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31/07/2008

Rendez-vous le 1er septembre

La Une des journaux donnerait le cafard à plus d’un. Famille décimée par les flammes, adolescent poignardé en pleine rue, séparations, vengeances, etc. Les TER broient de plus en plus de voitures bloquées aux passages à niveaux. Les méduses colonisent les plages de la Cote d’Azur. Les chauve-souris de Marseille véhiculent la rage. Pékin va accueillir les JO les plus pollués de l’histoire. La tête de l'ignoble Karadzic envahit les écrans de télé. L’OMC est dans l’impasse. La chaleur monte. Les orages menacent. Le soleil est dangereux...
Il est temps pour le blogueur bourguignon de prendre un peu de champ, s’il ne veut pas, par désespoir, aller se jeter dans l’Yonne. Rendez-vous le 1er septembre. Et bon mois d’août quand même !

30/07/2008

Benoît XVI ou Trotski ?

Heureusement qu’il y a quelques anticléricaux viscéraux pour rappeler aux médias que le pape Benoît XVI sera bientôt en visite en France ! Sur internet, un collectif "Remballe-ton-pape" collige déjà des signatures pour protester contre l’événement (avouons qu’un pape allant prier au sanctuaire de Lourdes, c’est particulièrement scandaleux). Le manifeste, un festival d'intolérance bourré d’erreurs factuelles, tourne exclusivement autour des problèmes sexuels de ses auteurs. Les groupuscules signataires – Panthères Roses, Marche mondiale des femmes, Alternative libertaire, la LCR du jeune Besancenot – exigent, texto, que l’Eglise arrête de faire des déclarations criminelles, et que l’Etat s’affranchisse de l’idéologie catho. S’affranchir d’une idéologie, c’est bien une revendication trotskyste ! Allez, mes bien chers frères, tous ensemble : "A bas Benoît XVI ! Vive Trotski !"

29/07/2008

Arnaques à gogo !

Bonne nouvelle : Alapage.com vous offre 10 euros sur votre prochaine commande de livres avant le 13 août 2008 ! Après tout, pourquoi pas ? Le problème est que le numéro du "chèque cadeau", quatorze jours avant l’échéance, est "périmé" ! Mais consolez-vous, vous pouvez acheter bien d’autres choses… Autre message sympathique : France Telecom vous offre un "bon plan" : un téléphone fixe à prix réduit, compatible livebox, etc, à condition de le commander avant le 31 juillet 2008. Pourquoi pas ? Le problème est que le produit en question, le 29 juillet, est "momentanément indisponible" ! Mais ne soyez pas triste : d’autres "bons plans" vous attendent…
Un peu marre d'être considéré, chaque jour que Dieu fait, comme un gogo débile !

28/07/2008

Une info venue du Creusot

La crise de la presse, dramatique pour la démocratie, est évidemment due à des raisons sociologiques et économiques, mais aussi à des raisons… journalistiques. Si les journaux faisaient de la bonne information, moins routinière, moins superficielle, moins utilitaire, ils gagneraient des lecteurs, comme l’ont prouvé, en Bourgogne, Le Journal du Palais et l’Indépendant de l’Yonne. Comme le prouve surtout, depuis quelques mois, le site www.creusot-infos.com, animé au Creusot par le journaliste Alain Bollery, qui est devenu le premier site d’information de la région : 300.000 pages lues ou affichées par jour, 45 à 50.000 visites quotidiennes ! Son secret : il donne des infos et renouvelle son site 6 fois par jour. Un journaliste qui fait de l’info : étonnant, non ?

27/07/2008

A lire au mois d'août

66e1239622b50b4c6bd35b4612aec77a.jpgSi vous aimez la littérature et la Bourgogne, "La Bourgogne dans les beaux textes" est un petit livre qui se déguste comme un paquet de bonbons : on pioche au hasard, et on se régale. Véronique Bedin et Julien Feydy, historiens amoureux de la Bourgogne et du beau langage, y ont rassemblé une quarantaine de textes historiques, témoignages, lettres, récits de voyages, qui racontent cent Bourgognes différentes, depuis le poème célèbre de Sidoine Apollinaire sur les Burgondes jusqu’aux souvenirs d’Henri Vincenot ou de Jean d’Ormesson, en passant par les admirables textes autobiographiques de Chateaubriand, Colette, Henry Miller ou Jacques Lacarrière Un étonnant florilège. Bonne lecture.

25/07/2008

Chers militaires !

Que la vocation de l’armée française ne soit pas l’aménagement du territoire, c’est l’évidence. Sauf pour nombre d’élus locaux qui pensent benoîtement que l’Etat doit contribuer ainsi, par militaires interposés, à maintenir le remplissage des écoles, entretenir les routes et soutenir l’immobilier. Avec l'argent de mes impôts, bien sûr. En Côte d’Or, le soulagement des élus fait plaisir à voir : Dijon garde sa BA 102, Auxonne son 511è RT. Et chacun de se vanter d’avoir contraint ce gouvernement irresponsable à préserver l’économie dijonnaise : "On a ga-gné !" Ce qui serait bien, maintenant, c’est que le doigt qu’ils maintenaient crispé sur la couture du pantalon depuis quelques semaines, ils se le mettent ailleurs et qu’ils se bougent un peu pour favoriser la création de vrais emplois. Rompez !

24/07/2008

Hommage à Geremek

8e26e1beea4bbab1d4635a94a38c46dc.jpgEmouvant hommage à Bronislaw Geremek, hier soir, à la Bibliothèque polonaise, sur l’île Saint-Louis. J’ai rappelé, comme journaliste, le rapport très spécial qui s’est tissé entre cet homme exceptionnel et les journalistes français qui, dès l’automne 1980, ont fait de lui leur principale source d’information sur les événements de Pologne. Mais lui, le stratège hors pair, nous avait inclus dans son dispositif : pour être informé, d’abord ; pour faire passer des messages hors de Pologne, ensuite. Cet échange indicible et constant fut un des éléments de la réussite de l’aventure de Solidarnosc. Qu’il se soit parfois mué en amitié est une autre histoire.

23/07/2008

Robert Hossein is alive

be6dc221f602638ee330badb9aefd1ff.jpgDéjeuné avec Robert Hossein, qui se remet d’une opération du genou, et qui croule sous les projets : un spectacle perso à la rentrée, un film interactif pour l’été 2009, des grands trucs pour la Russie en 2010, etc. Cet homme-là est la générosité incarnée. Il donne : son énergie, son temps, son amour, son amitié, son argent, son enthousiasme. Il imagine, il raconte, il prépare. Sa gentillesse est extrême. C’est peut-être pour cela que le monde du showbiz et de la télé ne l’a pas jeté comme tant d’autres : on lui pardonne ses folies, ses emportements, son émotivité, et même sa foi. Car ce vrai artiste est un vrai gentil. Une perle rare. Un grand monsieur.

22/07/2008

Empaler Jack Lang ?

On ne quitte pas le ras du sol. L’actualité, aujourd’hui, c’est de savoir si le PS va exclure Jack Lang qui a osé, hier, voter en fonction de ce qu’il pensait, sur un sujet qui aurait dû, franchement, mettre tout le monde d’accord. "Faut l’empaler !" a hurlé un député PS. "Le général de Gaulle disait que la vieillesse est un naufrage, je regrette que Jack Lang nous en fasse la démonstration !", a déclaré Henri Emmanuelli, toujours élégant. "Sur le chemin de la trahison, il n'y a que le fleuve de la honte à traverser", a émis Ségolène, citant Mitterrand. Curieux : personne n’avait voulu exclure Fabius quand il a lancé le "non" à l’Europe en 2005, contre la majorité du PS, ce qui était autrement plus grave. Le PS voudrait-il tuer le père ? Après avoir exclu Charasse et Lang, quel autre proche compagnon de Mitterrand les dirigeants socialistes vont-ils vouloir "empaler" ?

21/07/2008

Non à la réforme !

A une voix près, la réforme constitutionnelle a failli capoter. La France est ainsi faite : à chaque nouvelle réforme, ce sont les catégories qui vont en profiter qui hurlent, protestent, s’indignent, descendent dans la rue et font tout pour saboter le processus. De même que ce sont les étudiants qui torpillent la réforme des Universités, ce sont les députés PS qui cisaillent la modernisation de nos institutions politiques. Grogne artificielle, magouilles politiciennes, refus systématique, calculs électoralistes. Triste spectacle. C’est tellement facile de dire "non" ! Nos élus n’ont donc rien retenu en voyant sur leurs écrans, ces derniers jours, la hauteur d’Ingrid Betancourt, l’élégance de Bronislaw Geremek, la dignité de Nelson Mandela ?

