Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/11/2008

Ils ont changé le siècle

Vous allez le voir en promo, ces prochains jours, dans toutes les émissions de télé : Claude Allègre, le célèbre et ingérable ami de Lionel Jospin, sort un livre intitulé Figures de proue sur les cinq personnages qui, selon lui, ont "changé le siècle" : Nehru, de Gaulle, Mandela, Deng Xiaoping et Gorbatchev. Pourquoi ceux-là ? D’accord pour le général de Gaulle. Passe encore pour Mandela, mais pourquoi lui et pas Soljenitsyne ou Walesa ? Limite-limite, Nehru, qui a moins "marqué le siècle" que Gandhi. Mais pourquoi les deux autres ? Staline et Khrouchtchev, Ben Gourion et Senghor, Churchill et Mao, Jean XXIII et Jean-Paul II, ont bien davantage influé sur leur époque que Deng et Gorby, qui en ont, au mieux, subi les convulsions !

29/11/2008

Dijon la mal aimée

"Chaque fois que je vais à Dijon, je régresse", a écrit l’écrivaine Camille Laurens, qui est née dans cette ville "fermée comme un visage crispé" (sic). Curieux comme les grands écrivains d’hier comme d’aujourd’hui ont détesté Dijon. Les auteurs du livre La Bourgogne dans les beaux textes (Ed. de Bourgogne, 2008) ont eu beau chercher : quand un Henri James ou un Henri Miller parle de Dijon, c’est pour en dire du mal. Dure, dure, la littérature sur l’ancienne nécropole des Ducs de Bourgogne ! "Mourir à Dijon, c’est un pléonasme", écrit encore Camille Laurens, qui a cité un jour, dans Libération, son ancien prof de philo : "Vivre à Dijon, c’est un oxymore". Il faut rattraper cela. Je lance un appel : Editeur cherche textes littéraires positifs sur Dijon…

28/11/2008

Le salace lasse

A quoi tiennent les choses. Si RTL reste la première radio de France, Europe 1 est la radio qui a le plus progressé ces derniers mois. La raison principale tient à la victoire de Nicolas Canteloup sur Laurent Gerra dans le match qui oppose le matin, entre 8h30 et 9h, les deux imitateurs. Ils sont formidables tous les deux, mais Canteloup a un "parolier" bien meilleur que celui de Gerra et, surtout, moins vulgaire. Gerra, désormais, c’est un festival de comparaisons grossières et de vannes politico-triviales, un lâcher d’attaques sous la ceinture, un festival de "salope", "chier", "grosse bite", "enculé", etc. Et le salace, ça lasse ! A RTL, on s'inquiète : au prix où est la minute de pub à cette heure-là, ça fait cher le gros mot !

27/11/2008

La guerre des Oiseaux

segolene-royale.jpgLe congrès de Reims a causé beaucoup de tort à la démocratie. Parce qu’il a révélé que toutes ces "vedettes" politiques tueraient père et mère pour continuer à se rendre chez Ruquier et Denisot en voiture de fonction. Et parce qu’il a montré à quel point cette petite caste d’ambitieux peu productifs vivait loin du peuple, surtout en temps de crise. Que la finale de cette Star’Ac politicienne ait vu s’affronter deux anciennes élèves des Oiseaux ayant fait l’ENA, est symbolique : on devrait forcer les dirigeants de partis, au moins une fois, à fonder une entreprise et à dormir sous une tente, l’hiver, le long du périphérique. Sans chauffeur et sans caméras.

26/11/2008

Pan sur le bec !

Lu dans L’Express les « bonnes feuilles » du livre de Laske et Valdiguié sur La Face cachée du Canard Enchaîné (Stock). Il est toujours vertigineux de refaire l’histoire. Deux exemples liés à la présidentielle de 1981. D’abord, l’opération "diamants de Bokassa", qui a beaucoup contribué à faire battre Giscard par Mitterrand (auquel, apprend-on, le Canard ne pouvait rien refuser), reposait en grande partie sur des faux fabriqués sur du papier à entête de l’ex-empereur ! Ensuite, si l’affaire Papon a éclaté le 6 mai 1981, ce n’est pas par hasard : visant un ministre du gouvernement Barre, elle était sciemment destinée à "piquer à Giscard 200.000 voix juives et 50.000 voix de pieds-noirs" (dixit Mitterrand) à la veille de la présidentielle. Un peu écoeurant, non ?

