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02/11/2006

Le punching-ball de Canal +

Vu, tout-à-l’heure, la matinale de Canal + , animée par un gars qui s’appelle Toussaint. En ce 2 novembre, je croyais que c’était une émission d’actualité ! J’ai vite déchanté en entendant l’animateur demander à son invité, le sénateur Karoutchi, si Sarkozy allait s’excuser pour avoir traité de "racailles" les jeunes délinquants des banlieues. Ledit Toussaint devrait actualiser ses fiches. Il saurait que depuis ce lointain épisode, Fabius les a traités de "salopards" et Rebsamen de "barbares".
Pas une séquence, pas une chronique, pas un sujet, sur Canal +, où l’on ne tape sur Nicolas Sarkozy. C’est le concept fédérateur, la cible commune, le bouc émissaire facile qui remplace le vieux punching-ball Le Pen sur lequel chacun venait se faire les poings depuis vingt ans.
Si Sarko n’existait pas, il n’y aurait pas de matinale sur Canal +.

01/11/2006

Le temps des femmes

"Le temps des femmes est venu !" Il faut qu’elle soit en perte de vitesse, Ségolène, pour se raccrocher à ce précepte électoral un peu étrange. Après la parité en politique, la parité dans l’Histoire ? Pas très socialiste, cette vision du monde !
Il est vrai que le paysage change. Il ne faut pas faire preuve d’une grande imagination (un accident politique pour Sarkozy, un accident cérébral pour Le Pen) pour que le choix de 2007 soit, de gauche à droite, entre Arlette Laguillier (LO), Clémentine Autain ou Marie-George Buffet (PCF), Dominique Voynet (Verts), Ségolène Royal (PS), Christiane Taubira (MRG), Michèle Alliot-Marie ou François de Panafieu (UMP), Christine Boutin (DVD), et Marine Le Pen (FN).
Une fois encore, au milieu de tout cela, François Bayrou va se sentir bien seul.

30/10/2006

Nique Mamère !

Un an avant les législatives, le Conseil national interrégional des Verts a décidé d’investir 408 candidats n’ayant aucune chance d’être élus, et de ne pas investir le seul qui devrait passer : Noël Mamère, député sortant de la Gironde. Motif : il est aussi maire de Bègles. C’est vrai, quoi : un militant vert élu à quoi que ce soit, c’est louche, mais deux fois désigné par le suffrage universel, c’est intolérable !
Chez moi, en Bourgogne, Dominique Voynet est venue spécialement ordonner aux Verts siégeant au Conseil régional de quitter toutes leurs responsabilités (vice-présidences, délégations, etc) pour bien marquer leur opposition au soutien de la filière nucléaire par le PS local. Il fallait voir la tête des démissionnaires !
Au championnat du monde des tireurs de balles dans le pied, les Verts auraient remporté la médaille d’or. Mais ils auraient bien trouvé une raison politique pour ne pas l’accepter...

29/10/2006

Antilibéralisme primaire

medium_clementineautain.2.jpg Vu à Dimanche + la ravissante Clémentine Autain (PCF) que rien ne distingue, au fond, d'Olivier Besancenot (LCR). Ils sont tous les deux à croquer. On comprend que ces deux gravures de mode qui prennent si bien la lumière rejettent dans l’ombre des studios leurs camarades Laguillier, Voynet et autres Bové ! A part cela, ils ont le même fonds de commerce, qui est d’ailleurs celui de Jean-Marie Le Pen : l’antilibéralisme, cette pierre philosophale qui permet de transformer en voix le ras-le-bol des petites gens. Ce n’est pas un hasard s’ils se tous retrouvés sur le "non" au référendum européen, et si les sympathisants du PCF sont massivement devenus des électeurs du FN.
Rejeter en bloc le système "libéral" : Olivier et Clémentine savent-ils que c’est exactement ce qui réunissait, à l’origine, le fascisme et le communisme ? C’était il y a un siècle…

28/10/2006

Que les Bastilles tombent !

"Il faut que les Bastilles tombent !" Dans la bouche de Dominique Marie François René Galouzeau de Villepin, cet appel à la subversion est surréaliste. Et son idée de télédiffuser en direct le Conseil des ministres n’a rien à envier, en matière de populisme, à l’instauration de "jurys populaires" concurrents du suffrage universel ! Pourquoi ne pas réunir le gouvernement chaque semaine sur le plateau de Bern ou de Ruquier et diffuser en direct les délibérations de nos ministres sur la fusion GDF-Suez, la stratégie à adopter face à l’immigration clandestine, ou la meilleure riposte à l’essai nucléaire nord-coréen ? Les citoyens pourraient influer sur le débat à coup de SMS !
Le concours de démagogie est ouvert. Moi, je propose : de remplacer les sénateurs par des jeunes de banlieue ; de faire accompagner Chirac en Chine par des chômeurs en fin de droits ; et de faire voter les candidats de la Star Ac sur le maintien de la France au Conseil de Sécurité de l’ONU. Qui dit mieux ?