20/07/2008

La religion du rien

Avez-vous lu, ce week-end, les deux infos majeures dont TV Magazine (5 millions d’exemplaires) a fait sa Une ? L’interview d’une fille inconnue, Karine Ferri, ex-copine du petit Gregori Lemarchal, qui ne fait pas grand chose de sa vie et qui, sur une page complète, ne dit rien. Rigoureusement rien. Et l’interview d’une co-présentatrice de TF1, Cécile de Menibus, qui ne fait rien de bien intéressant, elle non plus, et qui, sur deux pages complètes, ne dit rien. Mais rien. J’ai lu attentivement les deux textes, il n’y a aucune phrase à retenir, aucune info, aucune anecdote. Rien. Que dalle, zéro, le vide. Le rien comme critère, comme culture, comme idéal. Le rien comme religion.
Je comprends mieux pourquoi aucun média ne s'est intéressé à Benoît XVI, ce même week-end : on ne sait jamais, devant les 250.000 jeunes des JMJ de Sidney, si ça se trouve, il a dit des trucs !

18/07/2008

Il y a regrets et regrets

2e90442e92dad4527f2b8948416cec5a.jpgLes réactions unanimes après la disparition brutale de Bronislaw Geremek - comme ce matin à la Représentation de l'Union européenne à Paris - masquent, évidemment, quelques regrets indicibles. Je me rappelle ce voyage en Pologne de juin 1989 où le président Mitterrand a montré qu’il préférait parler au général Jaruzelski, ce grand "patriote", plutôt qu’au couple Walesa-Geremek, qui représentaient l'inconnu : en pleine bagarre politique cruciale, à Gdansk, dans un repas offert aux "dissidents", il avait placé Geremek à côté de Françoise Sagan ! Faut-il aussi rappeler qu'en 2003, les députés européens ne l’ont pas élu président, et que ce fut une belle occasion manquée : les élus de l’UMP et du PS, qui ont joyeusement pataugé dans leurs petites combinaisons politiciennes, en gardent-ils au moins un souvenir amer ?

16/07/2008

Un journaliste décoré...

Pendant des années, chaque 14 juillet, j’envoyais un petit mot ironique à tous mes copains journalistes décorés de la Légion d’honneur. J’aurais pu le faire, cette année, à Ruth Elkrief, Philippe Reinhard ou Jacques Marseille. Ou bien à Régis Faucon, Yves Messarovitch, Isabelle Baillancourt, Hervé Chabalier et... Robert Ménard (mais oui), qui l’ont eue à Pâques. Ou encore à ceux qui ont reçu, le 1er mai dernier, le "Mérite" : Dominique Quinio, Christophe Hondelatte, Frédéric Mounier, Valérie Expert, etc. Partant de l’idée qu’un journaliste qui fait son métier n’a de merci à recevoir de personne, et surtout pas d’un ministre, j’adressais à tous cette maxime roborative : "Un journaliste décoré, c’est un journaliste de moins !" J’ai cessé de faire le fier le 14 juillet 2005. Allez savoir pourquoi. Félicitations à tous.

15/07/2008

Ma première lettre de délation

Je ne voulais pas y croire, pensant, évidemment, que ces moeurs-là étaient révolus. Eh bien, à Dijon, cela se pratique encore. On m’a transmis, de deux sources, une lettre me dénonçant aux autorités locales pour les opinions "scandaleuses" que j’exprime dans les journaux et sur ce blog, exigeant, tenez-vous bien, mon exclusion du conseil d’administration du Centre régional du Livre (CRL). Je vous jure que c’est vrai. Il paraît que l’auteur du poulet, un ancien journaliste à la retraite boycotté par tous les professionnels du livre de la région, n’a pas supporté d’avoir été rejeté et humilié aux élections dudit CRL (1 voix pour lui, 26 voix contre, c’est un peu dur, en effet). Alors il balance, il éructe, il vitupère, il dénonce, il venime contre le monde entier. J’ai encadré le document : c’est ma première lettre de délation !

14/07/2008

Fête nationale

Et si une journée durant, à titre exceptionnel, on ne donnait pas prioritairement la parole aux grincheux, aux aigris, aux jamais-d’accord, aux on-ne-me-la-fait-pas, aux pisse-froid, aux peine-à-jouir et aux rangnangnans ? Un défilé militaire impeccable, magnifique clôturé par une époustouflante démonstration de parachutistes d’élite devant des dizaines de chefs d’Etat ébaubis ; le sourire lumineux d’Ingrid Betancourt décorée de la légion d’honneur sur les marches de l'Elysée, une unanimité tout-à-fait inhabituelle chez les politiques pour saluer la mémoire de Bronislaw Geremek, une superbe bagarre cycliste dans l’ascension du Tourmalet, un très beau concert au pied de la Tour Eiffel illuminée, et des feux d’artifices applaudis dans toute la France - qui rappellent que ce pays si déconcertant est aussi une nation. Mais si.

