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29/06/2008

Europe, Europe, Europe !

J’ai bien aimé entendre le politologue Olivier Duhamel s’énerver franchement, ce matin, sur Europe 1, dans l'émission Médiapolis, contre l’immense majorité des élus et des journalistes français qui se fichent complètement de l’Europe. Et qui n'avaient absolument pas prévu le "non" au référendum irlandais. Tiens, les journalistes, si on en parlait ? Et l’animateur Michel Field d’interviewer Jean Quatremer, correspondant permanent de Libération auprès de l'Union européenne, lui-même très sévère sur la tragique absence des médias français à Bruxelles. L’un des invités demande alors pourquoi on interviewe le gars de Libé et pas celui d’Europe 1. Et d’ailleurs, la station Europe 1 a-t-elle un correspondant à Bruxelles ? Avec un nom pareil, ce serait un comble ! Le silence interminable qui suivit la boutade fut très, très pénible…

28/06/2008

Télé : la ruse de Sarko

Je rigole en écoutant tous les commentateurs s’épuiser à disséquer l’annonce par Sarkozy qu’il nommera lui-même le pdg de France Télévision. Aucun, semble-t-il, n'a flairé la ruse du chef. Je peux, moi, vous révéler la vérité. Suivez mon raisonnement : Sarko, c'est connu, n'est bon que si on lui résiste ; or la télé privée est dirigée par des gens qui sont tous des copains à lui ; reste la télé publique, mais le CSA étant entièrement à droite, il ne peut nommer qu’un homme de droite à sa tête ; le président a donc imaginé de contourner le CSA pour nommer… un homme de gauche ! Un opposant, un vrai, un pur et dur ! Un qui le critique franchement, un Hollande, un Besancenot, un Noah, un qui l'exècre et que lui-même, si possible, ne peut pas sentir : Sarkozy retrouvera alors le punch des débuts, il sera étincelant et sera triomphalement réélu en 2012. Cqfd.

27/06/2008

Loiseau des vignes

4c07df414a2da890d12251a3d5ddc911.jpgDéjeuné avec Dominique Loiseau dans son nouveau restaurant de Beaune. Voilà une femme attachante, une battante, une inventive. Non seulement elle a surmonté le drame épouvantable que fut le suicide de son mari Bernard (en 2003) en reprenant les rênes d'un groupe imposant (8 M € de CA), mais elle s’est battue pour conserver sa troisième étoile à Saulieu (grâce à son chef Patrick Bertron), tout en ouvrant un nouveau restaurant à Beaune, Loiseau des Vignes, où l’on sert les grands crus… au verre ! "Au restaurant, les gens ne choisissent pas tous le même plat, pourquoi devraient-ils boire le même vin ?" Il suffisait d'y penser. Dominique a le regard de ceux qui ont connu le pire, et le sourire de ceux qui vous offrent le meilleur.

26/06/2008

Bientôt la rentrée

Mardi, sur le campus de l’université de Dijon, intéressante table ronde du Centre régional du Livre (CRL) sur le thème "Comment préparer la rentrée littéraire ?" à destination des professionnels (éditeurs, critiques, diffuseurs, libraires, bibliothécaires, etc). Comment gérer la brutale parution des 676 romans qui vont déferler à partir du 14 août, sachant que, rien que pour les lire, il faudrait consacrer tous les jours d’une année, à raison de deux romans lus par jour ! Cette spécificité française, qui touche à l’absurde, a beaucoup de détracteurs, mais aussi quelques défenseurs : que 676 textes aient été jugés bons à être publiés est, en soi, le signe d’une société créatrice et talentueuse ! C’est vrai. Sauf qu'environ 500 de ces nouveaux romans ne seront achetés par personne et finiront au pilon en novembre…

24/06/2008

Un moment de bonheur

77d55455527edf993ccd7be0d3d4df19.jpgDimanche soir, concert "Musique et Vin" au château du Clos de Vougeot. L’endroit est, avec Vézelay et Cluny, une des trois plus belles vitrines de la Bourgogne. Une sorte d’écrin exceptionnel, préservé et magique qui valorise l’art, transcende l’homme, élève l’âme. Quelques brillantissimes solistes du Metropolitan Opera de New-York (David Chan, Nick Eanet, Deborah Hoffman) y ont interprété en virtuoses des pièces de Mozart, Glück, Saint-Saens ou Kodaly, enchantant le célèbre cellier cistercien avant qu’une dégustation enharmonique de quelques grands bourgognes couronne ce moment de pur bonheur. Le corton et l’échézeaux qui suivent Mozart, c’est encore du Mozart.

23/06/2008

Paradoxes jubilatoires

Il y a, dans l’actualité, des paradoxes jubilatoires et terriblement révélateurs. Ainsi, avez-vous noté la passion avec laquelle tous les élus verts et écolos de notre beau pays défendent soudain les bases militaires qu’ils ont vouées aux gémonies depuis des décennies ? L’acharnement avec lequel tous les idéologues de l’anti-publicité protestent contre la suppression de la pub sur France Télévision ? L’obstination avec laquelle nombre d’artistes engagés à gauche exigent des sanctions contre ces salauds de jeunes qui pompent gratuitement leurs œuvres sur internet ?
Et le quasi-boycott des économistes qui tentent désespérément d’expliquer que la hausse du prix du pétrole est le meilleur moyen de lutter contre le réchauffement climatique ?

22/06/2008

On a failli parler d'Europe

Lu dans mon quotidien local, ce week-end, une interview de Pierre Pribetitch, député européen et élu dijonnais fort respectable, sur les conséquences du "non" irlandais. Enfin on va comprendre ce qui nous attend, nous autres, qui sommes autant Bourguignons qu’Européens, et comment on va tenter de conjurer cette crise dramatique. Pribetitch annonce : "Nous allons poursuivre la pédagogie et montrer quels sont les apports de l'Europe et en quoi elle appuie le développement des territoires." Bravo ! Enfin ! Alors, quelle pédagogie va-t-on poursuivre ? Quels sont-ils, ces apports ? Las ! L’interview passe très vite aux passionnantes bisbilles internes du PS, Pribetitch ayant signé un texte en faveur de Delanoë alors qu’il est adjoint de Rebsamen qui défend Royal, etc, etc, etc. Comme d'hab. Les Français sont incorrigibles.

21/06/2008

Les députés tirent la langue

Qui a eu l’idée bizarre d’inscrire le souci des langues régionales dans l’article 1 de la Constitution ? A quoi bon inscrire dans la Loi fondamentale de la République (qui stipule par ailleurs dès son article 2 que sa langue est le français) l’appartenance des langues régionales au "patrimoine" français ? Régionaliste je suis, mais je sais aussi les dangers que la mondialisation fait peser sur un pays comme le nôtre, lequel se fondrait vite dans un grand machin mercantile et américanisé s’il n’avait quelques atouts : son histoire, ses paysages, ses vins, sa gastronomie, et, avant tout, sa langue. Tout ce qui affaibli la langue française, pilier de notre unité nationale, est suspect. Je propose donc, au lieu de sacraliser ainsi le basque, le catalan et le corse, d'introduire dans la Constitution l'obligation d'enseigner l'orthographe dans toutes les écoles de la République !

20/06/2008

Les raisons du "non" irlandais

Le sondage "Eurobaromètre" révélé ce matin par le Irish Times confirme, en pire, mon blog d’hier. D’abord, 40 % des votants irlandais avouent qu’ils n’ont rien compris à ce qu’on leur demandait. 40 % ! Toutes nos félicitations aux hommes politiques, aux journalistes et aux communicants ! Ensuite, si les électeurs irlandais ont voté "non", c’est parce qu’ils avaient trois craintes majeures : que leurs impôts augmentent (84 %), que le pays perde sa neutralité (83 %), et, tenez-vous bien, qu’on les force à légaliser l’avortement, le mariage gay et l’euthanasie (59 %). Voilà l’image que l’Europe donne d’elle-même aujourd’hui : hausses fiscales, manque de fiablité militaire et mariage homosexuel ! Et voilà pourquoi nous serons incapables de faire front uni, demain, face à l’hégémonie des Américains, des Chinois et des Indiens !

18/06/2008

La démocratie, façon Ubu

Les Irlandais ont donc choisi, clairement, par 53 % des voix (soit 862 000 voix contre 752 000), de faire revenir tous les Européens au traité de Nice. Le seul hic, c’est que la proportion d’électeurs irlandais sachant ce qu’est le traité de Nice doit évoluer entre 0,001 et 0,002 %. Est-ce bien là ce qu’on appelle la démocratie ? La place et l'influence de l’Europe dans le monde peuvent-il dépendre d’un vote aussi débile ? "La stupidité n'a pas le droit de gouverner le monde", disait Renan. On peut être un vrai démocrate – c’est mon cas, je le jure – et se demander, par exemple, en voyant des dizaines de milliers de crétins hurler dans un stade de foot, par quel miracle ces gens-là deviendraient intelligents en entrant dans un bureau de vote. Est-ce bien démocratique de leur demander de juger, en conscience, un texte juridique de 300 pages rigoureusement illisibles ? Franchement ?