25/11/2008

Mélanchon : c'est parti !

Meluche.jpg Histoire de contribuer à la clarté dans les rangs de la gauche française, le sénateur Mélanchon a décidé de quitter le PS, qu’il juge trop à droite. Mais comme il n’aime pas davantage la LCR (Besancenot), le PCF (Buffet), la LO (Laguillier), etc, etc, il a décidé de fonder son propre parti, le Parti De Gauche, le… PDG ! Il aurait pu aussi l’appeler le Centre des Rénovateurs Socialistes (CRS), ou le Groupuscule Politique Socialiste (GPS), ou l’Union des socialistes atypiques (USA). Ou, pourquoi pas, tiens, l’Association des Sénateurs Socialistes Exigeant la Diminution de leurs Indemnités Colossales (ASSEDIC) ?

24/11/2008

Les Eglises et les partis

Lyon, dimanche matin. Au troisième jour des Semaines Sociales, la parole était aux politiques, interpellés par les représentants des religions : comment les responsables d’un Etat affaibli, dans une société privée de sens, voient-ils les porteurs de valeurs, des détenteurs de mémoire, des témoins de la transcendance que sont les croyants ? Parmi les invités, Elisabeth Guigou. Fatiguée, amère, l’ancienne Garde des Sceaux avoue que cette confrontation avec les 4 000 participants des SSF est pour elle une "respiration", une "bouffée d’espoir", par rapport à ce qu’elle vit, elle, au PS, après 30 ans de militantisme. Allons, tout est relatif ! Les Eglises se portent plutôt mieux, apparemment, que les partis politiques !

22/11/2008

Les fauteuils du cardinal

sacre_napoleon.jpgDéjeuner à l’archevêché de Lyon, à Fourvière, avec Philippe Barbarin, primat des Gaules, qui fêtait le dixième anniversaire de son ordination épiscopale. Autres invités : François-Régis Hutin, Michel Camdessus et quelques autres. Avant de passer à table, dans le salon, quelqu’un fait remarquer au cardinal que ses fauteuils rouges brodés sont un peu ringards. "Impossible d’en changer la tenture, explique Barbarin : ces fauteuils sont tapissés avec des morceaux du manteau que portait Napoléon Ier le jour de son sacre !" Les fauteuils avaient été offerts à Joseph Fesch, lointain prédécesseur de Barbarin et, accessoirement, oncle de Napoléon Bonaparte. Respect.

21/11/2008

Les deux Frances

Ouverture des Semaines Sociales de France, à Lyon. Dans l’immense amphi du Palais des Congrès, 4 000 cathos ou assimilés vont débattre sur le thème : "Les religions, menace ou espoir pour nos sociétés ?" Les discours d’accueil sont emplis de tolérance et de bienveillance. Sauf un : parmi les personnalités locales, le président du conseil régional, Jean-Jack Queyranne, bouffe-curé notoire, ne peut s’empêcher de fustiger "le flot de vase noire de l’obscurantisme", d’en appeler à la "séparation de l’Eglise et de la haine", etc. Sa laïcité à lui n’est pas très positive ! Le cardinal Barbarin lui répond, mine de rien, que Mère Teresa et Sœur Emmanuelle étaient aussi… des lumières !

20/11/2008

C'est quoi, une entreprise ?

Terrifiante, l’enquête de la Fnege publiée dans Les Echos sur ce que les Français connaissent de leur environnement économique, et notamment de l’entreprise ! Quelques exemples : 82 % des personnes interrogées minimisent le rôle de l’entreprise dans la création de la richesse nationale ; 57 % croient qu’un PDG est désigné par ses administrateurs ; 65 % ne savent pas que le coût d’un employé pour l’entreprise est le double de son salaire ; 32 % confondent le chiffre d’affaire et le bénéfice ; etc. Après, on s’étonne d’entendre tant de bêtises à la télé ou dans les manifs ! Il n’y aurait pas une révolution à faire du côté de l’école ? Et des médias ?

19/11/2008

La crise arrive

Chez moi, en Puisaye, on serre les fesses. Insidieusement, la crise se rapproche. Un peu comme la peste au moyen âge. Il suffit d’ouvrir les oreilles en traversant mon chef lieu. A la banque, on me dit que l’activité a très fortement diminué dans le canton. Ici, 104 licenciements dans une boîte moyenne. Là, deux fermetures de magasins. Il n’y aura bientôt plus aucun hôtel en milieu rural. Au café, le patron explique que les gens ne viennent plus prendre l’apéro. Tel restau d'un village voisin ne tient qu'en payant au black. Sur le marché de Charny, les clémentines à 5,60 euros n’intéressent plus que les bobos en week-end. Le Netto, en revanche, voit sa clientèle augmenter. Des petits riens. Si la tendance se confirme, l’hiver risque d’être rude, et l’année 2009 plus dure encore…

17/11/2008

Pauvre Hollande !

sego-et-francois.jpgFrançois Hollande était pourtant bien parti. Quel duo il formait, avec Ségolène ! Elle crevant l'écran, lui aux manettes du parti, ils étaient parfaitement capables, en 2006, d’imposer leurs vues au PS : elle entrait à l’Elysée en 2007, lui-même devenait premier ministre avant de la remplacer à la tête de l’Etat cinq ans plus tard. Un plan formidable ! Jamais un couple n’avait eu une pareille opportunité depuis Juan et Evita Peron en Argentine. Au lieu de cela, il s’est coupé de la mère de ses enfants, il a fait une terne carrière d’apparatchik, il n’a jamais été ministre, et voilà qu’il assiste, défait, à la liquéfaction du parti qu’il a dirigé pendant plus de dix ans, sous les coups de boutoir de son ex ! Moralité : quand on trompe sa femme, en politique, vaut mieux pas qu’elle l’apprenne.

16/11/2008

Dissoudre le PS ?

Déjeuner avec Jean-François Kahn au restau D Z'Envies, le bistrot branché que l’ami David Zuddas a ouvert à Dijon, sur la place du Marché. Son livre, Pourquoi il faut dissoudre le PS, tombe à pic. Une fois de plus, la classe journalistique est incroyablement révérencieuse vis-à-vis de tous ces petits personnages assoiffés de petits privilèges qui, à Reims, s’agitent jour et nuit devant des forêts de caméras et de micros, quand les enjeux sont ailleurs ! JFK suggère que les militants socialistes, les vrais, ceux qui y croient, attaquent leurs dirigeants en justice ! Il a tellement raison de pourfendre la "pensée unique" ! L’homme est parfois horripilant, excessif ou approximatif – mais passerait-il à la télé sans cela ? Il n’empêche : il en faudrait cinquante comme lui !

15/11/2008

Michel Quint à Dijon

M Quint - 0.JPG Le Club des Ecrivains de Bourgogne recevait à Dijon, hier soir, le romancier Michel Quint, pour la sortie de son livre Max (Perrin). Prof de théâtre, ce ch’ti du Pas-de-Calais a décollé, en l’an 2000, avec son magnifique et tout petit roman Effroyables jardins, (Joelle Losfeld), 25 traductions étrangères, 1 million d’exemplaires vendus. Ses romans policiers ont pour toile de fond le procès Papon, la Résistance, la guerre d’Algérie, la tuerie des JO de Munich en 1972. Sa dernière intrigue se greffe sur l’arrestation de Jean Moulin en 1943. Que du lourd. Que de l’humain, aussi. Le succès de Quint tient à sa façon de rappeler que l'histoire, c'est d'abord des hommes. Une très belle soirée. Merci Michel.

14/11/2008

Rendez-vous d'automne

Chaque année c’est pareil. Début novembre, les journaux relatent les fêtes d’Halloween, les chrétiens célèbrent la Toussaint, les dernières feuilles tombent des arbres tandis que les vols de grues cendrées traversent le ciel vers le sud. Puis c’est la commémoration de l’armistice de 1918 : on ressort les derniers poilus en chaise roulante, ou, désormais, leur souvenir. Puis, ce sont... les traditionnelles grèves des transports. Difficile de savoir si les raisons en sont légitimes, d’abord parce qu’on n’y comprend rien, ensuite parce qu’elles sont chaque année différentes. Cela gêne des millions de gens, cela coûte des centaines de millions d’euros, mais un vieux pays comme le nôtre a besoin de respecter ses traditions, ses racines, sa culture...

13/11/2008

La France, Etat racial ?

Va-t-on faire de la France un Etat racial ? Quand le CSA exige – au nom de quelle valeur supérieure, de quel dieu, de quelle idéologie ? - que des entreprises privées de divertissement comme RTL ou M6 engagent davantage de salariés noirs, arabes ou asiatiques, cela me terrorise. Je dirige, en Bourgogne, une maison d’édition qui, par hasard, n’a pas publié d’auteurs noirs. Ni asiatiques. Serai-je bientôt passible d’une amende ? Vais-je aller en prison ? Pitié, Monsieur le Juge, je suis blanc, certes, et je m’en excuse bien sincèrement, mais en y repensant, j’ai 50 % de sang étranger dans les veines et je suis né à Tunis, en plein Maghreb : aurai-je des circonstances atténuantes ?

11/11/2008

1914-18, le grand tournant

Formidable, le film de Jean-François Delassus, sur France 2, sur la guerre 14-18 ! Et plein d’enseignements. Tant de violence, de souffrance et d’absurdité font mieux comprendre qu’après cette boucherie insensée, des millions de gens se soient mis à l’écoute de ceux qui, en Russie, en 1917, avaient stoppé la guerre et renversé l’ordre l’ancien. Il fallait, d’urgence, changer le monde – et qu’importe que la lueur qui rougeoyait à l’est fût mirage ou brasier ! Sans la guerre 1914-18, il n’y aurait jamais eu le communisme. Et sans le communisme, le nazisme ne serait jamais arrivé au pouvoir en Allemagne. La première Guerre mondiale, qu'on a aussi appelé le "suicide de l'Europe", fut, et de loin, l’événement le plus important de l’histoire moderne.

10/11/2008

Avec 70.000 euros par mois...

On m’a reproché d’avoir daubé, ici même, sur le salaire de Laurence Ferrari (70.000 euros par mois). Soyons clair : à titre personnel, je n’ai évidemment rien contre Laurence Ferrari, qui est, en plus, sans conteste, une bonne professionnelle. Mais, mille pardons, en tant qu’éditeur régional soumis à la loi du marché et à un secteur culturel en crise, je ne peux m’empêcher de faire un calcul assassin : avec la même somme, au lieu de passer mes nuits et mes week-ends à grignoter 200 euros ici, 800 euros là, pour éditer péniblement une demi-douzaine d’ouvrages par an, je pourrais éditer tranquillement… 23 livres par mois ! Soit 276 livres par an. Soit près de dix fois la totalité de la production littéraire de l’ensemble des éditeurs de la région Bourgogne...

09/11/2008

Royal, comme Mitterrand

Delanoë écrabouillé. Hollande ridiculisé. Aubry dans les choux. Mélenchon hors course. Et Ségolène Royal en position d’être candidate aux prochaines présidentielles ! Le PS aura donc passé plus d’un an, loin de la crise mondiale et de l’élection américaine, à s’autodétruire. Un vrai désastre. Et les médias de tirer à gogo sur l’ambulance ! Et la droite de s’esclaffer bruyamment ! Moi, je ne tire ni ne m’esclaffe. Royal alliée à Hamon, comme on peut le prévoir, c’est exactement le scénario d’Epinay, lorsque Mitterrand s’alliait in extremis à Chevènement. Royal n’est pas Mitterrand, certes, mais elle a retenu ses leçons. Et compte bien bénéficier en 2012 des inévitables divisions de la droite… exactement comme Mitterrand en 1981 !

08/11/2008

Les ruraux face à la crise

Réunion, ce matin, à Charny (Yonne), de l'ensemble des maires, adjoints et conseillers de ma communauté de communes. Ordre du jour : comment anticiper la crise financière qui va plomber les collectivités locales en 2009 ? A Dijon, les élus accusent déjà Sarkozy, l'Etat, la droite, la gauche, la météo, ma soeur, que sais-je ! En milieu rural, on ne rigole pas avec ça : on va transférer fissa les dernières grandes compétences des communes (écoles, voirie, équipements sportifs) afin de gonfler la dotation globale de fonctionnement de l’intercommunalité, et on va mettre au point une fiscalité "mixte", pour pouvoir réagir quand les fermetures de PME assècheront les recettes des communes et que l’Etat ne remboursera plus à celles-ci la TVA sur les investissements : il faudra bien, vains dieux, trouver des sous pour réparer les routes et repeindre les classes !