23/06/2006
Sarkolène et Ségozy
Qui a affirmé, jeudi soir, à Agen, qu’il entendait appliquer la "tolérance double zéro" à l’égard des "patrons voyous" qui s’enrichissent de façon excessive et illégitime ? C’est pas Ségo, c’est Sarko. Qui a promis, dans Le Monde du même jour, de "reconduire systématiquement hors de France, à leur sortie de prison, les délinquants dangereux" ? C’est pas Sarko, c’est Ségo.
Ces deux-là vont nous faire devenir chèvre. Leur chassé-croisé idéologique donne un peu le tournis. La droite autoritaire et la gauche laxiste, c’est donc fini ? C’est Bayrou qui va être content ! Sauf que... c’est Bayrou, justement, qui va faire les frais de cette course au centre droit et au centre gauche : entre la socialiste prônant "l’ordre juste" et le libéral promettant de réduire la "fracture sociale", quelle place reste-t-il au centre ?
00:45 | Tags : présidentielles, politique, Sarkozy, Ségolène, Bayrou | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
21/06/2006
La bourde de Villepin
Villepin accusant Hollande de "lâcheté" dans le feu d’un débat parlementaire, c’est peanuts. Surtout à propos d’une boîte qui fabrique des missiles. On en a échangé, des exocets, dans l’hémicycle ! On en a entendu, des noms d’oiseaux ! Le premier ministre en colère aura tout juste permis au premier secrétaire du PS de compenser, le temps d’une polémique, l’omniprésence de sa femme dans les médias. Pas de quoi hurler à la fin de la démocratie.
Cela dit, c’est quand même une belle bourde. Car cet éclat médiatique a occulté l’inauguration solennelle du grandiose musée des Arts premiers, quai Branly, lequel représente la seule chance, pour Jacques Chirac, de ne pas sombrer dans les poubelles de l’histoire après 2007. Cette inauguration, c’était un événement, un vrai, un que les journaux auraient dû mettre en "une". Par son emportement, Dominique de Villepin a provoqué sa relégation en page "culture". Sa dissolution, en quelque sorte.
09:50 | Tags : politique, Villepin, médias, Chirac | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
20/06/2006
L'Europe ? Quelle Europe ?
Le dernier Conseil européen n’a pas suscité beaucoup de comptes-rendus dans les médias. Seul l’anniversaire du référendum du 29 mai, quinze jours plus tôt, avait donné lieu à quelques papiers nostalgiques regrettant le "non" français au projet de constitution européenne. On a peu entendu les promoteurs du "non". On attend toujours que Mme Buffet, M. Le Pen, M. Fabius et M. de Villiers nous sortent leur "plan B" pour l’Europe.
C'est désolant. Les Français se contrefichent des conséquences de leur vote de l’an dernier. Ils se moquent qu'à Bruxelles, l’influence française soit réduite à néant dans des domaines aussi importants que la coopération policière, la recherche scientifique ou la politique énergétique. Ils ignorent superbement les 15 pays qui ont approuvé, eux, le projet de constitution européenne et qui ne voient pas pourquoi ils subiraient les aléas de la politique hexagonale.
Les Français, il est vrai, ne peuvent pas s'occuper de tout : hier, le pays entier s’est passionné pour un match de foot opposant la Suisse et le Togo. On a les passions qu’on peut.
18:40 | Tags : Europe, politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
19/06/2006
Matés, les TOS !
Qui se souvient encore de l’énorme mouvement de protestation qui bloqua la France au printemps 2003 ? J’ai raconté dans Paris n’est pas la France (Lattès, 2005) les foules en colère défilant quotidiennement sous les fenêtres du Conseil régional de Bourgogne derrière des forêts de drapeaux rouges et noirs, proférant de terrifiants slogans contre le scandaleux transfert aux collectivités territoriales des fameux "TOS", ces fonctionnaires attachés aux lycées et aux collèges qui étaient jusque là payés par l’Etat.
Eh bien, l’affaire est réglée. A Dijon, le Conseil régional vient de procéder discrètement à l’intégration de 1.800 "TOS" aux lycées bourguignons. Un vote à la quasi unanimité, et sans la moindre manif. Un vrai miracle !
Comment a-t-on procédé ? On a relevé les primes des "TOS" de 50 % et on les a alignés sur le régime indemnitaire des personnels de la Région. Coût pour le contribuable bourguignon : 4,5 millions d’euros.
Tout ça pour ça !