25/10/2006

Le 3615 Démago

Il faut arrêter d'expliquer que les Français "en ont ras-le-bol des discours politiques parce qu’ils ont entendu trop de promesses non tenues, etc". C'est en vertu de ce principe qu'on coupe la parole, à la télé ou à la radio, à tout homme politique qui tente de développer une idée : "Monsieur le ministre, arrêtez la langue de bois !" Trop facile. Comme si les questions politiques et économiques étaient solubles dans la pensée SMS ! Pour boucher le trou de la Sécu, composez le 3615 Démago !
En réalité, les Français sont tellement habitués au zapping intellectuel, aux images sans contenu, aux spots débiles, aux pubs pour crétins, aux concours d'inculture et aux jeux pour analphabètes, qu’ils ne retiennent plus que les questions où l’on répond par "oui" ou par "non". Et encore.
Pour éliminer Ségo, tapez 1. Pour éliminer Sarko, tapez 2. Fastoche !

24/10/2006

Ségo, Mao, même combat !

En imaginant des "jurys de citoyens" exerçant une "surveillance populaire" sur la façon dont un élu remplit son mandat, Ségolène ressuscite la pensée du président Mao et pulvérise allégrement les règles fondamentales de notre démocratie. Car la Constitution de la Vè République, en sa sagesse, interdit le vote "impératif" : un élu de la République exprimant la "volonté populaire" pendant la durée de son mandat, il ne saurait être lié dans ses votes par tel groupe de citoyens représentant des intérêts ponctuels ou particuliers. C’est le b-a-ba de notre système.
On imagine la tête de Ségolène Royal, six mois après sa victoire aux présidentielles, si un "jury populaire" décide soudain, par un vote "démocratique", qu’elle n'est pas au niveau et qu'elle doit céder la place à quelqu’un d’autre !

23/10/2006

Le MRG existe !

Il n’y aura donc pas de candidat radical de gauche en 2007. Christiane Taubira se rejoindra pas la cohorte des Chevènement, Buffet et autres Voynet qui, à force de piquer entre 1 et 2 % des voix au PS, finiront bien par empêcher Ségo d’être au second tour.
Evidemment, pour un parti politique, ne pas présenter de candidat aux présidentielles n’est pas glorieux. Et avoir troqué Taubira contre 35 investitures aux législatives, cela fait un peu "traite des noirs" (oh pardon).
Mais le bénéfice, en termes de communication, est énorme. Car le MRG fait la preuve spectaculaire
- qu’il existe toujours ;
- qu’il a au moins 35 adhérents.

16/10/2006

Le preteur d'espoir

L’attribution du prix Nobel de la paix à Muhammad Yunus est un magnifique pied de nez à tous les communistes et tous les socialistes de la terre, qui ne peuvent pas admettre que le plus formidable moyen de vaincre la pauvreté soit… le capitalisme le plus basique !
Qu’est-ce que le microcrédit ? C’est prêter un peu d’argent à des petites gens dont l’intérêt vital est qu’il rapporte, afin d’en prêter davantage pour qu’il rapporte davantage, etc. La banque de Yunus, la Grameen, a aujourd’hui 2.000 succursales au Bangladesh, qui prêtent annuellement 800 millions de dollars (sans garantie mais à taux élevé) à quelque 6,5 millions d’emprunteurs modestes qui, sans elle, n’auraient jamais eu accès au capital.
Nos banquiers trouvent cela exotique : chez nous, il y a belle lurette qu’on ne prête qu’aux riches.

15/10/2006

Debré, c'est Rantanplan !

Michel Debré, le rédacteur de la Constitution de 1958, avait veillé à bien séparer l’exécutif du législatif. C’est sûrement par étourderie que son fiston, président de l’Assemblée Nationale, s’en est pris aussi violemment, dans le JDD, au ministre de l’Intérieur, numéro 2 du gouvernement.
C’est plus fort que lui : il avait déjà démoli le premier ministre précédent à l’époque de la décentralisation. Il est comme cela, le fils à Debré : il ne peut s'empecher de tirer contre son camp et de balancer des exocets sur sa propre maison ! Jean-Louis Debré, c'est le Rantanplan de la droite.
En 2007, si Jacques Chirac n’est plus là pour l’imposer à ses pairs, sa carrière politique va se terminer très vite. Alors il s’énerve. Les journalistes adorent les politiciens fébriles, gaffeurs ou suicidaires. Qui osera dire à Debré que, s’il est régulièrement interviewé, ce n’est pas exactement pour la profondeur de ses analyses politiques ?

13/10/2006

Noah contre Sarko

Yannick Noah est beau, riche et sympa. C’est d’autant plus désolant de l’entendre proférer des bêtises grosses comme lui, dans le genre : "Une chose est sûre : si jamais Sarkozy passe, je me casse !" Rebelote dans le Parisien de ce matin : "Sarkozy, il ne voit pas la vie comme moi : lui, il est copain avec les riches". Pas mal, pour un gars qui touche près d'un million d'euros rien que pour poser en slip Sloggi !medium_Noah-2.JPG
Sur les sans-papier, aussi irresponsable que péremptoire, il tranche : "Je pense qu’il faut régulariser tout le monde. Après, on se débrouille !" Ben tiens ! Mais pour appliquer ce programme, il faut s’engager en politique. Est-il prêt à le faire ? "Non, j’aime bien ma liberté !"
Alors, Yannick, contente-toi de chanter et de vendre des slips, OK ?

12/10/2006

En prison, les historiens !

Ils devraient avoir honte, les députés qui, ce matin, ont voté en faveur de la proposition de loi socialiste visant à criminaliser tous ceux qui pourraient ne pas voir un "génocide" dans le massacre des Arméniens par les Turcs en 1915. Bien sûr qu'il s'agit d'un génocide ! Mais qui ne voit que cette désolante initiative est bassement électoraliste (les Français d’origine arménienne sont environ 500.000) à un an des législatives ?
Tout historien a le droit, sur n’importe quel épisode de l’Histoire, y compris la colonisation ou la Shoah, de remettre en cause les idées reçues, l’interprétation de ses confrères, ou ce qui s’écrit dans les manuels. C’est le bon sens, mais c’est aussi la clef de tout progrès scientifique : en histoire comme en physique, on n’avance qu’en doutant de ce qui paraît acquis.
Pourquoi ne pas proscrire aussi, sous peine de prison, toute critique visant le général de Gaulle ? Ou Mitterrand ? Ou moi ?

08/10/2006

Le pronostic de Raffarin

Jean-Pierre Raffarin présidait hier soir, au Clos-de-Vougeot, le "chapitre des vendanges" de la Confrérie des chevaliers du Tastevin. Le courant est passé entre le Poitevin bon vivant, attaché au terroir et aux racines, et cette prestigieuse confrérie vineuse qui a su préserver sa tradition d’humour, de qualité et de joie de vivre.medium_McldeB-Raff-2.JPG
Entre la poire et le fromage – pardon : entre le Monthelie 2003 Tasteviné et l'Echezeaux 1997 Grand Cru – l’ancien premier ministre a glissé un pronostic personnel pour la présidentielle de 2007 : "Je suis près à parier qu’on n’assistera pas au duel Sarko-Ségo. Attendez-vous à des surprises. Car ce que les électeurs français détestent par dessus tout, c’est qu’on leur explique que tout est joué à l’avance !"
Parole de connaisseur.

07/10/2006

Fanatisme et autocensure

1. Décider de censurer une exposition d’art (à Londres) ou un opéra de Mozart (à Berlin) au cas où des fanatiques s’en offusqueraient, c’est une lâcheté désolante et un vrai recul de la liberté.
2. Décider de publier spectaculairement des caricatures de Mahomet dans un journal occidental en sachant qu’elles vont entraîner des réactions violentes, c’est de la provocation inutile.
3. Décider de ne plus faire exploser la tête de Mahomet à la fin d’une fête de village traditionnelle (en Espagne) ou dans un carnaval (en Allemagne), c’est de la sagesse.
Le jeu, subtil, consiste à conjuguer fermeté et tolérance, liberté d’expression et respect de l’autre. Et à ne pas tout mélanger.

06/10/2006

Lu dans "Le Monde"

Avez-vous lu Le Monde d’hier ? En Une : le dossier EADS-Airbus, l’interdiction de fumer dans les lieux publics, un dessin de Plantu sur l’affaire Redeker. A l’intérieur : l’essai nucléaire coréen, le Liban, la Géorgie, le Nobel de physique, le service civil obligatoire, un portrait de David Cameron, le procès Seznec, le défilé Gaultier…
Incroyable ! Pas d’interview de Jack Lang, aucun papier sur Ségolène, rien sur le dernier voyage de Sarkozy, nulle protestation de Bayrou, aucun portrait de Besancenot ! Si l’on excepte, dans un petit coin, quelques lignes sur un institut qui entend chiffrer les programmes des futurs candidats, rien, pas une ligne, pas un mot sur la campagne présidentielle !
Bon sang, ça repose.

05/10/2006

Le théorème de Mazarine

Une révélation par jour, et pas des moindres ! Dans Le Point, je lis sous la plume de Giscard qu’en 1981, Chirac s’était secrètement entendu avec Mitterrand pour empêcher sa réélection ! Chez Fogiel, mardi, j’entends Jean Montaldo – pas sympathique mais bien informé – nous expliquer que le règne de Jacques Chirac a été une suite de malversations illégales, voire mafieuses ! Dans Le Monde, je découvre que Roland Dumas, quand il était ministre des Affaires étrangères, avait pour maîtresse la fille du ministre syrien de la Défense, veuve d’un des plus grands marchands d’armes de la planète !
Une question naïve : pourquoi si tard ? Ils ne savaient donc rien, les journalistes qui couvraient la campagne de 1981, les accrédités à l’Elysée, les spécialistes du monde arabe ?
C’est le théorème de Mazarine : tout cela ne regarde pas le grand public. Et on s’étonne que la presse soit en crise ?

04/10/2006

Les joueurs de pipeau

Le petit score inattendu de Lula au Brésil et la victoire surprise des conservateurs en Autriche ont montré qu’une élection ne se jouait jamais un an à l’avance. Or, sans craindre le ridicule, la quasi totalité des médias français décortiquent les moindres faits et gestes de Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy comme si ces deux-là étaient en train de se départager de façon décisive ! Comme si la couleur de la robe de l’une ou la mimique de la femme de l’autre allaient faire pencher la balance en faveur de l’un ou de l’autre !
Pourtant, on gagnerait beaucoup de temps... à observer de près l’économie américaine. Si elle ralentit, la conjoncture inévitablement dégradée fera passer Ségolène Royal. Si elle persiste dans sa croissance et que le chômage continue de baisser, Sarkozy remportera l’élection. Tout le reste, c’est du pipeau.

03/10/2006

La famille Royal

Touchante unanimité dans le Landernau politique : pas question d’utiliser contre Ségolène les révélations faites par son frère Antoine, qui explique que son autre frère Gérard a fait sauter le Raimbow Warrior il y a vingt ans !
Nul n’est responsable des agissements de sa famille, évidemment ! Qui oserait reprocher à Nicolas Sarkozy d’avoir un frère engagé au Medef ? Ou à Marine Le Pen d’être la fille de son père ? Ou à Béatrice Schönberg d’avoir un mari ministre ?
On a le droit d’en rire. « Quel malheur d’avoir un gendre ! » ironisaient les chansonniers en 1887, quand le président Jules Grévy dut démissionner parce que le mari de sa fille avait fait du trafic de décorations.
Et puis, je ne sais pas, j’ai le pressentiment que le dénommé Antoine Royal n’a pas fini de nous faire rigoler. On parie ?

29/09/2006

Jospin le boulet

Lionel Jospin ne sera jamais président de la République. Battu au second tour en 1995, éliminé au premier tour en 2002, il vient de se déclarer vaincu, cette fois, avant le début de la campagne !
A quoi auront servi ses pathétiques efforts pour revenir sur le champ de bataille qu’il avait déserté il y a quatre ans ? En tout et pour tout, à affaiblir la candidature de celle qui, sans doute, portera les couleurs de son parti en 2007. Chapeau, l'artiste.
Ce grand naïf est un boulet. Les commentaires faussement désolés de ses camarades du PS sont révélateurs. Il n'y a qu'un homme, en réalité, qui regrette sincèrement que Jospin ne soit pas le candidat du PS en 2007 : c’est Nicolas Sarkozy.

27/09/2006

Bienvenue aux Bulgares et aux Roumains !

J’ai honte. L’entrée des Bulgares et des Roumains dans l’Union européenne aurait dû être saluée par les hommes politiques et les médias français avec des cris de joie et des salves d’applaudissements, et non par des réserves corporatistes, des contorsions minables et des précautions hypocrites : "Est-ce bien raisonnable ?" "Ces gens-là sont-ils fiables ?" "Avions-nous bien été prévenus ?"
D’abord, si la population a l’impression de tomber de l’armoire, c’est précisément la faute de tous ces parlementaires et éditorialistes qui se sont gardé d’aborder le sujet depuis la signature par la France, en avril 2005, du traité qui prévoit l’entrée de ces deux pays le 1er janvier 2007.
Ensuite, quand on se rappelle que ces Européens-là ont subi pendant plusieurs décennies la double dictature de Todor Jivkov (en Bulgarie) et Nicolae Ceausescu (en Roumanie), la moindre des choses est de leur tendre la main au lieu de les traiter comme des lépreux !