Le blog de Bernard Lecomte

La loi sur le scrutin municipal, parue vendredi au JO, est un modèle de bêtise. Déjà l’introduction de la parité hommes-femmes dans les communes de moins de 1 000 habitants est une absurdité. Mais que dire de la prolongation du statut dérogatoire des communes nouvelles ! Chez moi, à Charny Orée de Puisaye (4.900 habitants), il faudra donc que chaque liste en présence rassemble… 55 candidats (autant que Nancy, Besançon ou Caen) ce qui est proprement aberrant ! Ils ne franchissent jamais le périph, les technocrates parisiens qui ont pondu ce chef d’œuvre ?

On dirait bien que Trump a définitivement perdu son bras-de-fer contre Poutine. Toutes les infos concordent : la Russie continue de bombarder l’Ukraine et de renforcer son armée, tandis que Trump s’apprête à se retirer piteusement de ce dossier qu’il ne maîtrise pas. Trump, vous savez, le bravache qui avait promis de régler l’affaire en 24 heures ! Le président US restera dans l’Histoire comme un loser irresponsable grâce auquel la Russie aura poursuivi impunément son objectif : rayer l’Ukraine de la carte de l’Europe. Et encore bravo.

Etonnez-vous que les Français reprochent à leur classe politique une impuissance de plus en plus flagrante ! 1) Le fameux rapport sur l’entrisme des Frères musulmans dans la société, qui fait réagir spectaculairement l’ensemble de la presse, a été remis au président Macron... à l’automne 2024 : six mois de perdus ! 2) L’interdiction du harcèlement téléphonique, exigée par 97 % des Français et votée par le Parlement ce jeudi, sera effectif... en août 2026 : quatorze mois d’attente ! Y a pas un truc qui coince, là ?

Les médias sont incorrigibles. La seule annonce d’un coup de téléphone entre Donald Trump et Vladimir Poutine les porte à tous les excès, calculs et fantasmes sur le thème : "Le coup de fil qui va tout changer". Et tant pis pour les spécialistes qui, à l’unisson, ont averti qu’il ne sortirait rien de cette conversation : que Poutine continuerait de bombarder les villes ukrainiennes, que Trump continuerait de le laisser faire, et que les Européens continueraient de compter les points. Et que cela, hélas, n’est pas près de changer.

C’est la première bonne nouvelle, en politique, depuis la dissolution de l’an dernier ! Et pas que pour les adhérents LR. Voilà un parti dit "de gouvernement", lointain héritier du général de Gaulle, ayant toujours résisté à la démagogie populiste de la famille Le Pen, qui s’est refait une petite santé, cette semaine, le temps d’une élection interne – grâce à la réserve de ses chefs, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, qui ont soigneusement évité de déchirer ce qui restait de leur formation. La droite revient. Si la gauche pouvait faire de même…

Et pendant ce temps-là, le sud du département de l’Yonne continue d’être défiguré, haché, quadrillé, strié par plus de 240 éoliennes qui stupéfient tous les automobilistes empruntant l’autoroute A6 à hauteur de Joigny, Chablis, Noyers, Vézelay et jusqu’à Avallon. Contre l’avis défavorable exprimé par le préfet en 2020, le Conseil d’Etat vient de valider un nouveau projet de cinq monstres de 150 m dominant la rive droite de la vallée du Serein, et allez donc ! Tiens, au fait, pourquoi Macron ne suggère-t-il pas un référendum sur ce sujet-là ?

Ira, ira pas à Istanbul ? Ira pas, évidemment ! Combien de fois faudra-t-il expliquer que la seule négociation acceptable par le président russe dans sa guerre avec l’Ukraine, c’est la capitulation de celle-ci ? Pour le Kremlin, toute trêve, tout cessez-le-feu ne sera jamais qu’une parenthèse tactique. Le triple objectif de Poutine, cent fois revendiqué, c’est "la dénazification, la neutralisation et la démilitarisation de l’Ukraine", c’est-à-dire, concrètement, son retour dans le giron russe, quoi qu'il en coûte. Tout le reste, Trump ou pas Trump, est de la littérature.

Comment les conseillers en communication du président de la République ont-ils pu l’envoyer à l’abattoir médiatique d’hier soir ? Trois heures d’une confrontation interminable où Emmanuel Macron, en place depuis 8 ans, a fait pathétiquement la démonstration de l’impuissance de l’Etat face à tous les défis de l’heure. En politique, il ne suffit pas d’être intelligent et beau parleur pour régler les problèmes. L’émission d’hier soir va laisser un petit goût amer à tous ceux qui l'ont suivie, toutes opinions confondues…

Vous a-t-on bien expliqué que le défilé du 9 mai, sur la Place Rouge, avait été un succès ? Je parle évidemment du 60ème anniversaire célébrant, en 2005, la grandiose "victoire sur les nazis" de mai 1945, et auquel participaient 50 chefs d’Etat venus de toute la planète. Vingt ans plus tard, Poutine a frôlé le ridicule : seuls 25 chefs d’Etat sont venus à Moscou, cette fois, faisant bloc, pour la plupart, autour de leur nouveau patron à tous, Xi Jingping, Il riait jaune, Poutine, ce jeudi…

Fascinante, la rapidité avec laquelle les médias passent d'un sujet à l'autre ! Vendredi soir, à 20h30, mon téléphone a arrêté de sonner. Plus un coup de fil, plus un appel, rien ! Voyez Le Monde du week-end : pas la moindre info sur le nouveau pape ! Terminée, d’un coup, la séquence papale, la mort de François, Saint-Pierre de Rome, le conclave, "Habemus papam", tout ça ! On se réveillera en fanfare lundi, quand le pape Léon XIV fera sa conférence de presse – un moment très médiatique ! Et puis, mardi, on passera à autre chose.