17/06/2008

Kahn à Dijon

f4ea58c5c64ad591352f40e2f30223ba.jpgInvité hier soir à Dijon par le Club des Ecrivains de Bourgogne, Jean-François Kahn a tchatché pendant deux heures devant 200 personnes ravies. Le personnage est séduisant, contrasté, excessif, tonitruant et gentil. A 70 balais, il n’a rien à prouver. Mais il a gardé la passion de réfléchir et la rage de convaincre. Son dernier livre Où va-t-on ? Comment on y va ? n’est pas facile, sa théorie de la "continuité évolutive" est parfois laborieuse, mais quel plaisir d’écouter un polémiste libre de toute attache politicienne ou mondaine, qui ferraille sans complexes contre le monde entier, seul contre tous ! A lui tout seul, Kahn, c’est un festival.

15/06/2008

Barnier l'Européen

8989341f112d0bb13b4f25d6d33f0c12.jpgEntendu Michel Barnier, ce dimanche soir, sur Europe 1. Précis, véhément, passionné, efficace. Si tous les hommes politiques européens parlaient de l’Europe comme lui, l’Irlande aurait voté oui. Je retiens : que le "non" irlandais n’est qu’un "incident" et qu’il faut aller de l’avant ; que Sarko aurait présidé l’Europe, de toute façon, avant l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne ; que si les Européens ne s’unissent pas, ils n’auront bientôt plus voix au chapitre sur leurs propres affaires énergétiques, alimentaires ou autres. Mais surtout : que les hommes politiques français ne font pas leur travail d’explication sur les sujets européens ; que les Français se croient toujours "à côté" de l’Europe alors qu’ils sont "dedans". Il a raison, Barnier : pour être dedans, on est dedans !

14/06/2008

Sarkozy et les médias

Qu’il est malsain, ce maelström médiatique expliquant que Sarkozy dirige tous les médias ! La vérité est plus sordide. Les journaux vendent davantage quand ils mettent Sarko en Une (même le "non" irlandais, qu’aucun d'entre eux n’avait annoncé à l’avance, est d’abord qualifié de défaite pour Sarkozy et son traité simplifié), alors ils le mettent, effectivement, à toutes les sauces : c’est Sarko qui a viré PPDA, c’est Sarko qui a nommé Ferrari, etc. Les changements de présentateurs, pour inélégants qu’ils soient parfois, sont destinés à redresser les courbes d’audience pour faire rentrer davantage de pub, un point, c’est tout ! Tiens, on va faire un pari : si j’étais TF1, pour doper mon audimat, j’engagerais Yves Calvi. On va voir si Sarkozy y a pensé...

13/06/2008

Panade irlandaise

L’Irlande a voté non. C’est une vraie catastrophe. Mais la France est mal placée pour s’en offusquer : ils n’ont pas à la ramener, tous ceux qui, en 2005, avaient approuvé la surenchère de Philippe de Villiers, la démagogie de Marie-George Buffet, le populisme de Jean-Marie Le Pen et les petits calculs irresponsables de Laurent Fabius ! Pas plus que les milliers d’experts en communication et les centaines de cabinets de relations publiques qui, depuis des décennies, avec l’argent de mes impôts, ont été payés des millions d’euros pour vendre savamment aux opinions publiques une image positive de l’Union européenne : un texte incompréhensible, des mesures inextricables, un enjeu impalpable, bravo ! Quel talent !
Ho ! Les communicants ! I want my money back !

12/06/2008

Sénatoriales en vue !

Ce qui occupe à plein temps nombre d’élus locaux, en ce moment, ce n’est ni la réforme constitutionnelle ni le référendum irlandais, mais les sénatoriales de septembre ! En Côte d’Or, 3 sièges sont en lice. A droite, on sait que Louis de Broissia va rempiler et on s’interroge sur les incidences tactiques de la candidature de tel ou tel. A gauche, pour la première fois, on espère décrocher un siège. Un mandat national serait une consécration pour le maire de Dijon, François Rebsamen, juste avant le congrès du PS, mais beaucoup d’autres socialistes locaux rêvent du Sénat… dont un certain Lionel Jospin disait naguère dans Le Monde qu’il était une "survivance" et une "anomalie" parmi les pays démocratiques ! Une "anomalie" bien confortable quand même…

