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24/01/2017

L'ère de la post-vérité

Trump1.jpgL’affirmation du porte-parole de Trump comme quoi il n’y avait jamais eu autant de monde à une investiture présidentielle est le signe que nous entrons, paraît-il, dans l’ère de la "post-vérité". Est-ce bien nouveau ? Vous avez remarqué qu’aucune vérité, fût-elle étayée, vérifiée, incontestable, absolue, n’a jamais fait changer l’opinion de quelqu’un qui ne pense pas comme vous ? A quoi bon la connaissance, puisqu’elle est balayée par l’entêtement, le sectarisme, l’idéologie ? A quoi bon le journalisme, puisque l’information ne pèse rien dans une conviction, et n’influe sur aucun raisonnement ? La nouveauté, c’est qu’on parle tranquillement de "post-vérité", ce match entre les faits avérés et les faits dits "alternatifs" (!) où c’est la barbarie qui gagne à la fin. Brrr.

21/01/2017

Journalisme ou bavardage ?

LCI-Trump.jpgL’investiture de Donald Trump aura été un révélateur pour les chaines de télé : autant on peut constituer un plateau pour commenter les primaires du PS en invitant à peu près n’importe qui, autant un sujet rare ou complexe comme l’arrivée de Trump à la Maison Blanche demande davantage de rigueur : il faut des journalistes qui aient pris le temps de travailler le sujet, et des invités qui le connaissent à fond (comme Anne Toulouse, Laure Mandeville ou Nicole Bacharan). Fastoche ? Que nenni ! On a vu à quelques incidents, vendredi, sur LCI, sur BFM-TV ou sur France Info, que ce n’était pas si simple, et qu’il ne suffisait pas de réunir une poignée d'invités autour d’un animateur pour faire du bon journalisme…

12/01/2017

Le journalisme mène à tout...

laurence-haim.jpg...à condition d'en sortir, disait naguère l'écrivain Jules Janin. Ma consœur Laurence Haïm, ex- correspondante de Canal + et de I-Télé aux USA, devient donc porte-parole d’Emmanuel Macron. Je rigole en entendant s’étrangler d'indignation Jean-Michel Apathie ou Guy Carlier (qui sont devenus des amuseurs publics, à égalité avec Roselyne Bachelot qui a fait le trajet inverse) ou Robert Ménard (qui a oublié qu’il fut journaliste). Faudrait-il condamner tous les Sérillon, Baroin, Lucbert, Baudis, Gerbaud, Cavada, Mamère et tant d’autres ex-confrères qui ont choisi la politique ? Eux, au moins, se sont coltinés à la vraie vie avant de prétendre améliorer celle de leurs concitoyens !

11/12/2016

Les médias en questions

débat.jpgTombé ce soir, sur France 5, sur un débat posant la question de l’indépendance des médias en ces temps agités de primaires de gauche et de droite. Bruce Toussaint, Franz-Olivier Giesbert et les autres m’ont replongé 30 ans en arrière – mêmes problèmes d’actionnaires et de pensée unique, même connivence entre journalistes parisiens de tous bords, mêmes exigences d’égalité de temps de parole entre les candidats aux élections, mêmes arguments brouillons dans un langage d'initiés auquel le grand public ne comprend rien. Le numérique n’a rien changé au fond du problème. Tout juste peut-on dire que les électeurs font encore moins confiance aux journalistes qu’il y a trente ans, ce qui n’est pas peu dire !

07/12/2016

La fin du journalisme politique ?

Alain-Duhamel-et-Olivier-Mazerolle.jpgPour assurer le spectacle permanent qu’est devenue la vie politique, les derniers journalistes spécialisés sont peu à peu remplacés par des commentateurs professionnels dont la verve est plus prisée que la compétence : d'estimables directeurs de journaux, des touche-à-tout audiovisuels, des représentants en sondages, des généralistes plus ou moins bavards, des JRI saute-ruisseau et des champions en banalités. Aucun ne connaît la Constitution de 1958, les discours du général de Gaulle, l’oeuvre de François Furet ou la liste des présidents de la IIIe République, mais quelle importance ? J’ajoute : aucun ne franchit jamais le périphérique, mais faut-il vraiment connaître la France et les Français pour causer dans le poste ?