19:15 | Tags : Bourgogne, régionalisation, politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
18/06/2006
Histoire de fou à l'UDF
Raymond Devos aurait adoré l’histoire du CSA auquel François Bayrou reproche d’avoir classé dans l’opposition à la majorité gouvernementale les élus de l’UDF qui s’opposent à la majorité gouvernementale. Ce ne sont pas vraiment des opposants, proteste Bayrou, puisqu’ils s’opposent, à l’intérieur de l’UDF, aux élus qui ne s’opposent pas à la majorité gouvernementale. Il faut donc les classer dans la même catégorie que cette majorité, à laquelle, en tant que minorité, ils s’opposent. Vous suivez ?
Devos aurait adoré l’histoire de ce petit parti issu de plusieurs scissions de la majorité, lui-même profondément divisé entre ceux qui sont pour ceux qui sont contre, et réciproquement. Ou plus exactement : entre ceux qui auront besoin des voix de l’UMP pour garder leur écharpe de député en 2007, et ceux qui n’en ont rien à battre !
08:10 | Tags : politique, Bayrou, UDF, présidentielles | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
13/06/2006
Bayrou pipi caca
J'aime bien François Bayrou. Il a souvent une posture originale et des mots bien à lui, dans un microcosme qui manque singulièrement d'élégance. Et voila que lui aussi, il dérape. En posant avec Madame dans Paris Match, d'abord. Comme tous les autres ! Mais surtout en dénonçant devant le conseil national de l'UDF telle "connerie" politique ou en affirmant qu'il va "donner un coup de pied au cul" au système. Pourquoi cet ancien prof, agrégé de lettres classiques, dont la popularité tient en partie à la taloche qu'il décocha en pleine campagne à un gamin mal élevé, éprouve-t-il le besoin de virer vulgaire et démago ? Pour faire peuple ? Cool ? Chébran ? Proche des jeun's ? Pour mieux déstabiliser son collègue Robien, ministre en charge de l'apprentissage du français ?
Faut-il absolument dire des grossièretés devant ces saloperies de caméras pour piquer des putains de voix à ces connards d'électeurs ? Reprends-toi, François, merde !
18:15 | Tags : Bayrou, politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
08/06/2006
Ex-ministres ex-amants ex-aequo
Au petit jeu qui consiste à ridiculiser la démocratie et faire le jeu du FN, il faut décerner la médaille d’or (ex-aequo) à Voynet et Cochet, les deux politiciens d’extrême gauche, ex-amants et ex-ministres, qui se disputent avec rage, sous l’œil atterré de leurs 8.400 militants, le plaisir pervers de rassembler, aux présidentielles, les 2 à 3 % des voix que leur accordent les sondages.
Mais à quoi servent Voynet et Cochet ? Coupés des réalités, minés par l’idéologie, maintenus artificiellement en vie par le PS, les Verts ont définitivement raté le coche. Voyez Le Monde d’hier soir : pendant qu’ils s’étripent, quelques sociétés parfaitement capitalistes ont entrepris d’utiliser la réglementation exorbitante sur les éoliennes imposée naguère par les mêmes Voynet et Cochet pour "miter" d’innombrables espaces préservés de notre beau pays – ou de ce qu’il en reste. Que disent les Verts ? Rien. Ils ont trop à faire pour s’intéresser à la défense des paysages !
11:15 | Tags : politique, verts, éoliennes, Voynet | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
05/06/2006
Jamais sans ma femme
Denisot, L’Express, Fogiel… Après avoir fustigé les politiques jouant les "people", flétri ceux qui mettent en scène leur vie affective et juré qu’il ne mettrait jamais son couple sous les caméras, DSK a craqué. Pour s’attirer les faveurs de la ménagère socialiste de plus de 50 ans, il ne sort plus sans Anne Sinclair.
Il devrait se méfier. D’abord parce que sa femme ne lui laisse pas la parole, ce qui fait bizarre. Ensuite parce qu’elle s’y croit : "Quand nous serons à l’Elysée, je ne me mêlerai pas des affaires du président", a-t-elle affirmé sur Canal + (on respire).
Enfin parce qu’elle fait rire tout le PAF en affirmant qu’elle a abandonné 7/7, naguère, pour ne pas gêner son candidat de mari – elle qui n’avait pas cru bon de s’effacer le jour de la fameuse interview télévisée du président Mitterrand dont DSK était le ministre des finances !
Lequel DSK fait preuve du même humour quand il assure qu’il laisserait tomber la politique "si Anne souhaitait présenter le journal de 20 heures". Faut peut-être pas pousser.
11:40 | Tags : DSK, politique, présidentielles | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |