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10/06/2008

Un métier de seniors

Tout fout le camp. Même PPDA. Un par un, les seigneurs du PAF (devenus les seniors du PAF) cèdent la place, non sans s’y accrocher un max. C’est bien malgré eux que Serge July ne dirige plus Libé, que Jean-François Kahn a abandonné Marianne, que Philippe Gildas a quitté Canal, que Jean-Pierre Elkabbach ne dirige plus Europe 1. Il reste quelques papys qui font de la résistance : Drucker sur France 2, Bouvard sur RTL, Mougeotte au Figaro, Foucault sur TF1, Duhamel un peu partout et le couple Perdriel-Daniel, 160 ans à eux deux, à la tête du Nouvel Obs. La plupart de ces talentueux journalistes ont passé leur vie à expliquer que les hommes politiques, en France, restent décidément trop longtemps attachés à leurs mandats…

09/06/2008

Tout va mal

Il y a des jours où on ne devrait pas écouter la radio le matin. Surtout un lundi. Voici les infos du jour :
- les routiers bloquent les routes françaises pour faire baisser le prix du pétrole saoudien ;
- du côté de la Sncf, les cheminots font grève, personne n’a compris pourquoi ;
- les Irlandais vont voter contre l’Europe à qui ils doivent d’être sortis du moyen âge ;
- la France dispute son premier match de l’Euro 2008 privée de Patrick Vieira et de Thierry Henry ;
- le mauvais temps va continuer toute la semaine.
Et pour couronner le tout, voilà que PPDA va arrêter de présenter le journal de TF1 ! Trop, c’est trop. Je retourner me coucher.

20/05/2008

Les retraités de mai 68

Encore une commémoration à laquelle je ne m’attendais pas : les 40 ans du magazine Notre Temps. Au cœur de l’événement sacré que fut Mai 68, tout entier à la gloire de la jeunesse, des journalistes catholiques du groupe Bayard lançaient la première publication pour les retraités. Au sommaire : "La vie commence à 60 ans". Plus ringard et plus décalé, tu meurs ! Or, Notre Temps a est une des rares créations de cette époque à avoir prospéré : quelle publication née en mai 68 peut revendiquer aujourd’hui, la bagatelle de 900.000 acheteurs ? Pour son anniversaire, Notre Temps a sondé les Français sur leurs seniors préférés, et donné la parole à Simone Veil et Nicolas Hulot. Je me marre : il doit être content, Hulot, d’être un senior !

09/05/2008

Une presse d'opposition ?

La presse française critique Sarkozy du matin au soir. C’est légitime. Elle est là pour ça, la presse : pour critiquer. Mais quand ledit Sarkozy la critique en retour, alors elle se déchaîne, la presse : comment a-t-il osé dire, mercredi, devant des parlementaires de l’UMP, que "la presse se prenait pour l’opposition" ? Alors que c’est parfaitement exact. Et pas seulement pour jouer son rôle de critique : dans un sondage explosif, Marianne avait révélé, en 2002, que 6 % des journalistes disaient voter "à droite", et que 4 % d’entre eux avaient voté Chirac aux présidentielles (ce qui montre le fossé abyssal qui sépare les médias et l’opinion, soit dit en passant). Et encore, 6 % c'est beaucoup aux yeux de certains : quand j'entends l'éditeur Guy Birenbaum proposer d'interdire Eric Zemmour sur les ondes du service public parce qu'il est de droite, j'ai un peu froid dans le dos...

06/05/2008

Après Elkabbach, Ardisson ?

Si vous passez par Europe1, rue François 1er, mettez un gilet pare-balles : ça flingue sec dans les couloirs ! Mais tendez l’oreille, aussi, et vous aurez les réponses aux questions que tout le monde se pose. Pourquoi Jean-Pierre Elkabbach n’a pas démissionné après l’affaire Sevran ? "Parce qu’il gagne environ 70.000 euros par mois, et qu’à son âge, il a peur de manquer". Pourquoi sa rédaction, déboussolée et humiliée, a renoncé à voter une motion de défiance contre lui ? Parce que si Elkabbach s’en va, le représentant de Lagardère Active, Didier Quillot, a l’intention de le remplacer par Thierry Ardisson, ce qui tétanise, visiblement, l’ensemble des journalistes !
Conclusion pratique : si Europe1 annonce soudain la mort de Thierry Ardisson, n'en croyez rien.

30/04/2008

Enquête sur les "médiacrates"

87868717e21b4ec518ea5f3ee44086eb.jpgParmi les livres qui analysent la crise de la presse en France, celui de Jean Nouailhac, intitulé Les Médiacrates (éd. L'Archipel), est impressionnant de précision et de justesse. Une citation parmi d’autres : "La plus grande partie de la presse française ne reflète que l’état d’esprit de ceux qui la font. (…) Tout ce qui dégrade la culture raccourcit le chemin qui mène à la servitude. ( …) Une société qui supporte d’être distraite par une presse déshonorée et par un millier d’amuseurs cyniques décorés du nom d’artistes, court à l’esclavage malgré les protestations de ceux-là même qui contribuent à sa dégradation". Le nom de l’auteur de ces lignes dira peut-être quelque chose aux jeunes journalistes : il s’agit d’Albert Camus.

29/04/2008

Plantu sauve l'honneur

En publiant son dessin d’Elkabbach dans Le Monde d'hier, Plantu a sauvé l’honneur de la presse. Dans cette désolante affaire, le divorce est frappant entre la liberté de ton de la blogosphère bruyante et hilare, et l’époustouflante discrétion de la presse classique sur la faute professionnelle du patron d’Europe 1 - lequel, dans un monde normal, aurait dû évidemment démissionner. Je ne parle pas des Morandini, Durand, Ruquier, Duquesne et autres excellents confrères d’Europe 1, tous décrédibilisés et contraints à avaler leurs micros et leurs chapeaux, mais des rédacteurs en chef des autres médias traditionnels - lesquels figurent parmi les 250 invités potentiels du beau Jean-Pierre, et font donc, depuis une semaine, comme s’ils n’avaient rien entendu. Au nom d’une éthique que je n’arrive pas bien à cerner…

26/04/2008

Elkabbach est mort !

Jean-Pierre Elkabbach est mort. Journalistiquement, bien sûr. Sur internet, des centaines de milliers d’internautes se passent et commentent l’annonce prématurée de la mort de Pascal Sevran sur ordre du patron d’Europe 1 qui n’avait pas recoupé son info. Une faute énorme, évidemment, qui décrédibilise la station pour longtemps, de la part d’un directeur qui attaquait récemment tous les sites et les blogs coupables de diffuser des infos non vérifiées ! Un stagiaire, un chroniqueur, un chef de service, un rédacteur en chef aurait été viré. Pour moins que cela, Olivier Mazerolle avait démissionné de la direction de France 2. Elkabbach, lui, reste impassible, accroché à son fauteuil. Pour combien de temps ? Vous le saurez en écoutant RTL...

14/04/2008

"Le Monde" à son tour...

Le Monde en grève, ce n’est pas banal. C’est la première fois que le journal qui a le plus abondamment relayé les grèves des autres depuis la guerre, subit lui-même la colère de ses propres troupes. Il y a de quoi. Un plan de 130 licenciements, dont 2/3 dans la rédac, cela fait, in fine, 25 % de journalistes en moins. De deux choses l’une : ou bien un quart des journalistes du Monde se les roulait tranquillement à l'ombre des rotatives, ou bien la qualité du journal va sérieusement s’en ressentir. Le Monde découvre brutalement ce que la quasi-totalité des journaux ont déjà vécu : le rêve, chez les actionnaires, les financiers, les contrôleurs de gestion, d’un journal sans journalistes. C’est vrai que les journalistes, c’est cher, c’est chiant, ça ne rapporte que des ennuis et même, parfois, ça se met en grève !

26/02/2008

Arrêtez le concours !

Traiter un abruti de "pauv’con", assurément, ce n’est pas bien, surtout quand on est chef de l’Etat. Mais que cette affaire fasse encore la une des journaux, des interviewes, des éditos, c’est insensé. Et qu’on en fasse un argument politique en faveur de Bayrou (qui, il y a peu, dénonçait les "conneries" politiques et voulait "donner un coup de pied au cul" au système) ou de Ségolène (qui vient d’adouber à Montpellier un président de région viré du PS pour sa grossièreté à l’égard des harkis et des blacks), c’est atterrant. Arrêtez le concours de médiocrité ! Sortez de cette actualité débilitante, faite de SMS volés, d’interviewes retouchées, de vidéos piratées, de débats fabriqués, de petites phrases montées, de photos floutées ! Stop !!!

19/02/2008

Le bon sens de Wolton

Un peu de bon sens dans un monde de fous : hier, sur RTL, le sociologue Dominique Wolton a réglé son compte en quelques phrases à l’hypocrisie des médias qui ont tous envoyé leurs journalistes accompagner les policiers à la poursuite de délinquants dans les cages d’escaliers de Villiers-le-Bel. "Cette complicité vous fait perdre la confiance du public", accuse Wolton. "C’est la concurrence", plaident les médias. "Les valeurs de la concurrence ne sont pas plus importantes que celles qui fondent votre légitimité", assène Wolton. Lequel ajoute, à propos du fameux SMS du Nouvel Obs : "Ce n’est pas parce que le président a trop joué avec la frontière public-privé que vous devez vous en affranchir !" Et toc.

12/01/2008

La fin du caniveau

d13bf947b6b81ac0dd0348cb0c640895.jpg L’élection de Sarkozy aura au moins fait tomber une barrière, celle qui séparait la presse people de l’autre presse, la sérieuse, la fréquentable. Aujourd’hui, ce n’est pas Closer ou Voici qui se déchaîne en Une sur le couple Sarko-Carla, mais L’Express. Et ce ne sont pas des mercenaires de la presse de caniveau qui révèlent les dessous du départ de Cecilia, mais Anne Bitton (Le Point), Michael Darmon (France 2), Denis Demonpion et Laurent Léger (Le Point), Yves Derai (Le Nouvel Economiste). Et que dire des grands éditorialistes, tous médias confondus, qui ont lâché la bonde et dissertent à qui mieux-mieux sur le voyage en Egypte ou la date du mariage !
Albert Londres, reviens, ils sont devenus fous !

08/01/2008

Sarko, il en fait trop !

Depuis ce matin, c’est la folie dans les médias. Parce que Nicolas Sarkozy a décidé qu’à l’occasion des vœux aux 600 journalistes invités à l’Elysée comme tous les ans, il donnerait, en plus, tenez-vous bien, une conférence de presse ! A des journalistes, franchement, c’est culotté ! Branle-bas de combat, questions des auditeurs, interviews des spécialistes, reportage en coulisses, et tout le bataclan. Après la prestation du président, à nouveau la folie : extraits, commentaires, petites phrases, réactions, et tout le tremblement. La presse n’en peut plus de dauber sur le salaire, le style, l’entourage, les vacances, le mariage du chef de l’Etat. Et même aussi, parfois, attention aux yeux, sur sa politique ! Et en répétant jusqu'à plus soif cette critique sévère : Sarkozy, vraiment, il en fait trop !

21/12/2007

Sarko, le pape et la presse

Le voyage de Sarkozy au Vatican aura au moins permis à l’entourage du Président de découvrir le visage sinistré que montre aujourd'hui la France en matière de presse :
- Il n’y avait personne de l’AFP pour suivre Sarko dans les couloirs du Vatican, la titulaire étant… en vacances ! (L’AFP a recopié l'agence italienne Ansa pendant tout le voyage).
- Il n’y avait aucun porte-parole de l’ambassade de France, hier, à Rome, pour informer les médias étrangers sur Sarko, sa bio, ses idées, son discours, etc.
- La nouvelle la plus importante du voyage aura été… la suppression, pour raison d’économies, du poste de correspondant du Figaro auprès du Saint-Siège !
Mais qui s’intéresse encore à la presse ? Et à la France ?

23/11/2007

URSS, le retour

Manon Loizeau, excellente journaliste, a montré hier dans Envoyé Spécial, sur France 2, comment la Russie de Poutine renouait avec certaines méthodes policières de l’époque communiste : en envoyant tel ou tel journaliste trop curieux dans des asiles psychiatriques, où on soumet ces impudents, loin de tout, à des traitements dangereux et dégradants. Critiquer le pouvoir, comme disait naguère le KGB, c’est forcément être fou, et cela se soigne ! L’assassinat d’Anna Politkovskaïa – que j’avais reçue à Paris quand je présidais l’Association des journalistes France-Russie – pouvait être analysé comme une bavure monstrueuse, un accident de l’histoire, dans une Russie allant, malgré tout, dans le bon sens. Hélas ! La mort d’Anna, en réalité, était le signal d’un retour à l’URSS de Brejnev. C’est-à-dire au moyen âge.

01/11/2007

Un fossé qui s'élargit

Bientôt la cinquantième du spectacle "Jean-Paul II" de Robert Hossein, au Palais des Sports de Paris (cf ci-contre). Cette aventure me permet de mesurer, plus encore qu’à l’habitude, le fossé qui sépare les gens normaux, ceux qui vivent dans mon canton, des journalistes parisiens, cette caste de privilégiés à laquelle j’ai si longtemps appartenu. Les premiers se mettent en quatre pour louer un autocar au chef-lieu, rassembler collègues et amis, payer des places qui ne sont pas données, braver les grèves et les embouteillages, et reviennent heureux d’avoir passé une bonne soirée. Les seconds, sauf exceptions, expliquent avec dédain tout le mal qu’ils pensent de ce péplum à la fois catho et popu, soit trop religieux soit pas assez mystique, soit trop fidèle à l’Histoire soit trop loin de la réalité, etc.
Un fossé, que dis-je : un gouffre, un abîme !

21/10/2007

Café du commerce

Michel Field et Olivier Duhamel sont des garçons intelligents et plutôt sympathiques. Or leur nouvelle émission de radio, le dimanche matin à 10 h, sur Europe 1, est sans intérêt. Est-ce parce qu’elle vient après l’excellent C’est arrivé demain de Dominique Souchier ? Non. Simplement, elle ne présente aucune idée originale, aucune info nouvelle, aucune vraie polémique : le divorce de Sarko, le discours de Sarko, que du ressassé, du délayé, du conforme. Un joyeux babil très « sciences po » (ils parlent de moyen terme, d’ items, d’ a posteriori, de légitimisation) sur un concept éculé : les rapports des médias et de la politique. Du bruit. Du vieux. Du rien.
Vite à 11 heures, passez sur France Culture, c’est l’heure d’Esprit public, la très, très bonne émission de Philippe Meyer !

14/10/2007

Fin du débat politique

D’émissions politiques en débats télévisés, la culture médiatique régresse spectaculairement. Naguère, journalistes et hommes politiques échangeaient des arguments, plus ou moins développés, de préférence en deux parties. Depuis une dizaine d’années, on se dispute à coup de "petites phrases" qui dispensent de lire textes de loi ou articles de fond. Aujourd’hui, on organise débats et polémiques autour de simples mots, qu’on utilise comme des balles de revolver : "dégueulasse", "petit con", "rupture", "ouverture", "faillite", "ADN", "détail", etc. D'où cette manie de couper toute parole intelligente au bout de 45 secondes. D'où cette tendance à donner la parole à qui n'y connait rien. On fait l’impasse sur la connaissance, on évacue le réel, on proscrit la pensée : après nous, le déluge !

04/10/2007

Elections, le retour !

Pendant que les journalistes parisiens continuent de suivre Sarkozy à la trace, ils ne voient pas que l'actualité électorale, en France, est en pleine relance. Partout, les prochaines municipales (et les cantonales) se préparent dans l'effervescence. C'est en ce moment que se jouent, dans 36.000 communes, les futures têtes de listes, les duels, les trahisons, les ralliements, les ambitions, les ouvertures : si Dubois n'y va pas, j'y vais, mais pas avec Dupneu... mais si Durand fait une liste dissidente, Dugenou aura du mal... C'est dans ces innombrables tractations locales que la République s'ébroue, s'égaie, se vivifie. Et rajeunit, forcément. Ces jeux de pouvoir, à la base, concernent directement près de 2 millions de citoyens. Il n'y a que les journalistes pour ne pas le voir...

03/10/2007

La Bourgogne amputée

7ce1f440462bdb4c6ddd0ec325efac81.jpgBourgogne Magazine met la clef sous la porte. C'est un nouveau recul de la presse écrite, mais c'est surtout une très mauvaise nouvelle pour la Bourgogne : ce magazine de terroir (et de qualité) était un des rares liens fédérant les quatre départements de cette immense région qui va de la banlieue de Paris à celle de Lyon. Pas très solidaire, la région Bourgogne. Les collectivités publiques savaient que la publication battait de l'aile : personne n'a levé le petit doigt. Le conseil régional de Bourgogne, qui dépense des millions en communication, n'avait même pas abonné ses propres services à la seule publication de la région qui fût vraiment "bourguignonne". On ne va quand même pas aider une entreprise privée ! Quand les élus locaux parlent de dynamisme, de convivialité, de culture et de solidarité, je me marre.