26/09/2016

Adieu à Jean Boissonnat

o-JEAN-BOISSONNAT-facebook.jpgJean Boissonnat nous a quittés. La France a perdu un grand, un très grand journaliste, qui fut un maître et un modèle pour plusieurs générations. Je lui dois une partie de ma vocation de journaliste (je ne ratais aucune de ses chroniques économiques quand j’étais à Sciences Po) et, surtout, des valeurs sur lesquelles ce métier devrait toujours reposer : curiosité, humilité, honnêteté, utilité. Nous nous croisions encore, il y a quelques années, au conseil des Semaines Sociales de France, presque un demi-siècle après nous être rencontrés dans les couloirs de La Croix à la fin des années 1970. Tristesse, admiration, reconnaissance. Adieu, Jean, et merci !

08/06/2016

Quand un peuple arrête de lire...

donald-trump.jpgSi notre avenir vient, le plus souvent, d’outre Atlantique, il serait opportun de jeter un œil sur la situation dramatique de la presse écrite aux Etats-Unis, qui est mourante. Les quotidiens aux USA, depuis 1990, ont perdu 60 % de leurs effectifs journalistiques ! Ils ne sont plus qu’un complément élitiste aux grands médias audiovisuels et à ceux qui fleurissent sur le web. Or, comme on sait, ces nouveaux supports ont réduit au minimum l’enquête, l’investigation, la réflexion, l'intelligence et la critique, au profit de l'image, de l’émotion et du simplisme. Voilà ce qui nous attend. Or, vous voyez pour qui on vote, quand on cesse de lire ?

22:02 Publié dans Blog | Tags : trump, journaux, journalisme, usa | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

18/07/2013

Le pape François, "homme de l'année"

 VanityFair-it.JPGLe prestigieux magazine Vanity Fair est sorti cette semaine avec une cover choc sur le pape François, élu "homme de l’année" par la rédaction. A l’intérieur, Elton John, Andrea Bocelli et d’autres stars, cathos ou non, célèbrent les qualités de ce "pape courage" qui fait partie des "leaders du monde en train de faire l’Histoire", et dont l’humilité est "porteuse d’un nouveau souffle d’espérance dans le monde", etc. Ah, j’oubliais : c’est la version italienne du magazine. Sa version française, qui sort cette semaine, a préféré faire sa Une avec une actrice américaine. C'est bien aussi.   

28/06/2013

Le blues d'Alain Duhamel

 duhamel.jpgIncroyable, inouï ! A entendre les radios, l’info est bouleversifiante : Alain Duhamel ne diffusera plus sa chronique quotidienne sur RTL le matin, mais le soir. A son âge, le célèbre journaliste en a marre de se lever à 5 heures du mat, on le comprend, et il n’y a pas de quoi en faire un plat. Mais a-t-on bien entendu ce qu’il a expliqué, au passage ? "Ma considération pour le monde politique actuel s’est dégradée, le débat s’est abaissé, les personnalités ont rapetissé…" Ah mais voilà qui est bigrement plus important, dans la bouche d’un des vieux de la vieille du journalisme politique, que l’heure de son papier ! Cela ferait, cher Alain, un bon sujet pour une prochaine chronique !

04/03/2013

Roselyne Bachelot journaliste ?

 Bachelot.jpgJ’apprends que Roselyne Bachelot va demander sa carte de presse. Les politiques se croient décidément tout permis ! Pour information, je suis journaliste depuis 1977 et je le suis toujours, mais on m’a retiré ma carte (n° 39739) il y a juste dix ans sur le motif que je touche davantage de revenus en droits d’auteur (pour des livres qui sont pourtant des enquêtes journalistiques) qu’en piges (puisque les médias ne paient quasiment plus les contributions extérieures). Avis à mes excellents "confrères" de la Commission de la carte : si Bachelot obtient satisfaction, je risque de m’énerver…  

10:04 Publié dans Blog | Tags : presse, bachelot, journalisme | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

10/10/2012

Vive le "fact checking" !