11/06/2008

Le PAF en ébullition

c3fe491323626a8c81957f08de8f2ac2.jpgHier matin, sur Europe 1, Jean-Marc Morandini s’en étranglait, tellement le scoop était géant : Fogiel va quitter RTL et débarquer sur Europe 1 ! Hallucinant, pas vrai ? Franchement, c’est mille fois plus important que le risque de sabordage de l’Europe par le référendum en Irlande, non ? Toutes ces infos sur le mercato des animateurs et journalistes sont risibles. Ferrari sur TF1, Courbet sur France 2, Lapix sur Canal, et alors ? Le départ de PPDA, lui, a une incidence notable… pour sa marionnette aux Guignols, oui ! Pour le reste, tout ce charivari indécent ne mène qu’à fondre toutes les chaînes de télé et de radio – si soucieuses de leur spécificité ! – à un souk sordide où tout se vaut, où tout le monde fait la même chose, et où le fond, décidément, n’a aucune espèce d’importance.

10/06/2008

Un métier de seniors

Tout fout le camp. Même PPDA. Un par un, les seigneurs du PAF (devenus les seniors du PAF) cèdent la place, non sans s’y accrocher un max. C’est bien malgré eux que Serge July ne dirige plus Libé, que Jean-François Kahn a abandonné Marianne, que Philippe Gildas a quitté Canal, que Jean-Pierre Elkabbach ne dirige plus Europe 1. Il reste quelques papys qui font de la résistance : Drucker sur France 2, Bouvard sur RTL, Mougeotte au Figaro, Foucault sur TF1, Duhamel un peu partout et le couple Perdriel-Daniel, 160 ans à eux deux, à la tête du Nouvel Obs. La plupart de ces talentueux journalistes ont passé leur vie à expliquer que les hommes politiques, en France, restent décidément trop longtemps attachés à leurs mandats…

09/06/2008

Tout va mal

Il y a des jours où on ne devrait pas écouter la radio le matin. Surtout un lundi. Voici les infos du jour :
- les routiers bloquent les routes françaises pour faire baisser le prix du pétrole saoudien ;
- du côté de la Sncf, les cheminots font grève, personne n’a compris pourquoi ;
- les Irlandais vont voter contre l’Europe à qui ils doivent d’être sortis du moyen âge ;
- la France dispute son premier match de l’Euro 2008 privée de Patrick Vieira et de Thierry Henry ;
- le mauvais temps va continuer toute la semaine.
Et pour couronner le tout, voilà que PPDA va arrêter de présenter le journal de TF1 ! Trop, c’est trop. Je retourner me coucher.

08/06/2008

La laïcité en recul

Devant l’AG des Semaines Sociales de France, vendredi, l’ami Paul Thibaud a brillamment rappelé l’équilibre sur lequel s’est imposé l’Etat laïc, fondé dans les années 1880 sur le double refus de l’utopie révolutionnaire de 1789 et de l’ordre moral du IIe Empire : le politique n’a imposé sa morale rationnelle qu’en y intégrant le religieux, aidé en cela par le ralliement à la République prôné par Léon XIII. Mais en évacuant peu à peu le religieux, en le cantonnant à la sphère privée, le politique a rompu l’équilibre et perdu sa légitimité à créer des valeurs collectives. L’Etat s’est affaibli, on ne le respecte plus. Ce n’est pas le citoyen qui règne aujourd’hui, c’est l’individu. L’éthique commune, en France, ce n’est pas la laïcité, ce sont les droits de l’homme. Pour le meilleur et pour le pire.

07/06/2008

Sarko fait vendre

Sarko fait vendre. Plus encore que les éditeurs de best-sellers, les journaux sont en train de transformer le président, mine de rien, en tête de gondole. "Sarkozy vu par les femmes", titre Marianne. "Sarkozy vu par les psys", titre le Nouvel Obs. Je crois pouvoir deviner les prochaines covers en vue sur les kiosques : "Sarkozy vu par les riches" (L’Expansion), "Sarkozy vu par les pauvres" (L’Humanité), "Sarkozy vu par les cheminots" (La Vie du Rail), "Sarkozy vu par les écrivains" (Lire), "Sarkozy vu par les seniors" (Notre Temps), "Sarkozy vu par les cochons" (Porcs et Porcins) et, bien sûr, "Sarkozy vu par les Ch'tis" (La Voix du Nord). Tous ces journaux qui tapent sur le chef de l'Etat à bras raccourcis ne peuvent nier qu’il aura au moins contribué à booster la croissance… de la presse !