qu’est le traité de Nice doit évoluer entre 0,001 et 0,002 %. Est-ce bien là ce qu’on appelle la démocratie ? La place et l'influence de l’Europe dans le monde peuvent-il dépendre d’un vote aussi débile ? "La stupidité n'a pas le droit de gouverner le monde", disait Renan. On peut être un vrai démocrate – c’est mon cas, je le jure – et se demander, par exemple, en voyant des dizaines de milliers de crétins hurler dans un stade de foot, par quel miracle ces gens-là deviendraient intelligents en entrant dans un bureau de vote. Est-ce bien démocratique de leur demander de juger, en conscience, un texte juridique de 300 pages rigoureusement illisibles ? Franchement ?

10/12/2007

Le monde est laid

Comme si le très antipathique Khadafi était le premier dictateur à visiter la France ! Comme si Rama Yade était la première à faire entendre la petite musique des droits de l’homme pendant que la garde républicaine joue l’hymne national d’un président assassin ! Les dirigeants du PS devraient se rappeler Mitterrand recevant Jaruzelski pendant l’ "état de guerre" en Pologne communiste : c’est son propre premier ministre, Laurent Fabius, qui s’en était déclaré "troublé" ! La France peut-elle se couper orgueilleusement des deux tiers des pays du monde ? Non. Doit-elle renoncer à plaider partout la cause des droits de l’homme ? Non. Question d'équilibre. Idéalistes et manichéens s'abstenir. La morale politique n’a de valeur que si elle s’inscrit dans la réalité du monde.

04/12/2007

Le pluralisme à la Russe

Un jour que j’interviewais Mikhaïl Gorbatchev à Moscou en peine perestroïka – ce devait être en 1989 – et que j'évoquais devant lui l'idée du pluralisme politique, le secrétaire général du Parti communiste d’URSS, futur président de l’URSS, m’avait fait une drôle de réponse : "Un autre parti, répondit Gorby, mais oui, pourquoi pas ?" Le pluralisme, pour un Russe formé à l’école du communisme soviétique, c’est cela : un autre parti, si possible créé par le pouvoir en place, qui constitue l’opposition officielle. Poutine a hérité de cette conception très spéciale du pluralisme. Après tout, le tout-puissant président russe nomme à tous les postes, il peut bien nommer aussi son opposition !
J’entends Sarko qui rigole…

03/12/2007

Changement d'époque

La vie politique change. Les révélations de Ségolène sur son plantage entre les deux tours des présidentielles, portable en main, en bas de l’immeuble de Bayrou, sont à l’aune du pêcheur traitant, de son balcon, le chef de l’Etat d’ "enculé". La seule différence, pour l'anecdote, c’est que le petit Nicolas a rétorqué "Descends !" à son contestataire, alors que Bayrou a lancé "Ne montez pas !" à la candidate du PS.
Mais les deux récits sont sacrément révélateurs d’un changement d’époque : imagine-t-on le général de Gaulle planqué dans sa voiture en espérant que Lecanuet lui ouvre sa porte, ou Valéry Giscard d'Estaing défiant pour une castagne un type l'ayant traité d’enculé ?
O tempora, o mores, bordel !

02/10/2007

La trahison des médias

b1c6dc6c308b8e29eee1bd8409e88efd.jpgIl faut lire le dernier livre de Pierre Servent, La trahison des médias (Bourrin Editeur). Encore un journaliste confirmé, expérimenté, irréprochable, qui constate la terrible régression de ce métier dans une société médiatique arrogante et mercantile qui méprise la vérité, qui ignore la connaissance, qui se moque de l'exactitude, qui se gausse de tout scrupule, qui nivelle tout par le bas et refuse toute hiérarchisation des valeurs. Ses observations recoupent celles de Daniel Carton dans Bien entendu, c'est off (Albin Michel, 2003) ou celles que j'ai regroupées moi-même dans Paris n'est pas la France (Lattès, 2006). Mais les jeunes journalistes ont-ils encore le temps de lire ?

13/05/2007

Le temps des croc-en-jambes

La campagne présidentielle a été ponctuées de quelques trahisons aussi lamentables que retentissantes, genre Besson ou Séguéla, mais elle a été globalement assez digne. La préparation des législatives, en revanche, s'annonce corsée : sur le terrain, ce ne sont que petites combinazione honteuses, ralliements intéressés, promesses non tenues, lâchetés personnelles, reniements éhontés, croc-en-jambes inattendus, mensonges de circonstances, trahisons misérables, manquements à la parole donnée, dénigrements dans les couloirs, lâchages à la tribune, retournements de veste spectaculaires, etc. Un festival ! Au nom, bien sûr, de la défense des convictions, de la fidélité aux valeurs, etc.
Rien de tout cela n’apparaît dans les médias nationaux, strictement cantonnés au VIIIè arrondissement de Paris. C’est pourtant là que la presse devrait fourrer son nez. Rien que pour le fun.

05/05/2007

Le pire des régimes...

medium_Vote-3.jpgDeuxième dimanche électoral. A nouveau cette mystérieuse communion de tout un peuple qui va religieusement glisser un bulletin dans une enveloppe, et cette enveloppe dans une urne, avant d’entendre l’inévitable et solennel : "A voté". Etrange, cette sensation que la République existe charnellement, avec tous les excès et les défauts que charrient ceux qui l’incarnent, et que la démocratie, tout bien pesé, est bien "le pire des régimes à l’exception de tous les autres". Ceux qui refusent la légitimité de cette élection-là sont convaincus de la supériorité de quelques-uns sur leurs contemporains : avant-garde du prolétariat (Lénine), surhommes (Hitler), ou chefs terroristes (Ben Laden), ils abhorrent la démocratie, c’est-à-dire les hommes, c’est-à-dire vous et moi. Bon vote.

21/03/2007

Pour voter, tapez dièse !

La machine à voter, que certains lobbies mercantiles veulent imposer à nos communes, est à la démocratie ce que la machine à confesser est à certaines communautés religieuses américaines : une pure aberration. A quoi bon, grands dieux, acquérir de telles machines qui vous privent de l’essentiel : dire bonjour, faire une plaisanterie, s’entendre dire "A voté !", s’entendre demander si, le soir, vous pourriez venir dépouiller... Voter, en France, est un acte quasi-religieux, reposant sur un rite solennel et obéissant à une liturgie immuable. Qui n’a pas tenu un bureau de vote une fois dans sa vie, ne sait pas ce qu’est la République : assister, debout, à l’issue du scrutin, au renversement de l’urne et au comptage des bulletins, est une vraie cérémonie. Et la faculté qu’a le curé - pardon : le président du bureau de vote - de demander un recomptage des bulletins en cas de contestation, c’est sacré !
Or le plus moderne des ordinateurs sera toujours, par nature, incapable de procéder au recomptage des bulletins !

17/02/2007

Il est ballot, Duhamel !

Il est ballot, Alain Duhamel. Déjà, en 2002, il co-écrit un livre avec Jospin, sans penser qu’il aura à commenter les propos tenus par Jospin dans un livre sur lesquels il touche des droits d’auteur ! En 2006, il publie un livre sur les futurs candidats en omettant… Ségolène Royal, ce qui entame sérieusement son crédit de spécialiste ! Et voilà qu’il explique benoîtement, dans un amphi de Sciences Po, qu’il votera Bayrou (ce dont, franchement, tout le monde se tamponne) : il n’a pas remarqué, l'expert, que, cette année, les vidéos "non autorisées" rythment la campagne sur internet ?
Il n’a surtout pas compris que, pour les patrons du PAF, tous les prétextes sont bons pour se passer des journalistes politiques, faibles générateurs d'audimat ? Place aux "vrais gens" qui disent n’importe quoi et aux amuseurs, genre Sébastien, qui s’engagent sans retenue aucune !
Schönberg, Drucker, Duhamel… Au suivant !

07/10/2006

Fanatisme et autocensure

1. Décider de censurer une exposition d’art (à Londres) ou un opéra de Mozart (à Berlin) au cas où des fanatiques s’en offusqueraient, c’est une lâcheté désolante et un vrai recul de la liberté.
2. Décider de publier spectaculairement des caricatures de Mahomet dans un journal occidental en sachant qu’elles vont entraîner des réactions violentes, c’est de la provocation inutile.
3. Décider de ne plus faire exploser la tête de Mahomet à la fin d’une fête de village traditionnelle (en Espagne) ou dans un carnaval (en Allemagne), c’est de la sagesse.
Le jeu, subtil, consiste à conjuguer fermeté et tolérance, liberté d’expression et respect de l’autre. Et à ne pas tout mélanger.

26/08/2006

La moustache de M. Bové

Une campagne présidentielle éclaire le jugement, trahit les arrières pensées, révèle les caractères. Ainsi le gentil moustachu écolo que la télévision aime tant filmer sur son tracteur, l’ineffable José Bové, candidat potentiel à l’Elysée, a-t-il donné sur lui-même, hier, une information capitale. Alors que Nicolas Hulot et Corinne Lepage ont accepté d’aller dialoguer avec les Verts lors de leurs journées d’été de Coutances, José Bové, lui, a fait savoir qu’il n’était "pas question d'aller discuter avec des gens de droite". Et toc. medium_J_B.JPG
Voilà qui a le mérite d’être clair. Intolérance, sectarisme, haine du dialogue, mépris de la démocratie. Jusqu’à présent, la moustache de M. Bové nous faisait penser à celle de Brassens, ou celle de Walesa. Maintenant, elle nous rappelle celle de Staline.