 Cartepresse.JPGC’est la dernière mode journalistique, et plusieurs grands médias se targuent de l’avoir quasiment institutionnalisée. Cela s’appelle, à l’anglo-saxonne, le fact checking. En français : la vérification des infos. Voilà qui est nouveau, moderne, pour ne pas dire révolutionnaire : désormais, il y a des journalistes qui vérifient les informations qu’on leur donne ! C’est dingue comme certains métiers connaissent, parfois, des sauts qualitatifs ! Me croirez-vous si je vous dis que moi, quand j’étais jeune journaliste, on m’obligeait à vérifier systématiquement toutes mes infos, que c’était le b-a-ba du métier ? Vous n'avez qu'à vérifier !

26/04/2012

Le journalisme d'après

Victoire2012.jpgLe journalisme évolue. De mon temps, les journalistes politiques préparaient de grands articles faisant le bilan de la campagne au lendemain du scrutin, en essayant de se renouveler par rapport à toutes les infos originales qu’ils avaient déjà livrées à leurs lecteurs. Aujourd’hui, ils gardent les meilleurs témoignages et les infos les plus croustillantes pour en faire des livres à sortir aussitôt après l’élection : Les coulisses d’une victoire, La dernière campagne, La victoire empoisonnée, Les dessous d’une campagne, etc, etc. En rajoutant le nom du vainqueur juste avant le bouclage, à l'imprimerie, le dimanche soir, pour sortir dans la semaine ! Et on s’étonne qu’il n’y ait plus rien à lire dans les journaux…

04/02/2012

Menace sur le journalisme !

souchier.jpgLa sacralisation de la politique et l’égalitarisme obsessionnel qui caractérisent notre pays va étouffer complètement la liberté de la presse. Le CSA obligeant les journalistes à recevoir bientôt à égalité les futurs candidats aux présidentielles (Hollande, Sarkozy, Cheminade, même combat !) ou à ne plus en recevoir du tout, les télés et les radios vont se retrouver en chômage technique jusqu’au soir du premier tour. Une réglementation imbécile et infantilisante, humiliante pour les professionnels de l'info, que Dominique Souchier, sur Europe 1, ce matin, a été le premier à dénoncer et à refuser. Avec panache. A qui le tour ?

24/01/2012

Le journalisme censitaire

anneSinclair.jpgLe lancement de la version française du Huffington Post est significatif d’une dérive gravissime dans la presse : à part une poignée de journalistes-à-tout-faire en général sous-payés, on n’y rémunère plus les contributeurs, commentateurs, experts, etc ! Le raisonnement est simple : 1) Ces gens-là devraient être heureux qu’on les publie, ils ne voudraient pas qu’on les paie en plus ! 2) On trouvera toujours assez de gens suffisamment riches pour écrire gratos (et même pour diriger gratos, voyez Anne Sinclair). Journalistes qui demandez à être rémunérés pour votre travail (quel vilain mot), passez votre chemin : nos colonnes ne sont ouvertes qu’à ceux qui en ont les moyens !

08:21 Publié dans Blog | Tags : journalisme, presse, sinclair | Lien permanent | Commentaires (3) |  Facebook |

15/01/2012

Inculture générale

sc-po.jpgLu dans le Nouvel Obs la déconvenue de Pierre Bénichou, invité à former les étudiants de 2ème année de Sciences Po dans un séminaire consacré au "récit journalistique", et qui a découvert : que ses étudiants ignoraient tout de Céline, Lucien Bodard ou Jean Cau ; qu’il était vain de les faire choisir entre Raymond Aron et Delfeil de Ton ; que ces brillants élèves ne lisent plus jamais un journal papier, se contentant d’une synthèse numérique hebdomadaire ! Effaré, Bénichou ! Ainsi va le journalisme. Moi, aussi, quand j’ai appris qu’il n’y avait plus d’épreuve écrite de culture générale au concours d’entrée à Sciences Po, j’ai cru à une blague !