13/07/2008

Geremek est mort

Terrible nouvelle venue de Pologne : Bronislaw Geremek est mort tout à l’heure dans un accident de voiture. C’était un homme rare. Historien engagé, militant courageux, intellectuel brillantissime, il était de ceux qui ont sauvé, dans les années 1980, l’honneur de l’Europe de l’Est. Au même titre qu’un Soljenitsyne, un Sakharov, un Havel, un Walesa. C’était aussi un homme doux et tolérant, jamais arrogant, jamais négatif. Il incarnait l’espoir que certains mettent, malgré, tout, dans une humanité si prompte à la bassesse, à la lâcheté, à la violence. C’était un juste, au sens de la Bible. Un saint laïc.
C’était aussi, depuis presque trente ans, un ami fidèle, modeste, exigeant, attentif. Adieu Bronek. Les hommes comme toi ne devraient jamais mourir.

12/07/2008

Sarko, les GO et les GM

Grâces soient rendues à Jack Lang qui, sur Europe 1, ce matin, a rappelé une vérité première : défendre les droits de l’homme et défendre la paix, ce peut être contradictoire. Ben oui. La diplomatie, ce n'est pas simple. Si la Méditerranée n'était peuplée que de GO et de GM comme le club éponyme, cela se saurait. Autant Sarko s’est pris les pieds dans le tapis des JO de Pékin, autant il a raison de frayer avec le président syrien Bachar al-Assad s’il veut contribuer au dialogue au Proche Orient. De même on ne peut pas militer pour la paix en Méditerranée sans discuter avec Ben Ali et Kadhafi. C’est basique.
Grâces soient rendues aussi à Jack Lang pour ce dialogue avec le journaliste :
Jack Lang : -Vous êtes mal informé !
Le journaliste : - Mais je lis les dépêches !
Jack Lang : - Eh bien, vous êtes mal informé !

11/07/2008

Qu'as-tu lu, l'élu ?

Pourquoi les libraires et les éditeurs sont généralement mal vus, en province, par les hommes politiques ? Parce que libraires et éditeurs sont bien placés pour savoir que 80 % des élus locaux ne lisent jamais un livre (il y a heureusement des exceptions : en Bourgogne, j’ai les noms !) et que la culture est le cadet de leurs soucis. Surtout la littérature, qui, c’est clair, ne rapporte pas une voix aux élections. Contrairement au sport, qui a la faveur des subventions publiques : des millions d’euros sont déversés chaque année dans les stades, quasiment rien dans les livres - vous savez, ces vieux trucs en papier avec une couverture et des choses écrites à l’intérieur ! Et pourtant, avoir lu la Bible, la Constitution de 1958, Victor Hugo et les Mémoires du général de Gaulle, quand on fait de la politique, je vous jure que ce n’est pas complètement inutile.

10/07/2008

Père, pardonnez-leur...

Si j'avais le temps, j'ouvrirais ici même une rubrique régulière, de préférence hebdomadaire, sur l’inculture abyssale qui caractérise désormais les médias français en matière religieuse. Dans son blog d’aujourd’hui, le rédacteur en chef de l’Express Renaud Revel cite, dans un propos sarcastique et biscornu, l’archevêque de Paris "André 23" (sic). Quelqu'un pourrait-il expliquer à l’éminent confrère que l’archevêque s’appelle André Vingt-Trois, c’est son nom, c'est comme ça, et qu’il n’y a pas eu à Paris, comme pour les papes, une série de 23 archevêques prénommés André ! L'info de l'Express est titrée "Le pape, combien de bataillons ?". Caramba, encore raté : Staline avait demandé "combien de divisions". J'infligerais bien à l'auteur de cette double bourde deux pater et trois ave, mais j'ai peur de n'être pas compris...

09/07/2008

Le déshonneur ET la guerre

Sarko, ami de la Corse, connaissait pourtant ce vieux dicton de l’Ile de beauté : "Si tu sors ton flingue, tire, ou tu es mort !" Le président aurait dû écouter les vieux soviétologues. Face à un géant totalitaire, il ne faut pas être faible : la dictature repose sur un rapport de forces, et ne se maintient que parce qu’on en a peur. Les cocos chinois, en faisant les gros yeux, ont escamoté la question du boycott des JO, vite remplacée par celle de la cérémonie d’ouverture. Celle-ci aurait pu être symbolique, mais la désolante division des Européens l’a rendue inopérante, et fatale pour le petit chef provisoire de cette armée désunie : qu’il y aille ou non, au fond, n’avait plus d'importance. Dans ce contexte, autant ne pas y aller. Pour l’honneur. Rappelons-nous Churchill à propos de Munich, en 1938 : "Ils ont accepté le déshonneur pour éviter la guerre, ils auront le déshonneur ET la guerre".