11/10/2011

Faiblesse du journalisme politique

Tintin.jpgLa faiblesse du journalisme politique, c’est sa totale dépendance des sondages. Il n’y a pas si longtemps, les journaux envoyaient leurs spécialistes politiques passer dix ou quinze jours dans telle région, tel département, telle ville : pour peu que ces envoyés spéciaux fussent pourvus de ce qu’on appelait le "sens politique", leurs reportages étaient beaucoup plus fiables que tous les sondages du monde ! Par exemple, ils auraient parfaitement senti que Royal dégringolait et que Montebourg correspondait à une attente croissante à gauche. Mais où sont les reporters d'antan ?

21/08/2011

A mes amis et confrères du "Monde"

 

le monde,jmj,médias,journalismePetit calcul marketing, suite à mon blog d’hier, dédié à mes amis et confrères du Monde. Au milieu de l’incroyable foule des JMJ, il y a 50.000 jeunes Français. Ce qui laisse penser qu’en France, environ 100.000 papas et mamans sont très attentifs à l'exceptionnel événement qui se déroule ce week-end à Madrid et à ce qu’en rapportent les médias. Sur ces 100.000 adultes, imaginons que 25.000 soient des lecteurs réguliers du Monde. Ceux-là n’auront donc trouvé aucune trace des JMJ dans leur journal, ni hier, ni aujourd'hui. Rien. Pas une ligne. Pas intéressant. Peau de balle. A votre avis, combien vont cesser de lire ce journal ? 

 

07/06/2011

Le journalisme dégradé

Cartepresse.JPGIl suffit de visiter une quinzaine de rédactions parisiennes à l’occasion de la promo d’un livre, comme je viens de le faire, pour constater l'inquiétante et rapide dégradation du métier de journaliste. Celle-ci est confirmée par l’étude du cabinet Technologia publiée hier, qui montre que 68 % des journalistes estiment travailler "plus vite qu’avant", 73 % "davantage qu’avant", etc. Le journaliste est un travailleur inquiet, bousculé, fragilisé, pressurisé, menacé, qui n’a "plus le temps pour l‘investigation". Et comme son niveau de culture générale a terriblement baissé, il est de moins en moins crédible. C’est grave, ça, coco !

31/05/2011

Kahn fait son cinéma

 

jfk.jpgSacré Jean-François Kahn ! Bon, il a dit une connerie, et une grosse, c’est entendu. "Trousser une domestique", à propos de l’affaire DSK, c’était, pour le moins, malheureux. D’ailleurs, il s’est excusé. Et les irréprochables confrères et consoeurs qui font mine de s’indigner en oubliant tout ce qu’il a écrit depuis 40 ans sont de fieffés hypocrites. Mais là où il est tordant, l’ami JFK, c’est quand il déclare théâtralement qu’il "arrête le journalisme". D’abord, désolé, mais quand on est au journalisme ce que Molière était au théâtre, on la boucle, et on meurt sur scène. Ensuite, depuis cette déclaration-choc, on ne voit plus que lui sur le petit écran !

16/05/2011

De la morale ou de l'info ?

 

DsK.jpgLes journalistes français devraient faire moins de morale et davantage d'investigation. Exemple, le cas désolant de la jeune Tristane Banon, qui apparaît sur les grands médias comme un fait "nouveau". Or, l'émission de Thierry Ardisson où la jeune femme raconte sa mésaventure avec DSK date de février 2007, elle était déjà connue de dizaines de milliers d’internautes ! On reconnaît d'ailleurs, parmi les convives qui écoutent le récit de la jeune femme, Jean-Michel Apathie et Claude Askolovitch, qui n'ont apparemment pas eu l'idée, ces dernières années, de creuser cette affaire pourtant gravissime. Il faut choisir, on ne peut pas à la fois commenter et enquêter. Dommage.